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EAN : 9782070325092
185 pages
Gallimard (01/01/1989)
3.45/5   161 notes
Résumé :
Alain Finkielkraut

La défaite de la pensée


Malaise dans la culture. Car la culture, c'est la vie avec la pensée. Et on constate aujourd'hui qu'il est courant de baptiser culturelles des activités où la pensée n'a aucune part. Des gestes élémentaires aux grandes créations de l'esprit, tout devient ainsi prétendument culturel. Pourquoi alors choisir la vraie culture, au lieu de s'abandonner aux délices de la consommation et de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Dans un souci de discerner les raisons de l'effondrement de la pensée en France et de dénoncer l'amalgame informe sur lequel on appose l'étiquette « Culture », A.F. nous livre ici une analyse sérieuse, honnête et d'un haut degré d'exigence sur la manière dont le système qui était censé protéger et transmettre une richesse de pensée parmi les plus brillantes de l'Humanité en est arrivé à la liquider, voire à organiser le culte de sa détestation.

Sous prétexte d'ouverture d'esprit, de tolérance et d'égalité, la culture et le savoir, qui sont indispensables à l'élévation (d'où le terme « élève ») de l'esprit, ont été cloués au pilori car générateurs d'inégalités. En les maintenant dans une bulle d'insouciance, on empêche les futurs citoyens de bien percevoir et comprendre les différents aspects et nuances d'un monde dont la complexité et la dureté grandissent sans cesse. Or, en refusant la transmission de ce savoir aux nouvelles générations, on les coupe de leurs racines et on les empêche de construire un avenir solide pour elles et la société. Couper les racines, c'est couper les ailes.

Nous vivons aujourd'hui dans l'ère du consommateur-roi, dans une « société adolescente » tyrannisée par le culte de la jeunesse et du divertissement ; une ère de frénésie compulsive qui empêche les esprits de s'ancrer dans la réalité et d'adopter des points de repère solides. Nous vivons une époque de pauvreté intellectuelle où fréquemment beaucoup de gens s'invectivent gratuitement et stupidement parce qu'ils ne font pas l'effort de se comprendre. Les idées désertent les débats qui deviennent des combats de lance-flamme dans lesquels celui qui devrait être écouté et respecté comme un interlocuteur n'est considéré que comme un ennemi à abattre. Il n'y a plus guère dans les média de discussions saines, posées, rationnelles et respectueuses desquelles pourrait surgir un peu de lumière. Car c'est le principe de tout échange : éclairer l'esprit. Au lieu de cela on assiste trop souvent à des concours de grandes gueules consternants où il n'est plus tant question de convaincre par des arguments rationnels que de persuader par l'émotion.

Il y a pour moi un gros problème avec Alain Finkielkraut ; d'ailleurs Zemmour a le même. Il devient vite ironique et sarcastique dans ses développements et on a du mal à voir clairement où s'arrête cette ironie. le sujet lui tient tellement à coeur qu'il semble souvent se laisser emporter par l'émotion. Cela entraîne à mon sens une certaine maladresse dans son expression et me déboussole quelque peu.

Ce livre est plein de détours et de formules obscures qui me semblent manquer de cohérence et c'est très regrettable de la part d'un auteur dont les idées sont si pertinentes. Je dois avouer qu'il est plus facile de le comprendre lors des débats radio ou télé que dans ses écrits. Il est vraiment dommage qu'il n'exprime pas sa pensée plus clairement et je retiens la dernière partie comme vraiment en rapport avec le titre du livre, bien que ce qui la précède semble constituer les prémisses de sa démonstration. La conclusion, longue d'une douzaine de lignes et intitulée « le zombie et le fanatique », donne l'essence de sa réflexion. La grande faille est que l'aspect quelque peu décousu de son ouvrage fait d'A.F. une cible facile pour les détracteurs.

Néanmoins, son effort est louable car le sujet épineux qu'il s'efforce d'analyser constitue le grand malaise de la société et déchaîne les passions. Nombreux sont ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues, des esprits obtus et « bien-pensants », des idéologues gauchistes paranoïaques (pléonasme !?!) comme Badiou, se complaisant dans le marasme et qui, non contents de voir leur incendie idéologique ravager le pays, veulent l'attiser. le mérite d'A.F. est de s'efforcer de mettre du sens sur le fonctionnement de notre monde à l'heure où beaucoup de représentants supposés de l'élite vident les mots de leur sens et utilisent des formules creuses pour abrutir les « masses ».

