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EAN : 9782253120704
381 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.82/5   945 notes
Résumé :
La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà, l'été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée...
Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l'affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c'est réveiller de douloureux souvenirs.
À l'adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu'el... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (173) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 945 notes
Une jeune américaine retourne dans son enfer familial
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Un thriller psychologique assez dérangeant. La preuve: je l'ai lu il y a quelques mois déjà et je n'ai pas pû vous en écrire un seul mot :)
Ce n'est pas le gore ou le trash qui hantent ces pages mais bien la violence dans ces personnages tourmentés et la déchéance d'une famille particulièrement toxique pour tous ses membres féminins.
La cerise sur le gateau: un lieu malsain, une petite ville paumée dans le Missouri, une grande maison ténébreuse riche de secrets inavouables.
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Une intrigue lente et assez simpliste dans sa construction mais tout de même captivante dans le déroulement de cette enquête . D'abord policière et journalistique puis devenant familiale et très intimiste. La jeune héroine de par son caractère fermé et mystérieux est le pivot central de ce chaos.
La description psychologique de ce personnage est finement décrite. On sent que sa souffrance n'est pas feinte (cf la peau: dernier rempart du corps contre l'inconnu). La suite nous donnera raison. La tension est extrême et ce huis-clos nous conduira à une fin digne des plus grandes tragédies grecques.
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Où la barrière est fine entre la bienveillance et la toxicité entre membres d'une même famille. Est-ce que le schéma familial peut être rompu ou doit-il se reproduire indéfiniment? (exemple: les petites filles doivent-elles suivre le même chemin que leurs mères?).
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Un roman noir captivant, violent par les mots et les maux, d'une brutalité assourdissante. Un drame qui saisit toute cette petite ville malade en perte de repères.
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Bonus: La série TV "Sharp objects" est d'une grande fidélité et très bien interprétée. L'ambiance malsaine et délétère est bien restituée grâce au jeu des actrices.
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Voilà un thriller tout en ambiance, pas de rebondissements à profusion, pas d'agent des forces de l'ordre comme personnage principal, mais une journaliste.
Comme elle l'utilisera également dans son second roman, le fond de commerce de Gillian Flynn, c'est une violence dans la description de personnages tourmentés et d'une Amérique profonde à la dérive.
Sur la base d'une enquête classique, qui est même mise en retrait lors d'une bonne partie du bouquin, l'auteur axe l'histoire (écrite à la première personne) sur une "héroïne" écorchée (en sens propre comme au figuré), étalant sa souffrance psychologique tout au long des 300 pages.
L'histoire de ce drame familial est particulièrement malsaine, d'une violence psychologique inouïe, de nombreux passages font froid dans le dos rien qu'à voir l'état de délabrement mental du personnage et de la société qui l'entoure.
Les femmes de cette petite ville sont toutes plus ou moins atteinte psychologiquement, du fait d'un désoeuvrement et d'une perte des repères. Les hommes quant à eux sont relégués pour la plupart au rang de gentils demeurés.
Mais rien de simpliste dans cette description. L'analyse psychologique est du force rare, d'une brutalité peu commune, le tout particulièrement bien rendu par l'écriture sèche et précise de l'auteur.
Un magnifique roman, dérangeant, qui se lit sans temps mort. A ne pas conseiller aux âmes sensibles, la violence des mots nous atteint plus puissamment que les scènes baignant dans le sang d'autres romans.
Les prémisses de l'oeuvre de Flynn, qui est devenu depuis une voix incontournable de ce genre de thrillers qui fait la part belle à la psychologie des personnages.
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Vous avez aimé l'Epatante Amy de "Apparences" ?

Vous adorerez l'Admirable Adora et l'Amusante Amma de Sur ma peau!! A moins que vous ne préfériez l'Habile Camille, sa demi-soeur, avec ses mots qui frétillent et sa peau qui vibrille...

Je vous laisse découvrir les péripéties de ce polar féminin, toxique comme les femmes qui le hantent,et perpétuent syndromes et psychoses dans une filiation maladive dont on a le plus grand mal à rompre la chaîne...

