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EAN : 9782708244740
400 pages
ATELIER (14/01/2016)
4.21/5   28 notes
Résumé :
Il est des livres qui, l'air de rien, s'insinuent en nous. Des histoires qui commencent avec la légèreté du vol d'une abeille qui entre en bourdonnant par la fenêtre. L'histoire de Laurence Finet - son histoire - en fait partie. Un mari aimant, quatre beaux enfants, un travail sans doute trop prenant mais, peu importe, demain c'est les vacances... Et puis l'abeille pique. Une première fois. Et la douleur provoquée par la piqûre en rappelle une autre, plus ancienne. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ce récit autobiographique de Laurence Finet ...relate des choses de sa vie les plus intimes , les plus horribles qu'elle a le courage d'écrire Etant atteinte d'un pathologie gravissime .... Je lui tire mon chapeau ... Ce livre est bien écrit , les sentiments sont exprimés si simplement et si bien décrits que j'ai eu l'impression de vivre son écrit ... Incroyable !!!

Laurence écrit cet autobiographie à l'âge adulte , la quarantaine , femme épanouie , mariage d'amour et de cette union quatre enfants.

Elle est issue d'une famille vietnamienne qui a fuit le vietnamien durant la guerre , ils se sont réfugiés en Europe et irons même vivre en Afrique.
L'auteure commence a avoir des soucis de santé , insomnies, anorexie ,fatigue... Elle se fera bilanter et le diagnostic sera une dépression .
Elle est alors suivie par un psychologue puis psychiatre ... Les notions des deux professions sont un peu mélangées .... Cependant Laurence va vite se rendre compte qu'elle a refoulée toute son enface , adolescence et début de vie adulte ... Toutes les années passées avec ses parents .
Après avoir trouvé le thérapeute qui lui convient , elle va faire une réelle analyse son histoire et toute l'amnésie , le secret de famille qu'elle devait ne jamais révéler va lui revenir.
Elle va se souvenir qu'elle avait 3 frères mais qu'il n'en reste qu'un les deux autres étant décédés , suicidés.
Sa famille , ses parents ne sont pas ceux qu'elle a présenter à son époux mais son passé est synonyme de violence , humiliation,viol, père pervers et manipulateur qui a abusé d'elle depuis son plus jeune âge
La relation qu'elle met en avant avec son père fait référence au syndrome de Stockholm ... L'inceste était normal et elle ne devait pas décevoir ce père géniteur .
Elle va briser ce silence et avouer à son époux qui se doutait de quelque chose.
Deslors ,elle va faire un parallèle entre sa vie et un procès d'assise ... Ses parents sont les victimes , père digne , elle se sent coupable d'avoir "baisé son père", un enfant doit respecter ses parents et surtout les secrets de famille ne doivent pas être divulgué.
Elle va briser tous les nons dits ...
Suite à toutes ce remaniement psychologique ... Elle ne se suicidera pas comme ses frères mais déclarera une forme agressive de cancer.
Contrairement à sa famille elle va tout expliquer à ses enfants . Elle décrit les séances de chimio, la perte des cheveux . Elle met du sens sur ce qu'elle va vivre .... Sa fille cadette n'est âgée que de 4 ans.
Elle arrivera même à faire de l'humour malgré la douleur , son incapacité à manger.
Elle qui était un peu ronde et qui s'habillait en noir pour cacher ses formes va porter des couleurs vives.
Elle aura recours à la médecine parallèle ... Son époux et ses enfants sont toujours à ses côtés ...
Elle se dit que comme elle a révélé un secret familial et bien elle est punie et la punition c'est ce cancer et donc la mort!!!!

Ce livre est dur car les thèmes abordés sont à la limite de l'entendement , c'est tout simplement l'horreur d'un enfant qui deviendra femme.
Si vous êtes prêt à aborder un sujet difficile mais réel alors lisez ce livre ..... Il mérite d'être connu !!!
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Je remercie Babelio et Masse Critique, de m'avoir permis de connaître le livre de Laurence Finet, Et je renaîtrai de mes cendres.

