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2,63

sur 51 notes
La centrale nucléaire de Fessenheim est en feu. Un réacteur nucléaire brûle et c'est toute la population qu'on évacue. Avalé ses cachets d'iode et suivre la marche forcée des camions qui dirigent tout le monde vers des lieux de rétention, voilà ce qu'il reste à faire ! Mais Noël et son frère Felix ne l'entendent pas ainsi...

Comment faire pour échapper à cette mise en quarantaine ? Comment fuir et pour aller où ? Que restera-t-il de cette ville ? et que fera l'Etat de tous ces gens ? Les deux frères n'attendent pas de savoir le sort qui leur sera réservé. Ils fuient. du mieux qu'ils peuvent. Croisant ça et là des êtres aussi paumés qu'eux, ils décident de se lancer à la recherche de la femme dont ils sont tous les deux amoureux, comme une dernière quête. La seule peut-être digne d'être vécue...

Bienvenue dans ce no-mans land où plus rien n'est à perdre, car tout est déjà perdu :

"Sur la plateforme, la foule des danseurs, liquide, une mer prenant son élan avant la tempête. Mais derrière la frénésie, les lumières des projecteurs laissent entrevoir des mines déconfites, des yeux fatigués qui ne regardent plus rien d'autres que le vide noir. Des bouches silencieuses, scellées par le goulot des bouteilles de vodka et de gin. Laisser venir l'ivresse et dans la tristesse moite de la nuit un semblant de bonheur. Ici, on fête la fin de quelque chose qu'on n'a pas envie de voir."

Un premier roman avec de belles idées et de beaux passages, qui reste prometteur, malgré quelques longueurs...
Lien : http://page39.eklablog.com/o..
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Quand je reçois Ostwald de Thomas Flahaut pour le lire et le commenter dans le cadre des 68 premières fois, le livre est accompagné d'un petit mot de la précédente lectrice qui me prévient que, jusqu'à présent, ce livre n'a pas rencontré beaucoup de succès dans notre collectif de lecteurs…
Personnellement, je ne lis jamais les critiques déjà publiées tant que je ne me suis pas fait ma propre impression sur un livre et je ne vais pas déroger ici.

Un scénario catastrophe revisité de manière plutôt originale, qui évite les clichés habituels : pas de grand spectacle, pas de vision de fin de monde… L'accident nucléaire est mis à distance et vécu à travers les points de vue des membres d'une famille éclatée : une mère, un père et surtout deux frères ; autour d'eux gravitent quelques personnages, une petite amie, un clochard, d'autres habitants évacués, des militaires…
Quelques incendies, quelques exactions, quelques scènes surréalistes… C'est plutôt sobre, stylisé à grands traits. La psychologie des protagonistes est travaillée mais pas uniquement par rapport au disfonctionnement de la centrale nucléaire et à ses conséquences : les souvenirs les accompagnent et prennent souvent le pas sur l'actualité. C'est la fin d'une culture ouvrière après les conflits sociaux de la société Alstom, à Belfort : paradoxalement ces évènements passés servent de lointaine toile de fond.
La question du lieu est omniprésente : la ville d'Ostwald symbolise un point d'ancrage où il faut revenir, un but illusoire, mais un projet, même fragile. le Parlement Européen de Strasbourg perd toute crédibilité et influence ; le bâtiment évacué devient un lieu interlope dénué de sens citoyen mais lourd du délitement de toute une région.
L'écriture est efficace, factuelle, brute, mais jamais brutale. Ce roman se lit facilement, vite, dans l'urgence… La problématique est simple : en cas de catastrophe majeure, il y a une procédure, un plan… Mais, dans une démocratie, il existe « le droit pour tout le monde de s'enfuir ».

Ce roman m'a interpelée : comment réagirais-je dans une situation similaire ? Comment vivrais-je l'évacuation rapide avec un minimum de bagages, la promiscuité des camps d'hébergement, l'éventuelle séparation de mes proches ? Comment analyserais-je le manque d'information, l'incertitude sur l'avenir ?
Même dans cette ambiance angoissante de catastrophe nucléaire, les personnages principaux ne parviennent pas à établir de véritable communication entre eux, à se rapprocher vraiment, à aller à l'essentiel ; leur profonde solitude est frappante.
Dans ce roman, l'écriture est à la première personne : ce JE pourrait être le mien, le vôtre, le nôtre… C'est un JE ancré dans le présent, sans recul, sans devenir.

