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3,53

sur 699 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne suis pas sûre que le réchauffement climatique ait été la préoccupation majeure d'Anouk, « Encabanée » au coeur de la forêt de Kamarouska pour oublier la vie trépidante de Montréal, sa pollution sonore et visuelle.
Une souris pour compagne, des glaçons aux fenêtres, comme des barreaux de cellule et le froid terrible, mordant, mortel qu'il faut apprivoiser pour survivre. Anouk fait des listes pour le défier :
« Mes trois souhaits au génie de la lampe :
Des bûches qui brulent jusqu'à l'aube.
Une robe de nuit en peau d'ours polaire.
Robin des bois qui cogne à ma porte. »
Avec une plume minutieuse, empreinte de poésie souvent, d'humour parfois, Gabrielle Filteau-Chiba construit l'histoire d'Anouk, avec ses listes numérotées, ses coups de griffe à l'encontre de l'humanité, le récit qui, en lui-même, donne des contours à cet univers gelé immaculé.
Un jour, Robin des bois cogne à sa porte.
« Encabanée » c'est aussi l'histoire du désir, de la solitude, de la peau, de cette chaleur humaine manquante puis follement attachante.
J'ai adoré ce texte plein de douceur, de courage, d'espérance en un monde meilleur.
L'écriture de Gabrielle Filteau-Chiba est majestueuse pour parler de la neige, des paysages, des animaux, de la survie, mais aussi de l'amour.
Je me suis « Encabanée » avec un réel bonheur.
Je peine à en sortir, suis-je atteinte du syndrome de la cabane ?

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Anouk fuit la grande ville, la civilisation, la pollution et la société de consommation. Elle se réfugie dans une cabane au fond des bois, dans une région sauvage du Québec pour se recentrer sur sa vie, en se débarrassant du superflu. Elle veut revenir à un mode de vie authentique, en satisfaisant uniquement des besoins essentiels, manger, se chauffer, survivre au froid, que ces besoins soient ses seules préoccupations. Elle veut se perdre au fond des bois dans l'immensité glacée de l'hiver canadien pour mieux se retrouver.
La vie qu'elle menait à Montréal ne lui convient plus. Elle veut rompre avec ce système capitaliste où le consumérisme galopant et la pollution sont en train de mener la société à sa perte. Cette vie rudimentaire où il faut se battre pour survivre lui permet de s'assumer pleinement, de grandir et de devenir adulte.
L'auteure à travers ce cours roman nous livre ses idées et réflexions engagées sur la protection de la nature et l'écologie. Car ce roman s'inspire de son propre vécu
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Quitter la ville pour la nature. La frénésie pour le calme. le bitume pour des contrées sauvages. le confort pour une autre forme de bien-être, celui que l'on puise au fond de soi, celui qui permet/oblige à être soi-même, qui s'affranchit de tout artifice. C
'est ce défi que s'est lancé Anouk.
S'encabaner pour se retrouver. Passer en mode "Slowlife" pour se reconnecter avec son soi intérieur, observer, prendre le temps d'observer, reconsidérer ses propres valeurs, faire appel à ses sens, écrire. Pour s'éloigner des sollicitations, d'un monde qui ne lui parle plus. Un monde qui s'auto-détruit.
L'Homme n'est pas tendre avec la Terre, ce n'est pas ou plus un scoop. le dernier rapport du GIEC a lancé le compte à rebourre. L'ultimatum est limpide. Les intérêts des uns s'accrochent, se répandent comme de la mauvaise herbe et rendent la vie dure aux apprentis écolos.
Gabrielle Filteau-Chiba dénonce comme l'a brillamment fait Edouard Abbey avant elle.
Le roman est court, fort, fluide et engagé. D'actualité.
Pour être tout à fait honnête, le ton moralisateur que l'auteure emprunte à quelques reprises m'a parfois gênée. le combat est universel, chacun fait sa part, avec ses moyens. La compétitivité est à placer en haut de l'échelle, là où s'accrochent les décisionnaires. Malheureusement, c'est surtout à leur soif pouvoir qu'ils s'accrochent. Peu ont les cojones de s'accrocher à de saines idées.
Une toute petite fausse note pour ce premier tome. Mais une auteure à suivre. "Sauvagines" m'attend. Envie de relire Thoreau, Abbey et son Gang de la clef à mollette, ou encore "Le Poids de la neige de Christian Guay-Poliquin.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Ma cabane au Canada : impossible de ne pas avoir cette chanson de Line Renaud, écrite par Loulou Gasté en tête, en lisant le titre sur la couverture, en voyant la photo et en apprenant que cela se passe vraiment au Québec.