Dans les années 1980, A.F. avait déjà vu venir cette catastrophe que nous subissons de plein fouet. Il est aujourd'hui considéré comme un « pseudo-intellectuel » et mis à l'index avec d'autres esprits lucides quant à l'état du pays. Mais alors à quoi sert-il donc à un groupe (humain ou autre) de disposer de sentinelles sinon pour donner l'alerte en cas de danger ?! C'est un grand drame lorsque dans une société on ne peut (ou on ne veut) pas distinguer le porteur de mauvaise nouvelle d'avec la mauvaise nouvelle qu'il apporte. Il existe d'autres exemples de cette tendance : il n'est qu'à se souvenir de l'affiche « J'accuse » de Damien Saez et de la polémique grotesque qu'elle a suscitée à cause d'interprétations grossières émanant d'individus décérébrés. Idem pour le clip « College Boy » d'Indochine. Notre société en est arrivée à fabriquer des incultes paranoïaques qui prennent de plus en plus de place. C'est très inquiétant car l'arrogance va souvent de pair avec l'ignorance.

Paresse à penser, folie, fanatisme, angélisme, infantilisme, négation du principe de réalité : tout cela est dû en grande partie à un manque d'éducation, de morale civique et à une aversion envers les nourritures spirituelles, auxquelles se substituent sans aucune peine des egos hypertrophiés, immatures, pleins d'assurance et la croyance aveugle en des idéologies faciles, notamment politiques et de plus en plus religieuses, souvent périmées qui ont fait la preuve de leur nocivité. Une connaissance solide et structurée du monde est pourtant la base d'un esprit sain, ouvert et rationnel.

Ce n'est pas sans raison qu'A.F. est un pessimiste. Il a conscience des efforts indispensables à la reconstruction de notre Nation et voit pertinemment que nous n'en prenons pas le chemin. Si cela continue, le pays sera bientôt mûr pour une dictature ou une guerre civile. Comme toute société démocratique se fonde sur l'éducation et l'instruction, elle n'en mérite plus le nom une fois que ces deux piliers lui font défaut.

Ce livre est un jalon majeur de notre Histoire. Nous devrions nous estimer chanceux de compter parmi nos compatriotes un esprit aussi clairvoyant qu'A.F.
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Avec la décolonisation, les pays occidentaux ont voulu lutter contre l'ethnocentrisme européen et le racisme en décrétant l'obligation de respecter toutes les cultures, jusqu'à faire de l'avancée démocratique un simple aspect d'une culture particulière qui a voulu imposer sa domination sur le monde.

Confondant culture et coutumes, universalité des principes de liberté et d'égalité avec les particularismes des peuples, on a fini par accepter des comportements - comme l'inégalité de traitement entre l'homme et la femme, les croyances d'un autre âge - qui s'élèvent contre la dignité humaine et cela au nom du respect des différences.

On a d'autre part abandonné la notion d'individu pour renvoyer chacun à ses origines et à son appartenance à une communauté. Ce qui anéantit toute notion d'universalisme, puisque chacun est censé véhiculer une "vision du monde" le rendant incapable de comprendre objectivement l'autre...

Prétendant que tout est culture et que toutes les cultures se valent, on a renoncé à une hiérarchie des valeurs, aux notions de beau, de bien, d'élévation, de mérite. Pour finalement devenir des consommateurs obsédés par la jeunesse, le désir d'être jeunes, de le rester, de céder au plaisir de l'instant, à l'infantilisme, vivant dans l'ignorance de l'Histoire et des anciens.