Dire que les émotions nous submergent à la lecture de ce témoignage serait être bien loin du compte.
Cet ouvrage n'est pas un roman ; c'est bel et bien l'histoire d'une jeune femme qui a recours à l'écriture pour décrire sa vie, dès les premiers symptômes d'une maladie et l'annonce d'un cancer. Mais la lutte contre la maladie se double d'une recherche de la vérité : la mise au jour de son passé d'enfant maltraitée par des parents toxiques, passé qu'elle avait toujours refusé de dire et d'accepter.
Et je renaîtrai de mes cendres est un ouvrage facile à lire, bien écrit, et l'on imagine sans peine cette femme sympathique, son mari, ses quatre enfants, sa vie organisée et joyeuse à Lille. Mais la mise à jour progressive de son enfance est difficilement supportable : la violence sadique de ses parents, le suicide de ses deux frères, les pratiques incestueuses de son père sont insupportables. Comment des parents dignes de ce nom peuvent-ils se comporter ainsi ? Et comble de l'ironie, tout se passe comme si Laurence se sentait coupable… elle envisage même le cancer comme une punition, punition d'avoir trahi la confiance de sa mère, alors même que sa mère était la complice de son père dans des actes abominables.

Laure Finet est décédée il y a un peu plus d'un an, en janvier 2015 à quarante sept ans. Elle a livré un combat extrêmement courageux contre la maladie. Son livre témoigne également de l'amour de son mari, de ses enfants, de ses amis qui l'ont entourée. A sa manière, grâce à l'écriture de son témoignage, elle a surmonté une enfance massacrée et nous a transmis un message d'espoir : lutter contre la maladie, mais aussi refuser sans aucune concession toute forme de maltraitance envers les enfants et surtout parler, ou écrire, pour évacuer tout ce passé qui plombe et empoisonne à jamais la vie d'adulte.

Et je renaîtrai de mes cendres est le témoignage bouleversant d'une femme qui nous pousse à regarder en face le cancer et les zones d'ombre que chacun de nous, malade ou non, peut porter en lui ; il souligne la force de l'écriture, ainsi le témoignage devient une oeuvre qui, semblable au phénix, ne disparaîtra pas.
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Ce livre est un témoignage poignant d'une petite fille, d'une femme, d'une mère. Ces 3 figures sont une seule et même personne : Laurence Finet, femme de Frédéric et maman de 4 enfants, qui aura vécu en Alsace, puis à Dakar, à Berlin, à Paris et enfin à La Madeleine. Une femme qui a eu du mal à devenir maman (plusieurs fausses couches).

Dès le début du livre, on perçoit le caractère de Laurence : une jeune femme qui ne s'affirme pas, qui n'ose pas, qui ne s'impose pas. Suite à un accident au ski, elle se fait opérer du genou et doit rester chez elle le temps de récupérer et de la rééducation. C'est là qu'elle commence à rencontrer quelques problèmes de santé, à l'aube de ses 45 ans : des difficultés à manger, des nausées, des vomissements. Elle consulte. le résultat tombe : dépression. Elle ? Comment est-ce possible ? Non, ce sont les faibles qui sont en dépression, pas elle.

"Mon appétit et mon insouciance ne reviendront qu'avec l'aide d'un psychothérapeute. Cette idée me hante. Que m'apporterait un psy, si ce n'est des contraintes ? Je devrais m'astreindre à des séances longues et coûteuses, pour un résultat somme toute dérisoire. Quel avantage à me dévoiler ? Je pense me connaitre."

Malgré elle, elle accepte de consulter car des bribes de son enfance commencent à remonter à la surface. On y découvre une enfance malheureuse : la maltraitance de ses parents, les punitions corporelles abusives, et ce dès le plus jeune âge. On apprend que sa fratrie ne se résume pas qu'à Bruno et ses parents : elle avait deux autres frères, Serge et Michel, qui se sont suicidés pour l'un, quand elle avait 17 ans, et l'autre 12 ans après. Elle ne comprenait pas bien encore la raison de ces gestes à l'époque, mais là, tout devient plus limpide : la pression des parents pour les études, l'humiliation par les mots, par les coups ont eu raison de Serge. Michel, sur lequel reposait ensuite tous les espoirs d'étude de la famille s'est éloigné de ce côté studieux, mais le passé a été plus fort que lui, et il est également passé à l'acte.

