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EAN : 9782351781456
Gallmeister (06/04/2017)
3.75/5   97 notes
Résumé :
Cape Cod, 1957. Dans cette petite communauté tranquille, une série de meurtres d’enfants paralyse la population. Une famille disparaît dans d’étranges circonstances, un homme se fait violemment tabasser et refuse de dénoncer ses agresseurs. Le lieutenant Warren, de la police locale, découvre la difficulté de mener à bien son enquête dans un service corrompu. Sa position devient intenable quand arrive dans la région Stasiak, officier légendaire de la Police d’État au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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C'est grâce aux éditions Totem et ces couvertures de livre acidulées que j'ai découvert Joe Flanagan.
Un moindre mal est son premier roman et c'est une très belle réussite.
Un roman noir qui ressemble aux atmosphères des films de Clint Eastwood, je pense notamment à Mystic River.
Et, oui, dans la police, il y a des bons et des véreux, ce n'est pas nouveau. Mais Joe Flanagan nous entraîne dans l'histoire d'un policier : Waren qui travaille sur la presqu'île du Massachusetts, Cape code. Une station balnéaire qui pourrait presque être trop calme sans une cascade de meutres d'enfants en série.
L'auteur noue une intrigue haletante qui m'a fait dévorer ce roman en très peu de temps. L'intrigue mêle les différentes polices qui aux États-Unis sont assez complexes pour nous.
Waren, notre " héros" est un homme attachant, perdu dans ce monde d'aujourd'hui qui vit avec son petit Mike, un attardé mental.
L'histoire est passionnante, déjouant une corruption de trafics de paris.
Je vous laisse découvrir cet excellent polar et vous souhaite un très bon moment de lecture.
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Très bon premier polar de Joe Flanagan. Roman à la construction atypique où se mêlent plusieurs enquêtes. Disparitions, viols et meurtres d'enfants, flics ripoux mêlés à des trafics de paris illicites, un prêtre étrange qui s'absente pour des ballades en pleine nature et un psychiatre spécialisé dans les maladies mentales déviantes. Beaucoup d'éléments qui peuvent provoquer la confusion au début du roman mais l'action prends vite le pas et la lecture devient prenante et addictive. Agréable traduction de Janique Jouin de Laurens.
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Un coup d'essai et un coup de maître ! Pour son premier roman, Joe Flanagan récite ses gammes du polar noir, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il connaît la musique !

Dès les premières pages d'Un moindre mal, l'atmosphère est posée : les années 50, la côte est des US, Cape Cod, ses happy fews, les flics locaux, les nationaux et les fédéraux. Et des gangsters, du jeu, des paris, des prêts sur gages à rembourser non remboursés. Et des enfants qui disparaissent.

William Warren est lieutenant de police dans ce petit coin paisible qui va se retrouver plongé dans un certains chaos lorsque ces enfants sont retrouvés sauvagement assassinés et mutilés. Les flics d'Etat s'en mêlent. Pas très nets, eux non plus. Tout comme quelques ecclésiastiques aux comportements mystérieux.

Warren et son adjoint Jenkins vont enquêter, officiellement puis un peu moins, mais avec efficacité : pas de bla-bla, du résultat ! Avec Warren, ça déménage !

L'intrigue est parfaitement ficelée - certes parfois un brin compliquée à suivre - et Flanagan réussit parfaitement à faire monter son histoire en puissance, ajoutant ci-et-là une dose d'émotion lorsqu'il évoque Little Mike, le fils de Warren, ou sa platonique attirance pour la jolie Jane.

C'est joliment écrit, noir juste comme il faut et redoutablement efficace !