Ecrit en 1987 ce petit essai d'Alain Finkielkraut éclaire parfaitement la dérive de notre société moderne et l'échec des Lumières face à la montée de l'obscurantisme, l'univers de la marchandise étant là pour nous faire oublier que c'est chaque jour que l'on conquiert sa liberté...Et le mot de la fin, le Zombie - l'homme sans volonté - et le Fanatique, illustre cruellement notre actualité...
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Bien que les Lumières aient proposé avec pertinence le principe de dépassement de l'humain par la mise en oeuvre de sa capacité critique, de sa volonté de sortir du cadre des préjugés et de son exigence à devenir, il semble au contraire que la posture majoritaire soit aujourd'hui de considérer que c'est la société qui fait l'homme plutôt que l'homme qui fait la société. L'abandon de cette exigence se retrouve dans l'éternel débat entre "Volksgeist" allemand initiée par Herder à la fin des Lumières, traduit en français par "génie de la nation" à la manière de Bonald ou de Maurras (nous pourrions ajouter de Burke en Angleterre) et "principe d'adhésion" du citoyen à une société tel que prônée par la révolution de Sieyès et repris par Renan et De Maistre. C'est au XIXème siècle, lors du renoncement aux Lumières par le romantisme que l'opposition se fait la plus forte, résumée par l'annexion de l'Alsace-Lorraine : Strauss en Allemagne oppose l'évidence des racines germaniques des alsaciens tandis que Renan défend la volonté des Alsaciens eux-mêmes à rester français. Entre temps, la classification des humains sur des critères biologiques est née. En France, l'affaire Dreyfus marque la victoire du principe universaliste, mais de justesse. La suite du XXème siècle se déroule par la victoire des conceptions "biologique" et "sociale" de l'humain (Vacher de la Pouge, Marx) plutôt qu'agissant sur elle. Ce serait le principe de contrition des européens décolonisateurs qui, en associant à tort la promotion d'un principe de pensée élévateur et l'orgueil de s'en croire les détenteurs (qui aboutit seul à la violence et au racisme, mais non le principe lui-même), ont décidé de déclarer l'abolition de toute promotion de la pensée au profit d'une égalité des modes d'être, c'est-à-dire de l'exercice des préjugés propre à chaque culture. Les "cultures" sont depuis des viviers de préjugés dans lesquels la posture intellectuelle ambiante, déclarée jusque dans les textes de l'UNESCO, nous force de plonger et de nous en enorgueillir.
Ausi, si les sociétés humaines deviennent égales les unes aux autres sans autre critère que l'égalité des préjugés, cela signifie que l'humain redevient "animal" ou "zombie", un être biologique incapable de dépasser la "livrée" dont il est revêtu à la naissance et dont, loin de vouloir se débarrasser, il s'emmitoufle (nous pourrions compléter cela par la phrase de Barrès : "revêtons nos préjugés, ils nous tiennent chaud"). N'aspirant plus à engager l'homme à devenir, les sociétés contemporaines encourageraient au contraire l'homme à être ce qu'il a toujours été, à considérer sa petite personne comme un aboutissement ultime de la perfection de l'histoire humaine et à se contenter de l'oppression qu'il opère lui-même sur sa propre pensée. De là, la défaite de la pensée face au préjugé, qui fait de l'homme non pas un principe actif, mais un mode d'être au monde, un mode plat, sans envergure, sans perspective et, parce qu'il renforce les préjugés, ne présage pas d'avenir meilleur que la haine, le racisme, l'exclusion, la désagrégation des sociétés humaines et tout ce qu'un refus de dépassement de soi par une réflexion personnelle rejette : l'élévation de l'esprit, la dialectique entre des pensées nourries, l'aspiration à une société meilleure, bref, tout ce que proposaient les Lumières.


