AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Histoire dessinée de la France tome 10 sur 10
EAN : 9791092530490
La Découverte (25/11/2020)
4.45/5   20 notes
Résumé :
Et si les guerres de Religion (1559-1610) n’étaient pas si lointaines ? Si elles étaient au contraire d’une brûlante actualité ? Attentats, massacres, radicalisations religieuses, guerres civiles… Notre époque regorge de violences commises au nom de Dieu. Elle partage avec la fin du xvie siècle une immense angoisse sur fond de révolution médiatique. Une fois n’est pas coutume, dans ce volume, c’est le passé qui interpelle le présent : des spectres, protestants su... >Voir plus
Que lire après Histoire dessinée de la France, tome 10 : Sacrées guerres - De Catherine de Médicis à Henri IVVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"La religion est la maladie honteuse de l'humanité. La politique en est le cancer" ....écrivait Henry de Montherlant dans "Carnets".
Aussi quand Babelio organisa cette opération Masse Critique, je choisis alors le cancer en me positionnant pour recevoir "Sacrée croissance" de Marie-Monique Robin...le cancer est un compagnon de route que j'ai mâté....Et "Sacrée croissance" était un livre parmi d'autres choix titillant fortement mes sensibilités et préoccupations politiques du moment.
Mais je reçus "Sacrées guerres"... un ouvrage sur les guerres de religion...Erreur de l'éditeur...Seuls ceux qui ne font rien ne commettent jamais d'erreur ! Et, dit-on, on ne regarde pas la couleur d'un cheval donné .
Petite déception d'un moment...j'avoue que la religion n'est pas ma tasse de thé...j'en ai une image très négative, liée à une enfance de religion imposée...
C'est grave docteur?
Alors je me suis attaqué à cette lecture.
La première impression fut une réaction de rejet liée aux dessins de personnes hallucinées, violentes...J'avais uniquement regardé les images...!
Tant pis j'entre dans le livre...quelques pages et la séduction opère...!
Eté 1993 : Patrice Chéreau tourne "La Reine Margot" dans les rues de Bordeaux...avec Isabelle Adjani.
Il donne ses consignes, fait maquiller les figurants qui vont jouer les rôles de cadavres entassés...le faux sang coule à profusion sous les monceaux de cadavres...
Chéreau a "des images obsédantes en tête". Il veut "composer avec la brutalité" dans cette France de 1560 déchirée entre catholiques et protestants...dessins de personnages hallucinés et violents, s'invectivant....et pour le lecteur, rappels historiques mis en scène par Chéreau...
Mais ce qui intéresse Chéreau "...c'est moins l'épisode historique en soi que ce qu'il permet de dire de notre propre époque"
L'hameçon....je suis ferré...ces guerres de religion d'un autre siècle sont sous les cieux de notre monde d'une cruelle actualité...les figurants du film prennent alors la parole et remontent le temps pour nous présenter ces guerres, ces massacres, l'intime de leur vie, les décisions des politiques et religieux de l'époque...le scénario est audacieux et permet en faisant parler ces petits gens du peuple, mais aussi ces reines et rois, ces nobles et riches, ces prélats bedonnants, de nous confronter à cette violence, aux revirements des politiques, à la vie de ces humbles...mais aussi de Juifs
Pochep le dessinateur de la BD met en scène le caméraman filmant des personnages hallucinés parlant de leur vie dans ces années 1562-1598...ils étaient paysans, nobliaux, hommes, femmes...ils furent égorgés, eurent faim, très faim...partagés entre des décisions de personnages qui firent L Histoire, avec un grand H...eux, ces pauvres, ces sans-grades, sont confrontés à la Grande Histoire, à ces décisions politiques, à ces guerres.  Des guerres et des combats, des exactions qui se déroulèrent à proximité de villes où nous vivons et que nous méconnaissons  plusieurs siècles après !
