L'Apocalypse différée ou comment la tragédie écologique, politique et gouvernementale devient une comédie à l'Italienne, commedia dell'arte.
Dario Fo prédit la fin du pétrole, une catastrophe qui loin d'horrifier tout le monde, fait la joie des cyclistes (il dessine plein de vélos
Dario Fo, il doit trouver ça rigolo le vélo). Il prédit ainsi cette catastrophe que serait la fin du pétrole et s'en réjouit car selon lui, elle nous permet d'éviter d'une autre catastrophe plus dramatique encore :
l'Apocalypse, différée justement, par la fin du pétrole. Que deviennent les lobbyistes du pétrole ? Bonne question, ils disparaissent comme par enchantement après, ou avant, la catastrophe. Et les politiciens, ayant eux aussi disparu dans leurs palaces où se cachent encore quelques réserves de pétrole ( comme quoi, il n'avait pas complètement disparu le pétrole), les politiciens donc ayant disparu, on s'organise en Italie pour éviter l'anarchie et pour fonder une nouvelle République, une démocratie qui en serait vraiment une, mais cette démocratie n'est en aucun cas sérieuse, car les représentants du peuple ne sont pas toujours sérieux, loin de là, et il s'avère que tout cela n'est qu'une gigantesque farce où les clowns, les acrobates et les marchands nous rappellent sans cesse à nous lecteurs que ce nouveau monde est carnavalesque. Aussi, ceux qui prennent la peine de régir la société apparaissent-ils tout aussi immatures que leurs prédecesseurs, et s'en donnent-ils à coeur joie en réécrivant la constitution tout en ayant la tête ailleurs, émoustillés qu'ils sont par les prostituées qui font irruption lors des débats ; ce qui laisse penser qu'ils ne sont pas si différents que ça des politiciens véreux et mafieux qui sont cités dans l'oeuvre de
Dario Fo : Berlusconi, Bush, que Berlusconi appelle "Dabeliou", et bien d'autres, surtout des Italiens. Ainsi, les politiciens en prennent pour leur grade mais il n'oublie pas d'impliquer dans son pamphlet le Vatican & Cie. Et les lobbyistes, et tous. En même temps, on se demande si
Dario Fo lui-même n'est pas lobbyiste (il doit être payé par le lobby du vélo, et par le lobby des panneaux photovoltaïques).*
*C'est pratique, il y a tellement de panneaux photovoltaïques dans le livre que ma liseuse s'est rechargée tout seule.