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Citations sur Les femmes des terres salées (11)

Que de guerres! Celle de Trente Ans a saigné la Lorraine et l’Alsace à blanc. Mon Dieu, gémissait Eulalie, que de misères pour les pauvres gens! Les mercenaires, des Suédois employés par Richelieu, s’en sont donné à cœur joie. Sur leur étendard figurait une horrible devise: "Tuez-les tous!" Ces habitants de l’Est qui valaient moins que des chiens. Comme s’ils étaient galeux… C’est comme je te le dis, ma petite Henriette. Nous n’étions que des barbares tout juste bons à être donnés aux cochons ou jetés dans l’étang. Deux siècles plus tard, tu vois, ma fille, on s’en souvient encore. Ce cardinal nous a fait tellement souffrir. On s’est raconté toutes ces histoires, le soir, au coin du feu, pour ne pas oublier. Souviens-t’en et parles-en à tes enfants! C’est notre histoire. Il ne faut pas qu’elle se perde. 
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Juste après Noël, la maladie refit l'assaut. Emilienne semblait s'offrir sans se défendre. Ne voulant contaminer personne, elle prit les devants et refusa toute visite.
- Si vous m'aimez, laissez-moi et vivez votre vie ! Pour moi, c'est fait, merci. Je ne vous demande qu'une chose, soyez heureux, autant qu'on peut l'être; mais dans l'honnêteté et la dignité, selon ce que vos parents avaient commencé à vous enseigner.
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Elle ne répondit pas au prêtre, se contenta de le regarder à la dérobée. C'était un brave homme de Dieu. Elle ne voulait pas le blesser. Lui répandait la bonté tout au long de son sacerdoce.
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qui se souvient des petites gens? Si l'argent ne vient pas alimenter un avocat, les affaires sont oubliées au plus profond des tiroirs.
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Jules, toujours émoustillé et prêt à planter son dard entre les cuisses des filles de ferme, puisque sa femme ne pouvait le satisfaire autant qu’il l’aurait voulu. De toute façon, Germaine avait fait son temps ou presque. À peine trente-cinq et déjà vieille et tordue, se plaignait-il. Son petit palais de douceur manquait de fermeté pour un homme comme lui. Les chairs molles d’avoir trop servi, flasques d’avoir trop subi. Certes, Germaine lui avait donné quatre gaillards et deux pisseuses. Mais Jules avait encore de l’ardeur et de la semence à répandre.
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La charité fait du bien à ceux qui donnent, mais ceux qui reçoivent se sentent humiliés.
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Ferme de Buzémont, Dieuze, février 1857
Émilienne se releva, secoua ses jupes. La colère, après l’humiliation subie, éveillait en elle des pensées meurtrières. Elle eut envie de hurler sa détresse à la terre comme au Ciel resté sourd à ses prières. Elle cracha par terre en se rajustant. Foi de fille bafouée, un jour, elle planterait cet homme et quitterait la ferme.
– Je le jure, murmura-t-elle, le poing levé, il crèvera.
Elle voyait comme en rêve le corps de cet homme se décomposer, devenir une charogne rongée par les vers. Il ne méritait pas autre chose. Et elle jubilait déjà par avance. Elle se reprit, baissa les yeux vers le sol souillé où serpentaient les filets de déjection. « Je ne veux pas rester une fille de ferme dans ces conditions, je croyais valoir mieux que ça ! »
Un jeune veau la regardait.
– Tu n’y es pour rien, petit Blanchot, et tu ne peux rien pour moi qui t’ai aidé à sortir des entrailles de ta mère, la brave Perlette.
Quitter la ferme était son obsession. Elle s’en irait travailler aux salines avec sa cousine Henriette qui y avait trouvé son salut, malgré le travail dur et pénible.
Au moins, après sa journée, elle serait libre. « Bien sûr, les hommes regardent les filles là-bas aussi, mais il y a du monde et ils ne peuvent pas nous culbuter devant tous, lui avait dit sa cousine en lui faisant ses adieux. Je penserai très fort à toi. » 
Henriette clamait à qui voulait bien l’entendre qu’en ces murs, en dépit des vapeurs et de cette odeur de sel, elle respirait. Bien mieux qu’à la ferme, depuis qu’elle n’avait plus à redouter les assauts de Jules Waldmann, une bête de la chose. Jules, toujours émoustillé et prêt à planter son dard entre les cuisses des filles de ferme, puisque sa femme ne pouvait le satisfaire autant qu’il l’aurait voulu. De toute façon, Germaine avait fait son temps ou presque. À peine trente-cinq et déjà vieille et tordue, se plaignait-il. Son petit palais de douceur manquait de fermeté pour un homme comme lui. Les chairs molles d’avoir trop servi, flasques d’avoir trop subi.
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Mère Grisouille n’est pas un assassin en jupons. Elle est simplement humaine. Elle a ses secrets et ne cherche qu’à aider. Elle connaît les herbes fortes, les herbes amères qui font se tordre le ventre.
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L’épuisement ravageait son joli minois et se lisait dans son allure. Une flétrissure, un étiolement avant l’âge. Elle semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules.
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L’homme est maître sur ses terres. La vie est courte, il faut savoir en profiter et rendre grâce.
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