En reprenant Renan, Strauss, Barrès, Maurras, Herder, Finkielkraut pose la question de l'essence du lien entre des "communautaires", de ce qui compose un peuple, une communauté humaine. Il engage à réfléchir à ce que doit être une communauté humaine aujourd'hui, et à ce qu'elle doit aspirer à devenir. On est convaincu par la problématique qui s'inscrit dans ce conflit "Kultur"-"Civilisation", "esprit national"-"plébiscite de tous les jours", "identité locale"-"universalisme", "droit du sang"-"droit du sol", "valeurs ancestrales"-"valeurs universelles", "communauté chaude"-"patriotisme constitutionnel", etc. C'est effectivement parfaitement d'actualité à une époque où certains partis politiques prétendent préparer l'avenir de la société (française, mais dans beaucoup d'autres pays aussi) en l'alourdissant du poids de ses "racines", de son "identité" sans évoquer de projets d'avenir. La problématique de la manière dont nous devons nous sentir "vivre ensemble" et de cette "communautés de valeurs" balance donc bien toujours entre la référence à une origine commune et à un destin commun. Finkielkraut rappelait que l'esprit des Lumières était exactement contraire : être humain, c'était, pour les philosophes, créer, inventer, abattre les préjugés. Le texte est à rapprocher de la thèse défendue par Ortega y Gasset dans "La révolte des masses" il y a près d'un siècle, où, là aussi, c'est la platitude de la pensée, le contentement personnel et le refus de développer une réflexion personnelle qui explique "la défaite de la société" (Ortaga y Gasset écrit dans les années 1930). Ce rapprochement accrédite la valeur de la problématique, puisque déjà défendue voilà un siècle, sans pour autant résoudre la question.
Malheureusement il manque un dernier chapitre à l'essai de Finkielkraut. En effet, les Lumières avaient un adversaires à abattre : l'arbitraire, identifié sous la double forme du pouvoir (la monarchie) et de la foi religieuse (l'église). Pour appliquer un principe critique, il faut encore avoir identifié l'adversaire. Malheureusement, Finkielkraut ne le nomme pas. Les temps ayant changé puisque ce ne sont plus une poignée organisée de penseurs qui peuvent construire l'avenir, mais des centaines de millions de personnes, il reste à organiser cette communauté d'envergure, avec toutes les différences (d'origine et d'aspiration) qu'elle comporte. En outre, se pose la question de savoir si l'on est autorisé à défendre un principe universel sous la forme d'une dichotomie des groupes humains. Le ton est en effet virulent et semble installer l'idée qu'il y aurait ceux "qui ont tout compris" et ... les autres. L'universalisme du principe s'émousse par la violence du propos... On reste donc un peu sur sa faim, convaincu de la véracité du principe, sans indication de ce à quoi il faut l'appliquer. Mais si un essai brille par son expression et sa capacité à germer chez celui qui le lit, "La défaite de la pensée" est excellent. Les mots courent, les phrases virevoltent, la pensée s'envole et tourbillonnent : c'est un grand ménage de printemps. L'essai est bref, mais on interrompt si souvent la lecture pour y insérer ses propres réflexions inspirées par lui qu'elle s'étale finalement, et l'après-midi passe. Vient l'heure de l'apéritif et l'on se sent prêt à affronter une vie nouvelle, même s'il nous reste à inventer la manière de l'aborder (n'était-ce pas justement le propos de l'auteur ?...)
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La défaite de la pensée
Alain Finkielkraut
1987
Histoire: Essai sur la notion de culture, sur l'évolution de la perception de ce terme des origines à nos jours puis tentative de mise en perspective.

Style : Très lisible, très facile. Un Lagarde et Michard; Finki s'adresse au grand public (de france inter?) et évite les mots de plus de trois syllabes.

Oui: Pendant les 3/4 du livre finki rappelle que la notion de culture a toujours tangué entre deux visions antagonistes :
- La culture : Une vision de la culture "personnelle", ou la culture serait le lieu immatériel de la pensée, un lien entre tous les hommes sensés et doués de raison.
- Ma culture: Une vision "transcendante" ou la culture serait ce qui lie un peuple, ce qui appartient (de gré ou de force) toutes les personnes d'un même groupe (donc immuable). Ce type de culture est appelé en référence à la pensée allemande: "volksgeist" (ou en gros âme du peuple)

...et entre ces deux mon coeur balance... Chacune des visions ayant force et faiblesses; d'un coté il est absurde d'engluer totalement la pensée d'un homme dans les contingences de sa naissance; d'un autre coté il y a tout de même une bonne dose de présomption à penser que de Paris à Ushuaia la pensée des hommes a quelque chose de commun, que la raison transcende les groupes humains. Surtout que cette pensée "unifiée" est née dans une Europe dominante et coloniale; imposer une forme de pensée "commune" n'est ce pas encore une certaine forme de colonisation?
Mais à l'inverse donner tous les droits au nom de la culture - même à ceux qui partagent l'espace national- n'est-il pas un renoncement de ses convictions. le respect de "L/Ma culture" donne t il tous les droits?
Vaste question donc (et toujours d'actualité 20 ans après!)... et très belle mise en perspective dans tous ce que le "scolaire" peut avoir de pédagogique.

