Transport, un livre coup de poing !
Un livre fort où la mort rôde et où l'on se raccroche à la vie, à ses souvenirs, où l'amour tente de braver la mort inéluctable. Une grande claque !
Dans le wagon à bestiaux qui les conduit vers la mort, un homme se souvient, une femme revit sa passion amoureuse, petits instants suspendus, petits échappatoires, un peu de poésie dans ce cloaque.
Parfois, un livre vous attire irrésistiblement. Tapi, bien rangé sur les étagères de la médiathèque, ce tout petit livre a attiré mon regard. Son titre, sa couverture, allez savoir !
Et puis, très très rapidement, un oeil sur le dos et dans ma tête un mot s'est imposé à moi : poésie.
J'ai beau lire et relire le résumé maintenant pour le besoin de cette critique. Il n'y apparaît pas.
"Mon amour, mon amour, ô mon amour, maintenant je crie en plein visage.. "
Cette citation bien sûr. Elle est au dos.
Il s'est imposé à moi et je m'en suis emparée ce matin. Une lecture ininterrompue, de quelques heures, en apnée, et voilà déjà terminé !
Il y a des textes qu'on n'ose pas interrompre. Celui-ci en est un.
D'autant plus que sa construction est particulière.
Le premier chapitre étant fort éprouvant, il me fallait passer au second.
Le second chapitre, prière désespérée, hymne à la vie et à l'amour, accolée aux mots de la réalité, me remuent tant qu'il faut que je passe au suivant.
Le chapitre trois et les souvenirs de l'homme brun, m'en apprend plus sur lui, sur eux. Mais qui est-il ? Notre narrateur du début ? La gorge serrée, je ne sais pas si le premier chapitre est finalement le plus dur. Il faut que je poursuive .
Le chapitre quatre est un rêve. La mort s'approche à grands pas. Les souvenirs assaillent, enveloppent, bercent. Ce dernier chapitre m'apaise enfin. J'ai fini.
Mon avis
Un tout petit livre qui peut se lire d'une traite et je le conseille car le sujet est poignant. Je trouve ce récit très beau et très juste. Lorsque la mort plane autour de nous, nos corps luttent et se réveillent parfois avec brutalité. Ainsi la femme rousse revit une passion amoureuse, intensément. Les images sont parfois crues. Autant de scènes d'amour pour se raccrocher à son être, à la vie, un instinct de survie.
L'homme brun lui, revient sur les évènements qui ont précipité ce drame, se questionne, puis devant l'inéluctable, choisit également d'agréables souvenirs.
Et l'écriture, l'art, les mots, pour perpétuer la mémoire, pour faire revivre l'espace d'un instant ces hommes et ces femmes. Une écriture qui touche en plein coeur. Et de l'art naît le beau...
Ce texte rend hommage aux victimes de l'holocauste. L'auteur le dédie à ses grands- mères.
Premier roman époustouflant !