PS : et pas besoin de nous le vendre comme le L.A. Confidential de Cape Cod...
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En 1957, sur la presqu'île de Cape Cod, des enfants sont assassinés. William Warren, lieutenant et chef par intérim de la police locale devrait s'y intéresser de près, de même qu'à la disparition d'une famille, mais l'ambitieux procureur local qui voit là l'occasion de mettre un coup d'accélérateur à sa carrière, le dessaisit de ces affaires au profit de la police d'État et en particulier de l'enquêteur Dale Stasiak. Flic violent et certainement corrompu, Stasiak semble vouloir saboter les affaires dont il a la charge et même celle qui reste encore entre les mains de Warren, le tabassage en règle d'un homme qui refuse de parler à la police.
Incarnation de l'honnêteté, Warren voit d'un bien mauvais oeil ce qui lui arrive et, lorsqu'il tente malgré tout de faire son travail, se heurte bien vite à l'hostilité des notables et conseillers locaux, ceux qui peuvent faire ou défaire sa carrière. Or, Warren vit seul avec son fils souffrant de retard mental qu'il a décidé de scolariser dans une institution privée. Il se trouve dès lors face à un dilemme : faire ce qu'il croit juste et risquer de perdre son emploi, ou fermer les yeux, courber l'échine et laisser les choses suivre leur cours.
Dans ce premier roman, Joe Flanagan se montre ambitieux, bien décidé qu'il est à ancrer son histoire dans un lieu et une époque très particuliers. On est là dans une région encore tiraillée entre son caractère de communauté plutôt fermée composée de notables dominant un peuple de pêcheurs pauvres et celui de lieu de villégiature de la bonne société de la côte Est, au moment où cette Amérique du Nord-Est profite de l'incroyable développement des années d'après-guerre sans pour autant avoir abandonné ni le carcan de ses croyances religieuses ni celui d'une société fortement hiérarchisée, inégalitaire et par bien des aspects discriminatrice. Cela, Flanagan le montre bien ; il recrée ce monde avec talent, fait apparaître assez finement les courants parfois contradictoires qui traversent cette société en mutation et les questions morales que cela pose.
Il peint par ailleurs un Bill Warren et son inspecteur, Ed Jenkins, tous les deux épris de justice mais sans cesse confrontés à la corruption et aux arrangements – au nom bien entendu d'un impérieux besoin de conserver l'union de la communauté – des notables qui dirigent le comté.
Ce sont là les deux points forts, et pas des moindres, du roman de Joe Flanagan. Mais le sont-ils suffisamment pour contrebalancer les points faibles du livre ? Car il y en a. À commencer par ce personnage de méchant ultime que représente un Dale Stasiak qui n'est pas sans rappeler parfois le Dudley Smith de James Ellroy. Et peut-être d'ailleurs, à trop s'être inspiré de ce genre de personnage sans arriver pour autant à lui donner une véritable épaisseur ni, surtout, à le rendre réellement ambivalent, Flanagan en fait un salaud très monolithique et donc moins intéressant qu'il ne devrait l'être. Et il en va de même de toute une cohorte de personnages secondaires qui se partagent entre faire-valoir de Warren ou de Stasiak et potentiels coupables destinés à fournir un nombre conséquent de fausses pistes pour égarer le lecteur. Lecteur qui, d'ailleurs, peut légitimement se sentir manipulé quand les différentes intrigues finissent par se résoudre à coup d'informations qui arrivent toujours au bon moment ou même, du retour surprise de certains personnages, voire, purement et simplement de miracles divins qui finissent par mener à une fin qui va sans doute trop loin dans les bons sentiments.
Pas foncièrement mauvais et même souvent agréable à lire, Un moindre mal se révèle toutefois décevant dans l'ensemble, peinant à réaliser les promesses portées par la belle ambiance mise en place par l'auteur. À trop vouloir en faire, Joe Flanagan semble finir par sacrifier la structure de son histoire et ses personnages à cette atmosphère qui, en fin de compte ne fait que dissimuler un peu le côté convenu et relevant même souvent du cliché, de l'intrigue.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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480 pages. Autant vous dire que, quand je l'ai commencé, je savais que cette lecture me prendrait du temps. Je me suis trompée, il ne m'a fallu que deux sessions de lecture pour le terminer. Il fallait seulement que je trouve la meilleure manière de rédiger ma chronique. Je n'ai pas opté pour l'originalité, j'ai opté pour la sincérité.

