Dieu et nous seuls pouvons

On m'avait vanté les mérites de ce roman, j'ai donc voulu le lire, sans connaitre son auteur. Fantaisie historique, le livre raconte la vocation d'une famille: celle des Pibrac. le premier de la lignée, Justinien I (il est numéroté, car ses descendants porteront le même prénom) est né pendant le règne de Louis XIV. Dans la première partie, M. Folco s'attarde longuement sur son destin. Ce jeune homme, amputé du nez dès sa naissance, vit des aventures picaresques qui le conduisent à devenir exécuteur des hautes oeuvres au service de la justice seigneuriale, dans une bourgade du Sud-Ouest de la France. Pour en arriver là, l'auteur (amateur des feuilletonistes du XIXème siècle) multiplie les rebondissements; je les ai trouvé moyennement intéressants. le "couronnement" de cette première partie (le premier supplice infligé par Justinien, tout juste promu bourreau) est grand-guignolesque. Dans la seconde partie du livre on survole les siècles, alors que la tradition d'exécuteur s'est maintenue dans la famille Pibrac. On arrive ainsi en 1913. Saturnin, lointain descendant de Justinien I, arrive à Paris pour se mettre au service du guillotineur en chef de la République. Ce jeune homme n'a pas froid aux yeux. A la première occasion, il démontre qu'il est à la hauteur de ses "illustres" prédécesseurs.
Je n'ai pas aimé ce roman. L'intérêt des aventures est médiocre, la valeur historique du livre me semble restreinte et surtout, comme je n'ai pas de sympathie pour les bourreaux, je ne suis pas motivé pour lire des récits à leur sujet.

Ce roman qui se laisse lire ne m'a pas emballé. En me référant à la quatrième de couverture ("ansi débute la saga trépidante des Pibrac, qui deviendront de génération en génération les plus grands bourreaux de tous les temps") je m'attendais à l'histoire de cette famille de bourreaux au travers les siècles et l'histoire de France. En fait Michel Folco s'attache aux deux extrêmes de la chaîne généalogique, Justinien qui sous Louis XIV pour sauver sa peau devient bourreau et Hippolyte, qui à la veille du déclenchement de la première guerre mondiale n'exerce plus son métier car les exécutions capitales ont été recentrées à la capitale.
Au-delà de l'intérêt historique de la fonction du bourreau et de son évolution dans notre histoire, il y a la question du paradoxe qu'un état condamne l'assassinat et le meurtre mais se donne le droit de donner la mort, qui est intéressante permettant d'alimenter la réflexion sur cette question peine de mort.