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3,61

sur 2286 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Voici un roman qui porte à merveille son titre.
Un coeur simple est en effet l'histoire d'une femme simple, dans tous les sens du terme. Félicité, après quelques petits métiers, passera un demi-siècle au service de Mme Aubain, une femme de la petite bourgeoisie de Pont-l'Evêque. Peu instruite, naïve en amour, Félicité n'en possède pas moins une bonté débordante.

Si l'on n'y retrouve le style inimitable de Flaubert, ce roman n'est pas parvenu à me captiver. Les 80 pages m'ont semblé vraiment insuffisantes pour m'attacher aux personnages...
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Trois contes, au même titre que Madame Bovary et l'Education sentimentale, fait partie des oeuvres les plus connues de Gustave Flaubert.

La lecture de ce recueil, plusieurs centaines d'années après sa publication reste difficile. Voici des nouvelles composées dans un style essentiellement narratif. le narrateur est omniscient et accompagne son lecteur d'un bout à l'autre de cette petite centaine de pages. L'action (sauf peut-être dans le dernier conte) n'est pas ici le point fort. Ce texte devra donc être apprécié pour sa beauté.

Les nouvelles évoquent trois situations qui sont différentes et qu'i n'ont pas de liens entre elles. Il va d'abord être question d'une femme, dont la vie est bien triste et temporairement ensoleillée par la présence d'un bien mystérieux compagnon.

Il va ensuite être question de la légende de Julien l'hospitalier. Les réfractaires à la chasse trouveront ici de quoi trouver quelques arguments pour leur cause. Cette nouvelle ressemble d'ailleurs beaucoup à une sorte de tragédie grecque, qui n'en reste pas moins très intéressante.

Enfin viendra la nouvelle la plus exotique et sans doute la plus difficile à lire, puisqu'elle se déroule en Palestine en d'autres temps.

Si les thèmes sont différents, les trois contes offrent pour point commun une lutte entre le surnaturel et les aspects plus rationnels. Il faudra toutefois être vigilant pour bien apprécier cette oeuvre complexe.

Cette chef d'oeuvre de la littérature doit donc être réservé à un lectorat aguerri et bien spécifique pour l'apprécier à sa juste valeur.
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De ces trois contes (ou nouvelles) j'ai préféré la première qui est la plus accessible (Un coeur simple) et m'a fait pensé par certains aspects à Mme Bovary. Sans pour autant être très emballée. le deuxième texte était intéressant car il me faisait découvrir le goût sanguinaire de saint Julien l'Hospitalier et me plongeait en plein Moyen Âge. En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec Herodias... Ce texte m'a paru très érudit et j'ai eu du mal à apprécier l'histoire. Mais je suppose qu'il faut davantage maîtriser le contexte pour apprécier.
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CHALLENGE ABC 2013/2014 (9/26)

Dans le cadre de ce challenge, pour diversifier son contenu, j'ai choisi d'y disséminer quelques classiques. A côté de l'inégalable Victor Hugo et son imposant "Notre-Dame de Paris", j'ai ajouté ce court récit de Flaubert. Ne gardant pas un souvenir impérissable de "Madame Bovary", lu au lycée, je ne prenais cependant pas trop de risque, vu le nombre de pages. "Un coeur simple" avait été cité dans l'émission LGL de François Busnel en mai dernier par Marie-Hélène Lafon comme le classique indispensable à mettre dans sa valise pour l'été alors qu'elle déconseillait vivement d'y mettre le roman précédemment cité de Hugo.
Une chose est sûre : Mme Lafon et moi n'avons pas les mêmes goûts. J'ai lu que cette histoire (ou plutôt non-histoire) faisait partie de la dernière oeuvre de Flaubert intitulée "Les Trois contes". Pour moi, un conte a une dimension onirique, loin du réalisme pathétique de cette nouvelle. Louons ici le souci du détail de l'auteur qui se plait à tout décrire minutieusement (paysages, évènements, coutumes) au détriment de véritables actions. Voilà, c'est du Flaubert. C'est parfois beau mais souvent ennuyeux....
Cette pauvre Félicité porte décidément bien mal son nom car le bonheur se joue d'elle. le destin se fait un malin plaisir à éloigner d'elle toutes les personnes pour lesquelles elle éprouve un sentiment. Sur la fin de sa vie, il ne lui reste plus qu'un perroquet empaillé à aimer, oiseau qu'elle va d'ailleurs assimiler, dans un dernier élan mystique au Saint Esprit. Devant toutes les épreuves de sa vie, son absence de réaction évoque plus une naïveté proche d'une faiblesse d'esprit.
A moins que Flaubert ait voulu faire de l'ironie, je n'ai pas saisi la morale de ce soit-disant conte philosophique.
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C'est principalement vers le premier conte que s'oriente ma préférence.
Flaubert donne chair à la touchante histoire de Félicité, simple femme de chambre dévouée, dont la candeur n'a d'égale que la pugnace bonté.
Imperturbable récif contre lequel l'adversité abat sa houle cruelle, toute sa pauvre vie confrontée à la mort des êtres qui lui sont chers, on en vient presque à en vouloir à l'auteur de faire preuve d'autant de rudesse envers son personnage.
Profonde analyse de caractère, la plume de Flaubert est trempée dans le suc du cynisme.
Je me questionne encore après avoir refermé le livre : s'agit-il de mépris du petit peuple croyant et crédule ? D'une forme de dédain envers la bonhomie des "coeurs simples" ?
Simple fiction, me direz-vous...

