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4,35

sur 958 notes
C'est avec ce livre que j'ai rencontré Folco, une rencontre marquante.
C'est un livre assez compliqué à "vendre" ailleurs que sur Babélio, l'histoire d'une lignée de bourreaux, rien que cela.
Quand je pense au nombre de fois ou j'ai dû argumenter pour convaincre que la façon jubilatoire dont l'histoire était racontée, ainsi que le côté instructif et quasi documentaire de l'ensemble en faisait un livre incontournable, pour me voir opposer une moue dubitative qui disait : une histoire de bourreaux ? non merci !
Et pourtant nous avons là un livre que je qualifie sans hésiter d'indispensable à avoir lu, car dans ce livre nous allons nous amuser et nous instruire dans un style enjoué et rafraîchissant, deux très bonnes raisons qui ne vont pas toujours de conserve ;)
Vous apprendrez l'origine de nombreuses expressions ou superstitions, ainsi que les raisons du prestige ambigu associé au métier de bourreau, mais cette histoire saura aussi parfois être sérieuse pour nous faire comprendre la malédiction du bourreau qui est de vivre en paria.
L'histoire débute avec Justinien "Trouvé" en 1663 qui sera le fondateur de la lignée et se termine à la fin du XIXème siècle et entre ces deux périodes vous ne verrez pas le temps passer.
Beaucoup de moments marquants et notamment la première exécution, assez éprouvante à suivre car "commentée en direct", avec description du caractère technique du procédé...
Bon, là on s'instruit mais on rigole souvent croyez moi sur parole :)
Vous apprendrez aussi pourquoi avoir un bourreau pouvait revêtir une certaine importance pour une baronnie, une chance pour Justinien (si l'on peut dire).
Réellement, si vous ne l'avez pas encore lu faites le de toute urgence, et si le thème vous rend réticent, passez outre, vous ne le regretterez sûrement pas ;)
En passant, sachez que "Dieu et nous seuls pouvons" est la devise des bourreaux, seuls habilités à donner la mort sans que cela soit considéré comme un crime.
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Dieu et nous seuls pouvons !
Nous, c'est la dynastie des Pibrac.
Sept générations d'exécuteurs des hautes oeuvres qui ont officié dans l'Aveyron du 17ème siècle au début du 20ème siècle.
Le bras armé de la Justice commissionné pour décapiter, pendre, bruler, rouer...
Une lignée de bourreaux de père en fils.
Ca aurait pu être une histoire vraie...

C'est parfois glaçant, certaines scènes sont très dures, tant dans les crimes commis que dans le rituel d'exécution des peines, mais c'est aussi tempéré, pour ne pas dire illuminé, par un humour noir savamment distillé et par un vocabulaire joliment bigarré qui nous transporte au coeur des époques, et ça c'est truculent! Même en compagnie de bourreaux :)

J'ai particulièrement aimé me retrouver au 17ème siècle au côté de celui qui va devenir l'ancêtre fondateur de la dynastie Pibrac, Justinien 1er (ben oui, il faut bien le différencier des autres Justinien qui vont suivre). Âgé d'une vingtaine d'années, un peu candide, un peu voleur, un peu amoureux aussi, il n'avait pourtant pas le profil de l'emploi. Mais y a-t-il vraiment un profil? C'est son parcours que nous découvrons dans la première partie. Un regret cependant: on passe de 1686 aux années 1900, du premier au septième de la lignée, comme le couperet d'une guillotine! Pas que le parcours du septième, et ses descendants, soit inintéressant. Au contraire, la vision du bourrel (comme le désigne les villageois) y est sans doute encore plus édifiante. Mais la transition, ou plutôt l'absence de transition, est assez déstabilisante. Je suis au final restée sur ma faim, l'imagination un peu étouffée dans l'oeuf.