Mais elle se sent coupable : comment a-t-elle pu parler de tout cela à quelqu'un ? Comment a-t-elle pu dire des choses si monstrueuses au sujet de ses parents ? Ils l'aiment, s'ils lui faisaient subir ces punitions corporelles, c'est qu'elle le méritait, qu'elle en avait besoin. Et bien évidemment, son mari n'est au courant de rien.

Suite à une nouvelle consultation, elle parle des rapports incestueux que son père a entretenu avec elle, également depuis son plus jeune âge (bien avant ses 6 ans) et ce jusqu'à sa rencontre avec Frédéric à l'âge de 24 ans. Elle se sent honteuse : comment a-t-elle pu laisser continuer ce scénario des années durant sans ne rien dire ? Elle a trompé sa mère, "baisé" son père, sans jamais se rebeller.

Elle finit par avouer à son mari toute son enfance, tout ce qu'elle a subi pendant des années.

Bien qu'elle se soit ouverte, la culpabilité la ronge. Et elle doit subir des examens médicaux complémentaires car ses symptômes sont toujours présents et elle sent une boule au niveau de son aisselle. le cancer est évoqué, mais elle est trimbalée de service en service. Elle subit également une fibroscopie, qui se passe mal : le docteur ne prend pas de gants avec elle, qui bloque sur cet examen. Pendant ce temps, elle imagine plein de scénarios : et si le fait d'avoir rouvert ces anciennes blessures lui fait du bien, c'est peut-être tout simplement cela, véritablement une dépression, ça va lui passer ; est-elle anorexique ? est-ce lié au stress ? et si c'était vraiment le cancer...

Un jour que son mari et elle attendent dans la salle d'attente d'un des nombreux médecins qu'elle rencontre, elle évoque le fait qu'elle serait contente que ce soit un cancer : avoir enfin un diagnostic, en finir avec tout ça. Et le couperet tombe : c'est bien un cancer, mais un cancer qui a attaqué l'estomac mais aussi le sein... Un cancer généralisé. le traitement adéquat : de la chimiothérapie palliative. le médecin lui donne un an, une seule petite année.

Ses beaux-parents la soutiennent, son mari également. Lorsqu'elle appelle ses parents pour leur donner des nouvelles, on les sent lointain, ils se plaignent de leurs maux sans comprendre ou sans vouloir entendre ce que Laurence est en train de vivre. Elle leur fait alors comprendre qu'ils lui ont fait mal pendant son enfance, ce qui entraîne une réaction incongrue au bout du fil : ils ont tout fait pour elle, pour qu'elle soit heureuse, et elle ose raconter ce genre d'ineptie ? Frédéric et Laurence sont interloqués.

Le traitement commence, et avec celui-ci, les effets secondaires et indésirables. Laurence tente de garder la tête hors de l'eau et continue de consulter. Sa culpabilité ne s'est pas atténuée, même après cette conversation avec ses parents. Elle tente de renouer contact avec eux une dernière fois, et cela explose : sa mère ne comprend pas sa réaction, elle dit à son père que plus jamais il ne lui fera de mal. Ce sera la dernière fois qu'elle aura de leurs nouvelles.

Les mois passent, et le cancer n'évolue plus. Les médecins tentent alors de la passer sous un traitement hormonal. Mais celui-ci ne fonctionne pas. Retour à la chimiothérapie.

Elle sort de sa dépression, la chimiothérapie est terminée. Elle envisage de reprendre le travail. Mais elle se rend compte qu'elle a changé, qu'elle ne souhaite pas refaire quelque chose dans lequel elle n'y trouve plus d'intérêt. Ecrire, elle souhaite écrire.



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Ce livre est bouleversant, j'ai espéré avec elle, pour elle, que ce ne soit qu'une dépression. Jusqu'au bout, j'ai cru à sa rémission même si le fait de parler de chimiothérapie palliative ne laisse que peu d'espoir pour une happy end.

Et ses parents : comment ont-ils pu lui faire ça ? Comment les sévices de son père ont-ils pu durer autant de temps ? J'ai compris l'emprise que pouvait avoir ce genre de personnes, le fameux syndrome de Stockholm. J'ai eu mal pour cette petite fille, j'ai eu envie de la consoler. Mon seul regret : qu'elle ne leur ai pas tout balancé clairement à la figure. Elle a toujours parlé en sous-entendu avec eux.

