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EAN : 9782918471622
168 pages
Éditions Passiflore (18/02/2017)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Les jours de Lisa sont comptés. Ne laissant aucune prise au désespoir, cette femme encore jeune décide de croquer à belles dents le temps qui lui est imparti.
Libérée de toute attache, elle part vers un lieu inconnu et arrive par un tour du destin dans un domaine qui appelle pleinement la vie. Elle y rencontre des êtres sans fard, proches de la nature et des bêtes, une thérapeute mystique douée d'empathie, un musicien qui emplira le champ vide de son cœur. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Les pieds dans le vide est une partition de vie, au rythme tantôt allegro, tantôt adagio, mettant en exergue sa part d'optimisme dans ce qu'elle a de plus obscur, célébrant la force dans la faiblesse, dans l'épuisement, dans la chute inextricable.

Lisa se sait condamnée, dans quelques semaines, tout au plus quelques mois, elle mourra. Loin de vouloir subir la tristesse, la peine, la pitié de son entourage, elle décide de quitter sa vie, ayant pour seul baluchon quelques vêtements et ses économies, maigres débris de sa vie qu'elle peut à peine porter sur ses frêles épaules, et s'exile dans un village en bord de mer, dans la chaleureuse demeure de Mireille.

Éloignée de tout ce qu'elle a connu jusqu'alors, Lisa est acculée à ce que la vie crée de plus sincère et de plus authentique : des êtres d'une générosité bienveillante, une nature à couper le souffle, et un pianiste en quête de perfection, dont les mélodies profondes feront écho aux silences jusque-là inexplicables de Lisa.

La merveilleuse plume de Florence D'Oria explore, avec poésie et lyrisme, les derniers jours de Lisa, mais aussi son enfance, son grand-père poète, la malédiction qui depuis toujours couve cette famille, ces disparus à présent regrettés. Dans ce domaine de la dernière chance, le présent renoue avec le passé, les mystères tombent, les secrets succombent, préludes d'un avenir sinon certain, au moins serein et heureux.

Partir, mais partir à son image, que cette mort fasse écho à la vie, Lisa a vécu libre et insouciante, refusant de subir la douleur, l'acharnement et si sous elle, ses pieds balancent dans le vide, ses yeux renfermeront à jamais ces étoiles qu'elle a chassées, mémoires d'un dernier songe d'une nuit d'été...

« Partir quand même
Partir d'abord
Quitter la scène
Dans un ultime effort
Avant de dire je t'aime
Que le piège se referme
Partir quand même »

(Partir quand même - Françoise Hardy)



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Un livre lumineux, une plume belle et poétique, un hymne à la vie, à l'art, à la nature... Ce magnifique premier roman de Florence d'Oria, profond et léger, transcende le crépuscule d'une existence foisonnante dans un cheminement dont la résonance nous accompagne tout en douceur et lucidité. Et qui s'inscrit dans l'affirmation de Nietzsche : « Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. » Florence d'Oria a enfanté une histoire poignante et si vivante, à petits pas virtuoses.
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Belle découverte !
A la lecture des premières pages, j'ai ressenti que l'auteur avait le goût des mots comme un musicien qui possède l'oreille absolue. L'écriture est sensible, le vocabulaire est riche et le récit plein de justesse et d'imagination. L'intelligence du coeur habite chaque personnage, c'est de la vie et de la joie qui perlent au fil des pages… et la fin n'est pas forcément celle qu'on attend !

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Les pieds dans le vide, la tête dans dans les étoiles et le regard fixé
vers l'infini.
Le livre de Florence d'Oria nous fait pénétrer dans une forêt de mots d'une intense poésie. Chaque phrase nous éclabousse et vous
imprègne de la grande sensibilité de l'auteur.