🍁Quitter la grande ville, son bruit et son agitation mais aussi sa logique consumériste et s'installer dans une cabane (pas particulièrement protégée du froid, la frileuse que je suis n'a pas pu louper ce détail) en plein hiver, en pleine forêt pour ...écrire, lire des poèmes , boire un thé chaud, faire provision de bois, s'interroger sur le chemin à prendre pour donner sens à sa vie, goûter à toutes les beautés de la nature.

🍁A lire : pour la beauté de la langue (il y a un petit glossaire à la fin), parce qu'il est assez court pour être lu et relu quand on a besoin d'appuyer sur pause, de se recentrer sur nos sens et nos sensations et parce que même par -40°C L écrivaine fait preuve d'auto-dérision.

🍁🍁Vous l'aimerez encore plus : si vous aimez dresser des listes, si vous vous sentez vite étouffé-e dans une vie boulot/métro/dodo ..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Anouk quitte son quotidien urbain de Montréal afin de se libérer d'une vie confortable mais morne et pesante pour « s'encabaner » seule avec ses livres et sa plume dans la profondeur de la forêt canadienne enneigée au milieu des hordes de coyotes qui rodent.
Là, dans le Kamouraska au Québec, en plein coeur de l'hiver, tout n'est que décor enneigé et glacé, forêt d'épinettes, silence et solitude. Un lieu idéal pour recommencer à vivre, même de façon très austère.

Cette fuite et ce refuge ont un prix, celui de retrouver les gestes et rituels ancestraux de la survie. Chaque jour, recommence une lutte contre le froid, qu'on arrive presque à ressentir tellement il est présent et intense tout au long du roman, la nécessité de dégager la neige à la pelle pour sortir, de creuser la glace de la rivière pour remplir les seaux d'eau, de couper et ramasser le bois alimentant le poêle salvateur qui réchauffe et nourrit, tout en évitant de croiser ours ou coyotes.
Seule dans sa cabane, l'héroïne écrit et dessine dans son journal, le remplissant de ses pensées, de ses désirs, comme si le dépassement de la souffrance quotidienne du corps aidait l'esprit à se libérer et à s'évader dans cet espace de temps suspendu.
Elle dresse aussi des listes de gratitude ou d'envies, des phrases pour « ne pas sombrer dans la folie quand tu as froid », souvent pleines d'humour.

Au milieu de Kamouraska, il y a le mot amour. Dans sa solitude pourtant choisie, seulement partagée avec une souris et un chat apparu de nulle part, l'héroïne appelle cet amour de toute son âme et de tout son corps. Aussi, lorsqu'un fugitif, terroriste écologiste, surgit pour partager quelques jours son antre cachée, cèdera-t-elle à cet appel de l'amour quitte à sacrifier le destin qu'elle s'est choisi, renoncer au retour aux sources et à la promesse de renouveau auxquels elle aspire ?

Ce livre court de 108 pages, où l'histoire se déroule sur 9 jours de janvier, est comme une petite parenthèse qui s'achève dans un épilogue où apparaît enfin la lumière mythique d'une aurore boréale.

Avec cette lecture, le dépaysement est immédiat et total, on s'imagine aisément dans des paysages sauvages au milieu d'une nature belle mais hostile.
Même si le livre est peut-être un peu bref à mon sens et qu'on peut rester sur sa faim dans cette introspection qui aurait gagné en profondeur à être un peu plus développée, il m'a fait immanquablement penser à Sylvain Tesson dans sa cabane au bord du lac Baïkal, « dans les forêts de Sibérie », partageant sa solitude avec ses livres et sa plume et y trouvant l'essence même de la vie.
Les joints de marie-jeanne remplacent ici les cigares de l'écrivain voyageur français…

Au final, une jolie découverte que cette romancière québécoise qui entraîne le lecteur dans sa fuite du monde moderne et un retour à la nature, avec une histoire inspirée de sa propre existence dans les bois du Kamouraska.



