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EAN : 9782757801222
211 pages
Points (21/02/2007)
2.41/5   34 notes
Résumé :
« Si tu avais été médecin, tu aurais pu m’ausculter sans laisser rien transparaitre. Si tu avais été prof, tu m’aurais rendu des copies détestables sans un mot. Avocat tu aurais plaidé contre moi, procureur tu m’aurais fait condamner, DHR, virer.
Tu n’étais rien de tout cela, heureusement, mais parfois nos routes se croisaient par nécessité professionnelle. Ce jour-là, dans le couloir d’une entreprise ou je déposais ma candidature, je sortais des toilettes, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Quand elle écrivit ce deuxième roman, paru en mars 2006, Aurélie Filippetti était une femme de trente-trois ans, alors conseillère municipale du 5° arrondissement de Paris. Elle n'a pas craint de s'exposer en écrivant un livre d'un contenu fortement érotique. Il ne m'appartient pas de dire jusqu'où ce contenu peut être autobiographique. Mais en cherchant des critiques de ce roman, au demeurant peu nombreuses, j'ai approché la biographie de l'auteur.
L'histoire en elle-même tient à peu de choses. le roman peut se lire d'ailleurs rapidement. Mais il est traversé par deux souffles. Celui de la passion physique qu'éprouve une jeune femme pour un homme plus âgé et marié et celui plus politique qui unit les deux amants qui resteront pourtant dans deux univers différents.
Elle, vivra sa passion sans regret, sans interdits ni tabous. Lui au contraire sera incapable de se détacher de sa femme, ce qui est perceptible dès le début du livre et contenu dans l'idée a priori qu'il s'agit d'un amour impossible. Les hommes qui ont marqué l'auteur, son père et son grand-père, ouvriers et militants apparaissent comme des oppositions à cet amant impossible. Tout se passe donc comme si cet homme était une antithèse de ceux qu'elle aimera à travers lui dans une transgression oedipienne.
L'écriture n'aborde jamais l'angle psychanalytique de cette aventure. Elle apparaît pourtant comme cathartique ce qui permet à Aurélie Flippetti de nous offrir une oeuvre profondément charnelle sans jamais être vulgaire. L'auteur est une femme qui nous livre sans doute beaucoup d'elle-même, de ses désirs et de sa sexualité. Elle le fait avec une grande spontanéité, une apparente naïveté qui campe la personnalité du personnage féminin. Beaucoup insistent sur certains passages relevant leur aspect érotique, ce sont certainement les plus beaux. Merci à elle de nous les avoir offerts.
Dans certaines critiques que j'ai pu lire on s'étonnait du titre. Même s'il est à double sens, son explication nous est offerte dès les premières pages. Je cite : « Il lui avait dit salut mon amour et elle avait pensé, ça y est, c'est reparti la grande comédie sentimentalo-machin. Elle s'était dit : à ce moment-là il y avait des consignes, l'homme tombé dans la poche de fonte on devait lui appuyer sur la tête. Il s'enfonçait plus vite et souffrait moins longtemps. Puis on mettait de côté la coulée, on tirait un rail, on le posait dans le cercueil, point… ». Alors l'homme dans la poche, c'est celui qui est tombé dans de l'acier en fusion à 1480 °C. Il brûle, il est de feu. Il est comme leur amour, brûlant à hurler et voué à la mort.
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J'ai acheté ce livre parce que le nom de cette ancienne ministre ne m'était pas inconnu.
C'est une histoire d'amour entre une femme plutôt jeune, issue d'un milieu modeste, et un homme d'âge mûr d'un milieu aisé.
Il a rompu et elle ressasse leur histoire.
C'est confus et brouillon, répétitif, disons le mot, pénible.
J'ai sauté pas mal de pages.
Elle s'englue dans cette histoire, passe d'une période à l'autre sans suivi, évoque ses parents.
Le seul point qui me fait mettre une étoile et demie, c'est l'évocation du monde des mineurs et le respect qu'elle leur porte, hommage à son lieu d'origine, Villerupt.
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En lisant « un homme dans la poche » d'Aurélie Filippetti, je repense à mon cours de sociologie sur Bourdieu à Sciences Po. Notre prof nous expliquait alors : « l'amour c'est la rencontre de deux « habitus »…quand deux personnes sont de deux « habitus » différents et qu'elles se rencontrent… l'attraction née de cette différence… sociale, culturelle, économique… tant que la force du sentiment amoureux persiste,… le fantasme est alimenté, les sentiments, la relation au sens large dans tous ces aspects se nourrit de ces différences… mais avec le temps c'est rare que cela fonctionne … ainsi un couple qui dure c'est parce qu'il a un intérêt sociologique à durer, … » Alors moi je m'étais dis alors, qu'enfant on nous avait plutôt enseigné Cendrillon :¨… la pauvre fille issue d'un milieu défavorisée qui, castée sur une paire d'improbables escarpins en verre séduit le type le plus beau et le plus riche de la contrée, prince charmant de son état, qui fait fi de son « habitus » et tombe immédiatement raide dingue… et pour toujours… » Et Bourdieu foutait tout en l'air !!! Merde !! C'est quoi l'intérêt sociologique ??
L'histoire d'amour que nous raconte Filippetti c'est tout à fait la Preuve par l'Exemple que Bourdieu a raison.
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L’histoire d’une liaison entre une jeune femme célibataire, issue d’un milieu modeste, et d’un homme marié, plus âgé qu’elle et d’un milieu bourgeois, qui l’a quittée.
Ce deuxième roman d’Aurélie Filippetti est passé presque inaperçu, et on comprend vite pourquoi. Le style est inégal, parfois médiocre, toujours décousu, on recherche vainement un style littéraire. Cette relation amoureuse devient rapidement ennuyeuse. L’auteur ressasse ses souvenirs, rumine ses pensées, suscite l’ennui chez le lecteur. Par curiosité, je souhaitais découvrir un livre de Filippetti ; écrire que je suis déçu est un euphémisme, j'attendais autre chose qu'une piètre dissertation. A éviter.
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Bon, on va passer rapidement sur le chapitre "Filippetti ancienne ministre de la culture blablabla" parce qu'honnêtement, je m'en contre-fiche. le livre aurait été écrit par Josy, caissière à Prisu, ça n'aurait rien changé pour moi.
(Mis à part le fait que je pourrais dire que oui, j'ai déjà lu un livre de ministre)

