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4,21

sur 2277 notes
Il est rare que je ne dévore pas un Ken Follett.. mais cette fois ci j'ai mis une éternité a arriver au bout.
Que cette lecture a été longue...

L'écriture de Ken Follett est ce qu'elle est : agréable, fluide. Bref elle ne change pas et me plaît toujours autant.
Par contre j'espérais et je m'attendais a un truc bien palpitant , ou les origines de Kingsbridge allaient faire fureur avec un scénario bien ficelé.
Bon, l'histoire en elle-même est un peu bateau. Et puis les Vikings ça promettait du bon et du violent. Mais je crois que l'auteur a justement surfé sur la vague viking légèrement a la mode en ce moment.
Donc l'histoire n'a rien de palpitant et les personnages sont du même acabit : trop gentils, trop caricaturaux, trop tout quoi... Mais en négatif en ce qui me concerne.

Une déception, l'auteur m'avait habitué à mieux, a beaucoup mieux.
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" Cette année, il y eut une grande agitation en Angleterre, en conséquence de l'invasion des Danois, qui sèment la terreur et dévastation où qu'ils soient allés, pillant et brûlant et détruisant le pays..."
("Chroniques anglo-saxonnes", 1001)

Que dire de ce nouvel opus de Ken Follett ?
Le Crépuscule et l'Aube - þā æften and þā morgenleoht, dirait Edgar le bâtisseur dans sa belle langue anglo-saxonne, quelque soixante ans avant la conquête normande. Ou l'Aube et le Crépuscule...?

J'ai commencé la lecture du nouveau Follett avec l'enthousiasme habituel, mais elle s'est doucement achevée sur un crépuscule total de toutes mes bonnes intentions de coller quelques qualificatifs positifs à ce précaire préquel des "Piliers".
Et pourtant, quelle époque fascinante Ken nous a sorti cette fois du fond de sa poche ! Regardez donc un peu...
En 997, l'Angleterre est déjà largement christianisée depuis plus de trois siècles, après avoir subie des vagues successives de colonisations diverses depuis l'époque romaine. Les tribus des Angles, Saxons et Jutes arrivent de l'Europe de nord au 5ème siècle, du nord de l'Angleterre attaquent les Pictes et Scots sauvages, et à partir du 9ème siècle les mythiques Vikings pillent les côtes anglaises et mettent à sac les monastères, centres du savoir de l'époque. le nom "Dark Ages" est très à propos ! Ces raids se calment un peu quand la partie est de l'Agleterre est cédée aux Danois, qui y établissent leur colonie : le fameux Danelaw. Tous ces échanges et influences ne sont pas néfastes : l'Angleterre anglo-saxonne est un véritable melting-pot où chacun s'inspire de l'autre, y compris pour la langue, avant que la conquête normande ne la transforme à tout jamais. Danelaw voit sa fin vers 950, et les raids vikings reprennent de plus belle. C'est dans cette période chaotique et mouvementée que Follett a décidé de situer son roman.

Que dire de l'intrigue ?
Le port de Combe est pillé par les Vikings et la famille d'Edgar, le jeune constructeur de bateaux, est obligée de chercher la fortune dans un hameau paumé de Dreng's Ferry, où vous ne voudriez certainement pas vivre, même si la bière y est plutôt bonne. La polygamie, la maltraitance des esclaves et le dur travail pour subsister y sont le pain quotidien. Les moeurs dans le petit monastère local sont quelque peu relâchés, et la loi du plus fort règne.
En même temps, on va rencontrer Ragna, l'unique fille du noble comte de Cherbourg, qui tombe sous le charme d'ealdorman Wilwulf, et va quitter la Normandie pour se marier en Angleterre.
Les deux protagonistes vont devoir s'adapter à leur nouvelle vie, et le roman commence bien, très bien même, car chacun aura un tas d'obstacles à surmonter. Ken prépare les pièces de son échiquier avec soin, et même les personnages secondaires ne sont pas sans intérêt : le jeune moine Aldred qui rêve de créer un centre de savoir, l'évêque Wynstan pétri d'ambition, ou le sheriff Den, le seul représentant du pouvoir royal sur place.
Puis, il se passe quelque chose d'étrange... Ken (et c'est bien la première fois que cela lui arrive !) se met en pilote automatique dès le début de la deuxième partie, et son roman anglo-saxon commence à ressembler de plus en plus aux "Piliers de la terre".
J'avais l'impression de lire le même scénario : un jeune bâtisseur surdoué qui fait sa fortune, une belle femme forte et décidée, un humble prieur qui oeuvre pour la gloire de Dieu - tous empêchés d'agir par la malveillance des méchants puissants.
Mais Edgar n'est pas Jack et Ragna n'est pas Aliena, loin de là ! Aldred n'est pas Phillip, et même le fourbe Wynstan est loin d'atteindre la subtile perfidie de Waleran des "Piliers". On ne peut pas comparer le cocktail Molotov qui a jadis enflammé les coeurs des fans de Follet avec une pareille limonade !

