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EAN : 9782072784903
Gallimard (22/03/2018)
4/5   2878 notes
Résumé :
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au Musée d’Orsay.

Mathilde Mattel, DRH du Musée, est rapidement frappée par la personnalité de cet homme taciturne, mystérieux, spécialiste de Modigliani, qui a choisi de s’effacer dans une fonction qui ne correspond pas à ses compétences reconnues.

Antoine est affecté à la salle des Modigliani, et Mathild... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (375) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 2878 notes
C'est toujours difficile d'exprimer sa déception à un auteur pour lequel on éprouve une réelle sympathie, un auteur que l'on suit depuis longtemps et auquel on doit de très beaux moments de lecture. Pourtant, c'est bien ce que je me décide à faire alors que je me suis précipitée sur le dernier opus de David Foenkinos dûment dédicacé dimanche au Divan après quelques échanges sympathiques, comme d'habitude. Je n'avais même pas imaginé être déçue...

Avec un titre pareil, un sujet aussi intense (la guérison par la beauté...) et l'univers si virevoltant de l'auteur, je m'attendais à passer un super moment. Pas un grand moment mais de ceux qui vous font oublier le réel et le quotidien pendant quelques heures. Las. J'ai éprouvé un sentiment de malaise dès les premières pages que j'ai trouvées poussives, plates, convenues. Sentiment qui a persisté pendant toute la première moitié du livre, tandis que j'attendais que tous ces personnages prennent un tant soit peu de consistance, que le décor s'anime, qu'on entre enfin dans le vif du sujet en perçant cette couche épaisse de superficialité. Certes, la deuxième moitié permet de faire entrer un peu d'émotion mais c'est presque trop tard et, là encore, c'est souvent poussif. Il ne suffit pas de dire que l'Art et la beauté soignent. Il ne suffit pas de décréter qu'untel ou unetelle est un artiste. Où est la suggestion ? Où sont les effets ressentis ? Comment le lecteur fait-il pour s'identifier aux personnages si on reste en surface ?

Pour être sincère, j'ai eu l'impression d'une intrigue bricolée en tentant d'exploiter des ingrédients qui avaient bien fonctionné dans d'autres romans à succès de l'auteur. Malheureusement, la légèreté d'où naissait l'émotion dans La délicatesse (que j'ai adoré !) n'est ici qu'une vaine tentative qui sonne faux. Idem pour ce qui faisait le charme poignant du sublime Charlotte : la sincérité de l'admiration de l'auteur pour l'oeuvre et le destin de Charlotte Salomon se ressentaient à chaque ligne et il trouvait les mots, les images pour faire éprouver au lecteur les émotions, les peurs et les obsessions de l'artiste autant que de la femme. Alors qu'ici, on reste de marbre face à l'artiste Camille (je ne parle pas du drame qui la frappe mais bien de sa réalité d'artiste), on n'imagine pas une seconde son travail tout simplement parce qu'il ne nous le donne pas à voir. Bien sûr on ne peut qu'être d'accord avec l'énoncé du problème : contempler le beau peut aider à guérir les blessures de l'âme. Encore faudrait-il creuser un peu, plutôt que se contenter de cette constatation.

Franchement, si l'auteur avait été un inconnu, je n'aurais même pas pris la peine d'écrire un billet. Là, il faut quand même que je dise à quel point je suis déçue par le manque de sincérité et surtout par la facilité qui se dégage de l'ensemble. Cher David, vous pouvez faire beaucoup mieux que ça, d'ailleurs vous l'avez déjà fait. J'avais trouvé qu'avec le Mystère Henri Pick vous vous étiez habilement sorti de cette période de folie qui avait présidé à l'énorme succès de Charlotte. C'était piquant, très différent mais en tout cas subtilement sincère derrière une apparente naïveté. Malheureusement on voit trop le procédé de fabrication de Vers la beauté, depuis le premier bâti jusqu'aux finitions, c'est vraiment dommage.