Camille, l'héroïne, est journaliste, et son patron qui est aussi une sorte de père de substitution, l'envoie enquêter sur de probables crimes en série commis sur de très jeunes filles , retrouvées égorgées et édentées. Cette horreur a pour théâtre une petite ville chic et cancanière du Missouri, Cape West, d'où Camille est native...et comme justement elle ne va pas très bien, Camille, ce retour aux sources pourrait être une sorte de psychanalyse.

De choc, la psychanalyse.

La tension, les ragots, le harcèlement, les violences sexuelles en réunion, les relations perverses, l'alcool, la drogue, l'auto-mutilation, le S.M.P. (je vous laisse découvrir de quelle malfaisance il s'agit là) , tous les ingrédients sont réunis pour vous donner l'envie farouche d'une bonne parthénogénèse des familles - non, surtout pas des familles!!!- qui vous évite du même coup d'avoir une mère, un père, une soeur, et toute cette sorte de plaies..

Encore un mot malheureux, les plaies : ce n'est pas cela qui manque Sur (la) Peau de Camille. Son épiderme - on le découvre progressivement et avec quel art de l'approche, dans ce récit- est un abécédaire ambulant, un palimpseste vivant, un grimoire torturé ...

Si le suspense n'est pas la qualité première de ce polar psychologique -on devine assez vite les mystères et énigmes auxquels la pauvre Camille frotte sa pauvre peau martyrisée- la tension et le malaise sont garantis!

Vous ne regarderez plus jamais du même oeil les tendres soins de votre infirmier/infirmière personnel(le), père, mère, soeur, amant(e), conjoint(e)...

Vive l'automédication et l'homéopathie!
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Cela fait quelques années que ce livre trône dans ma Pal, j'avais beaucoup aimé Les Lieux Sombres de la même auteur mais je n'avais pas accroché à son dernier livre Les Apparences. J'avais donc encore mis de côté la lecture de sur ma peau, je remercie donc le challenge Pioche dans ma Pal de décembre (merci PC37Shu) de m'avoir permis d'exhumer ce bouquin.

J'ai énormément aimé il est très difficile à lâcher pour preuve je l'ai commencé dimanche après-midi et je l'ai terminé mardi matin à 1 heures du matin. J'ai tout de suite accroché au personnage principale de Camille journaliste de Chicago qui est envoyé dans sa ville d'enfance Wind Gap pour couvrir le meurtre de deux petites filles. La venue de Camille dans sa ville d'enfance, les retrouvailles avec sa mère et sa demi-soeur Amma vont réveillé en elle de douleurs souvenirs. Le mal être de Camille s'étale tout le long de son corps avec les scarifications que celle-ci s'est infligé et ses mots gravés dans sa chair. Avec l'aide d'un policier Camille va pouvoir avancer dans son enquête (échange de tuyau entre le policier et la journaliste, celle-ci connaissant mieux les habitants de Wind Gap). On sent également dans ce récit très fortement l'absence de Marian soeur de Camille décédé prématurément.

Le destin de ces deux petites filles mortes et de sa soeur Marian parti prématurément semble liés et l'on est tenu en haleine jusqu'à la fin. Une lecture que je recommande aux amateurs de policiers polars.
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" Une chanson douce... "
Pourquoi bois-tu...autant ? Je ne sais pas.

" Que me chantait ma maman "
Pourquoi ton appart' ressemble à une piaule de Cité U alors que t'es journaliste ? Je ne sais pas.

" Cette chanson douce "
Pourquoi tu as toujours froid, habillée comme en hiver, l'été ? Je ne sais pas.

" Je veux la chanter pour toi "
Pourquoi... Arrête ! Je n'en sais rien !

" Car ta peau est douce "
Alors va chez toi. Rentre à Wind Gap, ta ville d'enfance. Et cherche un scoop.

L'héroïne est une journaliste de 28 ans qui doit faire un papier sur les meurtres de deux petites filles. Les habitants sont en majorité convaincus que de telles tueries ne peuvent qu'être le fait d'étrangers. Normal.. Chacun vit dans son enfermement dans cette ville qui ne mange que des poulets et des porcs blindés aux hormones. Pas étonnant qu'à 13 ans toutes les filles soient dotées de seins rebondis !

