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EAN : 9782260054900
208 pages
Julliard (03/03/2022)
2.92/5   30 notes
Résumé :
En mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux femmes sur une île volcanique, Adeline Fleury nous offre un thriller saphique d'une sensualité incendiaire.

Ada est une femme libre, romancière et mère célibataire, dont l'inconstance amoureuse a fini par lui laisser un goût amer. Après avoir décidé depuis un an de ne plus se laisser dominer par sa libido, elle part en vacances avec son fils de dix ans, Nino, sur une île au large de Naples. Sur le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu un énorme de coeur pour ce roman choisi par hasard, sans en connaître le sujet et pas d'avantage l'auteure.
Dès les premières lignes j'ai été happée par une écriture incroyable de précision dans la description de la dépendance amoureuse à travers l'histoire de deux femmes.
Tout commence par la chute mortelle d'une femme sur les rochers, sous l'oeil affolé des touristes.
Comment est-elle morte ? Accident, suicide, meurtre ? Toutes ces interrogations sont non seulement laissées de côté, mais carrément oubliées car dès le premier chapitre Adeline Fleury nous présente les trois principaux personnages de cette histoire. Nous n'y reviendrons qu'à la fin du roman.
Ada est en vacances sur une île au large de Naples avec Nino, son fils de dix ans. Lorsque son regard se pose sur la jeune fille à la crinière couleur de feu allongée au bord de la piscine, tout semble de dissoudre, comme si elle seule occupait l'espace.
« La créature brandit sa beauté et sa jeunesse. C'est indécent comme elle est belle. »
Eva n'est pas seulement belle, elle semble détenir un pouvoir magique sur les êtres, hommes ou femmes qui croisent son chemin.
Sûre d'elle, elle aime provoquer, dominer, jouer avec les sentiments.
Au fil du récit, nous découvrons la perversité de cette Lolita narcissique et venimeuse qui jette son dévolu sur Ada, jusqu'à en faire son jouet.
J'ai été envoutée par l'écriture d'Adeline Fleury.
Tout est décrit avec minutie. L'amour éperdu d'une femme, la perversité d'une autre, l'innocence d'un enfant témoin d'une situation qui le dépasse.
La nature, la mer, la chaleur qui colle aux corps tiennent une place entière dans ce roman.
Une très grande réussite dont on parle malheureusement bien peu.

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Ada a besoin de prendre des vacances, par rapport au travail, par rapport à la vie à la capitale, mais aussi par rapport aux hommes. Elle part sur cette île italienne avec son fils. Ada va alors découvrir Eva : l'incendie est allumé, tous les gestes de la jeune fille volcanique ne sont plus que sensualité, espièglerie, chaleur. Elle n'est pas comme ça pourtant Ada, femme aux hommes. Va-t-elle succomber à cette diablesse ? Parce que résister est insupportable. Tout dans ce roman est sensualité exacerbée, une ode à la féminité, quand l'autrice parle de ces femmes, mais aussi de cette île, de ces vacances. Il fait chaud, très chaud. Et cette tension au fil des pages : cet amour sismique tient à pas grand chose, et on est préoccupé par ce qui pourrait le détruire, jusqu'au final surprenant.
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Frénétique, définition : ardent, exaltant. Qui est poussé jusqu'à une extrême exaltation, qui se livre avec passion et fougue. Façon déchaînée et parfois irraisonnée d'agir en se laissant dominer par ses émotions. Eh bien voilà, tout est dit. "Les Frénétiques", très beau roman d'Adeline Fleury, c'est ça !

Ada, femme d'âge mur et maman d'un petit Nino de dix ans vient passer des vacances sur l'île d'Ischia qu'elle doit rejoindre après un court séjour à Naples et "Quand elle arrivait en Italie, elle dénudait ses épaules carrées, arborait fièrement son décolleté voluptueux, sortait robes légères et caracos soyeux. Elle libérait sa féminité." Sur le bateau… "Une silhouette s'invita dans son champ de vision. Longue, élégante, presque déstructurée. Une jeune fille très grande… Son corps de liane…Ses cheveux orangés…Le vent gonflait la tresse rousse, découvrant l'épaule laiteuse de la créature. Ada eut soudain envie de courir y déposer un baiser." C'est Eva. En quelques mots bien sentis, parfaitement choisis, j'ai eu l'impression de voir se dérouler l'histoire qui allait suivre. Les bases étaient posées.

