Gustave FlaubertClaudine Gothot-Mersch (Éditeur scientifique)Stéphanie Dord-Crouslé (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070338948
752 pages
Gallimard
(29/06/2006)
3.98/5
27 notes
Voyage en Orient : 1849-1851
Résumé :
Le thème de l'Orient obsède Flaubert depuis sa jeunesse. On le trouve dès ses premières œuvres. C'est grâce à son ami Maxime Du Camp qu'il fait le grand voyage de sa vie (1849-1851). Rien de commun avec les voyages d'aujourd'hui: la croisière sur le Nil dure quatre mois et demi.
Après six mois de préparatifs, les deux amis se rendent en Égypte, en Syrie-Palestine, et reviennent par la Grèce et l'Italie. Flaubert affirme "regarder sans songer à aucun livre "pa...
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Les notes de voyage prises par
Flaubert ne constituent pas un livre achevé, de l'aveu même de l'éditrice,
Claudine Gothot-Mersch. Les quelque six cents pages du volume sont remplies d'énumérations, de détails précis du périple et de descriptions de paysages et de monuments dont l'accumulation est finalement très ennuyeuse. On subit tout cela en attendant la bonne page, la notation qui justifiera l'effort de lecture, et il est rare qu'on les trouve. Trente ans à peine après la redécouverte de l'Egypte ancienne par
Champollion, l'art de cette civilisation n'avait pas encore pénétré dans les sensibilités esthétiques des hommes de 1850 :
Flaubert s'ennuie des innombrables temples égyptiens qu'il ne sait pas voir ni apprécier, et de la foule de mosquées qu'il lui faut visiter et chroniquer. Les notes sur la Syrie, le Liban et la Grèce font alterner les récits de mésaventures sur le chemin, et des descriptions de temples, de ruines innommées, de curiosités sur lesquelles manque la plus petite information. En Italie enfin, on a droit à des catalogues des musées visités. Avec miséricorde, la préface dit bien "certains passages consistent en d'ennuyeuses énumérations" : mais c'est la plus grande partie du livre, qui aurait gagné à être présentée avec les magnifiques photographies d'Egypte et d'ailleurs que prit
Maxime du Camp, compagnon de voyage de
Flaubert.
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Un mot tout d'abord sur les aspects pratiques de ce voyage. Les deux amis sont certes de riches occidentaux qui peuvent s'approprier le pays (les femmes, les jeunes filles, les objets curieux, une escorte), mais les conditions de voyage restent rudes : longues chevauchées dans les montagnes, sous la pluie ou sous la neige, nuit dans le froid avec les puces, eau non potable, passage des gués à cheval… Ces voyageurs, même privilégiés, endurent des conditions très difficiles, mais habituelles pour leur siècle.
Flaubert est un voyageur qui fait preuve d'une réelle curiosité. Son enthousiasme le plus grand est pour le Sphinx, les deux amis éprouvent une extase à la limite du malaise. C'est d'ailleurs un homme souvent mélancolique, qui confronte son imaginaire orientaliste et son bric-à-brac d'images pittoresques à une certaine réalité (odalisques, femmes voilées, derviches, dromadaires).
Flaubert, comme d'autres hommes du XIXe siècle, ressent une grande émotion pour les paysages grecs, qu'il découvre en plein hiver. Voyager, c'est visiter ses souvenirs de lecture et d'étude, renouveler ses rêveries sur un monde disparu.
Bien sûr, cela ne se lit pas comme un roman. le texte présente un caractère énumératif (les temples, les sculptures, les bas-reliefs) qui lasse et qui est heureusement interrompu par des descriptions plus intéressantes.
J'avais déjà eu l'occasion de noter le goût véritable de
Flaubert pour la Méditerranée. Ici, il découvre une autre nature et s'acharne à décrire (sans doute pour garder en mémoire) chaque paysage. Il est particulièrement attentif aux couleurs et aux lumières du soleil, du ciel, des ombres, des eaux, de la végétation, du relief. Ses descriptions sont d'une réelle beauté, tout en étant apparemment d'une froide précision.
