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sur 2286 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Trois contes » est le titre d'un recueil de trois nouvelles de Gustave Flaubert parues sous forme d'épisodes dans deux journaux différents au cours du mois d'avril 1877 et publiées dans leur intégralité le 24 avril 1877 par l'éditeur Georges Charpentier.
Cette oeuvre est sa dernière production romanesque achevée puisqu'il devait mourir trois ans après sa publication.

- Un coeur simple
- La légende de Saint-Julien l'Hospitalier
- Hérodias

Les trois contes sont reliés par leur dimension religieuse et très mystique. Les héros sont différents, les époques aussi.
Avec « Un coeur simple » on découvre une jeune femme simple, du 19ème siècle en Normandie, région natale de Flaubert, malmenée par la vie et qui découvre à travers des bonheurs simples et la piété un sens à sa vie.
« Saint Julien » lui est un grand seigneur du Moyen-Âge qui passe de la cruauté à la sainteté à travers diverses épreuves. L'histoire est en partie un souvenir de la contemplation de Flaubert, des vitraux de l'Église de Caudebec en Normandie et de la Cathédrale de Rouen.
« Hérodias » est l'épouse du Tétrarque de Judée, Hérode Antipas qui dans la tradition chrétienne, est connue pour avoir demandé à son époux et obtenue la tête de Saint-Jean Baptiste en manipulant sa fille Salomé lors d'un banquet.

Ce qui domine dans les trois contes c'est la solitude des héros face aux événements qu'ils doivent affronter. On y ressent un grand pessimisme de la part de l'auteur qui en était à sa fin de vie et qui doutait de pouvoir terminer son oeuvre.
Personnellement des trois nouvelles, c'est la première « Un coeur simple » qui m'a le plus touchée. La simplicité, le coeur bon de cette jeune femme qui se satisfait du peu qu'on lui donne, et qui est prête à tout pour les enfants de sa maîtresse (qui pourtant ne lui donne pas beaucoup d'affection) est vraiment touchante.
On peut dire que l'écriture de Flaubert est très belle, les descriptions très imagées, le vocabulaire très riche. Mais je dois dire que je ne suis pas très fan de sa littérature, le pessimisme étant trop présent, et ses héros bien trop mystiques.
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Un bon Flaubert mais pas le meilleur selon moi. On suit la vie d'une femme qui enchaîne les malheurs : tout d'abord elle vit une enfance malheureuse, ensuite trouve un poste auprès d'une veuve et de ses deux enfants auxquels elle s'attache mais ceux-la quittent vite la maison, puis c'est au tour de son neveu de mourir et ainsi de suite.....

Ce qui est a saluer est bien sur la plume de l'auteur : les descriptions sont très réalistes et l'écriture magnifique.
Un conte qui se lit vite et qui donne envie de redécouvrir Flaubert.
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Le pur plaisir des mots…
C'est une symphonie de phrases délicatement ourlées, d'évocations épurées, de termes minutieusement choisis que nous joue ces « Trois contes », auquel j'ai eu le sentiment d'assister, plus que de lire, comme à l'opéra : on s'extasie, on frémit, on s'apaise, et puis parfois on s'ennuie, ou, pire, on ne comprend rien.

« La légende de Saint Julien l'Hospitalier » est une magnifique histoire, bruissante de légende, de chevalier guerrier promis par un oracle à la sainteté ; celle-ci m'a transportée.
J'ai aimé la simplicité d' »Un coeur simple », histoire d'une vie d'une femme de peu, qui rend humble.
« Herodias » aura été le moment le plus déroutant de ma lecture : texte magnifique, auquel je n'ai rigoureusement rien compris ! il faut pour entrer dans ce texte des clés, ou des yeux, que malheureusement je n'ai pas.