Alors oui, je vais peut-être me démarquer, mais ce premier roman de Thomas Flahaut me parle, même s'il me laisse avec mes questions : à la place de ses personnages, où irais-je ? Où serait mon Otswald à moi ?
Un premier roman prometteur que je recommande.
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Je ne suis pas arrivée pas à suivre cette écriture trop saccadée et emplie de détails qui n'apporte rien au récit, ni les flashbacks incessants.
Je me suis perdue dans les personnages, dans la chronologie des faits, m'obligeant à revenir en arrière à maintes reprises pour me situer dans l'histoire. Finalement j'ai posé le livre.

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Autant le dire tout de suite : j'ai failli à plusieurs reprises refermer ce livre que j'ai finalement lu jusqu'au bout vu sa mince épaisseur...

Une usine Alstom qui ferme, des destins subitement ravagés, un couple parental qui s'est désuni, l' histoire de deux frères et d'une fille dans une relation à la Jules et Jim : il y avait peut-être déjà là matière à écrire quelque chose d'humain, d'intense, de touchant.
Là-dessus, la centrale de Fessenheim, suite à un séisme, se fissure et la radioactivité devient un danger absolu. Déplacement des « réfugiés » vers un gymnase dans une forêt, petite collectivité regardée en situation d'urgence et d'exception, drames, viol, soldats abjects, reconstruction d'un nouveau monde, peut-être ? Un autre livre semble commencer. On se dit qu'il y a de la Nuit des Temps, de 1984 là-dedans, mais non. Pschitt ! le récit repart dans un autre sens et j'ai bien envie d'en faire autant...

C'est long (malgré le petit nombre de pages), c'est lourd, encombré. La plume manque de finesse, la construction décousue, les thèmes - intéressants pourtant - à peine ébauchés, l'imagination affiche profil plat et l'étude psychologique ne restitue rien de bien convaincant. Une ébauche, sans plus.
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Je n'ai pas été convaincue par ce roman.
Je n'ai tout d'abord pas compris les relations assez malsaines qu'entretiennent les personnages, deux frères Noël et Félix et une femme dont ils sont tout deux amoureux.
Les sujets de la fermeture de l'usine où travaille leurs deux parents qui mène à leur séparation, ainsi que la défaillance de la centrale nucléaire de Fessenheim qui poussent ces deux frères à la fuite, auraient pu être passionnant. Seulement tout reste flou, le lecteur reçoit peu d'explication. J'ai donc été ravie de sa brièveté qui m'a permis de repartir sur des lectures plus valorisantes.
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Evacués avec le reste de la population, Noël et son frère, Félix, se retrouvent dans un camp improvisé en pleine forêt, la forêt où ils se promenaient, enfants, avec leur père. C'était avant la fermeture de l'usine où celui-ci travaillait, avant le divorce des parents, et l'éclatement de la famille.

Cette catastrophe marque, pour eux, le début d'une errance dans un paysage dévasté. Ils traversent l'Alsace déserte dans laquelle subsistent de rares présences, des clochards égarés, une horde de singes échappés d'un zoo, un homme qui délire...

Ce livre retrace leur errance, leur quête dans ce monde dévasté... J'ai trouvé ce livre long, et très pessimiste (même si c'est peut être réaliste). Je n'ai pas aimé le style d'écriture non plus...
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Ce premier roman s'ouvre sur la mort d'une ville.
" Une usine ferme. La ville qu'elle faisait vivre agonise. La ville meurt."
Premières pages prometteuses. Malheureusement suivies d'ennui jusqu'à la quarante sept. Je n'accrochais pas. Manque de disponibilité de ma part ou à cause de la construction des chapitres ?
Le corps de livre, à partir du "grave incident" à la centrale de Fessenheim, devient plus intéressant. Mais l'évacuation de la population, la promiscuité du camp des réfugiés, l'errance des deux frères dans une campagne et des villes désertes n'ont pas provoqué d'émotion. Je suis restée extérieure à l'histoire.
Mon seul plaisir a été de rencontrer le Parlement de Strasbourg que j'avais visité , il y a plusieurs années.
C'est donc un livre facile à lire, vite lu, qui risque d'être vite oublié.