Un retour aux sources. Et une description d'une bourgade qui donne envie de vomir. Roman où les personnages sont essentiellement féminins et où tous ont un "truc" très bien détaillé par l'auteur. Mais un truc universel, qui existe partout dans les sociétés. Les puissants et les pauvres. Les écolières et leurs querelles. Je ne suis pas certaine que "querelles" soit le mot juste. Rivalité, mesquinerie et surtout méchanceté, dégradation, perversion. L'enfance peut être sauvage. Mais les travers des petites filles persistent, parfois. Et, femmes devenues, les mêmes schémas se reproduisent. Suis-je la plus belle ? Qui m'aime ? Qui vais-je exclure du groupe (en l'humiliant de préférence) ?

La psychologie des protagonistes est fine et nuancée. J'ai beaucoup aimé cette journaliste courageuse. La description de ses sentiments, de ses dégoûts, de ses "mots dépeausés" est très bien rendue.

"Sur ma peau", premier roman de Gillian Flynn. C'est aussi le premier que je lis. Je suis conquise.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Je me coupe, voyez-vous. Je me taillade la peau. Je l'incise. Je la creuse. Je la troue. Je suis un cas très particulier. Je n'agis pas ainsi sans raison : ma peau hurle. Elle est couverte de mots - cuire, bonbon, minou, boucles -, comme si un élève de cours préparatoire avait appris à écrire sur ma chair avec un canif. Parfois - parfois seulement - j'éclate de rire. Quand je sors de la baignoire et que, du coin de l'oeil, j'aperçois sur le flan d'un mollet ; "babydoll". Quand j'enfile un pull et que soudain, "nocive" flashe sur mon poignet. Pourquoi ces mots-là en particulier? Des milliers d'heures de thérapie ont inspiré quelques idées à de brillants cliniciens. Il s'agit souvent de mots à connotation féminine. Ou bien négative. J'ai gravé sur ma peau un certain nombre de synonymes pour "anxieux" : onze en tout. Tout ce que je sais, c'est que, sur le moment, c'était crucial de voir ces lettres sur moi - et pas simplement de les voir, mais de les sentir, aussi. Comme cette brûlure sur ma hanche gauche : jupon.
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Les infirmières nous donnaient des médocs pour soulager nos peaux fourmillantes. Et d'autres médocs pour apaiser nos cerveaux incandescents. Deux fois par semaine, nous avions droit à une fouille au corps, au cas où nous aurions caché un objet tranchant, et nous participions à des séances de groupes censées, en théorie, nous purger de notre colère et de notre haine de soi. Nous apprenions à ne retourner ni l'une ni l'autre contre nous-même. A rejeter la responsabilité à l'extérieur. Au bout d'un mois de bonne conduite, nous avions droit à des bains et des massages aux huiles. On nous apprenait les bienfaits d'un toucher tout en douceur. (p102)
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Je portais un pull neuf, d'un rouge agressif, hideux. On avait beau être le 12 mai, le thermomètre avait chuté sous la barre des dix degrés et après quatre jours à grelotter en petite chemise, plutôt que de fouiller dans mes cartons de fringues d'hiver, j'étais allée acheter de quoi me couvrir dans un magasin qui faisait des promos. Le printemps à Chicago.
J'étais dans mon box tendu de toile de jute, devant l'ordinateur, le regard rivé sur l'écran. Mon papier du jour traitait d'un cas aussi sordide que banal. On avait retrouvé dans le South Side quatre mômes, âgés de deux à six ans, enfermés dans une chambre avec deux ou trois sandwiches au thon et un quart de lait. Cela faisait trois jours qu'ils étaient parqués là, à s'agiter sur la moquette comme des poules en cage, au milieu de la nourriture et des excréments. Leur mère s'en était allée tirer sur une pipe, et les avait tout bonnement oubliés. Ce sont des choses qui arrivent. Pas de brûlures de cigarette, ni d'os brisés. Juste une étourderie, irrattrapable. J'avais vu la mère après son arrestation : Tammy Davis, une femme de vingt-deux ans, blonde et grasse, avec une grosse pastille de fard rose sur chaque joue. Je l'imaginais sans peine affalée sur un canapé déglingué, en train d'arrondir les lèvres sur la pipe, d'inhaler une bouffée âcre. Ensuite, tout ce mettait à flotter dans sa tête : oubliés les mômes, loin derrière ; elle revoyait ses années collège, où elle était la plus jolie - une ado de treize ans qui mettait du gloss et mâchait des chewing-gums à la cannelle avant d'embrasser ses prétendants.
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Dans quelque débat que ce soit, je n'étais jamais vraiment de mon côté.


