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EAN : 9782742734016
222 pages
Actes Sud (17/08/2001)
3.52/5   107 notes
Résumé :
"On fait avec le vieux parent comme on a fait avec ses enfants : on voudrait qu'il mène une vie saine, fasse du sport, ait de bons amis, se porte bien et ne vous colle pas aux basques. On fait ce qu'on sait faire. On devient tyrannique."

C'est la maison de retraite. Il y a les dames, le directeur, le docteur, la coiffeuse, l'aimable mon-sieur B. et le très aimable monsieur des pompes funèbres. Il y a la mère, et la fille qui vient en visite. Et aussi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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La mère de l'auteur vieillit. Difficile d'admettre qu'il va falloir la mettre en maison de retraite.
Presque chaque semaine, le voyage pour venir la voir, l'emmener en sortie, l'écouter.
Et puis, des comptes mère/fille à régler, comme toujours, mais aussi cette complicité de toujours.
Et la mère meurt, et c'est le vide.
Pierrette Fleutiaux, en plus de deux cents pages, réussit, sans nous lasser, à raconter le difficile chemin de la vieillesse de nos parents.
On sent les descriptions vécues, qu'il s'agisse des rapports de famille, de la maison de retraite, des sentiments qui évoluent, des difficultés relationnelles…….
Il ne semblait pas évident pour l'auteur d'écrire sur a mère, mais elle a parfaitement réussi.
« Des phrases courtes, ma chérie » , lui recommandait toujours sa mère.
Un bel hommage.
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En s'interrogeant sur son prochain roman, Pierrette Fleutiaux s'est vite rendue compte qu'elle parlait souvent de sa mère. Beaucoup trop. Elle ne voulait pas parler d'elle. Et de fil en aiguille, sa mère occupa tout le livre.

Avec beaucoup de pudeur et de vérité, on suit la vieillesse naissante, les choix, les décisions à prendre, les questionnements de l'auteur, ses agacements et son amour pour sa mère, le tout parsemé de leurs souvenirs respectifs.
Et doucement, la narratrice se rend compte que ses incompréhensions à l'égard de sa mère reposent sur le fait qu'elle la voit avec ses yeux à elle, son esprit, son propre référant. Pourtant, une maman âgée n'est pas qu'une vieille personne. Elle a un vécu elle aussi. Elle s'est construite. Elle a eu des rêves, elle a été importante pour d'autres personnes que ses enfants. Et c'est en fonction des souvenirs de son propre vécu qu'elle réagit. Et c'est tout ça que Pierrette Fleutiaux décortique comme jamais !

J'ai parcouru ce livre comme si je puisais dans une bonbonnière. C'était parfois doux et sucré comme des sourires et parfois acide ou piquant comme des paroles qui blessent.
En lisant ce livre, toute personne, homme ou femme, qui a encore la chance d'avoir sa maman et qui la voit diminuer physiquement ou psychologiquement, petit à petit mais en même temps trop rapidement, la verra autrement.

Ce livre m'a beaucoup aidé personnellement, pour parler. Lui parler de choses qu'on n'oserait pas, avant qu'il n'ait été trop tard. La vie. La mort. Tout ça est un grand jeu. Et comme dirait un ami babéliote, que je salue au passage (il se reconnaîtra) : échec et mat. Et je m'incline.
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Un livre déprimant, car on sait qu'un jour ou l'autre nous serons dans le même cas, avoir un parent vieillissant ou nous-mêmes. La vieillesse reste un sujet difficile, et encore plus pour les enfants qui prennent en charge ce passage avant le grand départ. Accompagner, retarder, soulager, consoler, sans perdre la face, ne plus être l'enfant de sa mère, mais l'adulte, les rôles s'inverse. Tout cela, l'auteure nous en fait part.
Des réflexions sur ce sujet, rapport enfant-parent, parent-enfant, vieillesse, la fin de vie, comment vivre cela, voir ses parents s'effacer au fil des jours.