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On ne sent pas la passion du voyage et de la découverte dans les écrits de
Flaubert, mais plutôt une intellectualisation de l'acte de voyage qui ne me plaît vraiment pas.
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ÉGYPTE.
1849 – 1850.
(Écrit au retour d’après les notes prises en voyage).[1]
Je suis parti de Croisset le lundi 22 octobre 1849. Parmi les gens de la maison qui me dirent adieu au départ, ce fut Bossière, le jardinier, qui, seul, me parut réellement ému. Quant à moi, ç’avait été l’avant-veille, le samedi, en serrant mes plumes (celle-là même avec laquelle j’écris en faisait partie) et en fermant mes armoires. Il ne faisait ni beau ni mauvais temps. Au chemin de fer, ma belle-sœur avec sa fille vint me dire adieu. Il y avait aussi Bouilhet, et le jeune Louis Bellangé, qui est mort pendant mon voyage. Dans le même wagon que nous et en face de moi était la bonne de M. le Préfet de la Seine-Inférieure, petite femme noire à cheveux frisés. Le lendemain, nous dinâmes chez M. Cloquet. Leserrec y était. Ma mère fut triste tout le temps du dîner. Le soir j’allai rejoindre Maurice, à l’Opéra-Comique, et assistai à un acte de la Fée aux roses ; il y avait dans la pièce un Turc qui recevait des soufflets.
Hamard était étonné que j’allasse en Orient, et me demandait pourquoi je ne préférais pas rester à Paris à voir jouer Molière et à étudier André Chénier.
Le mercredi, à 4 heures, nous sommes partis pour Nogent. Le père Parain s’est fait beaucoup attendre, j’avais peur que nous ne manquions le chemin de fer, cela m’eût semblé un mauvais présage. Enfin il arriva, portant au bout du poing une ombrelle pour sa petite fille. Je montai en cabriolet avec Eugénie et, suivant le fiacre, nous traversâmes tout Paris et arrivâmes à temps au chemin de fer.
De Paris à Nogent, rien ; un monsieur en gants blancs en face de moi dans le wagon. Le soir, embrassades familiales.
Le lendemain jeudi, atroce journée, la pire de toutes celles que j’aie encore vécues. Je ne devais partir que le surlendemain, et je résolus de partir de suite, je n’y tenais plus : promenades (éternelles !) dans le petit jardin, avec ma mère. Je m’étais fixé le départ à 5 heures, l’aiguille n’avançait pas, j’avais disposé dans le salon mon chapeau et envoyé ma malle d’avance, je n’avais qu’à faire un bond. En fait de visites de bourgeois, je me rappelle celle de Mme Dainez, la maîtresse de la poste aux lettres, et celle de M. Morin, le maître de la poste aux chevaux, qui me disait à travers la grille en me donnant une poignée de main : « Vous allez voir un grand pays, grande religion, un grand peuple », etc., et un tas de phrases.
Enfin je suis parti. Ma mère était assise dans un fauteuil, en face la cheminée ; comme je la caressais et lui parlais, je l’ai baisée sur le front, me suis élancé sur la porte, ai saisi mon chapeau dans la salle à manger et suis sorti. Quel cri elle a poussé, quand j’ai fermé la porte du salon ! il m’a rappelé celui que je lui ai entendu pousser à la mort de mon père, quand elle lui a pris la main.
J’avais les yeux secs et le cœur serré, peu d’émotion, si ce n’est de la nerveuse, une espèce de colère, mon regard devait être dur. J’allumai un cigare, et Bonenfant vint me rejoindre ; il me parla de la nécessité, de la convenance de faire un testament, de laisser une procuration ; il pouvait arriver un malheur à ma mère en mon absence. Je ne me suis jamais senti de mouvement de haine envers personne comme envers lui, à ce moment. Dieu lui a pardonné le mal qu’il m’a fait sans doute, mais le souvenir en moi ne s’en effacera pas. Il m’exaspéra, et je l’évinçai poliment !
