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sur 700 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kamouraska est une petite localité de 700 habitants au Québec, à l'embouchure du St Laurent. Elle y a acheté une forêt pour le prix d'un appartement en ville. Elle a tout plaqué et s'est retiré dans sa cabane, perdue sous les neiges d'un mois de janvier. Elle fait l'expérience de la solitude, voulant rompre avec le rythme effréné de l'éternelle fuite en avant du monde citadin. Ce sera l'occasion pour elle de rencontrer une meute de coyotes, un chat noir aux yeux orange, un fugitif écolo.
« Encabanée » est le journal d'une femme qui réalise le rêve de beaucoup, stopper la course après les choses futiles pour se recentrer sur l'essentiel : sa vie.
Editions Gallimard, Folio, 110 pages.
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Anouk décide de se retirer de la société de consommation et de la société des hommes pour quelques temps. Elle choisit une cabane au Kamouraska, inspirée par Anne Hébert et son roman, et passe l'hiver là-bas, racontant ses journées dans son carnet de bord. Elle apprend peu à peu à se retrouver seule face à elle-même, et seule face à la nature. Elle écoute les coyotes qui rôdent, essaie de s'adapter à la neige qui tombe abruptement durant ce rude hiver, surveille son poêle, établit des listes :

"Liste n° 120
Choses que j'aimerais conserver en pots:
- le chant des baleines à bosses
- L'odeur de la croustade aux pommes
- Des lucioles immortelles pour nos noces
- L'odeur de nos draps après cette nuit
- Une mèche de tes cheveux
- La couleur de ce matin "

Elle finira même par rompre sa solitude en accueillant dans sa cabane une âme perdue...

« Les plus belles saisons de ma vie ont commencé ici, à créer en ce lieu un îlot propre à mes valeurs. Simplicité, autonomie, respect de la nature. le temps de méditer sur ce qui compte vraiment. le temps que la symphonie des prédateurs, la nuit, laisse place à l'émerveillement ».

L'auteure a elle-même vécu dans une cabane pendant trois ans, et elle s'est inspirée de cette expérience pour écrire. Elle raconte :

"Tout ce que je voulais c'était être maître de ma vie, être dans la nature, marcher pendant des heures, rencontrer des animaux et dessiner des flocons de neige. Ce désir de m'arracher au moule avait quelque chose d'enfantin, mais en fait, cela m'a permis de plonger dans ma propre vie d'adulte et de définir mon propre avenir, et cela passait par la nature et les arts." (entretien avec France Culture)

Militante pour la cause environnementale, elle entremêle savamment réflexions philosophiques sur la sagesse d'une vie loin d'une société souvent aliénante, et considérations écologistes pour sauver cette nature tellement régénératrice.

Une belle découverte !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Petit livre court dévoré d'une traite.
Qui m'a permis un bon moment d'évasion , Anouk va tout quitter, son appartement a Montréal, ses parents, ses amies...
Elle ira s'installer dans une cabane perdue au milieu de nulle part a KAmouraska là ou se trouvent les bélugas.
Dépouillée de tout confort mais avec une soif de ressourcement et de retour a la nature, cette jeune femme courageuse va apprendre les gestes de survie tout en rêvant secrètement qu'un bel amant puisse passer par la.
A -40 degrés Anouk va avoir deux visites dans sa cabane, une animale et l'autre surplombé par des hélicoptères qui surveillent.
Un rêve, un retour aux sources que j'ai pris plaisir a découvrir, un joli moment de calme au milieu de la neige et du froid perdue au fin fond de la foret.
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Cette autrice me transcende. Je l'ai découverte avec "Sauvagines", où l'on retrouve Anouk en filigrane, alors qu'elle est le personnage central d'Encabanée. Il y a de la poésie, de l'humour et du sauvage à toutes les pages. Anouk ne peut plus habiter en ville, dans sa tête ça bourdonne et elle a besoin d'air. Radicalement, elle décide de partir dans une cabane, en plein coeur du Canada, seule avec elle-même. Dans ce petit livre pétillant, ironique, beau et inspirant, elle nous donne ses pensées, au fil des jours qui s'égrènent.
J'ai ri en lisant ce livre, chose que je ne m'attendais pas à faire et pourtant !!
Un livre à savourer, et à essayer de ne pas finir trop vite, je vous mets au défi !
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Exaspérée par la routine du quotidien, Anouk, double de l'autrice, part à l'aventure se réfugier quelques jours loin de toute civilisation dans une cabane en plein hiver canadien. Or, au Canada, cette saison est particulièrement rigoureuse. le défi est de taille, mais Anouk a besoin de retrouver certains automatismes de survie, renouer avec le vital, le nécessaire et se fondre discrètement dans une nature majestueuse.