Coincer ces « Trois contes » de Flaubert entre des nouvelles De Maupassant et un conte grinçant d'Oscar Wilde n'était sans doute pas une bonne idée pour apprécier pleinement le grand maître, martyre du style dont on dit qu'il a mis trois semaines à peaufiner la première phrase de « l'éducation sentimentale » : sans cela, je n'aurais sans doute pas eu l'idée d'y regretter la vitalité trépidante du premier et l'humour mordant du second. Considération stupide, cela m'apprendra à établir des corrélations incongrues et à respecter les grandes oeuvres comme les totems tautologiques qu'elles sont.
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Écrits entre Septembre1875 et février 1877, ils paraîtront d'abord en feuilleton dans la presse avant d'être réunis en un seul volume.
Enlisé dans l'écriture de Bouvard et Pécuchet, Flaubert en 1875 frôle la ruine, c'est grâce à l'écriture de ces contes qu'il va progressivement émerger de cette période de désespoir, période pendant laquelle il a bien souvent pensé au suicide.
Conçu comme un triptyque , ces trois contes se déroulent dans des périodes très différentes. Un coeur simple dont l'action se déroule à Pont l'évêque en Normandie est de facture moderne , contemporaine, La légende de Saint Julien l'hospitalier a pour cadre le Moyen-Age et Hérodias l'Antiquité.
C'est par le rédaction de la légende que Flaubert démarre .La légende de Saint Julien l'Hospitalier ou comment l'enfant choyé d'un riche seigneur au Moyen-Age devient capable non plus de chasser au sens noble de la chasse mais de commettre un massacre de tous les animaux de la forêt ne sachant plus s'arrêter pris d'une espèce de folie meurtrière. Il faudra la prophétie du cerf lui prédisant qu'il serait amené un jour à tuer ses parents pour le faire sortir de cet état de démence !
Seule ressource pour lui fuir loin d'eux .On le retrouve plus tard marié heureux mais la prédiction se réalisera t'elle ?
Stimulé par l'aboutissement de ce premier texte ? Flaubert aborde ensuite la rédaction d'Un coeur simple. C'est l'histoire de Félicite, modeste servante dans une maison bourgeoise de Pont-l'Évèque. Après une grosse déception amoureuse, elle va s'attacher à Paul et Virgine les enfants de Mme Aubain, puis à son neveu Victor, enfin à sa maîtresse. Quand elle se retrouve seule,emmurée dans sa surdité, c'est à Loulou son perroquet qu'elle va vouer une adoration sans mesure…..
Hérodias est le dernier conte. Hérodias est la femme d'Antépas Tétraque d'Orient fils d'Hérode. Elle est aussi sa nièce et sa belle-soeur ! Antépas a répudié sa jeune femme, fille d'un roi arabe pour la marier. Ils vivent à Machaerous, forteresse sise à l'est de la mer morte. Jean Baptiste ou Iaokanann y est prisonnier, gardé enfermé dans une fosse. Il y attend une mort certaine ce qui ne l'empêche pas de vouer à tous les diables Hérodias qu'il traite de traînée. Imaginez la haine que celle-ci peut lui vouer !
La tragédie va vite prendre corps ; Vitellus, le pro-consul arrive avec son fils. Un banquet est organisé, tous les notables sont là. Y apparaît une superbe danseuse . Antépas tombe vite sous son charme. Ce n'est autre que Salomé la fille d ‘Hérodias .Les dés sont jetés ! la tête de Jean Baptiste va tomber…
Surprenants récits que ces contes ! Des registres aux antipodes les uns des autres. Une écriture que l'on pourrait qualifier parfois de cinématographique tant elle est visuelle.
C'est avec ces trois contes que je découvre l'univers de Flaubert (mieux vaut tard que jamais ! ) et si j'ai pris plaisir à la lecture d'Un coeur simple, celle de la Légende de Saint julien m'a laissée perplexe quant à Hérodias mon inculture biblique m'a vous l'imaginez sans peine beaucoup gênée.
Au final une lecture très riche, une belle découverte mais honte à moi pas forcément l'envie irrésistible de me plonger à nouveau dans l'oeuvre de Flaubert .


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Ha!

Quel plaisir à l'idée de lire à nouveau Flaubert, ce compagnon des lectures d'enfance à l'écriture si dynamique et si vivante ! Qui n'a pas vibré au fur et à mesure des soupirs d'Emma Bovary? Qui n'a pas nourri de somptueux tableaux épiques en lisant Salammbô?

Bref, Flaubert, cet amour de jeunesse idéalisé par la tendresse naïve de mes souvenirs, et dans les bras duquel je brûlais de revenir ...


Très honnêtement j'avoue que sur ces trois contes ("Un coeur Simple", "La légende de St Julien L'Hospitalier", et "Hérodias", un seul m'a vraiment retenue en haleine: Un coeur Simple.

C'est une nouvelle touchante, réaliste, ancrée dans les brumes normandes qui peuplent la mémoire de l'Auteur. Une jeune fille un peu simple entre au service d'une maisonnée, au sein de laquelle ne subsiste plus qu'une veuve vieillie. le Mari et les enfants sont partis (au sens propre comme au sens figuré), elle-même a perdu au long de l'histoire les maigres attaches qu'il lui restait...

C'est quasiment un Huis clos entre deux femmes, dont la relation est complexe, nourrie de paradoxes (hierarchie sociale / amitié et affection, tendresse refoulée / froideur apparente) et de silences qu'ont imagine aussi pénétrants que la fraîcheur matinale du jardin.

J'ai trouvé ce conte touchant, tendre et cruel, comme le sait si bien l'être parfois l'oeuvre de Flaubert.

Les deux autres contes m'ont parus plus lointains... Pas seulement dans le temps ou dans l'espace, mais dans la lecture, ils demandent moins d'investissement affectif de la part du lecteur, on est plus proche de la balade moyenageuse (Légende de St Julien L'hospitalier) ou du récit biblique (Hérodias) sagement dispensés (mais de façon là encore très vivante) en cours de catéchisme.