À la porte de la gare du chemin de fer, un curé et quatre religieuses : mauvais présage ! Tout l’après-midi un chien du quartier avait hurlé funèbrement. J’envie les hommes forts qui à de tels moments ne remarquent pas ces choses.
Le père Parain ne me disait rien, lui ; c’est la preuve d’un grand bon cœur. Je lui suis plus reconnaissant de son silence que d’un grand service.
Dans la salle d’attente, il y avait un monsieur (en affaires avec Bonenfant) qui déplorait le sort des chiens en chemin de fer, « ils sont avec des chiens inconnus qui leur donnaient des puces ; les petits sont étranglés par les grands ; on aimerait mieux payer quelque chose de plus, etc ».
Eugénie en pleurs est venue : « M. Parain, Madame vous demande, elle a une crise », et ils sont partis.
De Nogent à Paris, quel voyage ! J’ai fermé les glaces (j’étais seul), ai mis mon mouchoir sur la bouche et me suis mis à pleurer. Les sons de ma voix (qui m’ont rappelé Dorval deux ou trois fois) m’ont rappelé à moi ; puis ça a recommencé. Une fois j’ai senti que la tête me tournait et j’ai eu peur : « calmons-nous ! calmons-nous ! ». J’ai ouvert la glace : la lune brillait dans des flaques d’eau et, autour de la lune, du brouillard ; il faisait froid. Je me figurais ma mère crispée et pleurant avec les deux coins de la bouche abaissés…
À Montereau, je suis descendu au buffet et j’ai bu trois ou quatre petits verres de rhum, non pour m’étourdir, mais pour faire quelque chose, une action quelconque.
Ma tristesse a pris une autre forme : j’ai eu l’idée de revenir (à toutes les stations j’hésitais à descendre, la peur d’être un lâche me retenait) et je me figurais la voix d’Eugénie criant : « Madame, c’est M. Gustave ! » Ce plaisir immense, je pouvais le lui faire tout de suite, il ne tenait qu’à moi, et je me berçais de cette idée ; j’étais brisé, je m’y délassais.
Arrivée à Paris. — Interminable lenteur pour avoir mon bagage. Je traverse Paris par le Marais et passe devant la place Royale. Il fallait pourtant me décider avant d’arriver chez Maxime, il n’y était pas. Aimée me reçoit, tâche d’arranger le feu. Maxime rentre à minuit, j’étais aplati et indécis. Il me mit le marché à la main, le parti pris fit que je ne revins pas à Nogent. Je l’ai là, cette lettre (je viens de la relire et je la touche froidement), écrite à une heure du matin, après toute une soirée de sanglots et d’un déchirement comme aucune séparation encore ne m’en avait causé ; le papier n’en dit pas plus long de soi qu’un autre papier, et les lettres sont comme les autres lettres de toutes autres phrases ! Entre le moi de ce soir et le moi de ce soir-là, il y a la différence du cadavre au chirurgien qui l’autopsie.
Les deux jours suivants, je vécus largement, mangeaille, buverie et p.... ; les sens ne sont pas loin de la tendresse, et mes pauvres nerfs si cruellement tordus avaient besoin de se détendre un peu.
Le lendemain vendredi, à l’Opéra, le Prophète. À coté de moi le Persan (comme j’aurais voulu nous faire amis, qu’il me parlât !) et deux bourgeois, un mari et sa femme, qui cherchaient à deviner l’intrigue de la pièce. À l’orchestre j’aperçois le père Bourguignon, rouge de luxure en contemplant les danseuses. Dans le foyer, rencontré Piédelieux et Ed. Monnais.
Quel bien m’a fait Mme Viardot ! Si je n’avais craint de paraître ridicule j’aurais demandé à l’embrasser. Pauvre cœur, sois béni, tant que tu battras, pour la délectation que tu as versée dans le mien !