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Difficile de saisir une histoire dans cette narration fragmentée qui trace des bouts de trajectoires, des liens évanescents que je n'ai pas su capter. Tout est suggéré plus que raconté sur le même ton éteint, sans émotion, sans chair, sans vibration. Je n'ai absolument pas compris ces choix narratifs, ni ces personnages déserts qui errent tels des robots dans un territoire post apocalyptique. Ce roman m'a semblé aussi glacial qu'un hiver nucléaire. Mais ce n'est que mon ressenti ! Et peut-être que je n'étais pas au moment de ma lecture perméable à une telle écriture ?
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Récit d'anticipation qui intègre nombre de thèmes noirs actuels : chômage et fermeture d'usine, risque nucléaire, camp de réfugiés, déroute de la technocratie européenne, ce roman, à l'écriture impersonnelle, est probablement trop ambitieux.
Une catastrophe, l'errance de deux jeunes sans famille, au bord de l'âge adulte, tout en désillusion, dans une Alsace vidée de ses habitants se heurte à la violence arbitraire prête à surgir très rapidement après un événement dramatique.
C'est donc une vision ultra-pessimiste de notre monde au bord de sa chute irréversible : l'état de nos états et de leurs habitants, leurs relations amoureuses, les structures familiales, tout est propice. C'est de l'anticipation-alerte.
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« Comment ça meurt une ville ? »
A quoi on pourrait ajouter comment ça meurt un monde ?
Ambiance de fin du monde dans ce premier roman étonnant. On débute avec une famille ouvrière en proie avec la fermeture d'une usine, les conséquences désastreuses pour l'équilibre du foyer, la vie économique d'une ville, d'un pays, le chômage des enfants…Puis on continue avec une histoire d'amour à trois, une jalouse complicité entre deux frères, une femme envoûtante, libre, insaisissable…Et le drame, prévisible, survient : l'incendie d'une réacteur nucléaire à la centrale de Fessenheim.
Noël raconte à demi-mots, en suspends, en ellipses : un père mystérieux, des parents séparés, sa réserve encombrante, son regard sur son pays, sa ville et comment dans cet univers industriel, qui court à sa perte, il navigue ou flotte à vue sans réellement se projeter vers un avenir dont il ne nous dit aucun désir…En a-t-il seulement ?
« Il fallait pourtant vivre, et pour Félix et moi grandir, près d'un cadavre sans odeur, le squelette rouille et vert-de-gris de l'usine laissé là, pourrissant lentement au milieu de Belfort, comme un fantôme du passé ou un avant-goût de l'avenir. »
L'évacuation forcée de toute une région en alerte face au danger nucléaire déclenche un exil et une errance dans une atmosphère apocalyptique. Des inhumanités que les hommes n'ont de cesse de démontrer depuis toujours, et toujours les vilenies qui se multiplient quand la terreur et l'inconnu prennent le pouvoir.
En cela l'auteur ne nous apprend malheureusement rien. Cependant son roman est novateur en ne choisissant pas de décortiquer le périclite d'une usine, d'une société, d'un mode de vie mais en rédigeant la suite futuriste, proche, d'une transition à opérer qui ne semble pas pouvoir se réaliser sans destruction.
Ostwald plus qu'une ville porte le nom d'un âge, d'une époque, que semble incarner le père, lequel en disparaissant laisse peut-être la place à une nouvelle génération, qu'il inviterait dès lors à se réinventer loin, très loin des systèmes connus et répétés depuis ces dernières décennies, très loin du monde qu'il aura défendu et donc imposé à ses fils. Lui aussi s'évanouit dans la nature brumeuse, peut-être soulagé d'offrir une chance au nouveau à construire…
« Il y a quelques jours, assis sur le banc étroit d'un camion militaire, au milieu d'autres gens qui emportaient aussi peu de choses que lui, papa a dû se dire que dans tout ce chaos nous ne nous reverrions plus, que le temps était venu de nous laisser tranquilles. Et il était heureux, peut-être, alors que le tourbillon du monde l'emportait loin d'Ostwald. »
C'est sombre, réaliste, road-movie ouvrier sur une terre abandonnée. Les images sont belles pour décrire l'effondrement des institutions, des fondations comme des longs travellings nocturnes entre brouillards et feux incandescents…Premier roman comme une promesse.
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