Lien : https://www.caloukili.fr/
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Erreur! Je n'aurais pas dû commencer la série par "Sauvagines" qui m'a complètement laissée sous le charme.
"Encabanée " doit se lire avant, impérativement, à mon avis.
Anouk a choisi de vivre dans une cabane, par -40°, seulement chauffée par un poêle, dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas.
Seule, elle a choisi de l'être et malgré les conditions de vie absolument impensable quand on vit au chaud et à l'abri, elle absorbe les sensations de la nature et écrit...des listes!!!
Une rencontre inattendue va changer un peu le cours de ses jours.
L'écriture est agréable, la situation incroyable, les leçons d'écologie bien amenées, mais je n'ai pas vibré de la même façon qu'avec " Sauvagines".
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Anouk en rupture de la société consumériste, décide de quitter Montréal et de s'installer dans une cabane isolée et rustique sans eau ni électricité en pleine nature dans le Kamouraska. En plein coeur de l'hiver, les gestes du quotidien sont ceux de la survie. Couper du bois, aller chercher de l'eau, dégager le chemin... le bruit du train au loin rythme ses journées. Elle a emporté des livres, elle fait avec humour et autodérision des listes sur tout et n'importe quoi, elle s'interroge sur le sens qu'elle veut donner à sa vie, sur ce qui compte vraiment au milieu de cette région sauvage et sublime du Québec...

Un premier roman fortement inspiré par la vie de l'autrice dans les bois du Kamouraska. Une expérience de vie, une quête d'identité. Une pause rafraîchissante et hors du temps pour le lecteur. Un regret, ce roman est trop court !
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Petit roman qui a attiré mon attention chez le libraire par sa couverture.
Je ne connaissais pas du tout cette auteure et quelle découverte!
Ce livre est écrit comme un poème tellement le vocabulaire est travaillé, fin, efficace, ciblé.
Ce court texte est un appel à un monde sans superflu, un retour à l'essentiel et au respect de la nature.
Un très bon moment de lecture.
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Drôle de coïncidence d'avoir été sélectionnée pour recevoir le livre « Encabanée » de Gabrielle Filteau-Chiba (parmi la dizaine d'ouvrages qui avait retenu mon attention pour l'opération Masse critique de janvier) seulement quelques jours après ma lecture du magnifique roman « Dans la forêt » de Jean Hegland, qui m'a laissé une si forte impression.
Car comme dans le roman de Jean Hegland, qui se présente aussi sous la forme d'un journal intime, il y est question de survie féminine dans la forêt, et la nature, à la fois brute et grandiose, y tient une place centrale.
Mais la comparaison s'arrête ici, car c'est de façon tout à fait volontaire que la narratrice décide de partir « s'encabaner » dans une forêt du Kamouraska, à l'Est du Québec, « là où naissent les bélugas ».

L'auteure, qui a elle-même vécu dans une cabane pendant près de quatre ans, s'est inspirée de sa propre expérience pour écrire ce roman.
Le parcours atypique de cette jeune femme engagée, qui mène une vie confortable en ville avec un bon métier et un bel appartement mais qui ne se reconnaît pas dans la course effrénée après la consommation, la performance et l'argent, est très intéressant. Son cheminement l'amène à prendre une décision radicale, qui résonne comme un acte de révolte, une expression de son désaccord : se retirer de cette société où elle ne se sent pas à sa place, pour revenir à plus d'authenticité.
Isolée dans sa cabane avec ses livres pour seule compagnie, elle va désormais mener une vie simple, en se recentrant sur l'essentiel et en s'adaptant aux conditions de vie rudes. Cette expérience lui permettra de se sentir libre et de donner du sens à sa vie : «  Les plus belles saisons de ma vie ont commencé ici, à créer en ce lieu un îlot propre à mes valeurs. Simplicité, autonomie, respect de la nature. le temps de méditer sur ce qui compte vraiment. le temps que la symphonie des prédateurs, la nuit, laisse place à l'émerveillement ».

