À la charnière des XIIème et XIIIème siècles, Philippe II dit Auguste (né en 1165 et roi de 1180 à 1223, petit-fils de Louis VI le Gros et fils de Louis VII dit le Jeune ou le Pieux), est venu consolider ce qui n'était qu'en germe avec ses prédécesseurs et a solidifié le socle qui allait donner puissance et prestige au royaume de France, aussi bien militairement et territorialement (en profitant des divisions visibles chez ses adersaires anglais, les Plantagenêts, également possesseurs de vastes domaines sur le continent, jouant des fils d'Henri II contre leur père, de la mort inattendue du valeureux mais assez téméraire
Richard Coeur de Lion, de la faiblesse de
Jean Sans Terre face à la noblesse d'outre-Manche, de son entreprise de conquête de la Normandie et d'autres grands fiefs tenus par les Anglais [Maine, Anjou, Poitou, etc.], mais rencontrant quelques difficultés en Flandre, en Auvergne et n'arrivant pas à dépasser le stade de fief mouvant de la couronne en Bretagne, il agrandit considérablement le territoire sur lequel il exerçait son pouvoir ; face au Saint-Empire romain germanique, il sut aussi tirer avantage des démêlés d'Otton de Brunswick avec ses rivaux, notamment Philippe de Souabe, en attendant la majorité de Frédéric II de Hohenstaufen ; tout cela trouva son dénouement à Bouvines, en 1214, victoire qui permit à
Philippe De donner à la lignée des Capétiens une solide assise et de sortir des temps incertains) qu'institutionnellement (prise d'appui sur des conseillers ayant déjà de grandes compétences, sur des officiers comme les baillis, les sénéchaux et les prévôts et sur des organes de cour qui tendaient à s'individualiser et à prendre consistance ; mais aussi et enfin par l'importance donnée à Paris, ville devenue une capitale, un centre repérable du pouvoir et dotée d'une enceinte fortifiée sur les deux rives de la Seine).
Jean Flori, biographe de
Richard Coeur de Lion et spécialiste de l'idéal chevaleresque et de l'idée de croisade, a magnifiquement synthétisé un ensemble de données et de faits analysés plus en profondeur par un historien américain,
John Baldwin (1929-2015).
Pour ceux qui veulent savoir l'essentiel sur Philippe II Auguste, le travail de
Jean Flori est donc un outil aussi utile que satisfaisant.
François Sarindar