Certes, Ken nous concocte quelques épisodes bien palpitants - fabrication clandestine de fausse monnaie, incendie, enlèvement - mais tout cela retombe pour ainsi dire dans le néant, sans vraiment se répercuter dans l'histoire qui semble piétiner sur place. Les dernières cent pages sont presque insoutenables, tellement tout se remet en place d'une façon quasiment miraculeuse. Les méchants sont punis et les gentils récompensés, Edgar et Ragna - attention, terrible spoiler !! - unis pour toujours (merci, fin du spoiler), et la phrase finale arrive si brusquement que la tête me tourne encore. C'est donc pour cela, toutes ces heures passées devant la tapisserie de Bayeux ? Ah, Ken... !
Et pourtant, je ne peux pas dire non plus que j'ai détesté le roman. Ken reste un conteur hors pair, comme d'habitude il s'est bien renseigné sur l'époque (j'ai seulement un petit doute sur les nombreuses soieries portées par Ragna), et la réalité du haut Moyen-Âge est soulignée par mille petits détails sympathiques du quotidien. Décor bien réel, dans lequel évoluent ces protagonistes étrangement bi-dimensionnels, plats comme un modèle topographique de Hollande.
850 pages d'un agréable ennui, pour arriver à la construction d'un pont en bois qui va changer le nom de Dreng's Ferry en King's Bridge... cela fait vraiment beaucoup !
Quelque chose comme 3/5; Ken nous a montré qu'il sait faire beaucoup mieux que ça !

P.S. : Si ce sont les Vikings qui vous intéressent avant tout, courez vite chercher le dernier numéro spécial d'Historia (novembre/décembre 2020); il est bien intéressant !
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Bon , les amis et amies , me voilà à l'arrêt après ...350 pages . Parti enthousiaste , lancé très vite dans des combats entre Anglais et Vikings , transporté en Normandie , partageant la nouvelle vie d'Edgar et sa famille, j'avoue avoir suivi un cours bien linéaire, sans grande envolée, sans grande consistance . Une jeune femme amoureuse d'un Anglais , une belle - mère acariâtre, un futur beau - frère à la main baladeuse., un bébé jeté vivant à l'eau , la fuite d'une esclave ....C'est long , long ,peu passionnant , un peu " mou " . Après, c'est Ken Follett , hein . C'est bien écrit ( traduit ) , c'est documenté, on apprend des " choses " ... il y a des dialogues ....Oui , pour ça, des dialogues , il y en a . Un peu trop peut être , pas toujours " percutants " . Mais , franchement , pour moi , ça se traîne " beaucoup trop " .Alors , j'arrête. Tant pis pour moi , mais ma PAL ne supporterait pas que j'accorde à ce livre ce que je refuse à beaucoup d'autres : le plaisir de la lecture , le plaisir de l'aventure , l'émotion, les émotions ...Trop sage ...trop " terne " .
Se projeter en 997 n'est déjà pas simple en soi et si c'est pour s'y ennuyer , on possède un joker qui nous permet de refaire un grand pas en avant . Ce pas , je le fais aujourd'hui car , à mon âge, je m'accorde de plus en plus le droit de décider de ce que je fais ou de ce que je peux faire .Je comprends très bien que ce roman puisse plaire , attention , hein , aucun mépris de ma part à l'égard d'un auteur respecté et très respectable , encore moins envers ses fidèles lecteurs . Je ne livre que mon modeste ressenti . Que voulez - vous , je ne suis pas d'une patience extraordinaire et l'hypocrisie n'est pas ma première vertu quand un site comme babelio nous permet d'etre sincère, avec , bien entendu , tout le respect indispensable . Aprés 350 pages lues , je sais si j'ai envie d'aller plus loin ou non . Ce sera non . Pas la fibre . Pas le feeling , pas le temps .Un rendez - vous manqué. Comment dire? Vous lisez " le nom de la rose " , vous ne vous appartenez plus , vous êtes " possèdé " , " scotché " , envoûté, pourtant ce n'est ni gai , ni " rapide " . Dans ce roman de Follett , je n'ai jamais rien ressenti . Je m'ennuie . Je baille . Mes yeux se ferment . Si je continue , j'en ai pour 6 mois ...au moins . Et 6 mois , quand on a une grande PAL ....Ken Follett bénéficie d'une remarquable ( et sans aucun doute méritée ) aura auprès d'une foule de lecteurs et lectrices et mon avis n'a pas pour but de contester son talent , ce serait vraiment " vaniteux " de ma part . Je ne peux tout de même pas , non plus , " faire semblant " . Je ne suis pas fan mais ce n'est pas grave , il en a tellement ...
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En 997, le chaos règne en Angleterre. Attaqué de l'extérieur par les Gallois et les Vikings, le pays connaît également une situation intérieure agitée, les seigneurs locaux n'hésitant pas à défier le pouvoir royal. le jeune Edgar, qui a quasiment tout perdu lors d'un raid viking, est contraint d'abandonner son métier de charpentier de marine pour tenter de subsister de la terre. Ragna, jeune noble normande venue d'outre-Manche épouser le puissant Wilwurf, se retrouve au coeur d'une lutte sans merci pour le pouvoir. le moine Aldred, qui rêve de faire de son abbaye un lieu d'érudition, est confronté à la dissolution du clergé. Tous les trois vont trouver sur leur route l'évêque Wynstan, prêt à tout pour s'assurer pouvoir et richesse.