Malgré cette petite déception, ce récit n'en demeure pas moins captivant avec des personnages hauts en couleur. J'ai apprécié le style de l'auteur qui permet de garder une certaine distance tout en nous maintenant les pieds dans le purin ! Tour à tour drôle et cruel, et avec une précision affutée, il met en exergue 'les coulisses' de cette profession, assez méconnue finalement, les traditions et superstitions qui l'entourent, le mépris et la crainte suscités par les bourreaux, les relations avec la population locale, avec la famille, avec la confrérie des bourreaux, une vie en marge de la société. Une bien belle découverte qui pourrait en estourbir plus d'un!
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La situation est embarrassante pour le baron de Bellerocaille : il a condamné à mort, comme il se doit, un cuisinier coupable d'un meurtre particulièrement atroce, mais il n'y a aucun bourreau à l'horizon, tous sont retenus ailleurs ou retardés par des brigands de grand chemin. La populace gronde, une solution de rechange devient urgente.

Justinien saisira l'occasion : condamné aux galères jusqu'à ce que mort s'ensuive pour avoir cru sur parole les jolis yeux d'une saltimbanque, il choisit d'apprendre sur le tas le métier de bourreau en échange de sa grâce. Les débuts dans le métier sont difficiles, l'ostracisme social qui accompagne tout ceux qui travaillent un peu trop près de la mort est ressenti comme une injustice. Mais Justinien ne manque pas de ressources, et découvre que les préjugés, quand on les manie bien, peuvent se retourner contre ceux qui les possèdent.

La seconde partie du roman se déroule sept générations plus tard : Justinien a fondé une véritable dynastie de bourreaux, chaque père transmettant ses secrets à son fils aîné. Autant dire que la population ne peut pas grand chose contre cent cinquante ans d'expérience dans la manipulation des superstitions. L'horizon s'obscurcit pourtant pour la famille : les décrets s'accumulent pour la limitation des condamnations à mort, et son abolition pure et simple n'est plus très loin. Mais les Pibrac ne se rendront pas sans un dernier baroud d'honneur.

Un roman historique sur les bourreaux avait déjà tout pour me plaire, réussir à y mêler en plus un humour délicieusement noir est juste jubilatoire ! Les personnages sont très charismatiques, et l'auteur parvient à retourner des situations macabres en mortifiant les gens qui les ont provoquées. Devoir laisser Justinien pour aller observer sa descendance est un peu difficile sur le coup, tant l'envie est grande de prolonger l'aventure avec lui. Ceci dit, les arrières-arrières-arrières-petits-fils ne manquent pas non plus d'intérêt. Tout acquis à leur cause, on se surprend, l'espace d'un instant, à s'indigner aussi contre la disparition de la guillotine sur la place publique.
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"Dieu et nous seuls pouvons" ceci est la devise des Pibrac.
Mais qui sont-ils? Pour cela il faudra commencer par le fondateur, le 1er du nom. L'histoire s'ouvre donc par un meurtre. Un crime terrible qui s'abat sur la douce terre en Aveyron, au 17ème siècle.
On retrouve le coupable. Qui doit commuer sa peine. Mais dans la ville, personne ne veut le punir et commettre le péché mortel, celui de donner la mort.
Dans cette époque superstitieuse et très catholique, il n'y a que Dieu.....et un bourreau qui puisse tuer pour la justice. Trouvons un bourreau parmi les prisonniers, pardi!
IL est tout trouvé bé ! C'est Justinien Trouvé, un jeune homme un peu candide et maladroit, au nez en bois. Il n'a pas le choix, sinon il devra aller aux galères.
Le voilà donc bourreau commis d'office. Avec des avantages en nature et surtout des inconvénients (on se signe sur son passage, "il doit converser avec le diable", résider hors de la ville, porter uniquement du rouge...).
Mais Justinien s'en sortira avec panache et ingéniosité pour bâtir un empire puisqu'on retrouve ses descendants aisés sept générations plus tard.
*
Fin XIX ème siècle, voilà son 7ème descendant, dans le manoir originel, au chômage. En France, la profession de bourreau est abolie dans les campagnes. Mais cet ultime descendant n'a pas dit son dernier mot.
*
Un récit historique et bien sûr romancé qui ne manque pas de charme. Avec une plume agréable et d'humour noir , l'auteur a réussi le pari de nous faire (presque!) aimer les bourreaux. C'est rustique, c'est brut. On se prend d'affection pour les personnages. Ils sont si excentriques quelquefois.
Le récit est scindé en deux parties. J'ai largement préféré la première avec la genèse des Pibrac. En vieille langue française qui m'a immergé complètement dans cette période effroyable où la barbarie n'est pas un vain mot.
J'aurais peut-être voulu connaître les histoires des autres descendants notamment le 3ème, l'inventeur de plusieurs "outils de torture".
Une parenthèse historique et instructive des plus délicieuses !

