AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Emiliec28


Face à un pavé de 848 pages je décide de construire ma critique au fur et à mesure pour ne rien oublier. On ne traite pas Ken Follett à la légère (ok ça sent la groupie par ici).
Quand on sait le temps d'écriture qui sépare "Un monde sans fin" de "Une colonne de feu" (oui, je sais, il en a écrit d'autre mais bon), j'avais un peu craint une écriture précipitée pour l'appât du gain. Ce n'est qu'un homme après tout ! Mais bon, 2017 - 2020 ça fait quand même 3 ans, c'est pas non plus ce qu'on appelle de la précipitation pour un livre... donc appréhension relative et très vite rassurée :
Dès les premières lignes on plonge, c'est un talent que peu d'auteurs ont. de même, on sent tout de suite le travail qu'il y a eu en amont et en parallèle, malgré ma licence d'Histoire il a fallut que je me replonge un peu dans la définition de certains termes. Follett trouve, une fois encore, l'équilibre parfait entre le récit et la description et entre les drames vécus par les personnages et les espoirs qu'ils portent. C'est un peu sa marque de fabrique. Bref, après une première centaine de pages je suis déjà conquise et il m'est pénible de m'arrêter pour aller travailler ! Ahah.
Une centaine de pages plus loin, je me régale toujours. Comme tous les ouvrages de cette saga on est dans un véritable tourbillon de personnages dans le premier quart, naviguant des uns aux autres, identifiants ceux que l'on aime et ceux que l'on va détester mais aussi les personnages un peu ambivalents. A ce stade, j'aime bien essayer de deviner qui va s'associer à qui et je mise sur Edgard et Ragna (à ce sujet, c'est un peu dommage que la 4ème de couverture balance d'emblée que Ragna sera malheureuse en mariage) on verra si la suite me donne raison mais je commence à assez bien connaitre le fonctionnement des intrigues de Follett (oui bon, je me la raconte un peu mais je ne fais de mal à personne :p)
Ce que j'aime aussi chez cet auteur c'est sa capacité à nous en apprendre beaucoup sur les moeurs des communs durant les périodes dans lesquelles il fait vivre les personnages, là je réalise toute l'importance de l'esclavage à la fin du Xème siècle je n'en avais vraiment pas conscience et je trouve "drôle" de voir comme on survole beaucoup les pans les moins glorieux de notre passé même en étude d'Histoire.
Enfin, je le savais déjà mais mon sentiment de colère se renforce d'autant plus en réalisant à quel point la religion chrétienne a façonné notre société, l'a contrainte, soumise jusqu'à aujourd'hui et selon des préceptes auxquels ses hauts placés n'adhèrent même pas. On parle dans ce roman de polyandrie. Follett travaille toujours sur des fonds historiques, il ne l'aura pas placé là par hasard. En 997 il y avait donc plus de libertés de moeurs et d'ouverture d'esprit qu'aujourd'hui ? (bon ok, ça ne valait pas pour tout mais il faut aussi voir le contexte, n'empêche que je suis estomaquée.) J'aimerai avoir la possibilité de savoir comment le monde se porterait aujourd'hui si on pouvait supprimer l'influence qu'ont eu les grandes religions, s'il n'y avait pas eu de dieu pour tout expliquer, tout excuser, tout pardonner.
L'homosexualité est fréquemment abordée aussi, on savait, on désapprouvait mais il n'y avait pas cette haine comme elle a pu se développer par la suite (encore une fois avec l'expansion du christianisme, évidemment.)
Bref, je l'ai fini dimanche et c'est du grand Ken Follett, on adore mais, comme je l'ai vu en commentaire, j'ai également trouvé beaucoup de similarités avec les piliers de la terre. Il a construit toute la saga de la même façon : des puissants qui abusent de leur pouvoir et des moins puissants (sois moins riches, sois des femmes) qui vont lutter pour le bien, l'ouvrage est parsemés de petites victoires et grandes défaites jusqu'à ce que la roue tourne et que les grands chutes, en se terminant, généralement par le "et ils vécurent heureux" du couple phare du roman. Celui-ci n'échappe pas à la règle et, oui on s'attache toujours autant, et oui on se régale toujours autant des rebondissements, des sauvetages, des petites victoires, et oui on s'angoisse et on souffre avec les personnages mais tout de même, un tout petit "mais" : ça sent quand même un peu le réchauffé. Je crois qu'il est temps d'abandonner Kingsbridge et d'entamer un nouveau projet. Je suis sûre que ce sera magnifique aussi :)
Commenter  J’apprécie          575



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}