Si j'ai trouvé le sujet bien traité, je déplore quand même des passages qui reviennent trop souvent et une lecture déprimante que je peux comprendre.
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Un sujet très délicat à traiter : le vieillissement de ses parents, là , dans ce roman, de la mère de l'auteur.Le regard de la fille, écrivain, face au vieillissement de sa mère, sujet douloureux, qui m'a mise mal à l'aise , me rappelant le passé, l'accompagnement d'une personne chère , malade.
Et puis, la question, ce sera bientôt notre tour, comment se comporteront nos enfants devant une possible perte d'autonomie physique ou psychique? J'ai lu ce livre avec des sanglots dans la tête tant il est bien écrit, les rapports mère - fille analysés avec subtilité, et clairvoyance, c'est un livre sombre pour moi, parce qu'il nous interpelle sur la vie et la mort.
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Le monde des personnes âgées, réflexion sur la vieillesse, le temps qui passe, la filiation aussi. L'auteur doit mettre sa mère en maison de retraite, c'est pas facile à trouver.Elle lui rend visite depuis 7 ans dans une maison de retraite située dans une ville de province, à cinq cent km de Paris.Elle aide sa mère à lui choisir des vêtements, à l'amener chez le coiffeur et le fils chirurgien se tient prêt à intervenir au moindre appel, le quotidien. J'ai aimé la justesse de ce livre, en lisant j'ai pensé à ma tante très âgée quand je l'emmenais chez le coiffeur et l'aidais pour faire ses courses et faisait des achats chez Damart. Les rapports entre la fille et sa mère ne sont pas simples car cette dernière reste forte et régente à tout, y compris à ses propres obsèques, son héritage, la vente de sa maison. Elle fut jadis enseignante et épouse du directeur de l'école normale d'instituteurs et donnait à sa fille le conseil d'écrire "des phrases courtes" pour ses rédactions et maintenant elle reproche à sa fille de produire des romans compliqués. Elle se mêle des livres de sa fille. Récit très fort, touchant, dur parfois, mais tellement réaliste, très bien vus. Pierrette Fleutiaux a su trouver les mots justes pour parler de la vieillesse, a su décrire avec lucidité et recul tout ce qu'il y a de plus complexe dans une relation mère-fille. J'ai trouvé que c'était un un livre délicieux bien construit et elle nous montre bien l'immense importance du paraître.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les pompiers sont arrivés, de très jeunes gens, extrêmement dévoués et efficaces. Mais : "Allez, papy, on va vous emmener à l'hôpital"; mon ami les a pris à part : "Nous sommes en état de faiblesse momentanée, ce n'est pas une raison pour nous traiter comme des déficients mentaux."
J'imagine sa voix posée, son autorité naturelle. Les gamins se sont excusés. Ce n'est pas "papy" qu'ils ont emmené à l'hôpital, mais M. Claude J.
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Le bonheur est dangereux, le bonheur trop vif attire le malheur il faut être prudent avec le bonheur. Les gens de la campagne le savent.Ils ont des tactiques , des parades.On ne dit jamais "ça va bien" , mais "ça ne va pas trop mal, ma pauvre".Cela, ma mère veut bien le reconnaître, elle en rit.Elle est devenue une femme de la ville, elle aussi, elle a pris ses distances et elle s' amuse à me décrire ces comportements anciens.Mais jamais, jamais, elle ne veut en retourner l'enseignement sur elle - même.
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Je suis une fille rebelle et je suis une fille soumise. J'ai confiance en moi parce qu'une mère a veillé sur moi, je n'ai aucune confiance en moi parce que je suis veillée par une mère. Je suis solide parce qu'elle tient à moi, je suis friable parce que je tiens à elle.
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CELLOPHANE
Il y a, dans le pays où je vis, une ville qui ne ressemble à nulle autre.Les êtres qui la peuplent sont comme enveloppés d'une cellophane invisible.Les immeubles , bien que d'apparence massive, de granit ou de béton ne semblent que façades, et les rues ont un aspect irréel. Bien que je les fréquente depuis de nombreuses années je n'ai pu retenir leur nom.Je me dirige grâce à quelques repères , des commerces, des bâtiments utilitaires, mes trajets n'y varient guère.
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Il y a un corbeau entre ma mère et moi, en cet instant, perché sur une branche nue, qui nous observe. Au-dessous, une dalle de granit, sur laquelle ma mère est couchée. Je ne vois pas ses traits, ils sont absorbés dans la pâleur de l'air, dans la pierre de la dalle, dans la texture de la terre. Je n'ai pas besoin de voir ses traits, je sais que c'est ma mère et sa voix m'enveloppe tout entière. Sa voix est douce, fondue à ma chair. Elle m'appelle, cette voix que j'ai toujours entendue au fond de moi. Elle veut que je me couche auprès d'elle, sur la dalle, que je la prenne dans mes bras et me mêle à elle, pour l'accompagner, pour que nous soyons ensemble là ou elle est, là où elle va. Elle veut mon amour, elle veut ma mort.
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Videos de Pierrette Fleutiaux (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierrette Fleutiaux
Maison de la poésie (4 juin 2019) - Texte et Lecture de Alban Lefranc, extrait du Dictionnaire des mots parfaits (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution mai 2019).
Le Dictionnaire des mots parfaits :
Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S?adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent? parfaits. Bien sûr, parfait, aucun mot ne l?est ? ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés. Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d?écrivains à partager leurs mots préférés. Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d?aujourd?hui nous ouvre ses ateliers secrets.
Auteurs : Nathalie Azoulai, Dominique Barbéris, Marcel Bénabou, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bordes, Lucile Bordes, Geneviève Brisac, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Pascal Commère, Seyhmus Dagtekin, Jacques Damade, François Debluë, Frédérique Deghelt, Jean-Michel Delacomptée, Jean-Philippe Domecq, Suzanne Doppelt, Max Dorra, Christian Doumet, Renaud Ego, Pierrette Fleutiaux, Hélène Frappat, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Frank Lanot, Bertrand Leclair, Alban Lefranc, Sylvie Lemonnier, Arrigo Lessana, Alain Leygonie, Jean-Pierre Martin, Nicolas Mathieu, Jérôme Meizoz, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Guillaume Poix, Didier Pourquery, Christophe Pradeau, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Pascale Roze, Jean-Baptiste de Seynes, François Taillandier, Yoann Thommerel, Laurence Werner David, Julie Wolkenstein, Valérie Zenatti
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