Je tire mon chapeau à son mari, ses enfants, son entourage d'avoir su tenir bon pour elle, même si les moments n'ont pas toujours été faciles.
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C'est grâce à une masse critique privilégiée que j'ai eu l'occasion de pouvoir lire ce livre. Je tiens donc à remercier Babelio et Les Editions de l'Atelier pour cette opportunité.

« Et je renaîtrai de mes cendres » est l'histoire vraie de Laurence, une femme à la quarantaine passée qui va se faire diagnostiquer un cancer.
En passant de médecins aux psychothérapeutes, Laurence va se confier et petit-a-petit avouer ce qu'elle a vécu pendant son enfance. Des moments terribles qui ont marqué à jamais cette femme.
Entre maladie de l'âme et maladie du corps, elle nous délivre à travers son écrit son combat contre la mort, son combat pour la vie.

Lorsque j'ai reçu l'invitation pour cette masse critique privilégiée, j'avoue avoir hésité quelques temps. Les témoignages, il faut que le sujet me passionne pour que cela me plaise. Ici, la quatrième de couverture nous laisse un peu dans le brouillard. Comme si nous n'avons pas vraiment le droit de connaître la vie de Laurence si nous ne voulons pas nous plonger réellement dans la lecture du livre.
Cependant, en faisant des recherches sur internet, j'ai réussi à glaner quelques informations sur sa vie, sur ce livre. J'ai de suite voulu en savoir plus, comme aimantée par l'histoire de cette femme que je ne connaissais pas encore.

Dès le premier chapitre, nous entrons dans le quotidien de Laurence. Acharnée de travail, mariée, mère de quatre enfants, son quotidien est chargé, mais on sent de suite qu'elle est entourée et aimée de les siens.
Cependant, l'introduction laisse planer un doute, un voile qui cache une partie de sa vie qu'elle ne veut dévoiler.

Très vite, Laurence va se confier sur ce qu'elle a vécu étant plus petite. Son enfance est loin d'être rose. Des thèmes durs sont abordés. Quand on pense tout connaître, on se rend compte qu'il y a en fait une autre couche en dessous.
Face à cela, nous ne pouvons qu'être bouleversés. C'est dur, on se prend une claque monumentale.

Que dire aussi de son combat contre la maladie ?
Nous suivons sa vie avant son diagnostic. L'apparition de petits signes, d'abord interprétés
comme bénins pas les médecins, comme étant juste la réponse de son mal être mental. Mais très rapidement, les choses s'aggravent et le verdict tombe : un cancer.
Aucun détail ne nous est épargné. Les analyses, la tourmente, le flou, la peur du lendemain, la chimiothérapie, ses passages à l'hôpital.

En opposition avec tout cela, nous continuons à voir que Laurence ne se laisse pas abattre. Elle a eu des moments de faiblesse, mais elle s'est vite relevée. Pour ses enfants, son mari, pour elle. Toute cette force, tout cet amour, c'est touchant, tendre et magnifique.
Les passages avec ses enfants sont bouleversants. J'ai laissé échapper plusieurs larmes tellement leurs candeurs, mais aussi leurs maturités, m'ont émue.

Même si nous avons l'impression de s'immiscer dans leurs vies, d'avoir entrouvert une fenêtre que nous n'aurions pas due ouvrir, nous nous sentons malgré tout comme un autre membre de cette famille. Nous partageons leurs ressentis, leurs peurs, même si ce n'est absolument pas à la même échelle que ce qu'ils ont vécu.

La fin arrive subitement, comme un couperet.

Un conseil : lisez ce livre. Il mérite que l'on s'y attarde. Une fois commencé, vous ne pourrez plus vous arrêter.. Et vous en ressortirez à tout jamais changé.


En conclusion, « Et je renaîtrai de mes cendres » est un témoignage poignant et puissant. Laurence FINET nous plonge dans son quotidien avec aisance et nous délivre son lourd passé tout en nous faisant passer des messages importants.
Ce livre est vraiment une preuve d'amour, un hommage, que son mari fait à Laurence. Et je pense que j'ai été encore plus touchée par son action, que par tout le livre.


