Tout simplement excellent! Les déboires d'une ado qui, après l'arrestation de sa mère, se doit de changer de famille d'accueil et de personnalité sous les yeux impuissants de sa mère. Jalousie, Amour maternel? Une relation mère/fille qui ne manque pas de piquant!
Ainsi je pense que ce chef d'oeuvre devrait être lu par tous les "parents artistes". Par ailleurs, ce roman peint parfaitement l'horreur d'une adolescence difficile et l'évolution psychologique sur le caractère extérieur de la personne; la vision du monde d'une artiste est différente des autres personnes et Astrid peint sa vie comme elle l'aperçoit; essayant de se détruire elle-même, cette perception se reflète sur son apparence extérieure. Mais Astrid restera toujours belle malgré ses nombreuses tentatives pour Se détruire: elle restera toujours une Artiste...
Un roman d'une rare beauté. Nous sommes tous prisonnier de notre destin mais nous ne sommes pas tous prisonnier de l'amour et de l'influence de notre mère. le destin d'Astrid est tragique et nous tire les larmes.
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Astrid Magnussen est la fille unique d'Ingrid, une grande poétesse. Mais sa mère tombe amoureuse d'un homme et change complètement. Un drame va séparer la mère et la fille qui va passer de foyer d'accueil en foyer d'accueil. Son regard sur sa mère va commencer à changer...
Un roman sur les femmes, sur la difficulté d'en être une, sur la relation entre la mère et la fille mais aussi un roman sur l'amour. J'ai beaucoup apprécié ces aspects-là de l'adolescence spéciale d'Ingrid même si j'ai eu du mal à m'identifier à cette fille. Certains passages m'ont paru plus abstraits mais dans l'ensemble une histoire intéressante à lire.
A noter qu'un film a été tiré de ce livre, réalisé par Peter Kominsky avec entre d'autres Michelle Pfeiffer, Renée Zellwegger, Sarah Michelle Gellar et Noah Wyle (Docteur Carter dans Urgences !)
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Tu ne pourrais pas la voir, maman. Même si tu restais dans cette chambre toute la nuit. Tu ne verrais que ses sourcils épilés, ses mauvaises dents, les livres qu'elle lit avec des femmes qui s'évanouissent sur la couverture. Tu serais incapable de reconnaître la gentillesse de cette fille (...) Tu la jugerais comme tu as toujours tout jugé, un être inférieur, mais tu ne la verrais pas. Tu étais en marge de la réalité. Ce qui t'entourait n'était que la matière première à refaçonner pour raconter une histoire qui te conviendrait mieux. Tu ne pourrais pas écouter un garçon jouer de la guitare sans en faire un poème qui ne parlerait que de toi.
Tout le monde me dit , me demande pourquoi j'ai commencé par la fin tout en remontant au début . La réponse est simple : je n'ai compris le début que lorsque je suis arrivée à la fin.
Parce que j'en avais assez des hommes. Plantés dans l'embrasure des portes, vous serrant de trop près, et leur odeur de bière ou de whisky quinze ans d'âge. Les hommes qui ne vous accompagnaient pas dans la salle des urgences, les hommes qui vous quittaient la veille de Noël. Les hommes qui claquaient les portes blindées. Qui s'attiraient votre amour pour, ensuite, vous laisser tomber. Des forêts de garçons, leurs arbustes déchiquetés pleins d'yeux qui vous suivent, vous agrippent les seins , brandissant leur fric, des yeux qui déjà vous renversent pour prendre ce qu'ils croient leur appartenir. Parce que je voyais toujours une femme en peignoir rouge qui rampait dans la rue.
On pouvait peindre les murs tant qu'on voulait, le cauchemar n'en demeurait pas moins réel. Qu'importaient le vert des pelouses, les couleurs éclatantes des peintures, les qualités artistiques déployées sur des murs d'un périmètre d'environ quatre mètres, qu'importaient la gentillesse des assistances sociales et le nombre des piscines, ce genre d'endroit n'en demeurait pas moins le dernier recours offert à des enfants blessés de tant de manières, et c'était miracle que nous puissions encore nous attabler ensemble, rire devant la télé, sombrer dans le sommeil.
Telle était Ingrid Magnussen. Elle inventait des règles et, soudain, on les trouvait gravés sur la pierre de Rosette, exhumées d'une caverne près de la mer Morte, inscrite ms sur les rouleaux de la dynastie Tang.