Enthousiasmée il y a trente ans par Les piliers de la terre, j'ai entamé ce préquel avec la certitude d'y retrouver le même enchantement, ce qui explique sans doute en partie ma relative déception.


Indéniablement, la lecture est agréable, l'écriture fluide et l'intrigue prenante. Les 850 pages permettent de se plonger durablement dans une ambiance historique recréée de manière vivante et crédible, et c'est avec le plus grand intérêt que l'on découvre cette Angleterre encore en proie aux ténèbres du Haut Moyen Age. Edgar, Ragna et Aldred apparaissent comme les ferments de jours meilleurs. A eux trois, qui représentent le peuple, la noblesse et le clergé, ils préfigurent les avancées d'une société en devenir, celle qui verra notamment la construction des cathédrales, même si, pour l'instant, l'absence d'État de droit rend tout progrès bien fragile.


Malheureusement, si, à la main gauche, la toile de fond historique, sous-tendue par une solide documentation, convainc sans peine, à la main droite, le motif principal du récit déçoit. Stéréotypés et sans grande épaisseur, les personnages finissent par paraître assez caricaturaux dans une narration teintée d'eau de rose, à l'issue improbable.


Au final, si les aspects un peu simplistes de l'intrigue et de ses protagonistes viennent sensiblement tiédir mon enthousiasme, cette vaste fresque, riche de très intéressants détails historiques, demeure une lecture plaisante et addictive, à même de séduire un large public.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« Rentrée littéraire 2020 »
Je fais comme Kirzy 😊
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Page turner. Certains savent que j'ai pratiquement tout lu de mon auteur favori Ken Follett. Son dernier livre est encore digne d'éloges.
Angleterre, 997. Les Vikings ont dévasté le petit port de Combe. Il ne reste plus rien et beaucoup de survivants sont obligés de partir. Mildred, et ses trois grands fils vont à Dreng's Ferry, où l'évêque de Shiring leur a promis une terre à cultiver. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines, car les puissants du hameau, le doyen Degbert et son frère le tavernier Dreng sont licencieux, avares, cupides et même tyrans, surtout avec les esclaves.
Les « héros » de cette aventure sont Edgar, 18, le dernier fils de « Ma » Mildred, et Ragna, 20, fille du comte Hubert de Cherbourg.
Ken Follett va de l'un à l'autre. Ils sont séparés par la Manche et ils ne se connaissent pas encore, mais on sent que,…………… et c'est tout ce qui fait de ce livre un « page turner », comme d'hab avec KF.
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Le style est très fluide, l'intrigue est pleine de rebondissements, sur fond de polygamie, de joutes verbales (mais pas que ), et négociations planifiées, ruses et entourloupes, combats épiques, meurtres, viols, espionnage, choix cornéliens, mauvais traitements, séquestrations, mensonges, spoliations, questionnements, mais aussi l'amour… L'amour grandiose mais impossible.
Ken Follett, et à mon avis, c'est ça, en grande partie qui le rend passionnant, sait à chaque fois, amener le problème, créer la tension, jusqu'à l'explosion, l'imprévu ou la domination d'un ennemi sur l'autre. C'est alors qu'un autre imprévu surgit…
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Comme beaucoup de lecteurs, j'ai détesté la bêtise brutale et gratuite de Wigelm, et la tyrannie rusée, machiavélique de l'évêque Wynstan, et, au milieu de la cohue, j'ai sympathisé avec Edgar le bâtisseur, je me suis attristé avec Ragna la malchanceuse, et j'ai approuvé les actions du moine-abbé Aldred. le crépuscule et la nuit sont longs avant que ne perce l'aube...
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Euh… le tavernier Dreng avait un ferry pour faire traverser le fleuve, Edgar en a construit un plus grand, puis un premier pont, incendié par malveillance. Sur ordre du roi Ethelred, il en a construit un deuxième, et le hameau de Dreng's Ferry est devenu le bourg de King's Bridge, bien connu des lecteurs de Ken Follett 😊… Et je ne doute pas qu'Edgar le bâtisseur soit un ancêtre de Tom le bâtisseur, cent ans plus tard dans "Les piliers de la Terre" !
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Certains parlent du manichéisme de l'auteur.
Dans ce livre, les personnages sont, il est vrai, soit bons soit méchants, mais ils sont travaillés et les nuances sont relativement subtiles.
Personnellement, et ça n'engage que moi, je suis assez manichéen, et c'est pour ça que j'aime KF, je trouve que les gens sont bons ou méchants, et les raisons remontent souvent, je pense, à des blessures d'enfance. Certes, ils y a des moutons incolores et inodores dans ce livre ; il y en a aussi dans la vraie vie.
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J'ai enfin refermé cet énorme pavé qui m'a mobilisée quelques soirées durant, pavé chronophage qui m'a happée presque du crépuscule à l'aube, et je suis fort aise d'avoir terminé. Je ne peux pas affirmer que j'ai aimé, et je ne peux pas dire que j'ai détesté, j'ai simplement constaté …