Bon, tout ça n'est pas bien grave. Ce petit billet passera inaperçu au milieu des chroniques louangeuses qui entourent déjà la parution de Vers la beauté. Même si je suis à peu près certaine que d'autres auront le même avis que moi, qu'ils l'expriment ou pas. Tout ceci ne m'empêchera pas de guetter le prochain Foenkinos, persuadée qu'il retrouvera l'inspiration, la vraie.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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UN immense coup de coeur !!----Une lecture aussi jubilatoire que remplie d'émotions !

Antoine Duris, brillant professeur aux Beaux-Arts de Lyon, décide de tout
quitter du jour au lendemain : son appartement, sa ville, son travail
d'enseignant qu'il adore pourtant...

Le morceau visible de l'iceberg ...est une rupture amoureuse très douloureuse mais on pressent qu'une autre peine violente mine notre "héros"... Il se présente à un poste sous-qualifié, au Musée d'Orsay, comme gardien.

Il est accueilli et embauché par une D.R.H, Mathilde, femme bienveillante,
et fort intriguée par la singularité...de son nouvel employé !!

Besoin de silence et de beauté...spécialiste de Modigliani, Antoine Duris, spécialiste et auteur d'une thèse sur cet artiste... débute justement son contrat au Musée d'Orsay, au moment d'une rétrospective sur ce peintre...Il parle le matin aux tableaux et plus spécialement au portrait mélancolique de "Jeanne Heurtebise", compagne et muse de l'artiste....

De magnifiques passages sur l'apaisement qu'offre la contemplation
du "Beau", des oeuvres... Dans cette fuite dans l'Art, Antoine Duris met sa vie entre parenthèses...tente de se "réparer"... Car dans ce roman, il s'agit bien de personnes abîmées de failles et de chagrins, que l'Art, la contemplation du Beau vont aider à "tenir debout", à dépasser leurs peines...!

"Elle demanda à ses parents de passer quelques jours à Paris au lieu de filer directement vers la Bretagne.
Ils ne pouvaient rien lui refuser; ses envies étaient de la vie. Elle voulait tant revisiter les musées de la capitale, celui d'Orsay notamment. (...) Elle comprenait la puissance cicatrisante de la beauté. Face à un tableau, nous ne sommes pas jugés, l'échange est pur, l'oeuvre semble comprendre notre douleur et nous console par le silence, elle demeure dans une éternité fixe
et rassurante, son seul but est de vous combler par les ondes du beau. Les tristesses s'oublient avec Botticelli, les peurs s'atténuent avec Rembrandt, et les chagrins se réduisent avec Chagall". (p. 172-173)

Une autre vie "blessée" , celle de Camille, va entrer en scène...Jeune fille,
étudiante en Art, peignant elle-même avec beaucoup de talent et d'originalité...cache un drame... et les destins de Antoine Duris et de Camille, vont se croiser !

Une double histoire poignante, où l'Art, la peinture ont une place de
choix...et même une nécessité vitale dans l'existence de "nos"
protagonistes...

" Quoi ? Comment j'en suis venu à enseigner l'histoire de l'art ?
- Oui
-Par hasard aussi. Je ne sais pas comment est venu mon amour de la peinture. le simple plaisir de me promener dans les musées, un peu comme vous, je crois bien. Fuir une adolescence compliquée. C'étaient les endroits qui m'apaisaient le plus.
- Oui, la beauté apaise..." , fit Camille avec une gravité subite." (p. 188)

Je ne ferai pas plus de commentaires sur cette lecture "tourne-boulante"
afin de ne pas réduire l' intense émotion et poésie qui s'en dégagent ,et
qui nous prennent aux coeur et aux tripes !!..