Non: Apèes cette belle mise en perspective, comme on s'y attendait, finki s'attaque à l'époque contemporaine. Et là c'est le drame : p 165 "la barbarie a donc fini par s'emparer de la culture" (rien que ça!)
Vous le devinez évidemment: rien ne va plus ma bonne dame; au nom de la culture pour tous, notre belle culture s'est effondrée (plouf), nous permettons tout à tout le monde et donnons le statut de culture à n'importe quoi (même à Renaud et Lavillier!!)(Pourquoi pas au rap et au rock tant qu'on y est?); bref c'est la mort, la fin du siècle et de la civilisation européenne, tout ça tout ça...
Bref du finki pur sucre, tellement pressé d'aller à sa conclusion (tout va mal la culture est morte) qu'il en oublie le plus simple bon sens, le plus minimal pas de coté.

En effet, quel est l'intérêt de juger aujourd'hui l'époque contemporaine ? Comme si le minimum de réflexion ne permettait pas de voir qu'il ne restera évidemment rien (pas grand chose) de notre époque, enfin pas plus que les autres... Par exemple combien d'artiste du beau 16° siècle pouvez-vous me citer? Combien d'artistes d'aujourd'hui seront tombés dans l'oubli dans 400 ans?
Quel est l'intérêt alors de comparer les artistes d'aujourd'hui avec les génies patentés qui eux ont survécu aux siècles? Quant on compare une souris et un éléphant je ne vois pas l'intérêt de prédire qui va gagner le combat... (Et si on compare finki et Platon, finki et Nietzsche, qui gagne?)

De plus, un minimum de regard historique nous permet de voir que, par définition(!), les grandes révolutions stylistiques sont rejetées par l'art classique de l'époque (ex les impressionnistes oui madame - tous les arts premiers qui pendant longtemps (hum jusqu'à il y a 20 ans en gros) n'étaient même pas de l'art, Yves Klein bien sûr etc... etc etc..). A la fin, on pourrait donc même (si on est joueur) en tirer une morale et se dire au contraire que tout art acclamé par les culture classique de sa propre époque est voué à tomber définitivement dans l'oubli puisqu'il est strictement ancré dans son époque et ne la dépasse(ra) pas.
Donc artiste contemporains méfiez vous, si finki et vos amis vous aiment c'est que vous êtes déjà presque oublié... le respect de finki est le baiser de la mort ;)))

Alors bien sur on me dira que je suis méchant et que des artistes ont été acclamés par leur époque et sont restés dans la postérité et c'est vrai... pour les génies absolus; les autres...

Conclusion personnelle : Malgré mes piquounettes, finki pose tout de même de bonnes questions sur notre rapport à la culture dont tout le monde parle sans savoir vraiment les sens de ce mot. Et finalement une question m'est venue en tête : d'où vient l'idée que la culture doit être/est accessibles à tous? Historiquement elle ne l'a jamais été, pourquoi devrait elle l'être aujourd'hui? Finalement c'est étrange non qu'on exige du citoyen lambda aujourd'hui un minimum de respect de la """culture""" ; là ou on ne lui demande plus vraiment "d'honneur" ou de même de "respect de la chose publique". Pour faire gros il est parfaitement normal de gruger l'état à tout va (de s'en vanter en plus!), d'écraser les autres, d'être un tantinet odieux mais impardonnable et rédhibitoire de ne pas connaitre les noms des départements, ni erik satie...Choses finalement d'autant plus drôle qu'au même moment ou on a voulu éduquer au maximum la pensée critique de la jeunesse, les conditions de (sur)vie se sont radicalisée obligeant a une aliénation de plus en plus intense (m'enfin j'dis ça hien, j'dis rien, comme ça en passant)