Un livre à lire.

( http://lectrice-lambda.blogspot.fr/2016/03/et-je-renaitrai-de-mes-cendres-florence.html )
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Et je renaîtrai de mes cendres, voilà un joli titre pour un roman autobiographique, un document personnel que Laurence Finet a écrit avec beaucoup de sagesse, d'humour et de conviction. Ce titre évoque le Phoenix indubitablement, l'auteure, qui raconte son histoire, son enfance tragique, ses sévices corporelles et psychologiques, l'inceste qui a ruiné son innocence prématurément et la maladie, le cancer qui achève une série noire, prouve que malgré les tragédies qui détruisent, il faut toujours croire en la vie et toujours profiter des moments présents.

L'auteure est une femme forte, tenace, carriériste, une mère aimante, une amante tendre, une femme dont le passé resurgit. Des suicides, de la violence physique et verbale, de l'inceste, des peines endormies pendant vingt ans suite à son mariage qu'au jour où les premier vomissements font leur apparition, où les pleurs se font continuels. La dépression, et le passé resurgit. de là, c'est un débordement d'horreurs qui nous happent et nous percutent en plein coeur. Difficile de ne pas s'attacher à cette femme qui a eu une enfance terrible et qui à l'âge adulte doit faire face à la maladie. A croire que le sort s'acharne.

Des peines profondément enfouies, des attitudes soumises, des objectifs à atteindre, toujours le succès, la réussite, ne jamais décevoir, ne jamais faillir, malgré les apparences, toujours sourire et faire profil bas, ne jamais contrarier, toujours satisfaire, voilà comment vit cette femme, façonnée par des parents abusifs, une femme qui cache au fond une petite fille terrorisée qui ne demande qu'à être apaisée. de son passé effroyable, elle se sent coupable, des choix de ses parents sur ses études et son avenir, elle se sent obliger de les contenter et de ne jamais les décevoir. Laurence Finet à travers son histoire dresse le portrait de toutes ses victimes d'abus dans leur enfance, elle est un parfait reflet de leur psychologie détruite à reconstruire.

Et puis, il y a la maladie qui s'installe, un cancer, un des plus virulents qui soit. Elle évoque ses relations avec les médecins du CHR, ses nombreuses rencontres avec l'oreille attentive de psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, son ouverture d'esprit face aux médecines parallèles ou encore au médecine non conventionnelle. Mais aussi son expérience avec les traitements, ses moments d'espoir, ses moments d'inquiétudes. La notion de mort est inévitablement évoquée, comment l'accepter ? Comment l'appréhender ? Laurence n'a pas peur de mourir, elle a surtout peur de faire du mal aux siens en disparaissant bien trop tôt.

L'auteure parle aussi sa relation familiale durant cette épreuve, celle pleine d'amour et de tendresse avec son mari Frédéric. Un mari aux petits soins, protecteurs, aimants, dévastés par ce qui arrive à celle qu'il aime le plus au monde, dévasté par les révélations mais aussi léger dans les moments nécessaires, il en vient même à blaguer sur sa maladie pour détourner son attention, lui rendre pour un court moment le sourire. Laurence tente de protéger son mari, joue la désinvolture pour le rassurer, l'étreint passionnément pour lui prouver son amour. Leur complicité ressort énormément de cet écrit, c'est très beau à lire et à ressentir. Et puis, il y a leurs quatre enfants, leur petite tribu, 12 ans pour l'aînée, 4 ans pour la plus petite, là encore l'auteure en tant que maman se montre aussi pédagogue qu'attentive, à leur écoute, toujours les bons mots pour leur expliquer les choses avec beaucoup de franchise, on sent que l'auteure est très loin de reproduire ce qu'elle a vécu, c'est tout le contraire, ses enfants sont la prunelle de ses yeux, ce qu'elle a le mieux réussi.