"Jeanne [Heurtebise] lui faisait survoler les heures. Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la consolation.
Peut-on se soigner en se confiant à un tableau ? On parle bien d'art-thérapie (...) Pour Antoine, la contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. (...) Quand il se sentait mal, il allait se promener dans un musée. le merveilleux demeurait la meilleure arme contre
la fragilité. "(p. 30)


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Antoine Duris, maître de conférences aux Beaux-Arts de Lyon, décide de changer totalement de vie.
Il devient donc étrangement gardien de salle au musée d'Orsay.
Il reste des heures devant le portrait de Jeanne Hébutherne, la muse de Modigliani.
Cela a son importance pour l'issue libératrice du roman.
Son attitude intrigue Mathilde Mattel , la directrice des ressources humaines, qui s'intéresse à la personnalité d'Antoine.
Il est bien intéressant son personnage, très sensible, en pleine culpabilité face à un drame qui s'est produit dans son entourage professionnel.
Il a attiré toute ma sympathie et les réflexions de l'auteur quant au désir de s'effacer quand on a connu un choc ou un traumatisme est bien humain.
David Foenkinos a structuré son livre en quatre parties suivies d'un épilogue très libérateur pour Antoine et pour la lectrice que je suis.
L'humour est très présent dans la première partie et cela ne gâche rien. On retrouve la finesse et la justesse d'expression des sentiments de l'auteur comme dans Charlotte où la peinture, sous une autre forme était bien présente également.
Dans ce cas, il aborde même les monomanes de Géricault et un détail sur la fin de vie de Modigliani.
Je n'ai pu m'empêcher d'associer la jeune Camille à Charlotte, la jeune dame peintre de son précédent roman.
Un livre exceptionnel !
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C'est une lecture que j'ai entamée hier et je me suis dis, qu'étant donné qu'il s'agissait d'un livre que l'on m'avait prêté, il ne faudrait pas que je mette trop longtemps pour le lire. Cependant, je ne m'imaginais pas le terminer aussi rapidement, d'autant plus qu'au départ, j'étais un peu hésitante, ne sachant pas trop comment faire : le lire, ne pas le lire ? Allais-ai-je être déçue par cet auteur qui m'a ravie si souvent ? Et voilà qu'une fois cet ouvrage terminé, les mots me manquent tant ce dernier m'a bouleversé.

Un petit mot sur l'histoire quand même : Antoine Duris, anciennement enseignant aux Beaux-Arts de Lyon décide subitement de quitter son emploi, de tout laisser et de se faire embaucher en tant que simple gardien de musée d'Orsay. La DRH en personne, Mathilde Mattel, ne comprend pas qu'un homme aussi qualifié qu'Antoine insiste veuille travailler à un tel poste et pour tout dire, personne ne le comprend étant donné que tout le monde ignore ce qu'est devenu sa vie, même sa propre soeur Éléonore à qui il n'a pas donné d'explications. Certes, elle reconnaît que sa récente rupture avec celle qu'il pensait être la femme de sa vie, Louise et avec il a passé sept ans de sa vie, l'a profondément blessé lais se pourrait-il qu'il y ait autre chose pour qu'Antoine décide ainsi de tout quitter, amis, travail, rompant même les liens avec sa nièce adorée ?

S'il est des blessures qui laissent des traces, celles des autres peuvent parfois nous atteindre à un degré que nous n'aurions même pas imaginé et cela prouve une profonde sensibilité mais qui peut parfois être auto-destructrice et nous empoisonner l'existence. Un roman fort, très bien écrit mais qui a réveillé par moments de vieux démons en moi que je croyais avoir profondément enfouis (rassure-vous, rien d'aussi dramatique qu e ce qui arrive à l'une de nos protagonistes dont je tairais le nom afin de laisser planer un peu plus de mystère). Un ouvrage léger sous sa forme d'écriture mais extrêmement poignant et mon seul regret est de ne pas être un peu plus calée en histoire de l'art.
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Antoine est un brillant professeur aux Beaux-Arts. Il vit une séparation difficile qui l'entraine à s'échapper de tout, il se fuit, il va mal, il se réfugie au musée d'Orsay où il trouve un poste en tant que gardien. Il trouve dans cet emploi un refuge où son âme peut voguer dans la contemplation des oeuvres. le silence, l'immobile, le vide, la paix. La beauté.