Alors, de quoi parle-t-on ?
D'une femme rencontrant un homme, marié. S'en suivra une relation, qui ne durera pas, car Monsieur ne quittera pas son foyer.
Histoire banale, tragique, commune. Ce sont des choses qui arrivent tous les jours, et tout le monde s'en balance.

Mais là où Filippetti va s'avérer intéressante, c'est en racontant le point de vue de la maîtresse, (histoire vraie ou pas, on s'en fiche), son amour, sa douleur, sa tristesse, ses souvenirs.
Si le style est un peu pompeux, se veut savant et volontairement sombre, Filippetti a une justesse de propos absolument poignante, et quiconque ayant vécu la même situation, ou aura connu la désillusion du rejet de l'être aimé, se reconnaîtra dans cette plume trempée dans les larmes et les souvenirs d'un amour enfui.

Filippetti mélange sa relation amoureuse avec l'histoire de sa famille, père et grand-père et, si on en oublie la dimension politique (bah oui, on est obligé d'y penser quand même), ce livre reste à mes yeux une grande démonstration de peine de coeur dans toute sa beauté sombre, et sa splendeur tragique.

Le genre d'histoire triste dont on se dit "Bien sûr que ça finit mal, mais je suis heureux de l'avoir vécu."

NB : Mention spéciale aux journaleux de m*rde qui sont tombés sur le bouquin, qui l'ont lu en diagonale et qui ont trouvé merveilleux de commenter "madame la ministre a utilisé le mot vulve dans son livre !"
Bravo les gars, vous faites un métier fantastique. Vraiment.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
… Tu ne me diras pas ta vérité des faits. Tu ne rétabliras pas la chronologie ni les omissions. Je me charge d'une reconstitution dont je suis à la fois témoin, principale accusée et seule juge. Je ne me rappelle plus au juste comment a fini notre histoire. Quelle est la dernière fois que nous nous sommes vus, je veux dire, en nous aimant. C'est sans doute la raison pour laquelle ton départ n'a pas été visible auprès de ceux de mes amis à qui j'avais caché ton arrivée. Ils ont cru à une tristesse, peut-être simplement à un chagrin sentimental passager. Ils n'ont pas évalué l'étendue des dégâts souterrains. Les replis du cerveau laminés par le doute. Les questions en boucle, obsessionnelles, sur ce qu'il aurait fallu faire, dire, être. La répétition des scènes, ad nauseam, se rappeler toi, me prenant la main et la serrant, marchant à côté de moi ta main sur ma taille, m'appelant au téléphone que tu m'aimais comme un fou. Toi sous moi, dans une chambre volée, ta tête entre mes cuisses et ta langue glissant en moi, lapant ma vulve, accélérant ton rythme avec l'expérience de tes années passées, mais peut-être était-ce déjà un adieu, tant pis, il était bon, tu me léchais et je fondais longuement dans ta bouche, la honte d'imaginer ton visage devant mon sexe disparaissait, la fougue que tu mettais à m'embrasser avait fait tomber d'un coup mes réticences, j'écarte davantage encore mes jambes pour que tu puisses en moi t'enfoncer plus avant, me dévorer l'intérieur des cuisses, les embrasser, promener ta langue à la jointure de mes fesses, la faire glisser vers les lèvres, et m'embrasser aussi profondément que si mon sexe avait été ma bouche pour te répondre. Plus ta langue excitait mon clitoris, dont je ne savais plus s'il était encore caché à l'intérieur de mes lèvres tant il me brûlait, plus l'impression que cela te plaisait faisait s'évanouir mes hésitations et toute timidité. À force de ne plus me demander si tu aimais vraiment, toi aussi, je découvris ce que voulait dire s'abandonner. La métaphore s'estompa, mon souffle se relâcha, les cris montèrent dans ma poitrine sans que je comprenne réellement s’ils venaient bien de moi tant leur son résonnait méconnaissable à mes oreilles. Tous mes sens étaient attentifs à l'envahissement progressif de mon corps par une bouffée qui emplissait la moindre de mes cellules nerveuses, ébranlait la plus petite molécule physiologique, jusqu'à que chacune occupe le maximum d'espace auquel elle pouvait prétendre, …