Laurence Finet écrit avec beaucoup de style un témoignage poignant, une manière d'exorciser son passé et de partager tout ce qui est lié à la maladie. C'est élégant et posé, écrit avec beaucoup de pudeur et d'empathie, c'est fluide et bien construit. Elle nous balade entre le passé et le présent, une manière judicieuse de tenir en haleine le lecteur, de faire des révélations choc tout en continuant à nous tenir par les sentiments. Cela rythme l'ensemble du récit qui se lit extrêmement bien. Jamais l'auteure ne tombe dans le larmoiement, bien au contraire, sur un ton souvent humoristique, elle déconcerte dans les moments les plus critiques, toujours une petite blague pour détendre l'atmosphère, toujours cet espoir pour ne pas baisser les bras, c'est très communicatif et indéniablement on s'attache au personnage et à ses proches, espérant jusqu'à la fin que la femme Phoenix qu'elle est renaîtra de ces cendres.

Pourtant, les derniers mots écrits par l'éditeur achèvent notre cœur et nous plongent dans le désarroi le plus profond...

En bref, un récit poignant, difficile, déstabilisant mais surtout empli d'un discours d'espoir, comment en fermant notre livre ne pouvons-nous pas ouvrir les yeux sur notre vie ? La vie, ces petites choses qui font les grandes, profitons en tant que l'on peut encore…

Je remercie Babelio et les éditions de l'Atelier pour ce partenariat qui certes émeut profondément mais est surtout un hymne à la vie…
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
- J'ai découvert que j'adorais écrire.
Patrick sourit.
Si c'est ce que tu veux réellement, réalise-le.
Mais comment faire ? Je ne suis pas écrivain. Je ne connais personne dans le monde de l'édition. Je ne me connais pas de talent pour témoigner.
- L'intention fait tout, ne l'oublie pas. Le reste n'est que l'agitation du mental pour empêcher la conscience de s'exprimer.
Je souris à mon tour, subitement convaincue de la justesse de mon désir. Peu à peu l'idée fait jour dans mon esprit. Je m'attelle, vibrante, à une tâche dont la difficulté soudain s'estompe. O joie de témoigner, plaisir d'écrire et de revivre tant d'émotions au travers de mon Moi qui s'exprime, comme touché par la grâce.
Petit enfant intérieur, je te le promets, tel le phénix je renaîtrai de mes cendres.
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J'ai parlé.
Ma mère ne m'entendra pas, trop soulagée de pouvoir enfin vomir sa colère retenue depuis tant d'années.
J'ai hurlé ma souffrance.
Ils ne me pardonneront pas.
Ils ressasseront notre conversation et s'en repaîtront comme des hyènes pendant des jours, des mois, des années. Ils commenceront aussi à attendre. Attendre que je les appelle, comme je l'ai toujours fait. Humblement, pour demander pardon.
Appelle, Laurence, et nous te sauterons dessus. Appelle et nous te déchiquetterons de nos mots aussi tranchants que la faux. Appelle et nous nous déchaînerons sans pitié. Ingrate, tu nous a trahis. Tu n'auras pas notre bénédiction, ni notre compassion.
Crève.
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Sais -tu que j'aime me promener dans les cimetières ? Ils sont pleins de gens remplis d'ambitions qui ne se sont jamais écoutés et ont laissé dégrader leur conscience au profit des mobiles moins nobles: l'argent,la réussite ,la sécurité de l'emploi.
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Tant de mal à dire non. Tant d'années de honte. Tant d'années à me taire.[...]Tant de coups. Tant de mots blessants. Tant d'années à souffrir en silence.[...]
Tant de peur. Tant de tristesse. Tant d'impuissance. Tant d'angoisses de décevoir. Tant de crainte de ne pas être aimée.
Tant de rêves étouffés. Tant de frustration. Tant de résignation. Tant de solitude.
Tant de colère à retenir. Tant de guerre dans mon cœur. Tant de prétextes à trouver pour dissimuler l'inexprimable.[...]
Tant de peine à savoir qui je suis.
Tant de peine à aimer la petite fille que j'étais.
Tant de peine à m'aimer.
Le chemin est long pour reconstituer le gigantesque puzzle noir et blanc, image de mon identité. (p.254-255)
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Avec elle , j'apprendrai ce qu'est le syndrome de Stockholm .J'identifierai cette dépendance psychique ,fruit d'une éducation inculquee des le berceau .Je poserai le nom sur la perversité narcissique de mes parents.Je connaîtrai la justice des hommes et le sort réservé à mes procréateurs,s'il n'y avait pas prescription .Si mon coeur avait crié vengeance .
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