Quand elle écrivit ce deuxième roman, paru en mars 2006,
Aurélie Filippetti était une femme de trente-trois ans, alors conseillère municipale du 5° arrondissement de Paris. Elle n'a pas craint de s'exposer en écrivant un livre d'un contenu fortement érotique. Il ne m'appartient pas de dire jusqu'où ce contenu peut être autobiographique. Mais en cherchant des critiques de ce roman, au demeurant peu nombreuses, j'ai approché la biographie de l'auteur.
L'histoire en elle-même tient à peu de choses. le roman peut se lire d'ailleurs rapidement. Mais il est traversé par deux souffles. Celui de la passion physique qu'éprouve une jeune femme pour un homme plus âgé et marié et celui plus politique qui unit les deux amants qui resteront pourtant dans deux univers différents.
Elle, vivra sa passion sans regret, sans interdits ni tabous. Lui au contraire sera incapable de se détacher de sa femme, ce qui est perceptible dès le début du livre et contenu dans l'idée a priori qu'il s'agit d'un amour impossible. Les hommes qui ont marqué l'auteur, son père et son grand-père, ouvriers et militants apparaissent comme des oppositions à cet amant impossible. Tout se passe donc comme si cet homme était une antithèse de ceux qu'elle aimera à travers lui dans une transgression oedipienne.
L'écriture n'aborde jamais l'angle psychanalytique de cette aventure. Elle apparaît pourtant comme cathartique ce qui permet à Aurélie Flippetti de nous offrir une oeuvre profondément charnelle sans jamais être vulgaire. L'auteur est une femme qui nous livre sans doute beaucoup d'elle-même, de ses désirs et de sa sexualité. Elle le fait avec une grande spontanéité, une apparente naïveté qui campe la personnalité du personnage féminin. Beaucoup insistent sur certains passages relevant leur aspect érotique, ce sont certainement les plus beaux. Merci à elle de nous les avoir offerts.
Dans certaines critiques que j'ai pu lire on s'étonnait du titre. Même s'il est à double sens, son explication nous est offerte dès les premières pages. Je cite : « Il lui avait dit salut mon amour et elle avait pensé, ça y est, c'est reparti la grande comédie sentimentalo-machin. Elle s'était dit : à ce moment-là il y avait des consignes, l'homme tombé dans la poche de fonte on devait lui appuyer sur la tête. Il s'enfonçait plus vite et souffrait moins longtemps. Puis on mettait de côté la coulée, on tirait un rail, on le posait dans le cercueil, point… ». Alors l'homme dans la poche, c'est celui qui est tombé dans de l'acier en fusion à 1480 °C. Il brûle, il est de feu. Il est comme leur amour, brûlant à hurler et voué à la mort.