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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Un million de Français menacés par la montée des eaux : êtes-vous concerné ? A cause du réchauffement climatique, 300 millions de personnes risquent d'être inondées chaque année dans le monde en 2050."
Un roman graphique qui ...déborde d'idées...

La goutte d'eau qui fait.. C'est cet état policier ( qui va à vau l'eau) et veut chasser les plus démunis de leur îlot:
"Vous devez justifier d'un droit d'installation ou d'une autorisation valide pour occuper cette zone."
- Compte là dessus et bois de l'eau fraîche!

Tant va la cruche à l'eau... car de l'eau a coulé sous les ponts depuis le dernier rapport du GIEC. Dans "l"Âge d'eau, tome 1", c'est une société qui ne remet rien en question, même après le "déluge"... Malgré cela, des personnages avec une certaine humanité, en quête d'un abri sûr et ...les pieds au sec.

Embarquez avec les frères Hans et Groza (un muet qui ne s'exprime que par grognements) et leur chien. Un chien poète et bleu, couleur de l'eau), qui a certains pouvoirs de ...suggestion ( dont celui de repousser des malandrins armés, qui se retrouvent ...le bec dans l'eau?.) Un chien qui se souvient du Temps d'avant les inondations...

Un hommage ou un cri de désespoir pour la Loire-Atlantique et Nantes, d'où l'auteur est originaire. Une BD avec une certaine poésie.
" A l'ouest, Sirius brûle dans la constellation du Grand Chien, je vais suivre ma soif jusqu'au point d'eau". lâche le chien...

"Qui trouble des eaux calmes, provoque des débordements, au risque de provoquer des inondations." Serge Zeller.
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Pour une fois, les « Cassandre » ont eu raison. À cause du réchauffement climatique, les eaux ont submergé les côtes françaises, et se sont installées loin à l'intérieur des terres. L'Homme, surpris comme un promeneur distrait par l'arrivée inopinée d'une forte vague, part en courant se réfugier derrière de hautes digues.
Cette eau, ce n'est pas le « Grand Bleu ». C'est une eau brune, stagnante, couverte de nos déchets, qui dégage des miasmes fétides. Surnagent dans cette eau pourrie des toits d'immeuble, des tronçons d'autoroutes, des cheminées d'usines.
« Sur le pont Mirabeau, coule la Seine »
Des « hors-zones » vivent sur ce bayou d'un genre nouveau. Des cités lacustres se créent, accrochées à un bout de terre émergé, à un toit d'immeuble. Ensemble hétéroclite de barges, de bateaux, de barques, de bidons flottants reliés par des ponts de bois ; cabanes construites de bric et de broc habitées par une population en guenilles, mais pas forcément malheureuse.
Je trouve beaucoup de poésie et de mélancolie dans cette superbe BD.
Nous rencontrons une famille qui vit en marge de cette société en perdition : Jeanne, matrone au solide bon sens ; Hans, un vrai dur au coeur tendre ; sa fille, petite punkette tiraillée entre deux mondes ; Gorza, colosse qui a décidé de ne plus parler… Ils sont accompagnés par un curieux chien bleu qui, du bout de sa truffe humide, parvient à capter toute la mémoire du monde. Je me demande quel rôle ce canidé va jouer dans la suite de l'histoire ?
Nos héros sont des Indiens réfractaires. Ils ne veulent pas de la vie à l'intérieur des digues, ce « cauchemar climatisé, sécurisé, colmaté et étanche ». À quoi bon s'accrocher à ce monde ancien sans valeur et qui pète de trouille. Un monde qui s'effrite, s'effiloche. Ils préfèrent prendre tous les risques pour avoir la liberté de glisser dans les bras gigantesques du fleuve.
Il y a du « Malevil » dans cette flamboyante et prophétique BD. Et si de ce désastre naissaient de nouvelles espérances, de nouvelles raisons de vivre, même si le chemin pour y parvenir est tortueux et semé d'embûches ?

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L'eau est montée, changeant à tout jamais, maintenant que la crue est définitive, le paysage. Mais aussi les hommes et leur façon d'habiter le monde... Installé sur sa petite barque à moteur, Hans Vogel a, comme tout un chacun, essayé de s'adapter. Unique chose à faire si l'on veut survivre... Aujourd'hui, il vient rendre visite à sa mère, Jeannes, qui, depuis la dernière crue, a changé d'emplacement. Installée sur un petit îlot, où son potager lui permet de survivre, elle vit avec son fils, Gorza, et son chien bleu, doté d'une conscience. Apportant avec lui de l'essence mais aussi du vin, mère et fils sont contents de se retrouver. Ils trinquent ensemble, se racontent les dernières nouvelles. Jeannes remarque combien son fiston peine à cacher sa peine de coeur, sa femme s'étant fait la malle avec un autre homme. Heureusement que sa fille, Vinee, étudiante en droit, est là pour le soutenir. Mais Jeannes s'inquiète aussi des actions qu'il mène contre ce gouvernement autoritaire qui oblige la population à se rassembler dans des centres d'hébergement, voulant éviter les « hors-zones ». Aussi, Hans, en compagnie de son frère, part à la recherche d'un endroit où pourraient vivre tranquillement ce dernier et sa mère...

