AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 54 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je connais A.Finkelkraut au travers de l'émission "Répliques" le samedi matin sur France Culture, et par ses quelques apparitions à la télévision, à "La Grande Librairie" (F5) ou plus récemment sur 28 min (Arte).
J'aime son intégrité et son courage d'affirmer des points de vues à rebrousse-temps, tout en restant dans la nuance et la complexité.
C'est le premier livre de lui que je lis. Il me laisse entre trois eaux : touché de le sentir fragilisé, déçu de ne pas le voir davantage faire ressortir les bénéfices de notre époque, stimulé par sa façon de plonger dans nos racines intellectuelles, la littérature en particulier, y compris non francophone.
Je mets "Un coeur intelligent" dans ma liste à lire.
Commenter  J’apprécie          110
Avec « A la première personne », Alain Finkielkraut revient sur son passé. Il tente de répondre au qualificatif de réactionnaire qui lui a été attribué. Il joue « cartes sur table » et cherche le vrai du réel. Il reprend les thèmes qui lui sont chers.
Il évoque la question juive et Israël. Les réactions à la situation politique en Israël, l'apparition du négationnisme le conduisent à conclure à un « retournement de la Shoah contre les Juifs ». Il aborde le problème de l'identité, du patriotisme et ses évolutions sur l'identité européenne.
Alain Finkielkraut déplore la perte de la langue, la difficile transmission de l'héritage culturel, et la tragédie du multiculturalisme.
La vie personnelle de l'auteur n'est pas au coeur de l'ouvrage. Il regrette de ne pas avoir davantage interrogé ses parents, déportés à Auschwitz.
Pascal Bruckner, Michel Foucault, Milan Kundera .. sont autant de rencontres décisives qui ont marqué son parcours personnel.
L'érudition de l'auteur est vaste, les références sont nombreuses et témoignent d'une vaste culture.
Si l'auteur ne paraît pas pessimiste, il est touché par les propos ironiques et méprisants des médias quand il est élu à l'Académie Française. Cette cabale qu'il nomme le « parti ouaf-ouaf ». Plus inquiétante est la nécessaire protection qui l'entoure quand il est invité à une conférence.
« A la première personne » est un ouvrage intéressant, dont l'écriture est remarquable. le lecteur ne découvre pas d'idées nouvelles mais l'érudition et la langue en déterminent un plaisir de lecture.

Commenter  J’apprécie          70
Mon premier Finlielkraut. Vu dans des émissions, cela m'a donné envie d'aller plus loin dans ses pensées.
Aucun regret, et même bonne surprise. le texte est limpide, érudit et sans tremblement. C'est l'éloge des pensées, des cultures en opposition avec la pensée unique que l'on nous assène.
Eloge des débats, des contradicteurs, de ceux qui rappellent notre mémoire.
Commenter  J’apprécie          70
Alain Finkielkraut évoque dans cet ouvrage l'évolution de sa pensée et de ses préoccupations au gré des changements du monde et de ses rencontres avec des intellectuels, actuels ou passés. le livre est servi par une grande érudition et une maîtrise éblouissante de la langue française.

Contrairement à ce que le titre et la présentation de l'éditeur laissent suggérer, Alain Finkielkraut évoque très peu sa vie personnelle. Lorsqu'il le fait, c'est pour rendre hommage à ses parents et à son héritage familial, ou à une personne dont la rencontre fut décisive dans son parcours (Pascal Bruckner, Michel Foucault notamment).

