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sur 236 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Brigitte naît à Mossoul, en 1959, d'un père irakien et d'une mère française. Elle se rappelle des vendredis pique-nique autour de Mossoul, des escalades sur le site d'Hatra, des coquelicots qu'elle cueillait, des cours de Coran qu'elle suivait, des magazines féminins auxquels était abonné sa maman et dans lesquels, en dernière page, des photos de chanteurs juifs comme Enrico Macias étaient découpées à la douane, de la sortie scolaire au cours de laquelle toute la classe a salué fièrement le passage du frère du général Aref ou encore de ses vacances en France... Mais, elle se souvient aussi des coups d'état et des luttes militaires...

Cet album dépeint la vie de Brigitte Findakly, du début des années 60 à nos jours, de l'Irak où elle passa son enfance à la France. Des souvenirs personnels parsemés ici et là de quelques anecdotes concernant ses parents et de quelques événements qui ont marqué le pays. Une autobiographie intéressante, certes, mais qui manque parfois de profondeur et de fil conducteur. L'on passe ainsi d'un événement ou d'un souvenir à un autre, d'une année à une autre, sans logique apparente. Avec Lewis Trondheim, qui n'est autre que son compagnon dans la vie, Brigitte Findakly raconte, de façon presque naïve, son enfance mais aussi l'histoire, beaucoup plus tragique, de l'Irak et de sa famille. Un album touchant sur l'ascension d'une jeune femme encore partagée entre ses deux pays. Graphiquement, dépourvues de tout cadre, les planches, au trait enfantin et aux couleurs vives, sont en parfaite harmonie avec ces souvenirs croqués avec douceur.
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Une toute petite fille à la tête aussi grande que le corps, souriante et dotée de longs cheveux noirs. C'est ainsi que Brigitte Findakly se met en scène dans « Coquelicots d'Irak », un roman graphique dans lequel la scénariste et coloriste revient sur son parcours et ses origines, entre l'Irak et la France. L'artiste n'est évidemment pas la première à faire partager ses souvenirs d'enfance dans un pays arabe par le biais de la bande dessinée : ce fut le cas, entre autre, de Marjane Satrapi qui revenait dans « Persépolis » sur les années passées par sa famille sous la domination du Shah en Iran, mais aussi, plus récemment, de Riad Sattouf qui continue de relater au fil des tomes de « L'arabe du futur » sa vie dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez El-Assad. S'il n'a à mon humble avis pas la force des albums suscités, le récit de Brigitte Findakly ne nous en livre pas moins un témoignage intéressant du quotidien des Irakiens entre les années 1950 et aujourd'hui. L'occasion pour le lecteur d'en apprendre davantage sur l'histoire contemporaine de l'Irak et de réaliser que l'instabilité dans la région ne date pas d'hier (et n'est malheureusement pas prête de s'arranger avec l'implantation de Daech dans le nord-ouest du pays). L'intérêt de l'ouvrage réside d'ailleurs essentiellement dans ce que les anecdotes choisies par l'auteur révèlent de l'évolution de la société irakienne au cours de ce quart de siècle.

Parce que le sujet la touche personnellement, et parce que, comme souvent, le phénomène est l'un des premiers révélateurs de la radicalisation de la société, Brigitte Findakly témoigne notamment de la régression alarmante du statut de la femme dans le pays (contraintes vestimentaires de plus en plus strictes, attitude des hommes de plus en plus autoritaire...). Une partie des événements relatés ici décrit également de manière assez nette l'installation d'un régime dictatorial et l'essor d'une paranoïa collective, entretenue et encouragée par les gouvernements successifs (messages incitant à la délation au début des films projetés au cinéma, interrogatoires des enfants à l'école sur les discours tenus à la maison par leurs parents...) L'album ne manque donc pas d'informations intéressantes qui parviennent à nous toucher d'autant plus facilement qu'elles nous sont données par une enfant, toutefois le récit se révèle un peu trop décousu. Certaines de ces anecdotes semblent ainsi être évoquées sans réel souci de cohérence, impression renforcée par quelques problèmes de transition qui cassent parfois le rythme de la lecture (des changements d'époques trop brusques, par exemple). de même, les quelques « bonus » insérés dans l'histoire et relatant tel ou tel aspect de la vie quotidienne en Irak sont intéressants mais n'ont parfois aucun rapport avec ce qui suit ou précède ce qui ne fait qu'accentuer cette impression de désordre.

Malgré une narration parfois un peu trop confuse, le témoignage de Brigitte Findakly (assistée ici de Lewis Trondheim) parvient sans mal à toucher et interpeller le lecteur qui appréciera certainement de découvrir quelques aspects de la vie quotidienne des Irakiens d'hier et d'aujourd'hui. Une sympathique découverte qui possède suffisamment d'atouts pour convenir à un public adulte mais aussi jeunesse.
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J'ai beaucoup aimé cette bd aussi bien le dessin que le texte, on apprend pas mal de chose sur l'Irak, cependant on passe des fois du coq à l'âne.

