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Critique de brigittelascombe


Le sujet de la drogue m'intéressant et ayant déjà chroniqué Petite encyclopédie du cannabis de Nicolas Millet et Chemins d'errance de Sophie Daout, j'ai souhaité lire Drugstore cow-boy mais, malgré l'humour, j'ai vite été écoeurée.
Deux parties que l'on pourrait intituler grandeur et décadence.
L'histoire est simple:deux couples de junkies braquent les pharmacies de la Côte Ouest des USA pour se procurer "médocs" et "cachetons".
Bob, le cerveau, réfléchit, entre deux emprisonnements,"aux meilleurs moyens de dévaliser les drugstores". Diane, sa maîtresse, "camée jusqu'à la moelle" "poireaute", l'oeil aux aguets. Rick "l'homme de main" au casier judiciaire plus très vierge, vide les tiroirs garnis de substances illicites tandis que la jolie Nadine détourne l'attention de naïfs pharmaciens en (entre autres trouvailles créatives) simulant une crise d'épilepsie, jupe relevée jusqu'au nombril. Cet épisode surnommé "le numéro de la touffe", malgré la vulgarité de l'appellation, est hilarant.
Le reste l'est moins, même si l'ambiance "camée" émaillée d'argot est fort bien rendue.
Rituel oblige, la morphine à trop haute dose, donne des démangeaisons et l'atropine déshydrate le lecteur attentif.
"Bob ne plaisantait pas avec leur sécurité". La bande des quatre, entre deux "piquouses" et ébats débridés, devra faire face aux gars des stups, aux voyous durs de durs, aux ripoux, aux passages à tabac,aux fouilles. Elle y laissera des plumes car comme s'interroge Diane: "Qui participerait à un jeu perdu d'avance?"
Points positifs, en dehors de la propre overdose du lecteur, de la tristesse de cette dépendance, de la "satire d'une jeunesse en déroute aspirant à l'anarchie et la défaite des valeurs américaines": la morale sauve en fin de livre, l'ouverture du débat sur la législation des stupéfiants aux Etats Unis et l'humour noir (la scène où Bob "fortifie ses veines en soulevant des poids" est un brin déjantée, celle de la mère de Bob outrée de leurs agissements mais qui profite du système,en bonne recelleuse,et lave son linge dans une machine à pièces dont elle récupère l'argent après usage est drôle aussi).
Drugstore cowboy est une autofiction, ainsi que le précise son auteur James Fogle, voleur et toxicomane notoire,qui à 73 ans a effectué 50 ans de "taule", il est d'ailleurs aujourd'hui emprisonné à Seattle.C'est au pénitencier qu'il a "lu,écrit et appris".En 1989, Drugstore cowboy a été adapté au cinéma. En octobre 2011, il a été édité en France.
Pour les jeunes:un exemple à ne pas suivre!!!
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