Une France submergée, à la dérive... Des villes et des campagnes les pieds dans l'eau, pour certaines abandonnées... C'est dans ce monde post-apocalyptique que nous fait naviguer Benjamin Flao... Si certains se sont résignés, obéissant au gouvernement, d'autres, au contraire, s'y opposent, voulant conserver un tant soit peu de libertés et vivant sur des îlots, en autonomie et autarcie. C'est ainsi que vivent Jeannes, Hans, Gorza et le chien bleu. Hans, débrouillard, réfractaire et cynique, entraine avec lui son frère, un homme simplet, colossal, fin plongeur et pêcheur, bourru et bourré d'empathie et d'humanité et son chien, doté d'une conscience humaine et qui, en tant que narrateur, entrelace ses pensées au récit. Cet album, singulier, inclassable, au charme indéniable, nous envoûte et nous submerge d'émotions dès les premières pages. Les personnages marginaux, les décors parfois grandioses, l'atmosphère si particulière, la voix-off poétique... Graphiquement, Benjamin Flao, de par son trait très expressif, ses couleurs profondes, ses paysages magnifiques, parfois hypnotiques, nous plonge, avec un brin de désespoir, dans un monde d'anticipation réaliste.

Un premier tome saisissant...

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Le graphisme de Benjamin Flao est dans l'esprit des carnets de voyage, un trait brut d'esquisse, un trait brut d'esquisses, à l'encre de chine, rapide, contrasté, nerveux, les couleurs, posées en aquarelles parfois discrètes ou alors le trait s'absente pour ne laisser place qu'à la couleur, qu'à la lumière. Des photos semblent occasionnellement apparaître en fond d'image. Les personnages ont des trognes, dans un monde perdu. Après une étrange introduction, par un chien poète, on découvre doucement un monde qui s'éveille, inondé, un monde post-apocalyptique, redevenu sauvage, pas complètement, on pense bien sûr à Simon du Fleuve pour la thématique et à Baudoin pour le style. Benjamin Flao renouvelle le concept avec bonheur, y apportant une pointe de fantastique avec cet étrange chien bleu, télépathe et poète, et beaucoup de naturel - les gens sont simples - et de sincérité aussi - exacerbé avec avec l'aspect “carnet de voyage”. le monde inondé qu'il nous propose est glaçant par son aspect réaliste, les réflexions sont intéressantes, avec un petit côté zadiste, anarchiste. J'ai aimé les pauses poétiques du chien, même si elles ne m'ont pas toutes parues très claires, mais cela nous invite à reparcourir ce livre plusieurs fois. C'est une atmosphère étrange, un road movie - ou je devrais plutôt dire un swamp-movie - original, un souffle épique tout en fluidité, un livre qui envoûte ou qui embourbe… J'ai hâte de découvrir la suite.
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Tout déborde de vie, alors que la montée des eaux, catastrophique, est arrivée finalement…
C'est peut-être la vertu de l'eau de rappeler le milieu originel de l'explosion de la vie.

Le graphisme n'a aucune limite. Des véritables peintures en pleine page ou même double pages en couleur, une riche palette, et le trait très expressif des personnages.

Des silences, des textes éparses, la transmission de pensée, l'effacement des nuisances sonores des voitures et des usines dans les zones inondées. On entend juste ça et là une petite barque à moteur.

Des moments rares. La magie et la poésie avec notre ami le chien bleu. Même les odeurs de putréfaction ne semblent pas le perturber dans ses déambulations.

Des sentiments rares. La solidarité des groupes, la tendresse à fleur de peau, alors même que tous ces personnages sont menacés d'être transplantés contre leur gré dans les endroits secs.

Le scénario se donne le temps. Gros album avec une suite. On n'est pas pressé. Ça fait du bien parfois d'être une belle âme. Il n'est même pas sûr que la police arrivera à faire appliquer les nouvelles directives gouvernementales.
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On l'entend dire depuis longtemps… « Choisit ton camp, camarade ! »
Le jour viendra où il faudra vraiment - mais vraiment ! - choisir un camp…
Nous sommes en France, mais l'histoire pourrait se situer partout ailleurs sur la planète tant le réchauffement climatique devient actuel et prégnant ; la hausse du niveau des océans est sans aucun doute la conséquence la plus redoutée et la plus connue du réchauffement climatique.
Selon les Nations Unies, près d'un milliard de personnes vivent au voisinage de littoraux dont l'altitude ne dépasse pas 10 mètres par rapport au niveau de la mer.
La cote d'alerte est proche…