Le récit en lui même n'était pas sans intérêt, si l'apport de connaissance fourni par le roman précédent, une colonne de feu fut plus conséquent, j'ai tout de même appris beaucoup sur la société anglaise de l'an mille, sur les méthodes employées par les artisans, sur les moeurs des populations, sur la hiérarchie de l'époque, sur la monnaie, et j'ai trouvé cela passionnant.


Si le confort de lecture a tardé à se faire sentir, c'est sans doute en raison du grand nombre de personnages aux noms à consonances parfois similaires, de la nécessité pour l'auteur de décrire leur situation, de les implanter dans le récit. Puis fort heureusement, l'action n'a pas tardé à démarrer et a s'amplifier après l'arrivé de Lady Ragna à Shiring. Tout ne devient alors qu'intrigue, complot, et opposition.


C'est la, à mon humble avis, que le bât blesse ! Si Ken Follet a pu surprendre et accrocher le lecteur qui découvrait le premier roman de la série, les piliers de la Terre, il a continué à écrire suivant un plan sans surprise : toujours une jeune homme, artisan de préférence, intelligent,bon, tolérant, qui subit des injustices, toujours une histoire d'amour pour jongler avec les nerfs du lecteur, toujours un individu sans scrupule, dont la méchanceté et la manipulation atteint des sommets improbables, et toujours deux camps, les bons, les méchants et peu de nuance, manichéisme qui sans doute, fidélise le lecteur qui attend une réponse des « bons » et une juste punition finale des «  méchants », et plus aucun frein, plus aucune barrière aux actions des pervers qui règnent en maîtres, on peu alors s'attendre à tout de la part des intrigants, c'est ce qui fait le suspense de ces romans.

L'intérêt de ces romans pour moi, sera donc la culture historique fournie par cette série, de façon inégale selon le roman, apport qui demandera à être sérieusement complété par la lecture d'autres romans et exposés sur cette période passionnante que constitue le Moyen-âge.

