“Savez-vous ce qui m’effraie pour l’avenir prochain de la France ? C’est la réaction qui va se faire. Peu importe le nom dont elle se couvrira, elle sera anti-libérale. La peur de la Sociale va nous jeter dans un régime conservateur d’une bêtise renforcée.”
“la haine que l’on porte au bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère.”
Je ne crois pas plus que vous aux distinctions des classes. Les castes sont de l'archéologie. Mais je crois que les pauvres haïssent les riches et que les riches ont peur des pauvres. Cela sera éternellement. Prêcher l'amour aux uns comme aux autres est inutile. Le plus pressé est d'instruire les riches, qui, en somme, sont les plus forts. Eclairez le bourgeois, d'abord, car il ne sait rien, absolument rien. Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli. Il lit les mêmes journaux et a les mêmes passions. - ---A George Sand, 4 ou 5 octobre 1871
“Quand tout ne sera plus qu’une combinaison économique d’intérêts bien contrebalancés, à quoi servira la vertu ?”
Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la -haine- des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. (...)
C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète, et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. - A George Sand, vers le 15 juin 1867 (p. 130)
Quand on écrit bien, on a contre soi deux ennemis : 1° le public, parce que le style le contraint à penser, l'oblige à un travail; et 2° le gouvernement, parce qu'il sent en nous une force, et que le pouvoir n'aime pas un autre pouvoir. (p. 163)---A Guy de Maupassant, 16 février 1880
Ecrivons, nom d’un pétard ! Ficelons nos phrases, serrons-les comme des andouilles et des carottes de tabac. Masturbons le vieil art jusque dans le plus profond de ses jointures. Il faut que tout en pète, Monsieur.
A Ernest Feydeau, décembre 1858.
La bêtise est quelque chose d’inébranlable ; rien ne l’attaque sans se briser contre elle. Elle est de la nature du granit, dure et résistante.
A Louis Bouilhet, 6 octobre 1850.
Une belle chose qu’un souvenir ; c’est presque un désir qu’on regrette.
A Ernest Chevalier 29 mars 1841.
Une belle chose qu’un souvenir ; c’est presque un désir qu’on regrette.
A Ernest Chevalier 29 mars 1841