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EAN : 9791096535361
436 pages
Marest Éditeur (11/05/2021)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Après être passé par la RKO Pathé News, Richard Fleischer amorce sa carrière de cinéaste avec Child of Divorce. Il poursuit avec plusieurs films à petit budget et réalise L’Énigme du Chicago Express, pépite du film noir qui devait lui valoir ses galons pour de plus grosses productions mais le studio est racheté par Howard Hughes, qui a d’autres projets pour lui…
Les mémoires de Richard Fleischer, pour la première fois traduits en français, sont un portrait d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Richard Fleischer? Mais si, vous connaissez! On lui doit 20.000 lieues sous les mers avec Kirk Douglas, Les Vikings, Soleil vert… Son nom ne nous vient pas forcément à l'esprit quand on pense aux réalisateurs de l'Age d'Or de Hollywood mais ses mémoires pourraient nous faire changer d'avis.
Ils viennent de paraitre chez Marest et en les feuilletant par hasard je tombe sur la première phrase: « John Wayne n'a pas encore chié ». Intriguée par les problèmes de transit de L'Homme tranquille , j'ai donc lu ce manuel de survie à l'usage de ceux qui voudraient faire correctement leur boulot dans la Mecque du cinéma et je n'ai pas été déçue. En plus de me délecter de son humour, j'ai aussi revu mon jugement sur son oeuvre, même si j'aime beaucoup L'Etrangleur de Boston, le Génie du mal, L'Étrangleur de la place Rillington et le très subversif Mandingo.

Richard Fleischer apparait comme un réalisateur très professionnel, un artiste amoureux du travail bien fait, mais qui doit naviguer à vue dans le marécage des studios tout puissants, composer avec les acteurs caractériels, les scénaristes qui procrastinent, et surtout les producteurs, tyranniques.
Ses souvenirs regroupés par thèmes obéissent à un vague ordre chronologique, mais ne manquent pas d'intérêt. Fleischer a travaillé pendant plus de quarante ans, jusque dans les années 80, ce qui lui permet de croquer des portraits savoureux , comme ceux de Disney, Hughes (aussi frappé que dans le film de Martin Scorsese ), Welles, et de nous livrer des anecdotes de tournage pas piquées des hannetons. Celui (agité) de Bandido Caballero au Mexique avec Robert Mitchum, au cours duquel l'acteur se fait arrêter pour possession de marijuana. Son homme à tout faire quant à lui est si pénible que les Mexicains font une collecte afin de financer un tueur à gages pour l'abattre. Ou celui (télénovélesque) du Grand risque avec Juliette Greco, alors maitresse de Zanuck qui est fou d'elle. Gréco le fait tourner en bourrique et le tyran malade de jalousie s'est transformé sous les yeux de l'équipe en toutou à sa mémère.
Certains sont plus émouvants, comme celui de l'acteur légendaire Edward G. Robinson, âgé et malade du cancer qui tournera avec lui son dernier film, ou celui du comédien Zéro Mostel, brisé par la Chasse aux sorcières.

Ses souvenirs n'ont donc pas pour but de donner de lui une image favorable, mais de montrer que quand on n'est pas un metteur en scène tyrannique, faire correctement son métier est une gageure.
J'ai lu Survivre à Hollywood d'une traite, séduite par la personnalité de Richard Fleischer, son humanité et son sens de la formule. Je repars aussi avec des films à voir dans ma besace (Don Angelo est mort , Les Flics ne dorment pas la nuit…). Car son oeuvre très riche aborde tous les genres. Certaines scènes sont inscrites dans la mémoire collective, comme Kirk Douglas chantant avec une otarie, Borgnine mourant l'épée à la main comme un véritable Viking, Charlton Heston hurlant «  Le soleil vert c'est de la chair humaine ! » Tous les metteurs en scène ne peuvent pas en dire autant.
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La critique de Pecosa m'avait donnée très envie d'acquérir ce livre de souvenirs de Ricahrd Fleischer. Il faut dire que c'est un réalisateur que j'aime bien et que sa carrière, riche de films et de rencontres, promettait des anecdotes nombreuses et savoureuses.

« Survivre à Hollywood » est en effet riche en anecdotes et Fleischer a un esprit vif et le sens du récit. Il raconte très bien, c'est drôle, enlevé et très prenant, ça se lit presque comme un roman. Mais, je ne peux m'empêcher de penser que Fleischer force parfois un peu le trait pour rendre ses anecdotes encore plus croustillantes. Après tout, son métier est de raconter des histoires. Et, je le répète, il le fait vraiment bien. J'ai beaucoup souri, parfois même ri à la lecture de son livre. Mon coup de coeur va au récit consacré à Rex Harrison. Dans cet épisode, Fleischer parvient à lui rendre un bel hommage en tant qu'acteur tout en le plaçant dans des situations où il frôle de très près le ridicule.
En revanche, je n'ai pas trop aimé le récit consacré à Orson Welles. S'il est tout aussi bien raconté, le problème vient du fait que je n'y ai pas cru. Comment imaginer une seule seconde le génie Welles jaloux de l'honnête artisan Fleischer ? Certes, ce dernier était sollicité par les studios et tournait beaucoup tandis que Welles avait du mal à monter ses projets mais tout de même… Cela m'a d'autant plus paru improbable que, dans son récit, Fleischer évoque Welles quasiment comme l'homme d'un seul film et que c'est là son drame. Ca n'est pas tout à fait la réalité. Si Welles a frappé un très grand coup avec « Citizen Kane » qui reste pour beaucoup son chef d'oeuvre inégalé, la carrière de Welles ne se résume pas à ce film et est d'une richesse incroyable. Je ne vais pas lister tous les grands films du bonhomme mais juste citer « la dame de Shangaï » (purée, la scène du labyrinthe de miroirs est juste exceptionnelle), « la soif du mal » (un des plus grands films noirs jamais réalisés), « Othello » (grand film malgré les gros problèmes de budget). Enfin, bon, c'est un peu la fan qui parle. Tout comme, mon admiration totale pour Kurosawa m'a empêchée de vraiment apprécier le chapitre consacré au génie japonais. Mais, le livre contient suffisamment de récits savoureux pour emporter mon adhésion. J'ai passé de très bon moments avec le délicieux Robert Mitchum (oui je le trouve délicieux malgré son caractère fantasque et son comportement parfois outrancier), le frappadingue mais charismatique Howard Hugues (il faut absolument que je trouve une bio de ce mec), l'humanité de Edward G. Robinson, le côté touchant inattendu de Laurence Olivier, et plein d'autres. de plus, pour les cinéphiles c'est toujours un plaisir de découvrir l'envers du décor, les manigances des uns, les trahisons des autres, les personnages de l'ombre…