Ce qui m'a plu ? le personnage du lieutenant Warren. Il est un des rares policiers intègres de Cape Cod – je dirai en fait qu'ils sont deux. Warren est un homme rare dans cette petite communauté fermée. Pour lui, toutes les affaires méritent d'être traitées. Toutes. Y compris quand la boutique des deux seuls hommes ouvertement homosexuels est régulièrement cambriolée et que toute la police s'en moque – sauf lui. En effet, il est des faits plus graves que des cambriolages à répétition chez des personnes que l'on a choisi d'ignorer ouvertement/superbement, en espérant qu'un jour, ces deux hommes se décident à comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus dans cette petite communauté.

Oui, il est des faits plus graves, j'en demeure d'accord, sauf que – lapalissade – la police se doit d'enquêter sur toutes les infractions et que la sus-dite police a bien du mal à trouver une piste en ce qui concerne cette série de meurtres d'enfants. Je suis d'ailleurs partagée quant à leur manière d'enquêter. Sont-ils tous aussi incompétents qu'ils en ont l'air ? Ou s'agit-il simplement de la corruption qui les empêche de mener une enquête correctement ? C'est vrai : quand on est très occupé à se remplir les poches et à couvrir ses arrières en causant le minimum de dégâts pour soi, et le maximum pour les autres, on ne peut pas sérieusement se pencher sur la mort de jeunes garçons.

Puis, n'ayons pas peur du sujet. Ces jeunes garçons ne semblent pas vraiment appartenir à des familles aisés. Cape Cod, en 1957, c'est un mélange, entre les personnes qui commencent à s'enrichir grâce à l'expansion économique américaine, et ceux qui n'ont pas encore été touchés, simples pêcheurs, membres de la communauté désargentée, sans oublier les parents d'enfants différents. le lieutenant Warren est de ceux-là, lui dont le fils Mike est « attardé ». Sa mère est partie un jour, et n'a même pas prétexté l'achat de cigarettes. Prendre soin de son fils est l'une des préoccupations, pour ne pas dire la préoccupation principale du lieutenant, et cela passe par le fait de payer une école, privée, qui puisse prendre soin de lui, de trouver quelqu'un qui prenne soin de lui quand les horaires du lieutenant sont distendus, mais aussi de trouver l'argent pour que son fils reste, en dépit des tourments, dans cette école. N'oublions pas non plus que les enfants différents sont des cibles faciles pour les moqueries, les persécutions. Aujourd'hui, l'on affirme vouloir tout mettre en oeuvre pour mettre fin au harcèlement – affirmation pas toujours suivie d'effet, il faut aussi avoir le courage de le reconnaître. En 1957 ? Trop facile de s'en prendre aux plus faibles.

Je ne vous ai pas encore parlé de l'adversaire du lieutenant, le dénommé Stasiak. Il est un héros, il arrive auréolé de ses faits d'armes à Iwo Jiwa. Il a démantelé à lui tout seul un réseau de mafieux. Il est forcément l'homme de la situation et dispose de suffisamment de complices, pardon, d'hommes qui lui sont dévoués et de supérieurs qui sont tout prêts à lui accorder leur confiance puisqu'il sait si bien dissimuler certaines choses qu'il peut tout se permettre. Il n'est sympathique à aucun moment, si ce n'est, peut-être, et encore, quand l'on évoque ses parents. Autant dire que ce n'est qu'un moment fugace au cours de ses 480 pages. Son parcours illustre cependant un adage que j'ai fait mien : il ne faut pas déléguer les tâches véritablement importantes. le lieutenant Warren, lui, ne peut guère se le permettre puisqu'il est quasiment seul. Stasiak aurait dû être un peu plus scrupuleux sur le choix de ses auxiliaires, et le roman aurait basculé autrement. Joe Flanagan, pour un premier roman, connaît bien les codes du roman noir et sait satisfaire les attentes de ses lecteurs.