Mais quoiqu'il en soit, celà reste un plaisir de renouer avec ce cher Gustave !
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Pour moi, c'est une relecture (j'avais gardé un assez bon souvenir des "Trois contes", mais c'était un peu flou). Pour Flaubert, c'est presque son testament littéraire - même ses dimensions sont minimes par rapport à celle de ses grands romans. Flaubert est bien un immense écrivain, qui utilise son style concis et distancié pour nous raconter trois courtes histoires très différentes.
Le premier conte, particulièrement ciselé et sobre, raconte la vie d'une femme au "coeur simple", qui passe à côté de toutes les occasions de se réaliser et qui reste constamment au service d'autrui. Elle ne reçoit pas d'amour, elle-même ne sait aimer que… son perroquet. le grand Gustave sait rendre la simplicité extrême de cette existence; il le fait si bien que, parfois, le lecteur peut s'ennuyer ! le second récit rapporte une pieuse légende sur Julien l'Hospitalier: Flaubert n'hésite pas à développer des clichés hagiographiques que, pour ma part, j'ai trouvés parfois irritants. le troisième conte est centré sur le célèbre épisode de la décapitation de Jean-le-Baptiste, mais vu à travers les yeux du roi qui ordonne son exécution; je ne l'ai pas particulièrement apprécié.
Au final, cette redécouverte a été pour moi une petite déception. Je vais essayer de me motiver pour relire bientôt un des grands romans de Flaubert.
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Deuxième des trois contes de Gustave Flaubert, nous voilà plongé dans une atmosphère fantasmagorique qui a dû inspirer Italo Calvino pour ses "Ancêtres".

Né pour devenir saint et empereur, le jeune Julien, de noble souche, vit au château de ses parents et passe son temps à la chasse. Alors qu'il traque un cerf, celui-ci lui annonce une malédiction :« Maudit ! maudit ! maudit ! un jour, coeur féroce, tu assassineras ton père et ta mère. » Julien, pour que la prémonition ne se produise pas, fuit, devient un chevalier combattant sur tous les fronts, et finalement rencontre l'amour. Mais ses parents, qui rien n'a pu consoler de son départ, sont à sa recherche et vont le retrouver. Par une confusion terrible inspirée de sa jalousie, Julien va effectivement occire ses père et mère. Il quitte tout, alors, pour devenir un mendiant errant.

Quelle belle écriture Flaubert met au service de cette légende violente et fatale qui conjugue à la fois Oedipe et Tristan et Iseult, pour nous décrire le vitrail de la cathédrale de Rouen ! Un travail d'orfèvre qui magnifie l'imaginaire de l'auteur. le récit nous révèle un personnage avec toutes ses ambiguïtés : de la piété filiale au sadisme carnassier, de la culpabilité à l'altruisme rédempteur.

Un texte court, mais du grand art.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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D'après le résumé, on peut se dire que cela va être ennuyant, mais loin de là. Cette nouvelle sur le personnage de Félicité est touchante, on s'attache petit à petit à cette femme : quand elle perd ses proches, on a envie de la réconforter. Elle a un coeur en or cette Félicité ! Vraiment toute la force de cette nouvelle c'est ce personnage et l'écriture, car Flaubert écrit merveilleusement bien, un bonheur à lire. le seul défaut que je ressens c'est sa brièveté, j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus développée.

Ce que j'ai aimé, c'est la description de la chambre de Félicité, un bric-à-brac d'objets hétéroclites, ça m'a beaucoup plu ; et son perroquet Loulou, le seul être qui la soutient.

Mon édition parle de l'adaptation faite par Marion Lane, je me renseigne plus et je la regarderai peut-être…

Bref une belle nouvelle merveilleusement écrite.
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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Un petit livre de 96 pages qui se laisse lire, avec une petite dose de torture tout de même. Loin d'être un chef-d'oeuvre à mes yeux, je l'ai apprécié mais sans plus. L'écriture reste intéressante, et l'héroïne est captivante mais sans évolution de sa part, ce que j'ai trouvé dommage, d'où la torture.


Donc, ce petit livre met en avant une jeune servante, Félicity. Son histoire est misérable, tragique, tortueuse et pourtant notre chère héroïne est une personne remarquable avec un grand coeur.
J'ai été admirative pour cette gentillesse. Elle va subir la violence, l'infidélité et puis la mort

Citation

Pourquoi l'avaient-ils crucifié, lui qui chérissait les enfants, nourrissait les foules, guérissait les aveugles, et avait voulu, par douceur, naître au milieu des pauvres, sur le fumier d'une étable ? Les semailles, les moissons, les pressoirs, toutes ces choses familières dont parle l'Évangile, se trouvaient dans sa vie ; le passage de Dieu les avait sanctifiées ; et elle aima plus tendrement les agneaux par de l'Agneau, les colombes à cause du Saint-Esprit.
Elle avait peine à imaginer sa personne ; car il n'était pas seulement oiseau, mais encore un feu, et d'autres fois un souffle.........
Et elle demeurait dans une adoration, jouissant de la fraîcheur des murs et de la tranquillité de l'église.


Une petite boule au ventre pour cette femme Sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille.
La lecture est fluide, donc pour un livre classique de 95 pages, vous pouvez y aller.
Alors, à vous de voir
Lien : http://leslecturesdehami-k.b..
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Une histoire simple comme le coeur de Félicitée. Magistralement servie par la plume de Flaubert.
Un texte méconnu qui mérite d'être découvert.

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