J'ai passé un très bon moment avec « survivre à Hollywood ». Fleischer est aussi bon conteur à l'écrit qu'à l'écran. Un livre vraiment savoureux.
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L'éditeur Marest a eu l'excellente idée de publier les mémoires de Richard Fleischer. Paru en 1993 sous le titre Just Tell me When to Cry, cet ouvrage n'avait pas encore été traduit en français.
Richard Fleischer est un metteur en scène mésestimé et talentueux. En France, il est injustement considéré comme un tâcheron d'Hollywood alors qu'il est à la tête d'une filmographie foisonnante, marquée par d'incontestables réussites dans des domaines très divers : film d'aventures (20.000 lieues sous les mers, Les Vikings), film noir (L'énigme du Chicago Express, le génie du mal), science-fiction (Le voyage fantastique, Soleil vert), western (Duel dans la boue, du sang dans la poussière), suspense (L'Étrangleur de Boston, Terreur aveugle), comédie musicale (L'Extravagant docteur Dolittle), film de guerre (Tora ! Tora ! Tora !), film policier (Don Angelo est mort, Mr Majestyk). C'est probablement la diversité des genres qu'il a abordés au fil d'une carrière qui s'étend sur cinq décennies, qui fait que Fleischer est plus considéré comme un artisan que comme un auteur. Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon l'ont heureusement réhabilité dans 50 ans de cinéma américain.
Comme l'écrit François Guérif dans sa préface, Survivre à Hollywood est « un livre de souvenirs, d'anecdotes racontées ça et là, sans souci d'ordre chronologique. » Quoiqu'il en soit c'est passionnant et désopilant. Fleischer a débuté comme réalisateur de séries B, films de complément tournés rapidement avec un budget réduit, puis a accédé à la notoriété en travaillant avec Howard Hughes, Walt Disney ou Darryl Zanuck. C'est dire s'il connaît par coeur les arcanes d'Hollywood, ses producteurs despotiques et/ou cinglés, ses scénaristes alcooliques, ses acteurs capricieux – les adjectifs sont interchangeables. Certaines anecdotes sont à mourir de rire, telle la production du Dr Dolittle, qui pourrait faire à elle seule l'objet d'un film hilarant. Fleischer excelle à décrire un milieu où l'on embauche des gens dans le but qu'ils fassent du mauvais travail, où l'on se réjouit quand un acteur ne signe pas son contrat et où la journée de tournage est conditionnée par la constipation d'une star.
Les souvenirs de Fleischer décrivent en creux la personnalité d'un cinéaste humain et modeste. « J'ai eu une carrière longue et heureuse… » conclut-il avec simplicité, ayant réalisé quarante-sept longs métrages dont vingt-cinq ont été nommés aux Oscars et huit ont été primés. Dommage qu'il se soit limité à 400 pages.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(A propos du producteur Darryl F. Zanuck )
Darryl Zanuck était le capo de tutti capi, le patron en chef. Quand je demandai à Rogell comment son pouvoir s'exerçait au studio, il me répondit: "Comme celui du soleil".
Le pouvoir de Zanuck se diffusait absolument partout, jusqu'à l'air que vous respiriez. La cafétéria était ornée d'une grande fresque art déco dont la pièce centrale était le visage de Zanuck arborant une expression à mi-chemin entre Robert Clive, légende des Indes britanniques, et Gengis Khan. Même à table, son regard ne vous quittait jamais.
Zanuck dirigeait la Fox d'une main de fer. Sa volonté était infaillible. Les gens ne travaillaient pas avec lui, mais pour lui. Il régnait sur tout, du scénario à la post-production.
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(A propos de 20.000 lieues sous les mers)
Nous avions une distribution très restreinte pour un film aussi important. Sans compter l'otarie Esméralda, l'immense majorité du film était assurée par quatre comédiens: James Mason, Kirk Douglas, Paul Lukas et Peter Lorre. Ils avaient tous la réputation d'être difficiles, caractériels, et je me demandais comment nous allions pouvoir nous supporter pendant des mois, engoncés dans les décors exigus du Nautilus. Au bout du compte, c'est l'otarie qui se révéla la plus pénible.
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Si je vous dis Edward G. Robinson, vous pensez tout de suite à un petit gangster dur à cuire, à la mine sombre, qui lâche quelques paroles lapidaires d'une voix nasale. Vous vous trompez. Eddie jouait ce genre de personnages, mais il n'était pas comme ça. En réalité, c'était un type adorable. Un homme qu'on ne pouvait qu'aimer.
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