Un livre intéressant et facile à lire et comprendre sur un sujet que nos sociétés ne veulent pas affronter : quelle est la valeur d'une vie humaine ?
On se doute bien que deux vies n'ont pas la même valeur mais l'auteur, lui, le démontre, avec arguments et exemples à l'appui. On se rend compte alors que la valeur de chaque vie dépend du fait d'être homme/femme, travailleur/chômeur, occidental/non occidental, etc. Quand la vie d'un homme blanc occupant un poste clé dans une grande entreprise est chiffré et mise en comparaison avec la vie d'une femme au foyer noire d'un village africain, cela fait froid dans le dos...
A lire surtout dans ces temps troublés de covid-19 pour se demander si les décisions gouvernementales discutables prises sous couvert et sous influence des mondes scientifique et médical ne sont pas avant tout prises parce que l'homme blanc occidental a de la valeur. Aurait-on réagi de la même façon si cela touchait d'autres êtres humains de moindre valeur ? (à priori non, puisqu'un autre coronavirus (le MERS) circule depuis 2012 sans réaction d'aucun gouvernement; celui-ci touche en effet essentiellement les chameliers du Moyen Orient avec 20-30% de mortalité pour les infectés (à comparer aux 2% de mortalité des infectés pour le covid-19), donc on s'en fiche un peu... beaucoup même vu que la vie de ces gens n'a pas de valeur...).
Ce livre est un rappel à l'ordre salutaire !
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Un livre à reprendre plus tard et qui aura sa critique... Parce qu'il est passionnant et fascinant de savoirs, de références, d'interprétations ; mais que sa longueur est très fatigante.
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D’où vient notre catastrophisme actuel ? Sur quoi repose-t-il ? Et peut-on y échapper ? Michaël Fœssel répond à ces questions en s’interrogeant sur ce que signifie « la fin du monde ». Ce sont les racines de notre pessimisme qu’il entend ainsi dévoiler, afin de libérer notre présent et redonner un sens à notre capacité de décider.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Un essai brillant et stimulant sur l'idée de fin du monde, qui ne parvient malheureusement pas à intégrer dans son analyse une perspective environnementale.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Les réformes qui se présentent comme valables inconditionnellement et pour toujours (par exemple, les mesures liées au fait que la catastrophe serait désormais l'horizon indépassable de l'agir) entretiennent une proximité suspecte avec les métaphysiques de l'éternité. En effet, ces programmes politiques font tous comme si "l'éternité - et avec elle la fin de toutes choses - pouvait dès à présent être inaugurée" (...) Ce faisant, le catastrophisme implique une forclusion de l'avenir en même temps qu'un aveuglement au présent. Il nous oblige à admettre que rien ne peut arriver qui soit véritablement nouveau.
Pour le personnage de Dostoïevski, une seule injustice suffit à disqualifier la création et, avec elle, son créateur. Dans sa révolte, Ivan amalgame Dieu et l'univers au point d'espérer non seulement la fin du monde, mais de regretter qu'il n'y ait eu quelque chose plutôt que rien. Lorsque le désir apocalyptique perd la foi en un ailleurs, il devient facilement nihiliste.
(...) parler de l'histoire comme d'un processus implique qu'il n'existe pas de monde, mais seulement des états du monde pris dans un flux perpétuel. Nombre de phénomènes actuels que l'on rassemble à tort sous le titre de "mondialisation" relèvent de cette forme d'acosmisme processuel. Il y est moins questions du monde que d'un ensemble d'évolutions (économiques, techniques, culturelles) que l'on déclare "globales" pour mieux suggérer leur caractère irréversible.
Si le monde est un bon candidat pour les métaphores, c'est parce qu'il désigne le tout des expériences humaines, mais qu'il est impossible de faire l'expérience de ce tout. Comme l'homme a tendance à ne plus remarquer ce qu'il habite, le détour par les images présente un intérêt maximal : le but des métaphores est toujours de fournir une expression abrégée, et si possible frappante, de ce qui ne se laisse pas saisir au premier regard.
Il semble raisonnable de prévoir l'imminence de l'apocalypse à partir du moment où les hommes se sont dotés des moyens de la mettre en oeuvre et où ils ont fait la preuve de leur absence de scrupule devant les possibilités ouvertes par la technique. Tout se passe comme si "la fin du monde" cessait d'être le fantasme de quelques avant-gardes apocalyptiques pour devenir une catégorie universelle de l'expérience.
Peut-on encore être de gauche et aimer le steak frites? C'est la question que semble poser le dernier livre, "Quartier Rouge ", du philosophe Michaël Foessel. Dans ce nouvel essai, il montre le pouvoir politique du plaisir, des occupations joyeuses d'usines à la colère suscitée par la fermeture des théâtres et des bars lors des confinements.
La gauche progressiste est en effet accusée d'être de plus en plus moraliste et ascétique, entre obligation de modération à l'aune de la crise climatique et souci de l'auto-critique face aux minorités. La droite hédoniste aurait pris la défense du plaisir.
L'auteur montre qu'il est devenu urgent de réfléchir à nouveau sur la dimension émancipatrice du plaisir. En effet, on a aujourd'hui tendance à porter une attention de plus en plus exclusive à la souffrance ou au désir comme origine de la critique sociale. Or le plaisir a une vraie valeur politique. Il permet au discours de rejoindre le réel.
Le plaisir devrait donc redevenir un enjeu pour la gauche. Ses principes n'ayant plus d'effet dans le réel. le parti socialiste a en outre abandonné la promesse que portait son emblème - le poing et de la rose dont les épines servent d'avertissement : le plaisir et la joie ont le pouvoir de subvertir l'ordre établi. Un pouvoir de subversion et d'émancipation du plaisir qu'il faudrait réhabiliter aujourd'hui, à l'heure où le capitalisme prétend avoir formaté notre bonheur.
Olivia Gesbert invite à sa table Michaël Foessel, philosophe et professeur à l'Ecole polytechnique.
#philosophie
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