Cependant la question qu'il pose sur les respect des cultures existant sur le territoire national est bonne. Sauf qu'à mon sens la réponse est à trouver dans la loi et non dans la culture. La loi d'un pays doit être transcendante à tous ces habitants, quelle que soit leur origine. Nous ne pouvons pas imposer notre vision des choses au pays alentours, quel que soit leur niveau de développements mais nous devons faire appliquer nos lois dans notre espace. Non parce qu'elles sont bonnes, ou meilleures, ni même parce qu'elles sont justes ou justifiées mais parce que nous en avons décidé ainsi. Je trouve tout de même étrange que la découverte et le respect des autres cultures nous rende aphasique et je relie cette aphasie à une surdose de pensée platonicienne: à nous croire dans le Vrai et dans le Juste, nous restons comme deux ronds de flan en voyant d'autres cultures sur d'autres valeurs.
Peut être est il donc (enfin temps) de relativiser nos valeurs et de revendiquer non leur vérité mais leur choix.
Les valeurs qui alimentent notre culture ne sont pas "justes" mais ce sont celles que nous avons choisi, alors défendons les; y compris évidemment dans leur composante arbitraire puisqu'au fond aucune valeur n'est Juste, aucune culture n'est Vraie. le fait d'arrêter un choix est une condition nécessaire et suffisante a sa défense, ins't it?

Oups i did it again, finki sort de mon corps!!!

Oui ou non : Et ben donc oui pour réfléchir à la notion de culture, non pour avoir un regard objectif et sensé sur la culture d'aujourd'hui... ;)))

Lien : http://xannadu.canalblog.com
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Article publié dans le courrier des lecteurs du nouvel obs le 08/05/2013


LA VALSE DE LA PENSEE.

Alain Finkielkrault semble croire à la pertinence de Michel Foucault. Preuve en est une phrase de lui dans son éssai , La défaite de la pensée.
Claude-Lévi-Strauss , il l'aime moins , à cause de son prétendu relativisme culturel ; même si le Lévi-Strauss de Finkielkrault semble n'avoir défendu que celà ; on sait bien que ce n'est pas le cas ; mais faisons attention car il semblerait que pour Finkilkraut Lévi-Strauss s'apparente d'avanatage au Fuhrer du III reich qu'à un éthnologue un tant soit peu sérieux.
A force de marcher sur des oeufs , il est normal qu'un philosophe contraint de faire le '' grand écart '' entre le politiquement correct et le choquant pour n'y pas se faire prendre finit par se perdre dans sa valse à huit mouvements , et créer une omelette.

 - le mot racisme , em effet, est trompeur :il réunit deux comportements dont la genèse, la logique et les motivations sontcomplètement discernables.
Le premier situe sur une même échelle de valeurs l'ensemble des nations qui peuplent la terre; le second proclame l'incommensurabilité des manières  d'être; le premier hiérarchise les mentalités, le second pulvérise l'unité du genre humain; le premier convertit toute différence en infériorité, le second affirme le caractère absolu,indépassable,inconvertible des différences;le premier classe, le second sépare; pour le premier,on ne peux pas être Persan et l'Européen de commune mesure humaine;le premier déclare que la civilisation est une,le second que les ethnies sont multiples et incomparables.Si le colonialisme est bien l'aboutissement du premier,le second culmine dans l'hiltlérisme "

Certes cette phrase est bien ficelée ; et nous force à réflechir ; mais le lecteur attentif , qui potentiellement pourrait se poser la question de la légitimité réelle du relativisme de Lévi-Srauss ne peut être que surpris :
En ce qui concerne ce second racisme ; qui a bien des égards doit être indentifié chez ceux , en particulier à gauche , qui en abusent en toute sérénité de conscience , qui déclare " que les ethnies sont multiples et incomparables " on ne peut que saluer l'entreprise , car oui un racisme sous couvert de respecter les différences de chacun '' se profile ''  ; même si celà tient d'avantage à de la rhétorique qu'à l'identification d'oppositions réelles entre les cultures.

A aucun moment il ne serait légitime ou correct d'affirmer que s'intéresser aux différences humaines serait prétendre hiérarchiser une unité ; ou diviser pour mieux règner.
Attaquer ceux qui s'intéressent aux spécificités culturelles en les indetifiant à des futurs  ''racistes'' empiriques déguisés ne me semblerai
t pas convenir à un penseur qui prétends lutter contre les accusations infamantes du ''politiquement correct'' ; chasse aux sorcieres contre les  " homophobes "
et " racistes " , recherche de trophés et de palmares ; non je pense pas que Finkilkrault peut définir de nouvaux bouc- hémissaires à cette horde affamée sous la figure du chercheur , ou du jeune étudiant obtenant une bourse pour aller au British Museum , devenu  ''raciste'' 2.0.