J'ai été beaucoup plus circonspect à la lecture du conte suivant, "Saint Julien l'Hospitalier" : carrément aux antipodes du premier récit.
On se croirait presque face à un récit en mode "simili-fantasy" (un Conan le barbare dans un style littéraire certes plus soutenu) : enfant promis à une destinée quasi-divine, suivi de longues descriptions de massacres gratuits d'animaux, de scènes de chasse détaillées à l'excès, puis exil d'un guerrier en devenir qui finit par s'ériger en légende vivante... jusqu'à l'élévation finale qui justifie le "Saint" du titre (car on finissait par se demander où se nichait la sainteté là-dedans...).
"WTF ?!" Comme diraient les "jeunes"...

Je ne suis pas allé jusqu'à lire le dernier conte qui m'a semblé écrit par un obsédé du détail antico-orientalisant, avec supplément "énumération de noms de lieux et personnages de tragédie grecque" soporifique.

Je préfère le Flaubert qui parle de son 19e siècle, il me fait sentir plus proche de lui et de ses personnages, et me parle infiniment plus que les exercices "antiquisants" "m'a-tu-vu" (désolé pour le néologisme qui fait saigner l'oreille, j'ai pas le talent à Gustave...).

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Critique 1
[Livre audio "La légende de Saint Julien l'Hospitalier" lu par Hélène Lausseur]

Ce conte est efficace, on se demande comment tout cela va finir, quels vont être les sursauts retords du destin qui permettront la réalisation de la malédiction. Mais, batailles, châteaux et princesses, que tout cela est lourd et embourbé de morale ! Au-delà des péripéties dramatiques, je ne peux pas dire que cette histoire édifiante basé sur la souffrance comme moteur de la rédemption soit vraiment ma tasse de thé… l'écriture elle-même ne m'interpelle pas vraiment.

Une histoire moyenne, très bien lue, mais sans éclat.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]

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Critique 2
[Livre audio "Un cœur simple" lu par Hélène Lausseur]

J'avais en tête le film qui a été tiré de cette nouvelle et Sandrine Bonnaire est apparue en surimpression tout au long de mon écoute, à tel point que j'ai été obligée d'y revenir deux fois pour avoir une approche objective. le film, du reste, ne suit pas totalement l'histoire de Flaubert. le passage du pied foulé notamment, si marquant dans le film est en fait un rajout. Je l'ai vainement attendu (d'autant plus que je venais de me fouler moi-même la cheville et qu'il m'était difficile d'assurer mon travail d'aide à domicile, le souvenir du film m'a un peu traumatisée).

L'écriture de Flaubert est assez froide, distanciée. Elle saute d'un épisode à un autre sans s'attarder, de manière rapide et concise. Il décrit plus qu'il n'explique. Pourtant, on comprend tout de la vie de ces deux femmes, vies insignifiantes, fragiles. En quelques pages concentrées, Gustave Flaubert transmet l'essence d'une époque, d'un milieu. Je reconnais le talent de l'écrivain sans vraiment avoir d'affinité avec lui, tant au niveau du style que du récit. Félicité, portée par un amour franc et sans complications, est touchante de naïveté et de vulnérabilité, certes. Mais cette récurrence de la souffrance et de l'effacement de soi permettant de mourir dans les bras de Dieu m'horripile autant que dans “La légende de Saint Julien l'Hospitalier”, même si c'est ici plus subtil et plus écrit. Il y a un côté paternaliste qui me déplaît.