Mon principal regret est une certaine redondance avec les livres précédents (notamment L'identité malheureuse). Il ne faut donc pas s'attendre à voir Alain Finkielkraut élargir sa pensée en la déployant sur de nouveaux thèmes ; il s'agit plutôt d'un approfondissement, mené avec brio, à propos de sujets qui lui sont chers (la culture, la littérature, l'Europe, Israel, Péguy, Levinas, Kundera...).
Commenter  J’apprécie          70
Intellectuel initialement de gauche, accusé aujourd'hui d'être réactionnaire voire d'être d'extrême droite, Alain Finkielkraut a estimé qu'il était de son devoir de faire le point sur son parcours et d'expliquer avec franchise le cheminement de ses réflexions qui l'ont amené à des positions qui provoquent souvent des réactions violentes dans une société qui ne l'est pas moins. Conscient que, comme l'a écrit Kierkegard, « penser est une chose, exister dans ce qu'on pense est autre chose » l'auteur nous donne dans ce livre le témoignage de son engagement, du parcours de sa pensée, de ses réflexions, des auteurs et des rencontres qui ont compté : Kundera, Bruckner, Foucault, Levinas, Heidegger, Péguy, Etc. Il défend sa position sur" l'interminable" question juive et règle ses comptes avec certains intellectuels de gauche pour qui le sionisme est un racisme anti-arabe. Il aborde les sujets qui lui son cher, le déclin de la culture et l'affaiblissement de la langue, l'écriture inclusive, l'identité, l'Europe, le multiculturalisme, la mondialisation.
Alain Finkielkraut, comme tant de fils et de filles pris par l'agitation de la vie quotidienne, n'a pas pris le temps d'interroger ses parents sur leur vie en déportation. Il a pris conscience que maintenant « il est trop tard et qu'il ne remplira jamais les blancs de son histoire familiale».
On peut ne pas être d'accord avec les positions et les opinions de Finkielkraut, mais il faut lui reconnaître cette sincérité, cette authenticité, dans son parcours que retrace ce petit livre de 130 pages d'une grande érudition. Depuis des années, je suis un fidèle auditeur de l'émission" Répliques" le samedi matin sur France culture, que j'écoute en direct ou en podcast, et qui donne la parole à deux contradicteurs sur des thèmes philosophiques, de sociétés, moraux, politiques, littéraires, etc. On y écoute un Finkielkraut posé, intelligent, érudit, profond, nuancé, qui favorise l'émergence d'un vrai débat sur des positions opposées. A l'inverse du personnage qui s'exprime parfois avec agitation et nervosité sur des plateaux de télévision, ce qui n'améliore pas nécessairement son image.
Commenter  J’apprécie          61
Discours VS. Méthode

Alain Finkielkraut a beaucoup de défauts, on pourrait même dire qu'il n'a quasiment que ça (le premier d'entre eux étant à peu près tout ce qu'il raconte)

Au milieu de tout ça, il y a curieusement un truc qui me plait chez lui. Sa méthode. Il part des livres. Il mène sa réflexion et la discussion à partir d'eux. le dimanche matin sur France Culture, on sent que la lecture d'une citation déclenche en lui quelque chose de sincère. Il y a une émotion. Je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'elle me touche mais je la sens.

L'ironie est qu'il a malheureusement aussi le défaut de sa qualité (rappelons qu'il a surtout des défauts) : l'ouverture aux idées semble toujours chez lui un enfermement. Il ne semble pas accéder au réel autrement que par les livres.

Il est l'exemple “vivant” du primat des idées sur les faits que l'on rencontre chez beaucoup d'intellectuels français (*). Simon Leys avait bien compris cet esprit. Cette brillante et enthousiaste cécité, cet idéalisme agonistique qui se termine rarement dans autre chose que dans le totalitarisme.
Simon Leys avait décidément bien observé les (anciens) maos français.

Finkielkraut, avant de devenir le réac hebdomadaire de France Culture (entre autres), avait commencé sa carrière militante dans le maoïsme. Son discours a changé, pas sa méthode. Il faut croire qu'on ne se refait jamais entièrement..