Les images sont violentes à la fois par les regards, les situations, les invectives, les attitudes...le dessin concourt tout à fait à faire ressentir cette violence du quotidien, ces crimes, ces razzias, ces disettes..
Religieux, rois et reines, riches et pauvres tous vivent dans cette folie du dessin. On retrouve ces mêmes regards, ces mêmes hallucinations, ces mêmes invectives dans ces images télévisées d'actualité, nous présentant ces "Fous de Dieu" décapitant des "mécréants" au couteau.
Quant au texte, il nous permet d'avancer dans L Histoire, de nous la remettre en mémoire.
Cette alliance du texte rédigé par le sage historien et du dessin violent est tout à fait adaptée pour nous plonger dans la période et nous en apprendre en quelques heures de lecture, bien plus que ce que nous avons appris en primaire, au collège puis au lycée...sur ces Guerres de Religion. le texte est instructif sans être rébarbatif, bien structuré et effrayant.
Et une fois finies les 110 pages de dessin, l'éditeur nous offre une cinquantaine de pages de textes, écrits par l'historien, qui précisent après consultations de documents d'époque accessibles au sein de la Bibliothèque Nationale, tous les dessous politiques de ces guerres. 
Jérémie Foa nous rappelle que Montaigne, Voltaire, Balzac, Michelet, Dante,  Bu Bellay, Michel de l'Hospital et d'autres encore ont écrit, ont fait part de leur sensibilité d'hommes et d'auteurs au regard de cette période troublée. Les positions de Luther et de Calvin sont précisées...des écrits, des tableaux, des tapisseries... nous en apprennent également beaucoup...
Le travail de vulgarisation de l'historien est érudit et accessible....
Mes  connaissances lointaines de ces heures de cours dispensées il y a quelques décennies, avaient bien besoin de cette ré-actualisation. On ne m'avait pas assez parlé de cette "triste litanie de pillages, d'incendies, d'exils contraints et de retours misérables"  perpétrés par des  "gens-pille-hommes" comme les nomme avec humour Jérémie Foa.
Pochep le dessinateur a su , quant à lui, transmettre  cette violence dans les regards et expressions hallucinés des bourreaux et dans les regards et expressions de frayeur des victimes...et curieusement ce sont les mêmes.
Ce titre qui est pas une BD classique, loin de là, requiert toute l'attention du lecteur du fait du grand nombre de personnages, du nombre de dates et d'évènements évoqués
Cette alliance de la BD dans une première partie, et d'un texte dans une deuxième partie de l'ouvrage est rare. En tout cas, c'est la première fois que je la rencontre. Ce titre fait partie d'une collection particulière dans les références de l'éditeur..une vingtaine d'ouvrages ont été édités à ce jour.
Et la Croissance, dans tout ça...? Vous allez me dire que je suis têtu ....et vous n'aurez pas tort .
Devenue presque religion d'État, sous toutes les latitudes c'est en son nom que presque toutes les décisions politiques sont aujourd'hui prises. Un besoin de croissance jusqu'où? Une croissance qui en laissera beaucoup au bord de la route, et qui  également, peut pousser certains États à des violences, voire à des guerres, qui sait, pour des matières premières pour l'accès à des ressources....
Sacrées similitudes !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          120
Du tournage d'un film sur le massacre de la Saint Barthélemy à la rencontre des fantômes de l'époque, pris dans ces sanglantes guerres de religions, nous voici embarqués dans le temps jadis. La bande dessinée permet le rythme mais pas forcément la concentration…nécessaire au suivi de ces évènements qui ont marqué l'histoire de France…et nourrit notre méfiance envers les religions !