Gravité, indignation, douleur, inquiétude, saisissement, transparaissent tour à tour dans la voix d'Hélène Lausseur. Elle offre une lecture intelligente et subtile de cette histoire et transmet la coloration des sentiments qui habitent Félicité.

[Écouté dans le cadre du prix Lire dans le noir 2014]

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Un livre pour le moins ennuyant... Les actions sont rares et s'enchaînent trop rapidement à mon goût ! Les romans réalistes sont le fruit du réel et donc, de la description infinie et des personnages trop nombreux... Un coeur simple est un classique de la littérature qu'il faut évidement lire mais juste pour dire qu'on "l'a lu" et pas pour dire" je l'ai lu pour moi"... car sans obligation de lecture, il n'en vaut pas la peine...
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Sous le style propre, un Flaubert toujours aussi cul-cul et trivial ("Les étoiles brillaient" : cette nuit-là, elles n'avaient pas envie de jouer au scrabble, donc s'ennuyant, elles se dont dit Tiens on va briller !)
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C'est une impression mitigée que me laisse ce court texte de Flaubert. J'ai apprécié suivre Félicité mais je n'ai pas réussi à m'identifier complètement à elle, à m'attacher à elle. J'ai l'impression que cela est dû à l'écriture très contrôlée, épurée de Flaubert. Il manque ce petit brin de folie hugolienne ou encore l'élégance de Stendhal. C'est ce qui, je pense, m'a écartée un peu de l'émotion.

Malgré tout, j'ai trouvé cette lecture intéressante. D'abord parce qu'elle se passe en Normandie et que chaque lieu évoqué fait partie de mon quotidien. J'ai d'ailleurs eu l'impression de lire une nouvelle De Maupassant ! Ensuite parce que cela reste une nouvelle bien écrite, bien ancrée dans le XIXème siècle.

Je n'arrive pas à en dire plus. Je ne suis ni enthousiasmée ni déçue par ce texte. Je n'en garderai certainement...
Lien : http://lesbavardagesdesophie..
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J'ai fait l'acquisition de ces 16 volumes de l'oeuvre complet de G. Flaubert dans une belle édition celle du Club de l'honnête homme des années 70, chez mon bouquiniste préféré, bien sûr. Ceci, pour expliquer la photo.

J'ai pris au hasard le volume 4, comportant la Tentation de Saint Antoine et les Trois contes.

Je m'en suis tenu, pour l'heure, à la Tentation. Pour ceux qui, sans doute comme moi, avaient besoin de situer le Saint en question, Google/Wikipedia - irremplaçables instruments de rapide révision culturelle ou de culture tout court, m'informent qu'il s'agit d'Antoine le grand, premier anachorète chrétien natif d'Egypte, à Hérakléopolis Magna (aujourd'hui Qeman, Fayyoum) dans une famille assez riche d'agriculteurs égyptiens fervents chrétiens. Il aurait vécu plus que centenaire 251 à 356 !

Ayant vendu tous ses biens, placé sa jeune soeur dans une institution féminine, il décida de s'isoler du monde pour se consacrer à Dieu et au Christ.

Sa vie est caractérisée, dit-on, à la fois par une fuite de l'agitation humaine - c'est pour cela qu'il s'est retrouvé dans le désert des années durant - et par de multiples tentations du diable, à l'image du Christ.

Une iconographie abondante a repris tout cela et a donné, notamment, les tableaux des grands peintres, que nous connaissons (notamment Bosh, Craesbeek, Ernst, Dali...) ainsi que les mosaïques et les vitraux d'églises et de monastères chez les Catholiques et les Orthodoxes.

Mais notre ami Flaubert a, lui aussi, décidé d'en faire une oeuvre littéraire que j'ai du mal à classer... Avant d'entrer dans le corps du texte, j'ai noté que cette Tentation-là avait été très mal reçue par la critique.

Après l'avoir lu, j'ai compris pourquoi. En tout cas, ça a été une lecture peu enthousiasmante, avec un Antoine, "gnan gnan " qui subit, dans une lamentation incessante, presque puérile, et une immobilité ennuyeuse, des visions fantasmagoriques prétendant résumer toutes les turpitudes païennes, religieuses et toutes les hérésies des peuples connus d'alors.

Turpitudes supposés faire douter Antoine, de sa foi... A la fin de tout ceci, il voit tout en haut dans le Ciel, le Christ ! Ouf !

Pat


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