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Entre le moment où je pris conscience qu'il me fallait partir, quitter les lieux, dégager le terrain, laisser la place, et celui où je descendis l'escalier de votre immeuble, la mémoire est floue. Ta femme et moi, nous discutons longuement dans la cuisine. Le chat rôde. Où va-t-on, se lamente la radio. Les hommes et les femmes n'ont plus de quoi payer leur loyer, je n'ai pas de travail et le chômage touche dix pour cent de la population, mais je pleure dans une cuisine parce que tu m'abandonnes. On ne peut tout apprendre, j'ai trop misé sur le sérieux et le futile reprend ses droits. Je m'imagine avec mon père traversant l'Allemagne de l'Est en voiture; il déteste les militaires en armes dont les uniformes lui rappellent ceux de la Wehrmacht. Obligé de faire la queue au poste-frontière, à bout de nerfs, il a soudain l'idée de glisser dans son passeport sa carte du parti communiste français et un billet de banque. Il tend le tout au soldat qui arpente la route où stationne le convoi immobile. Une dizaine de minutes plus tard, un plus gradé revient le voir avec les papiers. Il fait un geste réprobateur du bout du doigt en lui montrant l'argent, replace carte et billet à l'intérieur du passeport, le glisse par la fenêtre dans un salut puis lui fait signe de sortir du rang et de doubler la longue file de voitures bloquées depuis deux heures. L'idéal en prend un coup sur l'arrière de la tête. Il n'abandonne pas pour autant ses convictions, je ne lui en ai jamais voulu de cette fidélité. Il nous raconte l'épisode avec de l'amertume dans la voix. Il n'y en a pas dans la voix de ta femme t'expliquant calmement que tu peux partir. Tu ne le feras pas. Je n'ai aucun billet de banque à te glisser dans la poche. Dans ma poche ne traînent que de vieux mouchoirs et un casque auquel pendait jadis une lampe électrique. Dans ma poche, bientôt, il y aura les miettes de ce repas. Tu restes là où tu as choisi d'être et où je n'ai rien à faire, dans la cuisine tranquille d'un appartement familial.
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J'avais une telle soif de saisir ma chance, de ne pas laisser passer l'occasion, comme ils disent dans les magazines, de montrer qui j'étais, et puis ? et puis rien. Le vide. Les occasions offertes étaient des planches pourries. Les avenirs envisagés, des miroirs aux alouettes. La réussite professionnelle me fuit Chaque jour qui passe m'éloigne un peu plus de ce pied dans la porte qu'il faut glisser pour pouvoir la pousser, se faire enfin sa place au soleil, travailler, travailler, je ne pense plus qu'à ça, et à toi, mais dans les deux cas j'ai tout raté. Mes tentatives ont échoué.
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Nous sommes condamnés à être de passage. Anormaux dans cet univers, ni touristes ni habitués. Protégés par la grande ville et son anonymat. Nos voisins éphémères et curieux seront là encore quand nous aurons été vaporisés par la vie. Je les envie. Je les regarde, assis à côté de nous en témoins inespérés de notre amour. De la même manière, je me rappelle avoir scruté le visage de l'aïeule qui avait rencontré Van Gogh et en avait rapporté le souvenir jusqu'à nous comme le plus précieux fardeau que les ans lui aient confié. Ils nous voient, ils nous observent, ils confirment que notre amour existe.
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Les yeux posent problème. Ils en disent toujours trop. Ils furent les messagers de mes tragédies personnelles, les porteurs d'émotion, tandis que les paroles, les gens et la raison se dérobaient. On peut traquer ses propres raisonnements, se persuader qu'on ne ressent rien, assister à son propre viol et se persuader que ce n'est pas soi-même - les femmes savent cela. Mais alors on ferme les yeux, sinon les images se gravent. Les images s'impriment à l'intérieur de la mémoire et passent directement de l'iris au péricarde. La vue m'a tout appris, jusqu'au trop-plein qui déborde des pupilles.
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