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Je ne saurais dire précisément à quoi je m'attendais mais, en tout cas, pas à ça. Ce roman est époustouflant !

Quel talent d'écrivain et de conteur que celui de Michel Folco ! Je me suis retrouvée en immersion totale dans toutes les époques et les ambiances qu'il décrivait. À tel point que, lors de la lecture de la première partie, j'ai cauchemardé deux nuits de suite tant j'étais imprégnée de ces récits.

Son écriture fluide, aisée, reprend sans lourdeur l'accent, les expressions et la psychologie des époques successives où se situent les évènements et cela contribue à apporter au récit crédibilité et réalisme.
Quels personnages ! Quels caractères ! Que de péripéties ! L'ensemble déroulé sur une solide trame historique en fait un roman palpitant d'une grande richesse.

Aux images qui me sont venues s'est ajouté le souvenir de ma visite de la Maison Forte de Reignac en Périgord et, plus spécifiquement, celle de la pièce destinée à l'exposition sur la torture que nombre de visiteurs attendent ou redoutent. À noter que cette pièce est en dehors du circuit de visite et est interdite aux mineurs (c'est dire !). J'en étais ressortie troublée, si ce n'est choquée, devant l'imagination déployée par les hommes pour générer la souffrance et la mort.

Petit clin d'oeil à CasusBelli dont l'excellent billet m'a inspiré cette lecture ; ce dont je le remercie chaudement.
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D'accord, bourreau, ce n'est pas le métier qui vous fait rêver. Mais si, comme à Justinien Trouvé, on ne vous laissait le choix qu'entre devenir galérien ou exécuteur des hautes oeuvres...

Drôle de saga familiale donc, qui nous conte l'histoire d'une dynastie de bourreaux. le sujet pourrait être assez pesant, mais en même temps c'est plutôt drôle, parfois savoureux, il y a de la malice, de l'humour qui introduisent une certaine forme de légèreté. Même l'horrible crime qui ouvre le roman est narré de telle sorte qu'on se retrouve à esquisser un sourire malgré l'atrocité.

Ce bon roman historique, prenant, nous fait découvrir l'étrange condition de bourreaux, à la fois parias et nantis, en s'attachant surtout aux périodes de la fin XVIIème et tout début XXème. J'ai appris plein de choses et c'était bien intéressant.

Merci Bobby_The_Rasta_Lama de m'avoir fait découvrir cet auteur!
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Dieu et nous seuls pouvons”, c'est ce slogan qui est inscrit sur le blason des Pibrac, les exécuteurs des Hautes Oeuvres. Il donne son titre à ce roman et rend compte de l'écriture en “ancien français” de ce livre.

Comme dans un thriller, le récit démarre fort car “la vengeance est un plat qui se mange chaud!”.
Un “infanticide culinaire” est la scène inaugurale dont je ne veux pas dévoiler les détails aux futur(e)s lecteurs (trices). Pour ceux qui l'ont lu, sauront-ils répondre à la question du grand-père posée au curé : “Que dois-je faire de mon bran?”

Cette histoire nous fait concevoir comment les bourrels ont toujours été nimbés de peur.
Rejetés, ils ont été couverts d'opprobre durant sept générations.

Le style est émaillé de petites scènes succulentes au vocabulaire truculent : “...tourmenter n'est point occire ! Encarcaner, fustiger, flétrir, mutiler comme maintenant, ou ébouillanter, ou poser la question ordinaire ou extraordinaire n'est point rouer vif, loin s'en faut.”!