Alors...
L'eau est montée de quelques mètres et il n'y aura pas de décrue.
Le temps des crues et des décrues est révolu.
Ça, c'était avant. Avant que la terre et le ciel ne se fâchent pour de bon. Maintenant, il semble trop tard.
L'action se situe sur les bords la Loire devenue un immense boulevard aqueux aux contours indistincts et aux ramifications multiples. Hors les villes, transformées en quartiers résidentiels surveillés - pour ne pas dire en prisons - des groupes de personnes tentent de survivre les pieds dans l'eau ou bien juchés dans des baraques sur pilotis. L'image pourrait prêter à sourire, amener un petit quelque chose de bucolique ou un brin d'exotisme, mais la situation ne prête plus à rire depuis que les élites et les autorités ont en plein déni pris le parti du tout sécuritaire ; la Force envers la Raison.
Les hommes libres, ceux dont la pensée n'est pas bridée, maîtrisée, coffrée, calquée sur le modèle convenu, sont devenus des personæ non gratæ qu'il faut ramener d'urgence sous la tutelle ; ce sont des hors-la-loi, des gens possiblement dangereux.
Pourtant, une résistance s'installe ; une famille, deux frères Hans et Gorza Vogel assez différents l'un de l'autre, une prof de sociologie, une adolescente rebelle…
Et puis il y a LE chien, celui qui accompagne Hans et Gorza ; le chien qui peut presque tout, capable de percevoir les voix du cosmos. C'est un chien chaman, gris, enfin gris-bleu, qui écoute et parle avec son coeur et son esprit aux étoiles et aux choses, et qui peut influencer les humains, ces êtres si faibles de nature.

Le dessin est tendre, rugueux et politique.
Les gens normaux ne sont pas exceptionnels dans leurs traits ; ils sont normaux ; petits, gros, moches, maigres…
Mais le dessin, et surtout la portée de leurs actes civiques, les rend plus beaux que des stars.
"La beauté cachée des laids, des laids, se voit sans délai, délai..."

C'est un album d'une rare portée politique et sociale.
Je vote POUR !
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Voilà un album bien étrange qui m'a envouté du début à la fin… je n'avais pas envie que ça s'arrête et je suis déjà impatient d'avoir la suite en mains…

Un monde futuriste mais proche… l'eau a monté, la crue a tout balayé ou presque… les populations se sont déplacées, essayant de s'adapter tant bien que mal, surveillées par un état policier qui surfe sur les peurs… voilà qui résonne n'est-ce pas ?!

Hans et Groza sont frères, accompagnés de leur chien ils cherchent un lieu sûr pour installer leur mère Jeannes… 2 personnages forts aussi différents que peuvent l'être Astérix et Obélix ou George et Lennie, 2 personnages attachants et un chien étrange… ses réflexions viennent illuminer de pleines pages absolument magnifiques.

Graphiquement j'ai pensé à Baudoin et à Cosey aussi, c'est diversifié, parfois crayonné brut, parfois plus profond (cette couv !!)… c'est beau et expressif ! C'est aussi très bien écrit, la langue est belle, poétique et ça, ça fait du bien !

Au final, voilà un album essentiel de ce début d'année, une histoire puissante et des personnages qu'on a envie de suivre… moi je suis, et toi ?
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L'eau ne s'arrête plus de monter... Alors que la plupart des hommes sont retranchés dans les villes, d'autres veulent la liberté de vivre à l'extérieur loin des normes sanitaires des grandes agglomérations. Mais le gouvernement n'accepte pas ce mode de vie contraire aux nouvelles lois que tous doivent respecter...

Les différents thèmes abordés de liberté, problématiques sociales, écologiques et environnementales sont très actuels. le dessin nous emporte vers des contrées magnifiques et le récit nous emmène sur des voies escarpées. Nous aimons l'étonnant chien bleu, la réflexion autour de cette première partie, le style graphique singulier de Benjamin Flao et l'esprit carnet de voyage.

Beau, résonnant, poétique, contemplatif et touchant, c'est un sublime voyage dont la lecture est un plaisir.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Absolument génial ! Quelle bonheur et quelle surprise de trouver dans cette belle BD tout ce que j'aime, à savoir une mise en abîme très original grâce aux dessins et à la pagination, mais aussi un fond, des mots, et un contexte d'une grande profondeur, sans oublié une touche d'originalité. Bref, un ensemble super équilibré qui m'a emporté de la première à la dernière page sans interruption.

Ce premier tome est un diamant finement taillé, et je suis extrêmement frustrée de ne pas pouvoir plonger immédiatement dans la suite de l'histoire...

Une vraie belle découverte que l'on a envie de partager !
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Benjamin Flao revient avec un très bel album "L'âge d'eau" qui à n'en pas douté, vat faire couler beaucoup d'encre. Une histoire aux décors grandioses, suivant un scénario où les eaux ont inexorablement envahi les villes et les campagnes. L'auteur choisit de décrire un monde apocalyptique à l'agonie, mais pas dénué d'humanité qui est en train de renaître. Une civilisation confronté à survivre avec pour seule modèle les erreurs de son passé. L'histoire nous est conté à travers le regard d'un chien bleu énigmatiques et armé de pouvoirs inexplicables, un prophète éclairé qui entre deux battements de vies, nous accompagnent de pleines pages envoutantes et obscurs. Mais le voyage n'est possible que grâce à la fervente plume de Benjamin Flao, qui confirme une fois de plus qu'il est un grand auteur, que ce soit au niveau du graphismes ou de la narration.
Cet album qui impose un monde en perdition au réalisme puissant, est une de ces histoires qui risque de marquer ces lecteurs un bout de temps...
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