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EAN : 9782953366440
256 pages
Monsieur Toussaint Louverture (01/09/2011)
3.55/5   37 notes
Résumé :
Conçu comme un journal de bord, dixneuf heures et vingtcinq minutes de la vie d’Optimus Oloop un statisticien finnois vivant dans le Buenos Aires des années 1930. Psychorigide, il ordonne son quotidien avec une rigueur toute mathématique. Cependant le jour de ses fiançailles et de sa millième relation sexuelle avec une prostituée, un accident de la route mineur vient perturber le cours de sa vie.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai acheté ce livre attiré par une note d'une lectrice qui rédige de superbes critiques.

J'avais donc ce bel ouvrage dans ma PAL qui m'attendait. La couverture en rouge est très stylée (dixit les jeunes). En rouge, blanc et noir. Et puis ce titre, c'est intriguant.

La forme est également originale car l'on suit la journée de Op Oloop. Un excentrique statisticien, aimé de ses amis et de sa fiancée. C'est un Finlandais exilé en Argentine.

L'écriture est spéciale. Ayant lu une traduction, je ne sais si c'est l'auteur ou la traduction mais le style ne me parait pas égal. Pendant la première partie, je me suis relativement ennuyée. Ne voyant pas où l'auteur voulait en venir avec Op Oloop qui vit une expérience transcendante avec sa fiancée.

Puis arrive le banquet avec ses amis qu'il a convié. Et les passages de Op Oloop sur son expérience de statisticien des soldats morts au combat m'ont paru remarquables. Quelle plume!

Dans ce banquet, il y a des réparties drôles, il y a de la poésie et aussi des dénonciations féroces de la guerre, du capitalisme, de l'hypocrisie des bien pensants.

Cette partie est vraiment superbe et je suis heureuse d'avoir découvert ce roman pour ces passages.

La fin m'a laissée plus dubitative... mais si vous aimez la littérature qui dérange, alors je vous conseille cet ouvrage.

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Op Oloop est un roman déstructuré sans chapitre, sinon quelques mentions de l'heure qui viennent découper 19h de la vie du personnage principal, Optimus Oloop, dit Op Oloop, stasticien finnois exilé à Bueno Aires. Op Oloop est un névrosé obsessionnel, il calcule méthodiquement chaque geste et planifie dans les moindres détails son quotidien. Ce roman raconte comment LA rencontre amoureuse fait voler en éclat cette mécanique bien huilée.

Le méthodique Op Oloop perd totalement pied et les bouffées délirantes se suivent crescendo suscitant l'inquiétude de ses proches. La scène centrale du roman consiste en un repas en ville où Op Oloop réunit ses amis, lesquels fonctionnent surtout comme des figures « type » (le bourgeois conservateur, le tenancier libertin, l'éternel étudiant, etc.). Cette scène est aussi un immense jeu littéraire où Juan Filloy s'en donne à coeur joie enchaînant les logorrhées verbales, les jeux de mots littéraires, etc.

Le roman déstructuré et très littéraire ne plaira sans doute pas à tout le monde mais emportera l'adhésion des amoureux de la langue et des lecteurs en quête d'originalité.

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Optimus Oloop, dit « Op Oloop », est un statisticien finlandais qui vit dans le Buenos Aires des années 30. « Pourfendeur infatigable de la spontanéité, Op Oloop était la méthode incarnée, la méthode faite verbe, celle qui canalise en profondeur les espoirs, les sensations et les désirs pour éviter les sursauts de l'esprit et les frémissements de la chair. » « Fils unique de la méthode et de la persévérance, Op Oloop était une mécanique humaine des plus parfaites, la création humaine la plus insigne qu'ait connue Buenos Aires en matière d'autodiscipline. » Op Oloop est un psychorigide forcené. Sa vie est réglée comme du papier à musique, chacune de ses activités est planifiée et chronométrée. Cette « méthode » qu'il s'impose doit à son sens lui permettre de « sortir de l'insignifiance pour atteindre la grandeur ». Pourtant… « Et pourtant, je sens qu'un souffle de rébellion, hier timide, aujourd'hui implacable, cherche à s'immiscer dans mes pensées surpeuplées… et stériles. Car à trop vouloir devenir “ quelqu'un qui compte ” dans ce monde, je me suis castré moi-même. Je n'ai réussi à devenir qu'une boule d'angoisse, au sens pathologique du terme […] ». En effet, pendant les dix-neuf heures de cette journée d'Op Oloop, la mécanique bien huilée va se gripper.

