Petite tromperie dans le titre : je m'attendais à découvrir des moyens d'agir au quotidien contre les discriminations odieuses dont je suis le témoin souvent impuissant par manque de courage ou de moyens. Ce thème est en fait expédié en quelques pages pas très convaincantes..
Le véritable mérite de ce livre est de faire réagir, de provoquer des discussions. Mais c'est un peu à son corps défendant : la posture des autrices n'est pas d'ouvrir à la discussion, c'est une posture de combat qui se base sur des certitudes qui ne feraient pas débat. Pas beaucoup de nuances à attendre ici, et c'est un peu dommage.
Le constat de base est juste (mais pas vraiment révolutionnaire) : la discrimination avance souvent masquée, des personnes en souffrent quotidiennement, d'autres en sont bénéficiaires, éventuellement "malgré elles" (sans nécessairement penser à mal) (un homme, blanc, hétérosexuel bénéficie d'avantages sociaux de fait) et une prise de conscience s'impose pour agir pour une société plus juste.
Le livre s'attache donc à expliquer tout ça et à décortiquer comment ça vient et comment on peut s'y opposer (ou essayer) à titre individuel. Cela est hélas amené avec des considérations moins pertinentes (je trouve...). Quelques exemples :
- la culture serait un vecteur d'oppression
- demander à une connaissance récente "tu as un copain, toi ?" est considéré comme une micro-agression
- être athée, c'est appartenir à un "groupe considéré comme supérieur" (c'est à dire qui jouit d'avantages sociaux indus)
- le spécisme est présenté comme "un rapport de domination (des humains sur les animaux, les plantes, les minéraux) tout aussi fondamental" que le racisme, le sexisme, etc.
A mettre tout sur le même plan, j'ai trouvé que le livre passait peut-être à côté des vrais combats.
Bref, pour la plage cet été, je laisse tomber les "activités" du cahier de vacances, je vais plutôt mettre dans ma valise de bons gros romans comme Underground railroad ou Americanah, une belle BD aussi : Appelez-moi Nathan, et pour réfléchir :
Les couilles sur la tables de
Victoire Tuaillon ou pourquoi pas carrément King Kong Théorie, peut-être aussi
Génération offensée : de la police de la culture à la police de la pensée de
Caroline Fourest.