Le second '' racisme '' déclare "" que les ethnies sont multiples et incomparables " , il est vrai que Claude-Lévi-Strauss a soutenu celà ; et qu'aujourd'hui un certain nombre d'objéctions se profilent. Mais si le premier racisme aboutit dans le colonialsme , le second , qui semble chez Finkilelkrault correspondre à Lévi-Strauss , relève-t-il vraiment et '' culmine-t-il vraiment dans '' l'hitlérisme " ?
Claude-Lévi-Strauss etait-il véritabement nazi , ou Finkilkrault s'emporte-t-il un peu trop dans une prestation qui sans celà aurait apparu plus fine , plus redoutable ; et beaucoup moins suspicieuse ?

Outre l'ennuyeux et répetitif point Godwin , qui n'a aucun sens en lui-même car n'importe qui peut en abuser , Finkilkrault regrettant que sur la question des droits des homosexuels , on n'en parlerait qu'avec des mots qui finissent en -obe ( faut - il qu'on marche sur des oeufs ou que l'on ne soit pas claire ou que l'on se taise sur les miltiants homosexuels passés à tabac ? ) , même si sur la question d'Israel et de sa politique coliniale les mots finssant en  - isme ne semblent pas lui poser le même problème...

A l'égard de Foucault , un problème de pertinence intellectuelle se profile.
Afin de participer à sa démostration , Frinkikrault mets en valeure une phrase de Foucault , ; apparemment pour les deux hommes
il s'agit '' de défaire le jeu consolant des reconnaissances "" , certes celà semble vrai '' comme le dit très justement Michel Foucault " ; à propos de Lévi-Strauss , parmi d'autres.
 Pourtant prise hors contexte il n'est pas certain que Michel Foucault en ait tiré les mêmes conclusions ; et à titre postume il n'est
 pas certain que cet ouvrage est pertinent avec la pensée de l'un des plus grands peseurs du XXeme siècle.
Alain Finkilkrault ne semble pas apprécier particulièrement claude - Lévi -Strauss , ce qui est son choix , mais pour Foucault Lévi-Strauss fut d'une
importance primordiale durant ses lectures estudiantines ( voir Dits et Ecrits ) , pas certain qu'l ait consenti à voir son nom associé à un ouvrage ou l'un de ses mentors est mis à rude épreuve , tout raciste , ignare et faible en apparences et en discours qu'il apparait dans La Défaite de la Pensée.
S'il s'agissait de ridiculiser Foucault en même temps certes , mais il semble plutôt reconnu '' très justement '' dans l'ouvrage ; sur la même longeur d'onde qu'Alain Finkielkrault.
Sur l'Ecole Finkielkrault pense que l'enfant doit obéir au maitre , que l'institution garante de nos valeurs republicaines doit être protégée ; Foucault , à l'oposée pensait que les institutions carcérales , juridiques, les asiles psychiatriques , les écoles opéraient un contrôle abusif sur les individus ; il  semblerait que les deux hommes soient à des années lumières l'un de l'autre ; l'un associé à la droite , l'autre un moment au parti communiste , l'un pensant que l'autre est structuraliste , l'autre se moquant de la prétention des journalistes et de Piaget à singer sa pensée.


Prenons le pari de singer Finkielkrault , et de le faire intellectuellement défendre une postion favorable au mariage et à l'adoption pour les couples homo sexuel(le)s , singeons sa pensée comme lui celle de Foucault , lui qui s'est ouvertement positionnée  ( c'est son choix ) contre :
 
- ... Nous avons appris à faire la part des choses et nous avons cessé d'inscrire dans le Patrimoine Génétique ce qui relève en fait de l'Histoire ou de la tradition.
Signe décisif d'une avancée tout à la fois intellectuelle et morale, nous discernons le caractère relatif et transitoire des traits que l'on comptait naguère parmi les données éternelles de l'humanité "        VIVE LE MARIAGE GAY !

 juste ,  je remets cette phrase dans son contexte , car il est question ici du concept de race :
 
  "Sans doute le concept de race a-t-il été ruiné par les travaux convergents des sciences sociales et des sciences naturelles. "
" Sans doute "....

" Se hasarder, de nos jours, à fonder en nature les différences entre les collectivités humaines, c'est s'exclure aussitôt du savoir. " 
Oui mais ece-pour des raisons partinentes , ou s'agit-il d'une contraine abusive , d'une censure ?

