Il y a des oeuvres qu'on ne sait pas bien par quel bout prendre parce qu'elles sont complexes ou simplement compliquées mais assurément consistantes.
Je n'ai pas le sentiment que ce soit le cas pour cet essai d'
Alain Finkielkraut que je trouve touffu et brouillon.
Tout au long de ces 160 pages, l'essayiste court en zigzag, en avant et en arrière, après le concept d'humanité, les théories de l'humanisme, les tentatives de théorisation et d'explication des causes des idéologies nazie et communiste (merci à
Hannah Arendt) et finit sa course dans un marigot où les French Doctors côtoient la civilisation du web, le monde village et la fin des frontières.
L'auteur donne de nombreux signes qu'il a étudié la philosophie, lu divers auteurs dont certains philosophes et, comme il était recommandé à mon époque en cours de philosophie des terminales scientifiques, émaille sa production de nombreuses citations.
Au-delà de ces prérequis de bon ton, de quel apport original nous gratifie-t'il? Quelle thèse défend-il qui éclairerait qu'il conclue l'essai sous forme de question:" Inutilité du XXe siècle?"
Quel système de pensée est le sien qui fonderait l'idée qu'un siècle doive être utile? Et utile à quelles fins?
Je n'en ai pas vu l'ombre d'un, cela ne rentrait manifestement pas dans l'essai.
Bien sûr je n'exclus pas que le taillis m'ait caché la futaie et qu'un plus futé que moi taille en pièces ma critique.