Il y a par exemple de petites brèves sur les coutumes de l'Irak et puis on replonge dans un récit plus biographique.

Des photos personnelles sont aussi présentes dans cet ouvrage et le point de vue de l'auteur de son enfance est très intéressant et instructif.

Un trait de crayon très enfantin mais qui fonctionne de son mari Lewis Trondheim et la couleur de la part de Brigitte Findakly.

Une jolie découverte pour cette bd choisi au hasard dans ma bibliothèque.
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Brigitte Findakly, connue pour être la femme et la coloriste de Lewis Trondheim, est franco-irakienne. Elle a vécu son enfance en Irak avant d'émigrer en France suite aux nombreux coups d'état dans le pays. Dans « Coquelicots d'Irak », elle raconte ses premières années, comment elle les a vécues comme petite fille. le tout est mis en images par Lewis Trondheim et paraît à l'Association.

Avec une sujet pareil, on pense immédiatement au « Persépolis » de Satrapi ou à l'« Arabe du Futur » de Sattouf. Or, ces ouvrages se construisent sur plusieurs tomes bien épais. « Coquelicots d'Irak » est un petit livre de 100 pages. Manquerait-il d'ambition ? de choses à raconter ? Pas vraiment.

« Coquelicots d'Irak » s'apparente plus à un récit dessiné qu'à une bande-dessinée. La narration est omniprésente, les dialogues rares. C'est comme si Brigitte Findakly nous racontait son histoire, à l'oral, et que ce récit était découpé par morceaux pour y mettre une illustration. Cela pourrait s'avérer lourd, mais ce qui est raconté est suffisamment intéressant pour ne pas nous lasser.

Cependant, ce livre est frustrant sur plusieurs points. le premier est l'analyse : trop factuel, il demande au lecteur de projeter, d'après les anecdotes, la situation du pays. Pourquoi pas. Mais au bout d'un moment, à rester à distance, à critiquer de loin, l'ouvrage manque de caractère. de même, malgré l'autobiographie, l'ouvrage reste très pudique. Là où d'autres ont su dévoiler l'intime au-delà de l'anecdote, Brigitte Findakly reste relativement sage. Pas de pleurs, de colère ou d'autres sentiments forts.

Le dessin de Lewis Trondheim confirme que l'ouvrage se veut doux. Il adopte un dessin très simple, peu expressif, illustrant uniquement les événements assez froidement (malgré les couleurs éclatantes). En cela, dessin et textes fonctionnent très bien ensemble, ils sont sur la même longueur d'onde. Il y a quelques fulgurances du dessinateur où sa façon de jouer sur le décalage texte/images fait des merveilles.

Avec ce sujet fort, j'attendais certainement trop de ce « Coquelicots d'Irak ». Suite aux événements récents concernant les chrétiens d'Orient, on peut imager que Brigitte Findakly ait ressenti le besoin de témoigner sur sa communauté (et son devenir actuel). Ce livre n'a pas l'ambition d'autres ouvrages. Il se lit facilement, on apprend des choses, des anecdotes nous font réagir. Mais le message reste sous-jacent, la critique sous-entendue. À lire pour les amateurs du genre.

Lien : http://blogbrother.fr/coquel..
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Ce roman graphique autobiographique narre l'histoire d'une double migration tout en retraçant l'Histoire d'Irak depuis les années 50 jusqu'à aujourd'hui, dans la mémoire familiale et les souvenirs d'enfance de l'auteure.
Sa mère française rencontre son père irakien dans le Paris de l'après-guerre, où celui-ci vient parfaire ses études d'odontologie, et le couple part s'établir en Irak. Cette famille de chrétiens arabes vit une prospérité supérieure à celle de la France, le père étant dentiste militaire en sus d'exercer dans un cabinet privé, et n'est pas affectée par les deux coups d'Etat, en 1958 puis en 1966, qui provoquent la prise de pouvoir du parti Baas. Si un régime de plus en plus fondé sur la censure et la délation se met en place, c'est encore Paris en juin 68, où l'on vient passer les vacances comme chaque été, qui paraît à la petite fille "un endroit dangereux".
Mais bientôt le nationalisme du Baas oblige le père à choisir entre sa femme étrangère et son poste de militaire, et en 1972 la famille s'installe en France, malgré les mises en garde de la mère. L'accueil y sera brutal : le père n'est pas autorisé à exercer la médecine ni ne trouve d'autre travail pérenne, on tente de refuser la carte d'identité française à la mère, la fille, qui parle mais n'écrit pas le français, est en échec scolaire, la précarité s'installe. Pendant ce temps, l'Irak se retrouve empêtré dans dix ans de guerre contre l'Iran (1980-1990), puis dans la Première guerre du Golfe. Les parents irakiens souffrent de privations, il y a des blessés, la situation sociale connait l'arriération, la dictature de Saddam Hussein devient plus sanglante ; d'autre part l'on n'a que très peu d'occasions de se rendre visite d'autant que la plupart des cousins émigrent partout dans le monde.