Le roman est parfaitement construit. du prologue pour le moins dramatique et énigmatique, jusqu'à ce que, plus tard, on en comprenne le sens, il raconte une histoire d'amour entre deux femmes, histoire aux couleurs des feux de l'enfer. L'écriture d'Adeline Fleury est d'une sensualité exacerbée, elle donne à voir, entendre, toucher, goûter. Elle est fluide et chaude telle la lave d'un volcan, aussi bouillonnante qu'une secousse sismique. Chaque mot est une ode à la beauté, au désir, à cet amour saphique, tout nouveau pour Ada qui fut plutôt, jusqu'à cette rencontre, une "femme à hommes".
A la fois, texte érotique et thriller psychologique, le récit fait le tour des sentiments passionnels des différents personnages.

Et le petit Nino, au milieu de tout ça, reste le témoin aux yeux d'ange qui regarde sa mère, l'aime et l'entoure de ses bras lorsqu'il sent la tristesse. Et le petit Nino devenu grand à chaque retour sur l'île "…la regardera faire la sieste, apaisée…Il la trouvera belle, malgré les années et les grands bouleversements…" Puis après quelques jours "Il embarquera sur le bateau…Elle reprendra place sur la terrasse…"

"Les frénétiques" un roman beau et émouvant, une écriture sublime.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Le désir. Voilà comment je résumerais « Les Frénétiques », à une longue description du désir, celui qui rend les regards langoureux, brûle le bas des ventres, fait perdre la tête. J'ai été séduite par la perspective d'une lecture estivale torride, par la promesse d'une histoire incandescente entre deux femmes, enfin débarrassées du désir des hommes sur une île au large de Naples.

Même si j'ai noté quelques très beaux passages, que je vous partage dans les slides, j'ai été déçue par l'histoire d'Ada et Eva. Globalement, j'ai trouvé que le scénario et les personnages n'étaient pas à la hauteur de l'écriture d'Adeline Fleury. Il y a beaucoup d'invraisemblances, des personnages plats qui ne se comportent pas en accord avec leur âge.

Surtout, pour un roman qui narre le désir entre deux femmes, le regard masculin est omniprésent, découpe les corps et les sexualise. Voici un des passages qui m'a le plus dérangée : « C'était donc ça, désirer une femme ? Elle comprenait alors les pulsions que certains hommes avaient du mal à contenir, elle comprenait l'envie de possession du corps féminin. Ce besoin de pénétration. »

J'ai retrouvé ici tout ce que j'évite dans la fiction écrite par des hommes : une obsession pour les seins, des corps féminins minces mais voluptueux aux bons endroits, l'usage répété du mot « pénétrer », la nudité omniprésente, se confondant avec de l'exhibitionnisme. Beaucoup de scènes érotiques se déroulent à proximité du fils d'Ada, qui est souvent sur le point de les surprendre, ce qui m'a dégoûtée.

Dès le début, j'ai été gênée par la différence d'âge entre les protagonistes, Ada pensant même Eva plus jeune que son âge réel et se prenant tout de même de passion pour elle, continuant par la suite à la dépeindre comme tout juste sortie de l'adolescence. Eva à qui l'autrice a donné une chevelure rousse et un prénom de tentatrice et qui est sans arrêt présentée comme telle, non seulement par le détestable macho Guido, mais aussi par son amante. Jusqu'à la fin, j'ai espéré une justification de l'avoir dépeinte mi-sirène, mi-sorcière, mais je ne l'ai pas trouvée.
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Je ne suis pas là pour démonter les lectures que je n'ai pas aimées, mais là on est au-delà du simple désamour.

Ce roman véhicule, à mon sens, des clichés dangereux. Il essaie de rendre romantique la (grande) différence d'âge dans un couple, les comportements toxiques (des deux côtés), ou encore une image vraiment obsédante de la sexualité - si je devais compter le nombre de fois où on lit "pénétrer/pénétration" et "verge" !! La scène dans la maison abandonnée, avec le joueur de volley, est effroyable.

Quelques extraits qui m'ont vraiment choquée :

"Oui, elle avait dépassé les bornes en rentrant par effraction dans la chambre d'Eva (...) mais on faisait bien des folies par amour. Eva avait provoqué cette situation (...), Eva la mettait à l'épreuve" : oui je fais n'importe quoi, mais c'est elle qui m'y pousse !!

"Elle devait avoir 17 ans tout au plux, peut-être 18 (...). Il n'y a aucun mal à vouloir effleurer les jeunes filles" bah bien sûr ! Ada reconnaît avoir l'âge "d'être sa mère", mais aucun souci !

De plus, les comportements des amantes ne sont jamais remis en question, et l'épilogue vient valider le tout avec le fameux cliché du "c'était l'amour de sa vie, elle ne s'en est jamais remise".