A la fin de ces « Sacrées guerres » très plaisamment illustrées, quelques textes plus classiques dans leur forme pour tenter de les expliquer. le protestantisme né avec Luther s'est développé contre les excès du catholicisme. Catherine de Médicis et Henri IV ont joué un rôle important dans un contexte européen entre une Espagne catholique qui attise les guerres, une Angleterre anglicane, toujours originale, une Allemagne protestante…Un sac de noeud d'alliances et de trahison, de luttes sanglantes dont les paysans pillés, massacrés, violés, morts de faim et d'épidémies, ont été les premières victimes ! Heureusement les Arts et lettres sont prospères en ces époques troublées, la beauté des oeuvres des peintres comme réponse au mal, la philosophie de Montaigne à la folie des hommes.

Bref, une bande dessinée dans laquelle on ne s'ennuie pas qu'on soit branché plutôt BD ou plutôt histoire, ou les deux ! Et si comme JeanPierreV j'avais postulé pour « Sacrée croissance », j'ai malgré tout apprécié cet envoi, déjà totalement convaincue qu'au nom de Dieu les hommes sont capables de commettre les pires atrocités. Merci à Babelio et aux éditions de la Découverte qui m'ont permis de remonter le temps ! Et d'y retrouver épidémies et fous de Dieu !
Commenter  J’apprécie          180
Exceptionnel récit graphique ! le dispositif narratif choisi est parfaitement adapté au foisonnement historiographique de cette période complexe, sans que jamais le lecteur ne soit perdu. le dossier documentaire et les suggestions bibliographiques complètent utilement un ensemble servi par un trait graphique adapté.
Commenter  J’apprécie          90
Les fantômes de personnages historiques qui accompagnent l'enquêteur sont particulièrement attachants : une femme instruite qui a écrit ses mémoires et un adolescent de 14 ans. Les auteurs défendent la thèse d'une personnalité de Catherine de Médicis très différente de sa "légende noire". Ce tome est particulièrement réussi.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
ActuaBD
09 décembre 2020
Sur un scénario de Jérémie Foa, maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille, et un dessin de Pochep, cet album s’attaque à un épisode de l’Histoire de France particulièrement complexe et délicat à traiter.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quelle période a-t-elle plus inspiré les français, accueilli plus d'interprétations contradictoires que celle des guerres de Religions ? Dès le lendemain de l'édit de Nantes (1598), l'époque fournit un inépuisable réservoir d'exemples, intarissable source de réflexions pour les siècles suivants.

LE LAPIN ET LE CAMÉLÉON

«Tant que les lapins n'auront pas d'historiens, l'histoire sera racontée par les chasseurs», ironise l'historien Howard Zinn. Que l'histoire soit écrite par les vainqueurs est une thèse bien établie, que le récit des guerres de Religion vient pourtant nuancer. Car, avec la victoire d'Henri IV, qui triomphe : catholiques ou protestants ? Et qui se retrouve au tableau de chasse : huguenots ou ligueurs ? Quand, après le débâcle de la Ligue, le récit dominant des guerres de Religion se fixe, c'est celui des «politiques» qui s'impose, de Jacques-Auguste Thou à l'ancien ligueur Pierre Matthieu (1563-1621), puis l'historiographe de Louis XIV, Eudes de Mezeray (1610-1683) : une lecture canonique se fige, qui accuse les motivations religieuses d'avoir servi de cache-sexe aux ambitions des Grands. Chanter les Bourbons, c'est désenchanter les guerres de Religion. S'impose une histoire de palais, nouée d'intrigues d'alcôve, de coups bas et de hauts faits. [...]
Commenter  J’apprécie          40
On est tous voisins. Pas loin de la vallée de misère. Le massacre, on l'a fait ensemble. On s'est entrainés les uns les autres. Mais au fond , on n'a fait qu'obéir à Dieu. Nous sommes de simples guerriers de Dieu.
Commenter  J’apprécie          100

Videos de Jérémie Foa (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérémie Foa
Jérémie Foa - Tous ceux qui tombent : visages du massacre de la Saint-Barthélemy
autres livres classés : nuit de la saint-barthélémyVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3178 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}