* en particulier français. Simon Leys est Belge, la distance améliore souvent l'objectivité.
PS : J'adore Simon Leys. Lisez les livres de Simon Leys :)
Commenter  J’apprécie          43
Il faut lire cet essai plusieurs fois pour en retirer “ la substantifique moelle “. Alain Finkielkraut, éminent penseur de notre temps,entrebâille la porte de son univers mental et confie au lecteur des pensées très subtiles sur l'Amour en tant que révélation de la transcendance de l'Autre, sur sa judéité et sur l'Etat d'Israel . Il parle aussi de la langue , non pas simple outil de communication mais véritable joyau dont on doit préserver la beauté. Au passage il avoue ses erreurs de jeunesse et sa lente métamorphose intellectuelle, aboutissement de rencontres philosophiques et littéraires .
Comme Heidegger, son maître à penser, il croit que la technique, en l'occurrence aujourd'hui les nouvelles technologies fait
de l'Homme un déraciné , un “anywhere “ et qu'il est donc en grand danger.
La lecture de ces réflexions m'a apporté un réel enrichissement car l'auteur réussit à explorer le tréfonds du monde actuel avec une rare finesse.
Commenter  J’apprécie          40
Il s'agit d'une brève histoire intellectuelle de l'auteur. Trop brève en réalité, même si la lecture en est passionnante. Il y a des livres, comme ça, qui, sans que vous n'ayez de critique particulière à formuler, car sa lecture vous a passionné et vous a enrichi d'aperçus parfois insoupçonnés sur l'approche de questions de sociétés importantes de notre époque, vous laissent tout de même sur votre faim.
Car si le parcours d'A Finkielkraut, l'analyse des circonstances et raisons de ses errements idéologiques, la découverte des modalités de ses prises de consciences d'une réalité qu'il n'avait pas perçue auparavant, souvent liées à des rencontres, sont passionnantes à suivre, on aurait aimé pouvoir entrer dans des détails plus élaborés sur le cheminement intellectuel et psychologique qui a conduit et accompagné ces revirements, sur les troubles qui n'ont sûrement pas manqué d'e précéder et suivre la reconnaissance d'erreurs d'orientation. Et l'on reste un peu frustré à cet égard.
C'est néanmoins un livre important, qui offre une perspective sur ce qui fait que des êtres supérieurement intelligents et instruits peuvent se trouver sur des chemins que le simple bon sens aurait dû leur faire éviter.
Commenter  J’apprécie          30
Témoignage honnête d'une époque et des atermoiements d'une génération d'intellectuels. L'on suit les soubresauts de la pensée du jeune Alain Finkielkraut, ses erreurs, ses révélations personnelles, ses rencontres, ses émotions.

Sans fausse pudeur mais avec nuance et équilibre, ce livre a le mérite de remettre en perspective les accusations de droitisation portées à l'encontre de Finkielkraut mais pas seulement. Nombreux sont ceux qui, souhaitant défendre leur libertarisme de jeunesse, une certaine culture française qui inclut notamment la laïcité et l'hédonisme (pas franchement des valeurs de droites), alertent sur l'avènement d'un choc civilisationnel à l'intérieur même des frontières des Nations. Ce livre explique et défend leur cause : "La vérité est qu'ils s'inquiètent pour la survie de la communauté historique où prend sens et peut se déployer la grande querelle de la droite et de la gauche. "

Finkielkraut met en lumière le retournement de situation opéré par des médiocres qui ont pris le pouvoir (un cas d'école de la morale d'esclave nietzschéenne) : la passion pour les trésors de notre culture est désormais perçue comme une névrotique et perverse obsession pour l'élitisme et l'ethnocentrisme. Ainsi l'Occident plonge dans le nihilisme égalitaire et relativiste par refus de l'effort, de l'héritage du passé, du devoir de mémoire.

La fin du livre plonge un peu dans le constat catastrophique et irrémédiable du monde progressiste et de ses défauts, avec en filigrane une profonde nostalgie de l'auteur pour ce temps où l'on pouvait penser, débattre, s'affronter intellectuellement sans risquer l'anathème, la psychiatrisation, le bannissement...

Les hommages faits à Péguy tout au long du texte sont particulièrement vibrants et émouvants.
Commenter  J’apprécie          30
Comme le titre de cet essai, la plume d'Alain Finkielkraut est ici sans artifice oratoire. Cela ne veut pas dire que ce texte soit simple. Il est juste, très personnel. Cet essai est à la fois une mise à nue, une relecture de vie et la profession de foi d'un vieux combattant.
J'ai longtemps tourné autour de ce bouquin offert par l'un de mes amis. J'ai eu du mal à entrer dedans mais sans doute avec encore plus de mal pour en sortir. Au fil des mots, l'auteur tisse une conversation avec son lecteur. Ses questionnements résonnent, ses expériences viennent télescoper nos certitudes, ses pauvretés découvrent les nôtres. Il s'agit d'un livre intime que chacun accueillera à sa manière mais je doute que quiconque en sorte identique.

Je reviendrai à cette lecture. Pas tout de suite. Il faut laisser infuser.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}