Même sans parler de "l'intrigue" et du côté "thriller", je ne peux cautionner un tel roman. Ces dernières années, la littérature lesbienne fleurit - et c'est tant mieux. Mais nous ne pouvons pas tout accepter, uniquement parce que c'est saphique.
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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui, elle n’était plus cette femme-là, prête à tout pour décupler son plaisir, elle s’était assagie jusqu’à devenir abstinente depuis près d’un an. Désormais, elle se moquait des hommes. Elle s’en était bien servie, de leur corps, de leur torse, de leur force, de leurs érections. Pendant des mois elle avait voulu qu’ils la pilonnent, désiré les sentir bien au fond d’elle, qu’ils la fouillent de leurs doigts, de leur verge, langue, fort, longtemps. Dans leurs étreintes, elle aimait se dissoudre. À force, elle avait perdu de sa consistance, ses hommes la vidaient, l’aspiraient, elle y avait laissé un peu de sa peau et de son âme. Il fallait qu’elle se retrouve, qu’elle se reconstitue. Elle ne voyait plus de sens à tout ça, passer d’un corps à l’autre, savoir à l’avance comment la soirée allait se dérouler. Plus que de la lassitude, elle avait ressenti un profond dégoût. Elle n’aimait plus la peau des hommes, leur odeur, leur sueur, leur semence, tous ces sucs mêlés dont elle s’était repue, elle ne les supportait plus. Puis il y eut le dernier. Un homme cultivé de quinze ans son aîné, lui ne la pénétrait jamais, il aimait la sentir jouir dans sa bouche ou entre ses doigts. Elle n’aimait pas avoir son corps lourd contre le sien, elle trouvait donc son compte à ce qu’il ne la prenne pas. Elle n’avait pas envie de sa verge en elle.
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Ada ne pouvait s’empêcher de fixer ces formes, détourner son regard était impossible. Elle ne s’était jamais vraiment attardée sur le décolleté des femmes, mais les seins d’Eva étaient si tendus, si libres, les effleurer sous les amandiers, goûter leur amertume serait en quelque sorte rendre hommage à la nature. Elle se contint. Eva se rendit compte de son émoi, elle dissimula ses seins derrière son épaisse chevelure et replia un pan de son paréo sur son sexe pêche. — Vous allez bien, Ada ? La balade a été bonne ce matin ? Ada demeurait muette. La chaleur extrême, la nudité, la lumière ardente sur le champ l’avaient plongée dans un état de stupéfaction. Eva sortit de son sac en toile deux abricots juteux et gorgés d’indécence. — Goûtez, Ada, goûtez, je les ai moi-même cueillis dans le verger juste derrière… Eva lécha lentement la peau du fruit orangé, Ada ne résista pas et croqua dedans avec gourmandise.
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Eva dénoua ses cheveux rouges, elle se colla à Ada, lui prit discrètement la main. Ada, hésitante, referma la sienne sur celle, audacieuse, de la jeune fille. Ada n’était plus que frissons. Elle se contenait pour ne pas tourner la tête et embrasser à pleine bouche ces lèvres charnues prêtes à accueillir salive, perles de sang, et autres sucs intimes. Elle se concentra sur le paysage. La nature la sauverait.
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« Eva », comme ce prénom lui allait bien. Eva la légère, Eva la douce, l’Eva-nescente, Eva la tentatrice. Elle devait être tout ça à la fois. L’enfance encore un peu présente en elle, l’innocence et la pureté. C’est fou ce qu’un prénom peut déclencher. Ada avait toujours été sensible aux prénoms. Elle avait un faible pour les Julien, les Romain et les Camille. L’un de ses meilleurs amants était un Camille. Camille, le teint très pâle, les cheveux noirs et les yeux bleu ciel. Camille le plasticien, l’artiste maudit, qui menaçait de se suicider une ou deux fois par mois. Avec lui, le sexe était violent et poétique.
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Elle sait trop comment la nuit se serait déroulée, il l’aurait prise contre le mur, sans préliminaires, il ne lui aurait pas laissé le temps de s’emplir de jouissance, c’était le genre d’homme à ne pas se préoccuper des attentes des femmes, le genre d’homme à mettre sa main sur sa hanche pour voir son sexe pendant la pénétration, à trop avoir regardé YouPorn, à lier le plaisir d’une femme à la rapidité de ses coups de reins, le genre d’homme à ponctuer ses assauts de « t’aimes ça, hein »… Ada connaissait ça par cœur, son corps éprouvait un dégoût épidermique pour ce genre de partenaires.
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Videos de Adeline Fleury (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adeline Fleury
VLEEL 297 Rencontre littéraire avec Adeline Fleury, Le ciel en sa fureur, Éditions de l'Observatoire
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