Bois de Kamoursaka au Canada, non loin du fleuve Saint-Laurent. Cette femme, seule au monde, redécouvre le primitivisme. Enfin, seule, pas tout à fait. Son chat est du voyage, il saura lui tenir chaud. L'herbe qui fait ricaner est aussi de la partie pour les moments de détente. le livre s'engage immédiatement comme une version moderne de l'aventure de Henry David THOREAU dans sa cabane de Walden. de plus, la voiture qui a propulsé Anouk sur ces terres hostiles tombe en panne dès l'arrivée, ce pourrait bien être un signe du destin.

Réflexions sur la vie, le féminisme, Anouk prend le temps, tout en coupant du bois, de faire le bilan, alors que le manque d'amour, de contact physique, de caresses, commence cruellement à se faire sentir, tout comme la présence des coyotes, toujours aux aguets. La peur s'installe, début de panique. Anouk est-elle prête pour ce genre d'aventure en solitaire ?

Parallèlement elle tient un petit journal ici présenté entre les chapitres, journal truffé d'humour, noir bien souvent. Il est le seul compagnon en plus du chat. Il est aussi un exutoire, une profession de foi, une revendication. « Merci aux gens qui écrivent les manuels scolaires de s'obstiner à nous enseigner qui a découvert l'Amérique. Vous voulez vous attaquer au décrochage, alors arrêtez d'insulter notre intelligence ».

Le froid, toujours plus présent, toujours plus intense. Les doutes, les réflexions sur la vie, les envies, les besoins : « Et si la vraie solution, c'était d'enterrer la hache de guerre ? de créer des îlots de liberté révolutionnaires ? Car les géants, on ne peut les battre sur leur échiquier, ils nous y tendent des pièges, les dés de la justice sont truqués, et nos fosses, creusées d'avance. Mais ils ne peuvent pas prévoir, c'est la force de la solidarité. Miser sur l'effet de surprise. Infiltrer le système comme la fourmi remontant le nerf optique du prédateur avant qu'il ne détruise la fourmilière ».

Et un beau jour, un inconnu. Coups sur la porte, l'homme se présente, il est en fuite car recherché par les autorités pour sabotage… Ici, le récit bascule dans une sorte de portrait à la Edward ABBEY, l'écrivain éco-warrior Etats-Unien auteur de tant de petits chefs d'oeuvre. En effet, le fugitif est proche des idéaux et des actions du ABBEY du « Gang de la clé à molette » et autre « Feu sur la montagne ». Dès lors, pour Anouk il ne suffit plus de seulement théoriser puisqu'elle héberge un saboteur.

D'après sa propre expérience dans les bois de Kamoursaka, Christelle FILTEAU-CHIBA livre un magnifique récit mi-témoignage mi-roman, toujours au coeur de la nature en colère. L'exercice était périlleux car le sujet a déjà beaucoup été traité dans la littérature. Mais l'autrice s'en sort avec les honneurs, aucune mollesse, aucune déconcentration dans ce texte sonnant comme de l'excellent Nature writing en complément d'un engagement total. le plaisir est démultiplié par ces expressions québécoises regroupées en glossaire en fin d'ouvrage. Réussite totale pour ce premier roman sorti en 2021 chez le Mot et le Reste, à savourer au bord de l'eau, grand millésime !

https://deslivresrances.blogspot.com

Lien : https://deslivresrances.blog..
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Quel beau mot que cet Encabanée qui donne son titre au roman ! Évoquant tout à la fois le refuge et la prison, fleurant bon la langue québécoise, il était juste parfait pour ce roman inspiré par le journal intime de l'autrice, enfermée dix jours  dans son petit refuge du Bas-Saint-Laurent à cause d'une vague de froid .
Ici la narratrice , choisit de quitter une vie confortable pour s'acheter une cabane et un terrain à Kamouraska , dans une nature à peine troublée par le bruit de trains. Elle veut mener une vie plus frugale, plus proche de la nature , lire de la poésie et écrire. Il lui faudra aussi s'atteler à l'entretien de son poêle pour faire face à un hiver particulièrement rude. Pas de réseau pour le téléphone portable, tout peut donc devenir dangereux.
J'ai tout aimé dans ce roman, la langue, la démarche et la narration qui fait la part belle au romanesque et au corps ,avec l'irruption d'un intrus qui permettra de satisfaire les désirs charnels de notre narratrice.
Un grand coup de coeur pour ce roman qui peint et défend la nature  canadienne avec brio et nous propose un point de vue féminin et féministe sur une expérience plus  souvent racontée au masculin.
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Première lecture commune à plusieurs pour moi avec ce court roman de Gabrielle Filteau-Chiba.

