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EAN : 9782955137987
112 pages
La Moitié du Fourbi (01/05/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
Numéro consacrée à la VITESSE sous toutes ses formes… ouverture par un poème de Tristan Tzara (accompagné d'un collage de l'artiste plasticienne Thaddée) qui sonne comme une invitation à prendre le temps dans les interstices de la précipitation du quotidienne. Paul Fournel s'interroge quant à lui sur la question de la vitesse dans l'écriture et la lecture dans un exercice virtuose et jubilatoire…Un numéro riche et diversifié où le thème central est abordé de manière... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lecture urgente pour mieux apprécier certains pièges et beaucoup d'ironies d'une notion pressée : « Vite », le neuvième numéro de la moitié du fourbi.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/05/20/note-de-lecture-la-moitie-du-fourbi-9-vite/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’est parfois difficile de ne pas succomber au charme viril de l’aéronautique. Le Salon du Bourget est un monde d’une logique implacable. Tout semble être à sa place : les ingénieurs bien rasés discutent derrière leur comptoir, les militaires se déplacent en petites délégations derrière leurs supérieurs, les missiles sont rangés par ordre de taille et, sur le tarmac, les réacteurs des gros-porteurs brillent de mille feux.
En 2017, nous avions été invités par un magazine à réaliser une série d’images sur le 52e salon international de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget. Nous avons tout d’abord réalisé une première série de photographies au Salon, puis nous sommes rentrés à notre atelier et nous avons réalisé une seconde série d’images en intervenant directement sur les photographies que nous avions faites. Au fur et à mesure que les images se construisaient, nous avons commencé à voir émerger une certaine représentation du monde de l’aéronautique dans laquelle les notions de performance, de fiabilité et d’innovation avaient été remplacées par celles d’absurdité, de bricolage et de nuisance.
Nous pensons que le documentaire photographique est un acte qui peut avoir lieu à la fois avant et après l’événement que l’on cherche à documenter. À l’inverse de la retouche photographique classique qui cherche sans cesse à « invisibiliser » les actions ayant lieu après la prise de vue, nous préférons laisser apparentes et lisibles chacune de nos interventions sur les images. Il nous semble que cette manière de documenter la réalité permet de rendre compte d’une plus grande variété de points de vue et nous pensons que c’est précisément en multipliant les points de vue qu’il est possible de s’approcher au plus près de la complexité du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
L’aéronautique n’est pas un objet qui nous est extérieur. L’aéronautique est un objet qui nous traverse de part en part en permanence. Il constitue une forme d’ « hyperobjet » aussi menaçant que fascinant pour reprendre ici le terme du philosophe Timothy Morton. Son ambition de vitesse et de puissance se réalise au prix d’immenses dommages environnementaux et si nous voulons lutter contre les accélérations d’objets protéiformes, nous devons rapidement inventer un nouvel imaginaire de la lenteur. (Matthieu Raffard, Mathilde Roussel, « Accélération »)
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Écrire à chaud demande de la confiance, comporte le risque de se tromper – mauvaise distance, mauvaise posture, risque de se prendre trop au sérieux, d’être paranoïaque ou au contraire de ne rien voir venir, de dire des banalités puisque le moment vécu, comme le lieu habité, souvent nous cache ses aspérités. Mais peut-être qu’une fois derrière nous, il deviendra notre lieu lointain et qu’on y découvrira, alors, les positions différentes dans lesquelles nous ignorions, chacun, nous trouver. (Hélène Gaudy, « En cours »)
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À supposer qu’on me demande d’établir une relation entre l’écriture et vite, je dirais que ces deux objets sont sans rapport pertinent car, en matière de littérature, l’auteur a structurellement perdu la bataille du vite, l’abandonnant tout entier à sa lectrice qui est seule maîtresse de la vitesse, qui est celle qui accélère, qui ralentit, qui saute, qui enjambe, qui revient en arrière pou mieux repartir, qui laisse tomber le livre avant qu’il ne soit trop tard, alors que l’auteur, aussi rapide qu’il soit, se traîne laborieusement, poussant devant lui la phrase à la petite vitesse, fabriquant lentement un objet dont la lectrice seule fera un usage qui sera peut-être plus ou moins rapide mais qui, en revanche, ne sera jamais aussi lent que l’écriture elle-même, car une lenteur de lecture comparable à la lenteur d’écriture détruirait la lecture elle-même en dispersant le texte dans une temporalité déstructurante pour la forme et le sens, ramenant la lectrice au temps de l’école maternelle et du déchiffrement qui est le contraire de la lecture, même s’il en est l’indispensable première étape, celle de l’acquisition lente et progressive de la grande vitesse qui permet un jour de foncer tête baissée dans la littérature et ses innombrables dangers. (Paul Fournel, « La littérature a-t-elle horreur du vite ? »)
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Le temps est élastique : tous les jours voilà ce qui me sauve. À midi mon dos se redresse. Cette fois je n’ai pas besoin de convoquer mes doshas. Pendant une heure, à la pause déjeuner, j’expérimente enfin l’équilibre. La sérénité. C’est l’heure qui me tient debout, qui m’éveille, réveille mes tripes. Une heure plus intense encore que peut l’être le yoga. Ces soixante minutes passées au présent font à mes os davantage que je ne saurais le dire : J’ÉCRIS. Sur mon ordi, dans la voiture, à la médiathèque, en terrasse. N’importe où. J’écris et mes tensions se dénouent. Une heure. Jamais plus longtemps. Cette heure ne doit pas être productive, elle doit être vécue. Intense. Ne surtout pas passer rapidement, ne pas être musardée non plus. Pour cela il faut la préparer dans un coin de son cerveau jour et nuit, quand ça va plus vite ou quand ça ralentit, là où se calent les glandes de la mémoire, avoir une idée, une ouverture par rapport a ce qui a été avancé la veille sur la feuille, construire un chapitre encore bancal. Tout noter sur un carnet, à côté, pour ne rien oublier. Au bout d’une heure, lever la tête du manuscrit en cours. Être pleine de doutes et fatiguée, enfin, d’une vraie fatigue qui fait du bien au bout des articulations. S’étirer. Bâiller. (Valérie Cibot, « Yoga du temps »)
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Au bout du compte, c’est certainement parce qu’elles n’étaient pas au sens strict des courses-poursuites que la course de Speed et la poursuite d’O.J. Simpson ont pris de telles dimensions. L’une n’était pas contrainte à une conduite risquée, l’autre ne pouvait être arrêtée par le moindre poursuivant. C’est fondamentalement de la résistance intérieure des passagers ou des réserves de carburant que dépendait leur durée. Aller au bout de cela prend davantage de temps, car cela ne se résout pas par la vitesse : on peut bien aller plus vite, l’issue n’en sera pas plus rapide. C’est, finalement, d’avoir combiné une partie des éléments de la course-poursuite avec ceux de la prise d’otage – une situation dont la durée est par nature longue, et dont l’épreuve est celle de l’endurance, et non de la vitesse – qui aura permis à ces deux scènes de trouver leur dimension extraordinaire. Nous ne pouvions qu’être leurs captifs. (Anthony Poiraudeau, « Course et poursuites dans Los Angeles »)
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