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Critique de XIX


Dans la veine des autres recueils d'écrits fantastiques victoriens parus chez José Corti, nous voilà en présence d'un bon livre dont le choix des textes est pertinent, avec des récits plaisants que sauront apprécier les amateurs du genre.
Le traducteur a eu la délicatesse de ne pas tarer le livre d'une préface qui gâcherait l'immersion (ce que ne comprennent hélas pas tous les autres qui veulent absolument dévoiler les textes et les analyser avant même qu'on y ait jeté le moindre coup d'oeil), je ne trahirai donc pas la surprise mais nous sommes en présence de thèmes classiques de cette période, pas de mauvaise surprise.
Il y a, comme dans les précédents de cette série, un très bon dossier par auteure à la fin.

La traduction est globalement appréciable (enfin on conserve le subjonctif passé) mais :
Tout d'abord les titres sont changés pour des raisons inconnues : A curious experience devient Dormir... peut-être rêver ; Sir Nigel Otterbrune's castle devient Sérénade muette ; The gorgon's head devient La grotte...
D'autre part, même si globalement le style est plaisant, on a peur de passer à côté de tas de choses, de ne pas pouvoir faire confiance au traducteur (pourtant un grand habitué de l'exercice), d'une part parce que dès les titres on doute, et d'autre part parce qu'on sent qu'il simplifie parfois certaines expressions sans raison. Par exemple, ce qui m'a frappé dès le début de l'ouvrage (ce que je dis est surtout valable pour la première nouvelle, mais il faut avouer que le style original en anglais n'est pas non plus le plus talentueux qui soit) : "tobacco-pouch" dans la version originale devient "un petit sac" au lieu de "blague à tabac". Je sais, ça parait anecdotique mais ça m'a donné envie de consulter la version anglaise pour savoir, et c'est le seul exemple dont je me souviens au moment de rédiger cette critique ; il y en a d'autres, au-delà de l'adaptation nécessaire pour passer au français. Pourquoi ce choix de niveler par le bas alors que les lecteurs de ce genre de choses désuètes et raffinées recherchent justement de quoi se délecter d'un peu de subtilité ? Surtout que ça rend le tout un peu boiteux car certains passages sont vraiment relevés et plaisamment surannés.

Bref, un beau livre, de bons textes, mais des choix de traduction qui rendent dubitatif (bien que, je le rappelle, c'est globalement très bon). Espérons que la série continuera chez José Corti mais que le traducteur changera un peu de parti-pris.

Edit : A la réflexion j'ai un peu trop souligné le trait d'une traduction pas super. Je laisse ainsi mais je précise que ça n'a rien de dramatique, c'est même très acceptable. Je me suis un peu laissé emporter par le coup des titres et de deux ou trois passages pas nécessairement représentatifs de l'ensemble.
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