C'est un livre à lire en marchant dans le métro, suprême qualité d'un livre captivant.
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Quel roman passionnant, un petit coup de coeur pour cet auteur que je découvre sur les conseils d'une amie.
Le titre interpelle, il s'agit de la devise de la famille Pibrac, une famille de bourreau de père en fils, tout un poème.
La première partie du roman raconte l'histoire de Justinien, qui pour éviter les galères à la fin de 17eme siècle accepte la charge de bourreau pour le Baron de Bellerocaille.
Un livre instructif, je ne pensais pas en apprendre autant sur ce métier, une vraie decouverte : car là où les villageois nomment le bourreau le bourel ( qu'il traite comme un paria), il est l'executeur des hautes oeuvres de Baron( et pas des basses oeuvres, hé oui il y a une différence). Cette fonction est assortie de droits et de privilèges conséquents que Justinien mettra à profit.
Il devient Maître Pibrac. Les générations vont se suivre et perfectionner leur métier, avec un livre qui se veut la mémoire de la famille et un guide du parfait exécuteur.
La deuxième partie raconte l'histoire d'Hippolyte, dit le Septième au début du 19eme siècle, bourreau à la retraite suite au décret Cremieux de 1870 réduisant drastiquement le nombre de bourreaux en France. le fils d'Hippolyte a du mal avec métier de son père et fait tout pour faire oublier ses origines, ce qui donne lieu à de belles joutes verbales. Hippolyte est un personnage haut en couleur, attachant, sévère mais juste qui glorifie sa fonction du mieux qu'il peut au grand désespoir de son fils.
J'ai aussi appris énormément sur les châtiments, les instruments utilisés, tout est codifié, il y a des règles chez les exécuteurs et ils n'ont pas le droit d'y déroger sous peine de sanctions. Un roman jubilatoire, comment tout apprendre sur le metier de bourreaux grâce à ce roman plein d'aventures, de rebondissements, très humains, si si si.
Justinien, bourreau malgré lui, et Hippolyte, fier de son métier, sont attachants, les personnages secondaires sont bien travaillés, le Verrou un filou de première tirant profit de toute situation et Casimir le valet d'Hippolyte, inquiétant à souhait.
L'auteur met à l'honneur un métier connu mais inconnu en même temps avec beaucoup d'humour.
Un livre que je vous conseille vivement.
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7 générations d'exécuteurs en Aveyron qui se nomment Justinien Pibrac, sauf l'avant-dernier Hippolyte. Cela démarre sur le premier ‘coupeur de têtes', en 1686, qui est certainement le personnage le plus attrayant. On y apprend son cheminent pour en arriver à faire ‘ce travail'. Grand saut pour la deuxième partie qui se passe dans les années 1900, sur un descendant. Des scènes cocasses ou carrément horribles (ben oui, faut bien expliquer le boulot !), ainsi que des détails sur la construction de la guillotine. Un bon humour noir historique. Une construction bien maîtrisée.

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Facilement attiré par les thèmes bien moyen-âgeux, Dieu Et Nous Seuls Pouvons, au vu de ses critiques, avait de fortes chances de réussir à me combler.
C'est chose faite.

Ce livre est un petit bijou, relatant avec fougue et panache la destinée des Pibrac, bourreaux de père en fils depuis le XVIIe siècle dans l'Aveyron.
Fière d'une expérience de sept générations dans tous les types d'exécutions possibles et imaginables, la famille peut s'enorgueillir de perpétuer La Tradition, sorte d'imposante fiche de poste, entamée bien évidemment par le premier du nom.
Et c'est sur l'histoire rocambolesque de ce Justinien que va tout d'abord s'attarder l'auteur, et on ne va pas être déçu...

Folco nous dépeint ce tableau avec un style diablement efficace, jonglant adroitement avec un français vieillot, mais de circonstance, sans que cela nuise à la fluidité de la lecture. Beaucoup d'humour également, qui tranche nettement, si je puis dire, avec le thème du récit.
C'est direct, corrosif, ca bouscule parfois, c'est souvent bourru, et on en redemande.

Les personnages, principaux ou secondaires, sont eux aussi assez incroyables. Certains ont même des côtés attachants, complètement occultés par leur pendants détestables, certes, mais c'est mieux que rien.

Enfin, on apprendra beaucoup de ce corps de métier et de son époque, de la crainte, teintée de superstition, de la population, ou encore des rapports avec les différentes autorités.

Âmes sensibles, passez votre chemin.
Quoique.
L'auteur parvient, avec sa plume décalé, à nous faire sourire malgré tout un tas d'horreurs, et on se passionne très rapidement pour l'histoire enivrante de cette dynastie unique.
Hâte de découvrir le reste de son oeuvre.
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