L'ouvrage est composé de deux parties : une longue nouvelle "Avant-garde" et "Souvenirs sur Brecht".
La première partie traite de la vampirisation sentimentale et artistique exercée par un auteur en voie d'être reconnu sur la personne d'une jeune femme, candidate à l'écriture. Les mécanismes de dévoration sont dépeints dans un style simple, rugueux et expressif. Le créateur se nourrit de tout et de tous, il édicte la loi et vit centré sur son art en aspirant l'énergie vitale de l'autre, la femme, forcément en position inférieure du fait de son âge et de son sexe. Il ne faut pas voir là un portrait ressemblant de Bertold Brecht par sa compagne Marieluise Fleisser, mais plutôt l'aboutissement d'une réflexion sur l'aliénation volontaire et le lien de dépendance dont les femmes doivent s'affranchir pour accéder à la possibilité de créer.
La seconde partie reprend les principales étapes de la création théâtrale de Brecht, non seulement grand auteur mais aussi génial metteur en scène qui a révolutionné les jeux de scène traditionnels et conduit le genre à sa modernité. Les réflexions de Marieluise Fleisser, qui lui voua une grande admiration, sont un témoignage précieux du travail de l'artiste et de ses acteurs.
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