La route tourne à gauche, nous descendons ; les montagnes calcaires entourant cette plaine rappellent le Mokattam. Le ciel est tout chargé de nuages, l'air humide, on sent la mer, nos vêtements sont pénétrés de moiteur. Je désire ardemment être arrivé, comme toutes les fois que je touche à un but quelconque : en toute chose j'ai de la patience jusqu'à l'antichambre. Quelques gouttes de pluie. Une heure après avoir quitté le puits, nous arrivons dans un endroit plein de roseaux et de hautes herbes marécageuses ; des dromadaires et des ânes sont au milieu, mangeant et se gaudissant ; de nombreux petits cours d'eau épandus coulent à terre sous les herbes, et déposent sur la terre beaucoup de sel ; c'est EI-Ambedja (endroit où il y a de l'eau). Les montagnes s'abaissent, on tourne à droite. Pan de rocher rougeâtre, à gauche, à l'entrée du val élargi qui vous conduit, d'abord sur des cailloux, ensuite sur du sable, jusqu'à Kosséir. Dans mon impatience je vais à pied, courant sur les cailloux et gravissant les monticules pour découvrir plus vite la mer. Dans combien d'autres impatiences aussi inutiles n'ai-je pas tant de fois déjà rongé mon cœur ! Enfin j'aperçois la ligne brune de la mer Rouge, sur la ligne grise du ciel. C'est la mer Rouge !
Je remonte à chameau, le sable nous conduit jusqu'à Kosséir. On dirait que le sable de la mer a été poussé là par le vent, dans ce large val ; c'est comme le lit abandonné d'un golfe. De loin on voit les mâts de l'avant des vaisseaux, qui sont désarmés, comme ceux du Nil. On tourne à gauche. Sur de petites dunes de sable voltigent et sont posés des oiseaux de proie. La mer et les bâtiments à droite ; Kosséir en face, avec ses maisons blanches. À droite, avant de tourner, quelques palmiers entourés de murs blancs : c'est un jardin. Comme cela fait du bien aux yeux !
Kuchuk-Hanem est une courtisane fort célèbre. Quand nous arrivâmes chez elle (il était 2 heures l’après-midi), elle nous attendait, sa confidente était venue le matin à la cange, escortée d’un mouton familier tout tacheté de henné jaune, avec une muselière de velours noir sur le nez et qui la suivait comme un chien. C’était très farce. Elle sortait du bain. Un grand tarbouch, dont le gland éparpillé lui retombait sur ses larges épaules et qui avait sur son sommet une plaque d’or avec une pierre verte, couvrait le haut de sa tête, dont les cheveux sur le front étaient tressés en tresses minces allant se rattacher à la nuque ; le bas du corps caché par ses immenses pantalons roses, le torse tout nu couvert d’une gaze violette, elle se tenait debout au haut de son escalier, ayant le soleil derrière elle et apparaissant ainsi en plein dans le fond bleu du ciel qui l’entourait. C’est une impériale bougresse, tétonneuse, viandée, avec des narines fendues, des yeux démesurés, des genoux magnifiques, et qui avait en dansant de crânes plis de chair sur son ventre. Elle a commencé par nous parfumer les mains avec de l’eau de rose.
Sa gorge sentait une odeur de térébenthine sucrée. Un triple collier d’or était dessus. On a fait venir les musiciens et l’on a dansé. Sa danse ne vaut pas, à beaucoup près, celle du fameux Hassan dont je t’ai parlé. Mais c’était pourtant bien agréable sous un rapport, et d’un fier style sous l’autre. En général les belles femmes dansent mal. J’en excepte une Nubienne que nous avons vue à Assouan. Mais ce n’est plus la danse arabe, c’est plus féroce, plus emporté. Ça sent le tigre et le nègre.
Le soir, nous sommes revenus chez Kuchuk-Hanem. Il y avait 4 femmes danseuses et chanteuses, almées (le mot almée veut dire savante, bas bleu. Comme qui dirait putain, ce qui prouve, Monsieur, que dans tous les pays les femmes de lettres !!!...).