Tout est dit mais rien n'est dit , car " les découvertes irréfutables des biologistes " nous n'y savons rien ; j'aimerais les connaitre afin de les fonder en raison : questionner est éssentiel ; rien ne doit s'établir sans que l'on puisse le démontrer dans notre esprit ; mais on ne démontre pas ; on se range ; point.

Je ne vois pas en quoi on peut dire d'un côté  que le génétique et le biologique ne s'appliquent pas à l'histoire et à la tradition des anciens peuples opprimés ;
 mais comment celà s'applique à deux hommes décidant d'habiter dans la même maison et de se marier ensembles...
Qu'ence-qui dans le patrimoine génétique de deux homosexuels les empêche de se marier ?
Comment défendre sur un plateau télé l'histoire et la tradition contre le mariage et l'adoption , tout en "cessant d'inscrire dans le parimoine biologique et héréditaire des traits que l'on comptait naguère parmis les données éternelles de l'humanité " ?

Se rangeant du bon côté pour apparaitre de l'autre , valsant entre une idée et son contraire , tanguant , s'enfonçant dans ronces entrelacées du politiquement correct quand ça l'arrange ; vers la contradiction ; Alain Fikilkrault s'entremèle les jambes et pestifère à terre ; et même si celà est embarassant pour lui  on peut au moins dire qu'il s'agit malgré tout d'une belle  et très drôle " défaite de la pensée " .
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Soyons clair: cette dissolution de la culture dans le tout culturel ne met fin ni à la pensée ni à l'art. Il ne faut pas céder au lamento nostalgique sur l'âge d'or où les chefs d'oeuvre se ramassaient à la pelle. Vieux comme le ressentiment, ce poncif accompagne, depuis ses origines, la vie spirituelle de l'humanité.
Le problème auquel nous sommes, depuis peu, confrontés est différent, et plus grave: les oeuvres existent, mais la frontière entre la culture et le divertissement s'étant estompée, il n'y a plus de lieu pour les accueillir et leur donner un sens. Elles flottent donc absurdement dans un espace sans coordonnées ni repères. Quand la haine de la culture devient elle-même culturelle, la vie avec la pensée perd toute signification.
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La barbarie a donc fini par s'emparer de la culture. A l'ombre de ce grand mot, l'intolérance croît, en même temps que l'infantilisme. Quand ce n'est pas l'identité culturelle qui enferme l'individu dans son appartenance et qui, sous peine de haute trahison, lui refuse l'accès au doute, à l'ironie, à la raison - à tout ce qui pourrait le détacher de la matrice collective, c'est l'industrie du loisir, cette création de l'âge technique qui réduit les oeuvres de l'esprit à l'état de pacotille (ou, comme on le dit en Amérique, d'entertainment).
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Rien n'arrête, autrement dit, un Etat en proie à l'ivresse du Volksgeist ; nul obstacle éthique ne se dresse plus sur son chemin : privés d'existence propre, délogés de leur for intérieur, ses sujets ne peuvent pas revendiquer de droits, et puisque ses ennemis n'appartiennent pas à la même espèce, il n'y a pas de raison de leur appliquer des règles humanitaires.
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La barbarie a donc fini par s'emparer de la culture. A l'ombre de ce grand mot, l'intolérance croît, en même temps que l'infantilisme. Quand ce n'est pas l'identité culturelle qui enferme l'individu dans son appartenance et qui, sous peine de haute trahison, lui refuse l'accès au doute, à l'ironie, à la raison - à tout ce qui pourrait le détacher de la matrice collective, - c'est l'industrie du loisir, cette création de l'âge technique, qui réduit les oeuvres de l'esprit à l'état de pacotille... Et la vie avec la pensée cède doucement la place au face-à-face terrible et dérisoire du fanatique et du zombie.
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… de nos jours, la jeunesse constitue l'impératif catégorique de toutes les générations… les quadragénaires sont des "teenagers" prolongés ; quant aux Anciens ils ne sont pas honorés en raison de leur sagesse (comme dans les sociétés traditionnelles), de leur sérieux (comme dans les sociétés bourgeoises) ou de leur fragilité (comme dans les sociétés civilisées), mais si et seulement si ils ont su rester juvéniles d'esprit et de corps.
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