J'ai apprécié cette lecture, j'ai réussi grâce à la plume de l'autrice à me projeté au Kamouraska. Presque j'étais moi aussi encabané. Lire un livre sous forme de journal est toujours, je trouve, une belle expérience. J'ai cette sensation de rentré dans l'intime, dans la tête de la personne qui raconte. Ici, il s'agit d'Anouk qui a tout quitté pour se retrouvé en plein hiver dans une cabane perdue au milieu de la nature sauvage.

J'ai beaucoup aimé quand Anouk nous raconte son quotidien, ce qu'il est nécessaire de faire pour survivre dans cet environnement rude et froid. J'ai aimé lire ses pensées divaguer au grès de ses tourments. J'ai aimé ses listes sérieuses à des moments, désespérées à d'autres ou encore pleines d'humour.

Par contre, j'ai moins apprécié quand la réalité du monde est venu toquer à sa porte. Je ne m'y attendais pas et tout comme Anouk j'aimais sa solitude. En plus le roman est vraiment très court du coup, j'ai un peu eu l'impression que l'on me volait un moment seul à seul parmi les arbres et la nature.

En tout cas, je suis content de cette lecture, j'ai d'ailleurs lu la suite dont je vous parlerais très bientôt.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Encabanée de la romancière et québécoise militante environnementale Gabrielle Filteau-Chiba est un premier roman inspiré de sa propre expérience : Anouk lassée de sa vie à Montréal quitte la ville pour une cabane au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Histoire de survie et de renaissance le temps d'un rude hivers en compagnie d'un chat et de livres. Une écriture lyrique, poétique, drôle et engagée, un petit livre parfait à lire au coin du feu l'hiver ou pourquoi pas l'été pour apporter de la fraîcheur...
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Devant lire Sauvagines (le roman suivant de l'autrice), j'avais choisi de faire précéder ma lecture d'Encabanée, son roman précédent, sorte de préquel indépendant, les deux pouvant parfaitement se lire séparément. J'ai néanmoins trouvé qu'ils se complétaient à la perfection. Encabanée nous permet de faire la rencontre d'Anouk, québécoise qui décide de vivre isolée dans la forêt pour se retrouver elle-même. C'est immersif et poétique comme on aime.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Quitter la ville et ses immeubles à perte de vue pour un lopin de terre et une cabane rudimentaire dans l'arrière-pays du Kamouraska, c'est exactement ce qu'a fait Gabrielle Filteau-Chiba et en prime, elle s'en inspire pour écrire Encabanée. Disponible à partir d'aujourd'hui en format poche aux éditions Folio, ce premier tome d'une série de trois livres esquisse avec brio un cri du coeur contre un laisser-aller écologique désastreux.

Anouk a tout lâché. de sa vie à Montréal elle n'en garde que quelques effets, le strict nécessaire. Dans la région du Kamouraska, là où elle décide de s'installer, rien n'est facile. La température chute à -40°C, il faut casser la glace de la rivière pour récupérer de l'eau, laisser le poêle à bois constamment allumé et surtout s'adapter à la solitude des longs mois d'hiver. Un nouveau départ mental qui sera bientôt ébranlé par une rencontre pour le moins inattendue.

Lorsque l'on observe le profil dignement engagé de Gabrielle Filteau-Chiba, le message d'Encabanée n'étonne guère. Il s'inscrit dans la lignée des romans québécois prônant une forme d'autarcie, souvenir des Premières Nations et hommage certain à leur ancienne vie nomade. Ils sont nombreux à l'écrire et à l'imaginer mais l'auteure montréalaise l'a expérimenté en 2013, vivant ainsi la difficulté d'un hiver éclairé aux lueurs boréales.

Derrière cette chaumière tout droit sortie d'un conte d'Andersen en moins cosy se dresse le portrait d'Anouk, personnage usé et dégouté par le modernisme ambiant, le goût amer des révolutions technologiques au détriment d'une nature préservée. Une âpreté qu'elle noie au même titre que sa solitude dans les effluves de Marie-Jeanne. Cette femme est délirante, intense, parfois fataliste mais définitivement autonome, osant se désolidariser d'une société qui ne lui sied pas.

Difficile alors de ne pas percevoir un discours féministe sous ce portrait, compliqué également de ne pas y voir l'engagement écologique à plusieurs reprises et c'est peut-être ce que l'on a envie de trouver, consciemment ou inconsciemment, dans un roman de Gabrielle Filteau-Chiba. L'envie même de se conforter dans ses propres idées à travers une rhétorique bien amenée ou se laisser surprendre par un autre reflet du monde.

Sous la plume envoutante de l'auteure québécoise, la nature se dessine à l'état brut, belle, dangereuse et indomptable comme son personnage. Il y a dans ce texte une hiérarchie des corps et des éléments où elle évolue en maître tandis que l'humain sait l'écouter et s'y soumettre comme un retour rêvé au règne de Saturne, une utopie vite essoufflée par la discorde humaine.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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