La feste a duré depuis 6 heures jusqu’à 10 heures 1/2, le tout entremêlé de coups pendant les entractes. Deux joueurs de rebecks assis par terre ne discontinuaient pas de faire crier leur instrument. Quand Kuchouk s’est déshabillée pour danser, on leur a descendu sur les yeux un leur turban afin qu’ils ne vissent rien. Cette pudeur nous a fait un effet effrayant. Je t’épargne toute description de danse ; ce serait raté. Il faut vous l’exposer par des gestes, pour vous la faire comprendre, et encore ! j’en doute.
Quand il a fallu partir, je ne suis pas parti. Kuchouk ne se souciait guère de nous garder la nuit chez elle, de peur des voleurs qui auraient bien pu venir, sachant qu’il y avait des étrangers dans sa maison. Maxime est resté tout seul sur un divan, et moi je suis descendu au rez-de-chaussée dans la chambre de Kuchouk. Nous nous sommes couchés sur sou lit fait de cannes de palmier. Une mèche brûlait dans une lampe de forme antique suspendue à la muraille. Dans une pièce voisine, les gardes causaient à voix basse avec la servante, négresse d’Abyssinie qui portait sur les deux bras des traces de peste. Son petit chien dormait sur ma veste de soie.
Je l’ai sucée avec rage ; son corps était en sueur, elle était fatiguée d’avoir dansé, elle avait froid. Je l’ai couverte de ma pelisse de fourrure, et elle s’est endormie, les doigts passés dans les miens. Pour moi, je n’ai guère fermé l’oeil. J’ai passé la nuit dans des intensités rêveuses infinies. C’est pour cela que j’étais resté. En contemplant dormir cette belle créature qui ronflait la tête appuyée sur mon bras, je pensais à mes nuits de bordel à Paris, à un tas de vieux souvenirs... et à celle-là, à sa danse, à sa voix qui chantait des chansons sans signification ni mots distinguables pour moi. Cela a duré ainsi toute la nuit. A 3 heures je me suis levé pour aller pisser dans la rue ; les étoiles brillaient. Le ciel était clair et très haut. Elle s’est réveillée, a été chercher un pot de charbon et pendant une heure s’est chauffée, accroupie autour, puis est revenue se coucher et se rendormir. Quand aux coups, ils ont été bons. Le 3ème surtout a été féroce, et le dernier sentimental. Nous nous sommes dit là beaucoup de choses tendres, nous nous serrâmes vers la fin d’une façon triste et amoureuse.
Soleil, liberté, large horizon, odeur de varech. De temps à autre la pente se retire et le chemin, tout à coup devenu bon, se promène au petit trop entre des pins-arbrisseaux qui forment comme des bosquets ; le paysage entier est d’un calme, d’une dignité gracieuse, il a le je ne sais quoi antique, on se sent en amour. J’ai eu envie de pleurer et de me rouler par terre ; j’aurais volontiers senti le plaisir de la prière, mais dans quelle langue et par quelle formule ?
Feuilleter le manuscrit d'un écrivain, c'est entrer dans l'intimité de l'auteur. On devine sa main courant sur le papier, on suit son tâtonnement, sa recherche, avec ses repentirs et ses illuminations.
Des superbes dessins qui accompagnent les écrits de Victor Hugo, aux ratures de Flaubert, témoignant de sa recherche obsessionnelle de l'expression juste; des fameuses «paperolles» de Proust, aux notes, plans et esquisses de Zola ; des épreuves corrigées De Balzac, aux contraintes mathématiques de Perec, des manuscrits raturés d'Apollinaire, Segalen, et Valery, au bouillonnement désordonné de Bataille ; du plan à bulles de Jules Romain, aux écrits d'Aragon et Giono, découvrant leur roman au fur et à mesure qu'ils l'écrivaient, autant de traces écrites, qui donnent à voir, au gré des fragments de textes raturés, le travail sur l'image, le rythme et la forme.
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