Op Oloop ne serait qu'un personnage bouffon et pathétique s'il ne révélait ses failles au fil des pages. On apprend qu'il a quitté sa Finlande natale en 1919 après l'échec de la révolution bolchevique à laquelle il a pris part. Cet idéaliste contrarié qui croyait dominer sa vie par la force de l'habitude et de la routine prend peu à peu conscience de ses manques au cours de cette journée funeste. Mais c'est son amour pour Franziska, l'amour surtout, instinctif et qui « refuse de se laisser compter, coordonner, uniformiser, automatiser », qui finira de détraquer l' « esprit géométrique » d'Op Oloop.

Le ton du livre se fait tantôt comique, tantôt sérieux, tantôt trivial, tantôt érudit. Un bien étrange livre qui fait souvent référence à la philosophie, la psychologie, et qui comporte des passages de pur lyrisme. Un livre composite donc, parfois complexe, indéniablement original, écrit par un auteur aimant jouer avec les mots. Juan Filloy (1894-2000), écrivain argentin méconnu, admiré par Borges, a été qualifié par certains critiques de « pré-oulipien ». Amateur de palindromes, il en a publié plusieurs milliers. Auteur de poésie, de pièces de théâtre, de nouvelles et de vingt-sept romans qui ont tous la particularité de n'avoir que des titres de sept lettres, il n'a jamais été traduit en français. Gageons que cet « Op Oloop » n'est que le début de la découverte chez nous de l'oeuvre de cet ovni dans le monde des lettres.

