Il faut que je vous fasse savoir d'emblée que je n'aime pas les histoires avec des enlèvements d'enfants (et il y en a une flopée dans le monde des livres ces dernières années !)... ça me rend d'humeur irascible.
Je n'apprécie pas non plus les « courses contre la montre » (ça m'essouffle d'avance), ni le genre « surnaturel » quand j'ai en tête de me plonger dans un thriller psychologique que j'espère réaliste.
Mais comme ce polar est signé
Fitzek, j'y suis allée aveuglément, les yeux fermés. ...euh... c'est un mauvais jeu de mots, parce que la jeune femme qui va aider Alexandre Zorbach, ex-flic devenu journaliste d'investigation, à y voir plus clair dans cette sordide enquête sur des enfants cachés et voués à mourir, cette fille, Aline, est aveugle... et visionnaire... mouais.
« Enquête » est un grand mot d'ailleurs pour désigner les maigres pistes que Zorbach va suivre en s'accordant sur « l'acuité visuelle » d'Aline, tout en essayant de se mettre à l'abri de ses ex-collègues qui souhaitent lui mettre le grappin dessus.
Heureusement qu'Alexandre peut compter sur la serviabilité d'une troisième personne ...re-mouais... je n'en connais pas beaucoup, dévoué(e)s à ce point. Cela a porté rapidement mon regard sur le coupable.
Enfin « rapidement » n'est pas le terme exact non plus quand il s'agit de devoir se taper quelques longueurs (+ introspections + biographies des personnages secondaires...) dans ce récit qui démarre très lentement.
Mais après avoir bien grognonné, je dois admettre -objectivement- que le style d'écriture naturel de l'auteur fait toujours son (plaisant) effet, que le livre est néanmoins traversé d'une tension constante qui classe ce thriller dans la catégorie « bon suspense »... avec, hélas (soupir), un épilogue qui n'en est pas un.
Dans ce roman avec ses chapitres numérotés à l'envers, la fin est d'ailleurs le début, ainsi que le commencement d'une autre histoire.
Or, n'ayant pas l'âme d'une collectionneuse (*), mon regard ne se portera certainement pas sur celle-là.
( * : je fais référence au titre d'origine en allemand « Der Augensammler » = collectionneur de yeux)