Giampiero SEMERARO
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LES PIEDS DANS LE VIDE
ICI ET MAINTENANT
par P. C. - Causette, n°78, mai 2017
"Lisa sait que ses jours sont comptés. Décidant de profiter de chaque instant qu'il lui reste à vivre, la jeune femme vend sa maison et part dans un lieu inconnu, loin de ses amis et de leur peine, trop lourde pour elle. Elle fuit la pitié et les pleureuses qui ne lui "sont d'aucun secours". Réfugiée dans un hôtel familial au coeur d'un paysage magnifique et odorant, Lisa renoue avec la nature, les sensations qu'elle procure, et y fait des rencontres. Il y a ses hôtes, des gens simples et très attachants, Mireille, l'arrière-grand-mère et ses souvenirs qui font écho, une thérapeute pleine de sollicitude, et puis ce musicien... La lecture de ce premier roman de Florence d'Oria, qui nous raconte sans pathos les derniers mois d'une vie, ne rend pas triste. C'est l'histoire d'un voyage initiatique vers la liberté et l'apaisement que procurent les relations humaines bienveillantes. Et nos sens, si on les laisse vibrer. Car vivre sans regarder la vie autour de soi, ce n'est pas vraiment vivre."
P.C.
Lien : https://www.causette.fr/le-m..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une fois n’est pas coutume, l’attente fut brève, écourtée par une pluie d’accords de toute beauté qui me cloua littéralement dans mon fauteuil, bouche bée.
L’évidence me prit de court, ma sottise de plein fouet : mais oui, comment n’avais-je pas compris qu’en bon pianiste qui se respecte, la place attitrée de Samuel était au piano, bien entendu !
La honte chauffa mes joues, je ne me pardonnais pas d’avoir si mal interprété son silence recueilli. Le silence n’appartient à personne, il est libre de droits. Il est à la musique et aux mots ce qu’est la toile au tableau ; le temps qu’il faut pour naître et disparaître, la première page blanche débordant de promesses, la dernière page de garde lestée de confidences. Il est ce vide mille fois enfanté par le rêve et l’espérance. Rien et tout à la fois, le corps subtil des choses et à jamais la preuve incertaine de ce qui a existé.
J’avais cherché des yeux une réponse à l’irruption de cette inconnue, désormais ils étaient clos et je n’en croyais pas mes oreilles.
J’étais subjuguée. Non par la virtuosité époustouflante de ces mains, mais par le chant qui jaillissait de chaque doigt comme une voix unique, une empreinte reconnaissable entre toutes et cependant unie aux autres. On avait déposé un orchestre à mes pieds. Des frissons parcouraient ma peau en une chaîne ininterrompue, une spirale extatique, j’étais figée dans la glace par des sons incendiaires.
J’avais lu je ne sais où que l’art était « le plus court chemin d’un homme à un autre. » Rien ne me semblait toucher au plus près la vérité. J’avais l’impression confuse mais bien réelle d’être transfusée par une langue maternelle. C’était autant une révélation qu’un retour aux sources et les yeux totalement ouverts, brillants de larmes, je me demandais comment j’avais pu la négliger.
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— Difficile d’évoquer grand-père comme ça, on aurait pu écrire un livre sur lui ! C’était un homme hors du commun, un conteur-né. J’ai réalisé tardivement à quel point il m’a transmis le goût des mots, je devrais plutôt dire l’appétit, la gourmandise. Il ne faut y voir aucune coquetterie, juste la volonté d’harmoniser la pensée aux sonorités d’une langue. Dans le fond, c’était un musicien ! Il avait aussi une certaine manière d’éclairer la vie, toujours en pleine lumière comme s’il était sans cesse en quête de vérité. Mais ce qui m’a marquée d’une empreinte indélébile, c’est sa fascination viscérale pour les étoiles. Petit, il les imaginait pareilles à des fées se balançant sur des trapèzes sous la voûte céleste. Amoureux d’elles à la folie, il s’était mis en tête de s’en emparer avec un filet à papillons, une nuit comme celle-ci, en grand secret. Évidemment, son équipée n’aboutit pas au résultat escompté, mais il voulut croire dans son cœur d’enfant, et m’en persuada par la suite, qu’elles étaient en lui parce qu’il les avait capturées rien qu’en les regardant. Voilà pourquoi tout à l’heure, j’ai essayé avec brio d’emplir mes yeux de constellations. J’avais envie de rendre hommage au plus noble chercheur d’or que j’aie jamais rencontré. C’était le moins que je puisse faire pour lui avant de partir.
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