Anoushka est une petite fille de dix ans, dont les parents sont séparés. Dans sa vie, il y a aussi Daniel, le monsieur avec qui sa maman habite, Juliette, la dame avec qui son papa habite, Zipo et Pozi, les jumeaux que sa maman a eus avec Daniel, et enfin Frog, le grand fils que Juliette a eu avec un monsieur américain. En maniant toutes ces périphrases, Anoushka est devenue très forte en grammaire. « La grammaire, c'est des problèmes de famille » affirme-t-elle à ses copines curieuses.
Mais ce qui la tracasse vraiment, ce sont les problèmes de vocabulaire. Par quel mot désigner toutes ces personnes qui font partie de sa famille élargie ? Sa maman lui donne la solution : Daniel, c'est son beau-père, Juliette, sa belle-mère, Zipo et Pozi, ses demi-frères. Grâce à ces nouveaux mots qui font leur entrée dans son vocabulaire, Anoushka n'est plus embêtée au quotidien. Mais Frog alors, qui n'est ni son frère, ni son demi-frère, comment le nommer ?
Après un été passé au bord de la mer avec son papa, sa belle-mère et Frog, Anoushka a appris à connaître un peu mieux ce grand frère qui n'en est pas vraiment un. Entre petites chamailleries et grands moments de complicité, tous deux découvrent les aléas de cette cohabitation saisonnière. Il suffit que ce grand garçon un peu moqueur attrape une insolation pour que leur amitié soit scellée. Et si, finalement, c'est Frog lui-même qui résolvait ce problème de vocabulaire ?
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Si Juliette est ma belle-mère, Frog devrait être mon beau-frère.
Oui, mais le beau-frère, c'est le mari de la soeur ou du frère de
votre femme. Et Frog n'est pas le mari de la soeur ou du frère de
ma femme, puisque je ne peux pas avoir de femme, puisque je
suis une femme moi-même. Quel embrouillamini.
«Le monsieur avec lequel ma maman habite...»
«La dame avec laquelle mon papa habite...»
Je suis devenue très forte sur les pronoms relatifs compléments.
C'est un point sur lequel (encore un relatif complément) je ne fais
jamais de faute. Et du même coup je suis devenue très forte en
grammaire.
La grammaire, c'est des problèmes de famille.
Maison de la poésie (4 juin 2019) - Texte et Lecture de Alban Lefranc, extrait du Dictionnaire des mots parfaits (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution mai 2019).
Le Dictionnaire des mots parfaits :
Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S?adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent? parfaits.
Bien sûr, parfait, aucun mot ne l?est ? ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés.
Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d?écrivains à partager leurs mots préférés.
Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d?aujourd?hui nous ouvre ses ateliers secrets.
Auteurs : Nathalie Azoulai, Dominique Barbéris, Marcel Bénabou, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bordes, Lucile Bordes, Geneviève Brisac, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Pascal Commère, Seyhmus Dagtekin, Jacques Damade, François Debluë, Frédérique Deghelt, Jean-Michel Delacomptée, Jean-Philippe Domecq, Suzanne Doppelt, Max Dorra, Christian Doumet, Renaud Ego, Pierrette Fleutiaux, Hélène Frappat, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Frank Lanot, Bertrand Leclair, Alban Lefranc, Sylvie Lemonnier, Arrigo Lessana, Alain Leygonie, Jean-Pierre Martin, Nicolas Mathieu, Jérôme Meizoz, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Guillaume Poix, Didier Pourquery, Christophe Pradeau, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Pascale Roze, Jean-Baptiste de Seynes, François Taillandier, Yoann Thommerel, Laurence Werner David, Julie Wolkenstein, Valérie Zenatti
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