Ce livre porte un message écologiste fort, un appel à protéger la forêt, et montre que chacun peut contribuer à sa manière, sans forcément mener des actions spectaculaires. Ainsi, la narratrice, après sa rencontre avec un activiste écologiste, écrit : « Je laisse partir une flamme, mais elle a attisé en moi le goût de défendre la Terre. Moi aussi, je mènerai un combat, mais sans armes, sans vandalisme, sans sensationnalisme. Dans les limites légales de la désobéissance civile et dans la sagesse de Thoreau. Je planterai des arbres par milliers, je sèmerai des fleurs pour nourrir les rares abeilles, je vivrai de ma terre en métamorphosant la plantation d'épinettes en espace où la faune et la flore seront foisonnantes. Avec chaque sou économisé, j'achèterai toutes les forêts privées et les champs avoisinants en monoculture, et je les laisserai en friche, fleurir sans coupes, pousser en paix. Ma vie reprend du sens dans la forêt ».

L'auteure offre également une réflexion intéressante sur le concept de « féminisme rural » : «  Loin de la rage carriériste et de la folie des grandeurs des temps modernes. On pourrait dire que je manque d'ambition, qu'on ne m'a pas payé de hautes études pour que je fende du bois. Mais on sait tous que Raiponce et les oiseaux en cage finissent par s'évader. Pour se satisfaire d'une vie de captivité du haut d'une tour ou aspirer au plus prestigieux trônes, il faut, semblerait-il, oublier qu'être féministe, c'est aussi ne pas avoir envie d'égaler qui que ce soit. Incarner la femme au foyer au sein d'une forêt glaciale demeure, pour moi, l'acte le plus féministe que je puisse commettre. »

Je me suis régalée avec ce court roman. L'écriture est belle même si elle est parfois un peu perchée (effet de la « Marie-Jeanne »??), et ce journal, ponctué de listes pleines d'humour, regorge d'expressions québécoises savoureuses (heureusement il y a un glossaire … A lire avant de préférence!).

Merci à Babelio et à la maison d'édition « Le mot et le reste » !
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Tout quitter

Quitter le confort d'une vie citadine à Montréal, pour vivre perdue dans les forêts du Kamouraska... C'est ce qu'a fait Anouk. Dans sa cabane, sans eau et sans électricité, dans des conditions très rudimentaires, elle se reconnecte. Terminé le grand cirque. Son quotidien désormais c'est surveiller son poêle, couper du bois, lutter contre le froid, recevoir la visite des animaux nocturnes. Plus de superflu, plus de soucis de factures, de carrière à mener, juste quelques livres et la nature.

Inspiré de la propre expérience de l'auteur, « Encabanée » est un petit livre qui suscite de grandes réflexions. En suivant Anouk dans cette aventure pour laquelle elle n'est pas vraiment préparée, les questions sur notre société, sur l'environnement, sur le féminisme, sur l'activisme écologique affluent. Pourtant ce n'est pas un livre donneur de leçon, ni un manuel de survie, c'est juste un partage.

Cette cabane rustique du Bas-Saint-Laurent devient le refuge d'une âme rebelle à la marche du siècle. Pour Anouk la nature sert de calendrier et la solitude de réconfort. Et malgré toutes les difficultés rencontrées on sent bien qu'elle goûte une enivrante félicité.

J'ai aimé m'immerger dans la beauté de cette nature majestueuse et rugueuse, j'ai aimé suivre les pensées d'Anouk, j'ai aimé cette écriture poétique, j'ai aimé le propos engagé et inspirant mais la brièveté du texte m'a frustrée. Étrangement il m'a manqué de la lenteur, du temps. Pour vivre pleinement ce voyage au coeur des bois, pour vivre par procuration une aventure que je n'oserai jamais tenter, je redemande 100 pages de plus !
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