Lu dans le cadre de Masse Critique de Babelio.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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L'histoire raconte la fraction d'une vie (de 10 h à 6h le lendemain matin) d'un personnage curieux : Op Oloop, un statisticien finnois exilé à Buenos Aires. Obsessionnel du chronomètre, la vie d'Op Oloop est rythmée comme du papier à musique et tout dérèglement est vécu par lui comme un traumatisme, un drame intérieur qui le déstabilise monstrueusement.
Construit comme une pièce de théâtre, cet ouvrage comporte quatre scènes très comparables à un vaudeville début de XXème siècle : chez sa future fiancée, au restaurant à l'occasion d'un repas dantesque qu'il donne pour ses amis, dans une maison close et pour conclure chez lui.
Les lieux sont secondaires, le personnage est central. A ce titre, le personnage m'a fait penser à Ignatius Reilly de « La conjuration des imbéciles » de JK Toole (même si Op Oloop est moins fantasque, plus profond et souvent moins drôle) ou au Harry Haller du « Loup des Steppes » d'Herman Hesse (même si Filloy n'a pas écrit le chef d'oeuvre d'Hesse).
Les références aux thèses et courant psychanalytiques et psychologiques sont nombreuses ce qui explique la proximité entre Freud et Filloy.
Ce livre est étrange. Dire que j'ai adoré serait exagéré car le huis-clos psychologique qu'il propose est oppressant et la tourmente intérieure un peu stérile et stagnante. Au demeurant, le livre est ciselé, excessivement précis dans l'écriture et les mots utilisés. Il comporte des tirades « folles » mémorables sur l'amour ou la guerre.
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L'histoire raconte la fraction d'une vie (de 10 h à 6h le lendemain matin) d'un personnage curieux : Op Oloop, un statisticien finnois exilé à Buenos Aires. Obsessionnel du chronomètre, la vie d'Op Oloop est rythmée comme du papier à musique et tout dérèglement est vécu par lui comme un traumatisme, un drame intérieur qui le déstabilise monstrueusement.
Construit comme une pièce de théâtre, cet ouvrage comporte quatre scènes très comparables à un vaudeville début de XXème siècle : chez sa future fiancée, au restaurant à l'occasion d'un repas dantesque qu'il donne pour ses amis, dans une maison close et pour conclure chez lui.
Les lieux sont secondaires, le personnage est central. A ce titre, le personnage m'a fait penser à Ignatius Reilly de « La conjuration des imbéciles » de JK Toole (même si Op Oloop est moins fantasque, plus profond et souvent moins drôle) ou au Harry Haller du « Loup des Steppes » d'Herman Hesse (même si Filloy n'a pas écrit le chef d'oeuvre d'Hesse).
Les références aux thèses et courant psychanalytiques et psychologiques sont nombreuses ce qui explique la proximité entre Freud et Filloy.
Ce livre est étrange. Dire que j'ai adoré serait exagéré car le huis-clos psychologique qu'il propose est oppressant et la tourmente intérieure un peu stérile et stagnante. Au demeurant, le livre est ciselé, excessivement précis dans l'écriture et les mots utilisés. Il comporte des tirades « folles » mémorables sur l'amour ou la guerre.
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critiques presse (3)
Actualitte
22 septembre 2014
L'équation « Amour = Sexe – Cervelle » est-elle la dure réalité qui gère la vie des Hommes [...] ? Vous ne le saurez qu'enlisant cet ouvrage aux accents parfois pathétiques, souvent humoristiques, toujours écrit dans une langue élaborée [...] qui peut parfois éreinter mais qui donne au récit un cachet tout particulier.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
25 novembre 2011
Les malheurs d'Optimus Oloop, racontés sur un irrésistible mode picaresque, font le bonheur du lecteur. Avec lui, on tient un personnage inoubliable, qui semble annoncer l'Ignatius Reilly de La Conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole (Robert Laffont, 1981). Si l'on rage d'avoir mis tant de temps à découvrir Juan Filloy, on se console en songeant au plaisir d'avoir encore vingt-six livres de lui à découvrir
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
25 octobre 2011
Censuré pour "pornographie" lors de sa parution, Op Oloop séduit aujourd'hui par son exubérance verbale et sa tendresse surréaliste. Car derrière la froide vérité des nombres, c'est bien l'amour de la jeune Franziska qui va dérouter notre maniaque psychorigide.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il est indispensable que chacun apprenne à bien gérer sa haine ! La mienne est répartie de façon équitable entre ceux qui sont congelés dans le passé et ceux qui transpirent dans le présent. Car les uns souffrent de constipation cérébrale et les autres d'hémoroïdes de la sensibilité. De sorte que chacun à sa façon trahit la loi vitale qui exige d'évacuer ponctuellement les immondices telles que les mirages anciens ou lâchetés du temps présent
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Il y a des peuples méditerranéens qui ne pensent qu'à prendre la mer. Ils se laissent bercer par le rythme envoûtant des vagues et la féérie du ciel étoilé se reflétant dans l'océan. De la même façon, il existe des êtres entourés d' épaisses strates de l'âme, sorte de méditerranées intérieures, qui ne pensent qu'à trouver une issue vers l'amour. Car l'amour est pour eux comme un grand océan de bonheur. Et cette sortie vers la mer, ce trait d'union, c'est la chair.
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L’homme solide, pragmatique et austère qui m’habitait jusqu’alors s’est volatilisé. Je suis un homme flou. Je ne sais pas comment extirper cet autre qui m’habite. Moi qui avais une personnalité structurée — sur fonds introspectif — je me suis perdu de vue. On m’a kidnappé. Toute ma plastique individuelle et morale a fichu le camp. Seuls persistent le squelette de la volonté et l’échafaudage du rêve. Je vis dans des transes pathétiques, désespérément pathétiques.
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Citation sur la guerre, Op Oloop tenant les statistiques de décès sur les champs de bataille de l'est de la France pendant la première guerre mondiale "L'abjecte insatiabilité de Mars traversant les siècles pour assouvir son délire césarien. (...) Pourquoi ? J'ai vu Pershing et Foch passer en revue mon armée de gisants, marchant devant les mères médaillées de la Gold STar. Souvenir horrible ! Ni compassion, ni respect, juste de l'orgueil."
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Le jour où les mères décréteront le lock-out mondial du vagin, alors la destinée de l'humanité se trouvera déviée de son cours fatal. Il n'est pas juste que l'amour engendre de la haine !
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