Le dessin, agréablement infantile, joliment colorié, surmonté de commentaires imitant une écriture manuscrite d'enfant, est agrémenté de photos de famille en noir et blanc. le texte révèle sa nature de récit familial, et se compose de souvenirs d'enfance et d'adolescence - l'auteur apparaissant très peu dans son âge adulte. On voit les parents vieillir.
Mais ce qui rend la lecture très frustrante, c'est l'absence absolue de chronologie. La narration procède toujours par flash-back et digressions, et le fil qui relie les anecdotes est plutôt mince.
Bien sûr, je redoute que la démarche de l'auteure souffre de la comparaison avec Persépolis de Satrapi.
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La vie de Brigitte Findakly est un abrégé du destin tragique des chrétiens d'Orient. Son charmant roman graphique nous conte l'histoire récente de l'Irak, son pays natal. A travers quelques souvenirs édifiants qui ont marqué son enfance, Brigitte Findakly évoque le quotidien d'une famille traversée en son sein par la faille Orient-Occident. Notre jeune héroïne grandit sur une terre dont la situation politique et sociale n'a cessé de se dégrader au fil de ces décennies. Ses années d'insouciance furent marquées par une censure omniprésente et de multiples interdits dictant sa vie de tous les jours. Sa propre liberté s'est lentement réduite comme une peau de chagrin. Mais au diable la grisaille quotidienne, Brigitte la coloriste émérite lui en a fait voir de toutes les couleurs ! Sa force réside dans sa capacité à mettre de côté toute colère et souligner avec bienveillance l'absurdité de certaines situations intolérables. Ainsi parvient-elle à les décharge de leur nocivité et susciter un rire aussi discret qu'efficace. A noter que cet album est un modèle d'association de talents complémentaires : Brigitte Findakly est bien sûr aux couleurs, son compagnon Lewis Trondheim au dessin, les deux au scénario.
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L'auteure Brigitte Findakly raconte son enfance passée en Irak.

J'ai trouvé ma lecture très intéressante, montrant l'Irak et son évolution sous un jour différent du point de vue des médias français. J'ai cependant eu un peu de mal parfois avec les enchaînements un peu abrupts et le dessin de Lewis Trondheim dont je ne suis pas fan.
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Je dois avouer que ma lecture a été plutôt mitigée… Je n'ai pas été convaincue par le dessin, ni par le propos qui est, de mon point de vue, insuffisamment explicite. Trois semaines après avoir lu l'ouvrage, je n'en ai finalement que peu de souvenirs…
Je n'ai pu m'empêcher de comparer cette bande dessinée à la BD L'arabe du futur de Riad Sattouf, basée globalement sur le même principe biographique. Alors que L'arabe du futur m'avait convaincu, ce ne fut pas le cas de Coquelicots d'Irak, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, je n'ai pas réellement aimé les dessins. Je les ai trouvé très simples, avec un petit côté Mafalda auquel, personnellement, je n'adhère pas.

J'ai également trouvé que le format était mal adapté à un format BD. L'histoire est parfois linéaire, parfois non, ce qui m'a parfois un peu perdu. On est à un moment T et on se retrouve à la page suivante avant ce même moment, à reparler d'un élément qui a eu lieu il y a plusieurs planches de cela. J'ai beaucoup de mal avec ce format « chronique » qui, même s'il est décliné en tant que série, empêche par sa longueur de développer les personnages et leurs sentiments comme il le faudrait.

Et c'est dommage, car le propos de Brigitte Findalky est vraiment intéressant. On en apprend beaucoup sur la culture irakienne, l'évolution du pays du point de vue d'un enfant puis d'un adulte ayant du recul par rapport à la situation, l'arrivée dans un nouveau pays et la confrontation des cultures, l'attachement à ses racines mais la contradiction intérieure que cela engendre.

Même si Coquelicots d'Irak ne m'aura pas réellement convaincu, de par son format et ses dessins, ça reste une bande-dessinée à l'histoire et aux thématiques traitées profondément intéressantes.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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"Le sport national en Irak c'était le commérage. Les cinémas ne projetaient plus que des films egyptiens ou indiens dans lesquels ça chantait et ça pleurait systématiquement. Impossible que ça devienne un sujet de conversation. de même pour la littérature où il y avait très peu de livres en arabe et encore moins d'importation en anglais
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