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EAN : 9782916862590
173 pages
Librairie La Nerthe (14/11/2014)
3.25/5   2 notes
Résumé :

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 3 mots… Alcool, sentimental, train
Impressions de lecture… Je suis une grande amoureuse de Francis Scott Fitzgerald depuis, qu'à treize ou quatorze ans, j'ai lu Gatsby le Magnifique sur une plage de Camargue pendant les vacances d'été. J'ai dévoré à peu près tout ce que j'ai pu trouver de lui traduit en français. Alors, quand je suis tombée, en librairie, sur ce recueil renfermant quelques nouvelles inédites en français, je n'ai pu m'empêcher d'emporter avec moi ce précieux butin. Si je ne me trompe pas, sur les huit nouvelles que contient cet ouvrage, il y en a trois que j'avais déjà : « Un cas d'alcoolisme », « Magnétisme » (toutes les deux dans le recueil intitulé Un Diamant gros comme le Ritz aux Éditions Robert Laffont - Pavillons poche) et « Plus qu'une simple maison » (dans Entre trois et quatre, Love Boat II, aux Éditions Belfond – livre de poche). Mais, je les avais lues il y a bien longtemps et les redécouvrir a été un plaisir. À chaque fois que je lis, ou relis, Fitzgerald, je comprends, je me souviens, pourquoi je l'aime tant.

Ces trois nouvelles, déjà publiées ailleurs, sont sans doute les plus brillantes et les plus abouties. Reste le plaisir de déambuler dans l'époque et l'univers de Fitzgerald et une surprise : « Un bref voyage de retour » aux tonalités fantastiques. Hormis la satisfaction, pour les aficionados de l'auteur, de lire et de posséder quelques pages de plus, la présente édition n'apporte rien de bien intéressant. Elle recycle quelques textes pour accompagner les inédits et étoffer suffisamment l'ouvrage qui semble. Pas de pré ou postface, pas de notes, rien qui viendrait enrichir le tout. L'éditeur exploite l'aura de Fitzgerald comme le laisse clairement comprendre le graphisme de la couverture – profil de l'auteur et nom en gros et en police rétro, à la vertical, comme une enseigne – et jusqu'au titre – qui contient l'idée d'une force attractive –, tout est en effet réuni pour nous attirer.

L'ouvrage s'ouvre sur « Un cas d'alcoolisme », le récit d'une rencontre entre une jeune infirmière et un homme dépendant de la boisson. Un mal que Fitzgerald connaît bien, et ce depuis ses années d'université. Cette nouvelle, qui date de 1937, est écrite dans une période difficile pour Francis Scott : il est tombé depuis 1935 dans une dépression incurable et a fait paraître, au printemps 1936 « La Fêlure », un texte bouleversant dans lequel il explore son impuissance à exercer son métier d'écrivain. Il l'a dit lui-même : «Je vais écrire tout ce que je peux écrire sur le fait que je ne peux pas écrire.». Les six premières nouvelles du recueil appartiennent à cette période puisqu'elles sont écrites après 1935, les trois dernières sont antérieures. La conclusion d' « Un cas d'alcoolisme » brille d'une lucidité triste et amère : « C'est juste qu'on ne peut pas vraiment les aider, et c'est décourageant… tout ça pour rien. » (p.15)

« Je ne suis pas parti au front » exploite un thème récurrent chez Fitzgerald, celui de ces jeunes hommes enrôlés dans l'armée américaine pendant la première guerre mondiale mais qui n'ont jamais traversé l'océan pour aller combattre en France (amère blessure). le texte se termine par un retournement plein de sens. « Des nouvelles de Paris… Il y a quinze ans » mêle pérégrinations dans la ville lumière (Champs-Élysées, Ritz, Café Dauphine, Exposition d'arts décoratifs en bord de Seine, Rive gauche, chez Lipp) et flirt, ou jeux de séduction. « La décennie perdue » porte un titre évocateur. « Motif en plâtre » crée un joli parallèle entre une cage de plâtre et d'acier - matériel médical pour tenter de soigner les dégâts d'une « chute de onze mètres » - et la cage psychologique de l'amour et de ses tendances exclusives. « Plus qu'une simple maison » nouvelle brillantissime et savoureuse pourrait se résumer ainsi : un homme, trois soeurs et une maison, temple de la famille et des souvenirs. C'est beaucoup une maison, elle traverse les années, mais elle n'est pas soustraite aux marques du temps. Où que l'on soit, où que l'on aille, elle se dresse quelque part, comme un pivot, ancrée dans le sol, elle peut vous forcer à revenir… Trois soeurs, trois amours, trois périodes : voici la structure ternaire qui semble chère à Francis Scott : « Une nouvelle est réussie si elle est écrite d'un seul mouvement ou en trois temps. La nouvelle en trois temps doit être écrite en trois jours, plus un jour environ pour la revoir, et elle vous quitte.». « Un bref voyage de retour » débute sur une autre marotte de l'écrivain : le jeune garçon amoureux d'une fille inaccessible : « l'année prochaine, elle serait à jamais hors de ma portée » p.96. le texte nous emporte dans une intrigue passionnante, au fil d'une écriture délectable. le récit ouvre quelques brèches et penche vers le fantastique. Il nous laisse entrevoir le succès amoureux du narrateur et décline, comme dans « Plus qu'une simple maison », le motif de la demoiselle redevable envers son sauveur et liée à lui pour la vie. Est-ce une réalité, ou une simple illusion ?

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MAGNÉTISME et AUTRES NOUVELLES de FRANCIS SCOTT FITZGERALD
De superbes nouvelles autour de l'alcool, de l'amour, de la guerre. Elles confirment que Fitzgerald, n'est pas que l'homme de Gatsby le magnifique mais un grand écrivain. Magnifiquement écrit, un grand plaisir de lecture.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Je lui ai dit que je t’aimais, lui avait dit Mary – et il l’avait crue, je lui ai dit que je ne pourrais jamais aimer personne d’autre que toi.
Et malgré tout, il n’était pas sûr de ce que Mary ressentait quand elle attendait Joris dans son appartement. Il était incapable de dire si, quand elle souhaitait bonne nuit sur la porte, elle se sentait soulagée ou bien si elle faisait les cent pas dans son salon avant de prendre un livre qu’elle laissait retomber sur ses genoux pour contempler le plafond. Ou bien si son téléphone sonnait encore une fois pour se souhaiter bonne nuit encore une fois.
Martin ne s’était pas soucié de ce genre de choses au cours des deux premiers mois de leur séparation quand il était sur pied et en bonne santé.
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Sa peau était de ce rose que l’on rencontre fréquemment dans notre région, jusqu’à ce que les petites veines commencent à éclater aux alentours de quarante ans ; en cet instant, avivé par le froid, c’était un méli-mélo d’adorables roses délicats comme autant de carnations différentes.
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Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Scott Fitzgerald
« L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. […] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : « Tout est dit ; il ne reste plus rien. » (Francis Scott Fitzgerald, « Qui est qui, et quoi? », paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
« […] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : « Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse. » […] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose « un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences ». […] Fitzgerald, plus précis encore : « Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire. » Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. […] « Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction. » […] le projet « Mains propre » était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi. » (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un « livre à soi »?)
« […]  […] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. […] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. […] […] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : « Père, tu avais raison concernant la vie », mais plutôt : « Père, tu avais complètement tort. » Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : « Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie. » (Francis Scott Fitzgerald, « Attendez d'avoir des enfants à vous ! », paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
« Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes « craquer nerveusement », mais aussi, « rire » ou « faire rire ». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête […] » (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - Générique
Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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