Cette France, il la connaît par le menu, en historien, et il l’assume totalement dans ses gloires et ses erreurs. Il la sert de toutes ses facultés et la considère comme chargée de mission envers les peuples du monde. Croyant profondément à « cette chose qui mène le monde mais qu’on ne peut appréhender », il n’ignore pas ce que la France doit à la chrétienté. Mais, chef d’un État laïque, il prend soin d’afficher sa neutralité à l’égard des religions, notamment la catholique, lorsque les cérémonies officielles comportent un service religieux.
Les Français se sont trompés sur son compte. En répondant majoritairement « non » au référendum de 1969, qu’ont-ils donc voulu ? Lui donner une leçon ? Je me demande aujourd’hui, quarante ans après sa mort, s’ils ne se sont pas donné une leçon à eux-mêmes. Ils ont gâché l’ultime occasion de célébrer celui qui leur a rendu la liberté et la dignité. On se plaît à dire que les peuples sont ingrats, que c’est la marque des peuples forts.
En vérité, les aides de camp ont pour mission de s’occuper autant qu’il le désire de sa vie privée et de faciliter le déroulement de son travail par des dispositions judicieuses. Gardiens ultimes de sa sécurité, ils l’accompagnent dans tous ses déplacements, qu’ils soient officiels ou bien privés, l’organisation de ces derniers étant de leur ressort.
Les aides de camp n’ont aucune responsabilité dans la conduite des affaires de l’État. N’appartenant à aucune hiérarchie, ils sont l’ultime sécurité du président de la République qui en dispose à sa discrétion.
On ne leur demande même pas de réfléchir… Mais placés comme ils le sont en permanence au plus près de leur chef, ils peuvent observer – ce dont ils ne se privent pas – et se faire une opinion, en ayant, parfois, la possibilité d’agir pour modifier le cours des événements.
On ne peut pas toujours ruser avec des assassins déterminés. Il arrive que des circonstances rendent plus facile la mise en oeuvre de leurs funestes desseins.
La "disparition"du Général de Gaulle à Baden-Baden.