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EAN : 9782896985159
272 pages
Le Quartanier Editeur (02/09/2021)
4.12/5   12 notes
Résumé :
On lui avait promis l’égalité des sexes et l’épanouissement maternel : aujourd’hui, dans un Paris engourdi par les attentats, entre la garderie et le cabinet de sa psychanalyste, une enfant des années quatre-vingt cherche ce qui a mal tourné – si quelque chose a mal tourné. Sur les rives du lac Huron, une adolescente et ses frères traversent un été brûlant dans une ville sans avenir, à l’ombre d’une centrale nucléaire. Un jeune artiste d’origine kabyle en route vers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un « Western spaghetti » de haute voltige !
Huit nouvelles, une déambulation au centre de la vie. Toutes affichent complet. le film est grandiose, intuitif, tendre ou acide. Les images mêmes qui cognent à la vitre d'une littérature de renom. L'idiosyncrasie sociologique, sentimentale, les furtives lumières, les accroches et les grisailles. Les psychologies éclairantes, les protagonistes dont les visages sont sous les projecteurs. On suit des yeux l'idée même de Sara-Ànanda Fleury. Elle démontre, dénonce ou prend parti. Les habitus ployés sous les tempêtes sociétales et politiques. Les signaux dans un triple degré pourvoient à une lecture qui bouscule, interpelle. Elles font sourire ou pleurer.
Album de famille : « Comment on s'y prend. Je suis impatiente, je m'énerve, je m'agace, mais c'est aussi cet agacement qui me nourrit. L'agacement, c'est la colère à l'épreuve du quotidien. »
L'écriture est une invitation. Olympienne, habile, superbement maîtrisée. Elle élève les nouvelles dans l'espace d'un grand classique.
Mohamed. A.B. : « Assise sur le plancher de ma chambre, elle comptait et recomptait les paires de chaussettes rangées dans ma valise… Et puis ça veut dire quoi, là-bas ? Là-bas c'est rien, c'est une idée. Là-bas, c'est un lieu où l'on se renouvelle au lieu de s'accumuler. Je crois que l'exil, c'est un peu pareil. C'est l'enracinement dans de déracinement perpétuel, c'est être trop nombreux dans un seul corps. »
Les nouvelles s'emboîtent, poupées gigognes dont la maturité est une prouesse. « Comme dans un western spaghetti » est une merveille. Un ralenti hors norme, une chute fabuleuse. Satirique, audacieuse, caustique, malicieuse, cette nouvelle est siamoise d'un western spaghetti. Sarcastique, l'humour crissant va oeuvrer au mot Fin en majesté. Ces nouvelles sont avant tout une littérature raffinée et érudite. Ici, on apprécie les charmes et les points d'appui, le langage cinématographique, les grands écarts et les suspens. C'est l'heure des secrets, des intentions, des rancoeurs, des frustrations, des vengeances et des trahisons.Le ticket pour assister au ballet du monde. Un western contemporain dont les protagonistes sont tous nos prochains. Magistral ! Publié par les majeures Éditions le Quartanier.

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J'ai été bouleversée par les huit nouvelles de ce livre, par cette écriture magnifique, physique, qui tord, frappe, sculpte les choses. Les personnages ont cette sauvagerie tendre et vache, celle qu'on ne montre qu'à sa famille et à ceux qui partagent nos vies. Ils sont un peu tous en exil, avec leur meute, pas forcément la meute avec laquelle ils avaient prévu de vieillir. J'ai pensé souvent à Beasts of the Southern Wild ou We the Animals. Et comme avec ces films, j'avais envie d'y rester, de voir grandir les enfants, de me faire raconter leurs histoires, même si je sais qu'elles seront pleines de mélancolie.
C'est aussi très drôle. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai eu de vrais éclats de rire en lisant.

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Des nouvelles d'un ailleurs où tenter de s'enraciner, autant de récits sur nos instants de choix où Sara-Ànanda Fleury saisit troubles et basculements. Souvent ironiques, les huit nouvelles de Western-Spaghetti ne sont jamais caustiques, résignées, il en ressort l'énergie brute de destins ouverts, l'espoir du renouveau dans l'adversité, l'invention d'un ici où se situer.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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J'ai bcp aimé son écriture incisive et si réaliste; ce qui m'a également plu , est la description d'endroits avec lesquels je suis familière ayant vécu à Moncton au Nouveau-Brusnwick et proche de la péninsule ('Bruce Péninsula') en Ontario au Canada.
Je suis parfois restée sur ma fin, comme si l.histoire n'était pas achevée....Et la suite? réclamait mon cerveau!
J'aurai plaisir à lire un autre de ces ouvrages.
Elle a un joli nom cette autrice : Sara Ananda Fleury et Ananda signifie joie, félicitée en sanscrit!
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critiques presse (2)
LeDevoir
06 septembre 2021
Héritière d’une riche tradition de la nouvelle, à l’évidence, elle possède la capacité d’incarner d’autres vies et d’autres identités. Tout en multipliant les filtres pour traiter de sujets, imagine-t-on, qu’elle connaît intimement.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
06 septembre 2021
Les nouvelles laissent toutes le lecteur sur sa faim. C’est enrageant, quoique très habile : à chacun d’en tirer ses propres conclusions…
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Peut-être que c'est juste ça l'enfance : une maison que l'on porte à l'intérieur de soi. (La nostalgie de la Suisse)
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Me voyant sur le seuil de sa chambre, mon frère me demande de mettre un t-shirt. Il a peur de mes nouveaux seins. Moi, si je pouvais, je vivrais à poil. Je passe des heures à m'ausculter la moindre parcelle de chair devant l'immense miroir sur pied. Tout mon corps ramassé dans un seul reflet. Mon corps en un seul morceau. Quand les garçons demandent, hilares, et toi, Jane, c'est quoi ton fantasme,e je réponds : le miroir. Oui, je voudrais faire l'amour sur ce miroir renversé sur le sol de ma chambre. Alors peut-être seulement ne serais-je pas découpée en morceaux par vous. Une tranche de sein par-ci. Une poignée de fesses par-là. Les garçons ne savent du corps des filles que les parties visibles et divisibles. Il est pourtant vivant et entier, ce corps qui a poussé d'un coup. Hop, des hanches. Hop, des seins. Même moi, je n'en reviens pas. Chaque matin, je vérifie. Oui, tout est là. Les mamelons, les fils, la vulve pourprée. Je n'arrête pas pas de ne pas en revenir.
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Il paraît que l'univers est une baignoire au troisième étage, palier gauche. Il paraît que l'amour, c'est quelque chose qui nous déborde. Il n'y a pas d'harmonie chez les étoiles. Et la beauté précède toute chose.
Nous faisons de notre mieux.
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Nous cherchions tous la même chose, certains d'abriter un animal au fond de nos gorges. Un animal prisonnier, pendu par une patte: «Ça remue à l'intérieur!» Nous nous efforcions de décrire les couinements, les râles, toutes ces meutes de loups qui cherchaient à se ruer hors de nous.
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