Camille est une jeune étudiante fascinée par la peinture. du haut de ses seize ans, elle vit sa passion dans la légèreté de son jeune âge. Confiante, elle vivra un drame qui la conduira à une errance infernale dans les couloirs des ténèbres.

Tel un dyptique, on plonge un regard bouleversé dans ces deux portraits jumelés par la mélancolie.

David Foenkinos enfante dans la tristesse et la souffrance, une beauté époustouflante.

Vers la beauté, on assiste à l'appel au secours de deux anges perdus. C'est éblouissant, pur, pudique, incandescent.
La beauté ensorcelle, nous attrape dans les couleurs de ce sublime dyptique. Antoine et Camille murmurent à l'oreille de la beauté, fragiles et intenses.

Magnifique.
Éternel.
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critiques presse (4)
David Foenkinos nous revient avec un 14e roman dans lequel l’art figure encore au premier plan.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LePoint
23 avril 2018
Dans son nouveau roman, « Vers la beauté », un prof à l'âme meurtrie se fait gardien de musée. Et reprend goût à la vie grâce à l'art.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
30 mars 2018
Faut-il y voir une quête éperdue de la beauté ou une œuvre sans profondeur, à l'écriture transparente ?
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
19 mars 2018
Deux êtres cabossés par la vie tentent de trouver une consolation dans l'art.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (416) Voir plus Ajouter une citation
Peut-on se soigner en se confiant à un tableau ? On parle bien d’art-thérapie, de créer pour exprimer son malaise, pour se comprendre à travers les intuitions de l’inspiration. Mais c’était différent. Pour Antoine, la contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. Il en avait toujours été ainsi. Quand il se sentait mal, il allait se promener dans un musée. Le merveilleux demeurait la meilleure arme contre la fragilité.
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Certains propos étaient lumineux, des hommes et des femmes réellement bouleversés de découvrir en vrai ces Modigliani ; et d'autres calamiteux. De sa position assise, il allait parcourir l'étendue de la sociologie humaine. Certains ne disaient pas "J'ai visité le musée d'Orsay" mais "J'ai fait Orsay", un verbe qui trahit une sorte de nécessité sociale ; pratiquement une liste de courses. Ces touristes n'hésitaient pas à employer la même expression pour les pays : "j'ai fait le Japon l'été dernier..." Ainsi, on fait les lieux maintenant. Et quand on va à Cracovie, on fait Auschwitz.
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Jeanne [Heurtebise] lui faisait survoler les heures. Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la consolation. Peut-on se soigner en se confiant à un tableau ? On parle bien d'art-thérapie (...) Pour Antoine, la contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. (...) Quand il se sentait mal, il allait se promener dans un musée. Le merveilleux demeurait la meilleure arme contre la fragilité. (p. 30)
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Ils se retrouvèrent dans une galerie parisienne, à contempler une étonnante série de tableaux. L’artiste avait repris des toiles célèbres, mais privées de leurs modèles. On y trouvait par exemple une sorte de mur beige intitulé La Joconde sans la Joconde. Ou encore un bar américain vide qui représentant une célèbre toile de Hopper sans ses protagonistes. Le plus saisissant était ce tourbillon de couleurs censé figurer Le cri de Munch mais sans le fantôme hurlant.
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Elle comprenait la puissance cicatrisante de la beauté. Face à un tableau nous ne sommes pas jugés, l'échange est pur, l'oeuvre semble comprendre notre douleur et nous console par le silence, elle demeure dans une éternité fixe et rassurante, son seul but est de nous combler par les ondes du beau. Les tristesses s'oublient avec Boticelli, les peurs s'atténuent avec Rembrandt, et les chagrins se réduisent avec Chagall.
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