Oui, je suis là, ai-je dit, et ça a été un choc de découvrir à quel point ces mots me réconfortaient. Quand je panique, je les prononce à voix haute. Je suis là. En général, je n'ai pas l'impression d'être là. Je me sens comme quelqu'un qu'une simple bourrasque de vent tiède suffirait à effacer, à faire disparaître à jamais, sans laisser de trace. Certains jours, je trouve cette pensée apaisante ; d'autres, elle me glace.
Cette sensation d'impondérabilité vient, je pense, du fait que je sais si peu de choses sur mon passé - c'est du moins les conclusions auxquelles a abouti le psy, à la clinique.
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L'élevage consiste à étiqueter des porcelets et à les mettre en cage, à féconder des truies puis à les parquer, à s'occuper des fosses à fumier. Le côté abattoir est pis. Des ouvriers chargent les porcs et les poussent le long d'un couloir où les attendent les assommeurs. D'autres leur empoignent les pattes arrière, qu'ils ligotent, puis l'animal se retrouve soulevé, tête en bas ; les bêtes hurlent et se débattent. On leur tranche la gorge avec des couteaux de boucher aux pointes affilées, et le sang qui jaillit sur le carrelage est aussi épais que de la peinture. De là, on les plonge dans la cuve où ils seront ébouillantés. Les cris incessants - des cris frénétiques, métalliques, aigus - obligent la plupart des ouvriers à porter des protège-tympans...
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Videos de Gillian Flynn (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gillian Flynn
3 avril 2013
Le suspense le plus éprouvant depuis Ne le dis à Personne et Avant d'aller dormir. Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan, leur vie aisée, leur travail dans la presse, pour s'installer dans la petite ville du Missouri où Nick a grandi. le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, celui-ci découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. L'enquête qui s'ensuit prend vite une orientation inattendue : sous les yeux de la police, chaque petit secret entre époux et autres trahisons sans importance de la vie conjugale prennent une importance inimaginable et Nick devient bientôt un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément de son côté de retrouver sa femme, celui-ci découvre qu'elle aussi lui dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres bien plus inquiétantes. Il serait criminel d'en dévoiler davantage tant l'intrigue que nous offre Gillian Flynn recèle de surprises et de retournements. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, la plus littéraire des auteurs de polars, qui dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes, nous offre en effet une véritable symphonie paranoïaque, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller. À propos des Lieux Sombres : « Une étoile du roman noir est née. L'intrigue est dense, sophistiquée, diabolique. Un polar hypnotisant. » Olivia de Lamberterie, Elle À propos de Sur ma peau : « Dire que c'est un roman exceptionnel, oui, très bien, mais ça ne suffit pas. Je pense, croyez-moi si vous le voulez, que je n'ai pas lu un thriller aussi entêtant depuis des années. » Stephen King À propos des Apparences : « Je viens de passer une semaine où je me suis senti tour à tour manipulé, trahi, provoqué, trompé et confondu. Sans compter que toutes mes certitudes se sont révélées fausses. Cela pourrait sembler suffisant, eh bien non ! Figurez-vous que je pense sérieusement à le relire sans perdre une minute ! » Arthur Phillips « C'est un livre à la fois exceptionnel et terrifiant. Je n'ai jamais rien lu de tel sur la façon dont la normalité apparente et les ténèbres qui hantent chacun de nous peuvent à ce point se confondre qu'il en devient impossible de les distinguer. » Tarta French
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