Il est cependant des personnages auxquels je me suis attachée, comme ces prêtres, ces religieuses, qui effectuent leur tâche avec humilité, ferveur parfois et prouvent qu'il ne faut surtout pas se fier aux apparences.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dans les eaux vertes peu profondes, les petites créatures de l'océan se montraient. Des vairons ternes apparaissaient là où les herbes marines s'éclaircissaient, leurs yeux de poissons écarquillés par l'étonnement d'avoir survécu à une marée de plus. Des bernard-l'ermite traînaient leur fardeau sur le fond, tels de vieux réfugiés depuis longtemps en peine, et des méduses effilochées dérivaient comme des âmes traversant les limbes.
Sur la plage, quelques personnes étaient éparpillées dans un état de torpeur immobile, totalement envoûtées par le soleil de juillet. Des mères allongées portant des Ray-Ban surveillaient les gestes mollassons de leurs enfants. Depuis l'ombre de leurs chapeaux, des couples âgés jetaient un regard absent, comme perdus au coeur d'un très vieux rêve où même la nostalgie et les regrets avaient été émoussés par la chaleur accablante.
Les maillots de bain, les parasols et les glacières de la petite colonie mouchetaient la plage de taches de couleurs. Parfois, une légère brise arrivait de la mer et effleurait leurs joues, agitait les pages de leurs livres et de leurs magazines. Elle apportait les rumeurs d'un Atlantique sauvage et haletant - les poissons, la mort et l'oubli - et les poussait à jeter un regard furtif à l'horizon.
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C'était un visage que le noir pouvait tuer
en un instant
un visage facilement blessé
par le rire ou la lumière
"La nuit nous pensons autrement"
a-t-elle dit une fois
étendue langoureuse
Et elle citait Cocteau
"Je pense qu'il y a un ange en moi, disait-elle
que je choque constamment"
Puis
souriante se détournant
elle m'allumait une cigarette
soupirait se levait
étirait sa douce anatomie
laissant choir un bas
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Je vais en heurter certains. En blesser d'autres. Je vais casser de la vaisselle. Bon sang, je vais retourner toute la cuisine s'il le faut. J'ai été très franc avec les familles dans cette enquête. J'ai posé des questions qui font mal. Il le fallait. Parce que demain, il est possible qu'on sorte un autre petit garçon d'un ruisseau quelque part. Et je n'ai pas le temps de m'occuper de mondanités.
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Il y eut un coup à la porte, Warren se retourna et vit le sergent Garrity passer la tête dans l’entrebâillement. Garrity regarda le sol et observa un silence avant de parler, ce qui signifiait que le sergent se réjouissait d’être porteur de mauvaises nouvelles et savourait l’instant avant de les transmettre.
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Quelque chose approchait, flottant sur l'eau. L'objet avait accroché une touffe d'herbes marines qu'il poussait dans l'eau en se dirigeant lentement vers eux. Il y avait quelque chose d'inexorable dans cette avancée, comme si son apparition n'avait rien à voir avec le hasard ou la marée. Cette procession le long du ruisseau ressemblait à un rituel, comme s'il était prévu qu'il atteigne les garçons par un calme matin d'été. Les quelques brins d'herbes marins qui pendaient donnaient l'impression qu'on l'avait orné de guirlandes avec une sobriété de bon goût, et les mouches qui l'accompagnaient en une escorte chorégraphiée lui conféraient presque un air festif.
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Video de Joe Flanagan (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joe Flanagan
Cercle Polar : de Cape Cod au Tennessee via le désert de l'Utah, la crème du roman noir américain .Quels sont les bons polars américains du moment ? En voici trois, très différents, trois romans d'écrivains véritables, princes des atmosphères à la limite de l'étrange, capables de faire vibrer les paysages autant que de faire vivre leurs personnages. Même si nous avons des réserves sur l'un d'entre eux, ils méritent tous votre attention. N'hésitez pas, après lecture, à partager vos impressions. "Petite soeur la mort" de William Gay (Seuil, coll. "Cadre noir") "Un moindre mal" de Joe Flanagan (Gallmeister, coll. "Noire") "Desert Home" de James Anderson (Belfond)
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