A vous qui n'avez pas eu l'occasion de le lire, ce pavé ne dois pas vous faire peur car l'ensemble fluide et très lisible, se boit comme du petit lait.
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Face à un pavé de 848 pages je décide de construire ma critique au fur et à mesure pour ne rien oublier. On ne traite pas Ken Follett à la légère (ok ça sent la groupie par ici).
Quand on sait le temps d'écriture qui sépare "Un monde sans fin" de "Une colonne de feu" (oui, je sais, il en a écrit d'autre mais bon), j'avais un peu craint une écriture précipitée pour l'appât du gain. Ce n'est qu'un homme après tout ! Mais bon, 2017 - 2020 ça fait quand même 3 ans, c'est pas non plus ce qu'on appelle de la précipitation pour un livre... donc appréhension relative et très vite rassurée :
Dès les premières lignes on plonge, c'est un talent que peu d'auteurs ont. de même, on sent tout de suite le travail qu'il y a eu en amont et en parallèle, malgré ma licence d'Histoire il a fallut que je me replonge un peu dans la définition de certains termes. Follett trouve, une fois encore, l'équilibre parfait entre le récit et la description et entre les drames vécus par les personnages et les espoirs qu'ils portent. C'est un peu sa marque de fabrique. Bref, après une première centaine de pages je suis déjà conquise et il m'est pénible de m'arrêter pour aller travailler ! Ahah.
Une centaine de pages plus loin, je me régale toujours. Comme tous les ouvrages de cette saga on est dans un véritable tourbillon de personnages dans le premier quart, naviguant des uns aux autres, identifiants ceux que l'on aime et ceux que l'on va détester mais aussi les personnages un peu ambivalents. A ce stade, j'aime bien essayer de deviner qui va s'associer à qui et je mise sur Edgard et Ragna (à ce sujet, c'est un peu dommage que la 4ème de couverture balance d'emblée que Ragna sera malheureuse en mariage) on verra si la suite me donne raison mais je commence à assez bien connaitre le fonctionnement des intrigues de Follett (oui bon, je me la raconte un peu mais je ne fais de mal à personne :p)
Ce que j'aime aussi chez cet auteur c'est sa capacité à nous en apprendre beaucoup sur les moeurs des communs durant les périodes dans lesquelles il fait vivre les personnages, là je réalise toute l'importance de l'esclavage à la fin du Xème siècle je n'en avais vraiment pas conscience et je trouve "drôle" de voir comme on survole beaucoup les pans les moins glorieux de notre passé même en étude d'Histoire.
Enfin, je le savais déjà mais mon sentiment de colère se renforce d'autant plus en réalisant à quel point la religion chrétienne a façonné notre société, l'a contrainte, soumise jusqu'à aujourd'hui et selon des préceptes auxquels ses hauts placés n'adhèrent même pas. On parle dans ce roman de polyandrie. Follett travaille toujours sur des fonds historiques, il ne l'aura pas placé là par hasard. En 997 il y avait donc plus de libertés de moeurs et d'ouverture d'esprit qu'aujourd'hui ? (bon ok, ça ne valait pas pour tout mais il faut aussi voir le contexte, n'empêche que je suis estomaquée.) J'aimerai avoir la possibilité de savoir comment le monde se porterait aujourd'hui si on pouvait supprimer l'influence qu'ont eu les grandes religions, s'il n'y avait pas eu de dieu pour tout expliquer, tout excuser, tout pardonner.
L'homosexualité est fréquemment abordée aussi, on savait, on désapprouvait mais il n'y avait pas cette haine comme elle a pu se développer par la suite (encore une fois avec l'expansion du christianisme, évidemment.)
Bref, je l'ai fini dimanche et c'est du grand Ken Follett, on adore mais, comme je l'ai vu en commentaire, j'ai également trouvé beaucoup de similarités avec les piliers de la terre. Il a construit toute la saga de la même façon : des puissants qui abusent de leur pouvoir et des moins puissants (sois moins riches, sois des femmes) qui vont lutter pour le bien, l'ouvrage est parsemés de petites victoires et grandes défaites jusqu'à ce que la roue tourne et que les grands chutes, en se terminant, généralement par le "et ils vécurent heureux" du couple phare du roman. Celui-ci n'échappe pas à la règle et, oui on s'attache toujours autant, et oui on se régale toujours autant des rebondissements, des sauvetages, des petites victoires, et oui on s'angoisse et on souffre avec les personnages mais tout de même, un tout petit "mais" : ça sent quand même un peu le réchauffé. Je crois qu'il est temps d'abandonner Kingsbridge et d'entamer un nouveau projet. Je suis sûre que ce sera magnifique aussi :)
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La sortie d'un roman historique de Ken Follett est toujours un événement. Cet auteur britannique, très francophile, se penche à nouveau sur sa période de prédilection: le Moyen-Age britannique, ici il s'agit de la fin du "Dark Age", c'est-à-dire la fin de la période anglo-saxonne.

Nous sommes en 997. L'Angleterre est encore sous la férule saxonne. Ce volet se passe donc avant l'action des "Piliers de la Terre" (1989), du même auteur, qui évoquait la période de construction des cathédrales, et donc bien avant aussi l'action du dernier volet "Une colonne de feu" (2017) qui, lui, évoquait la période de la Renaisssance.

Cette période du "Dark Age" est selon Ken Follett, un moment charnière dans l'Histoire de l'Europe.
Le titre français s'éloigne de la version originale "The Evening and the Morning". Une période sombre, le chaos est partout, nous sommes loin de l'Etat de droit qui n'existe pas encore et les seigneurs locaux font en gros ce qui leur plaît, peu contrôlés par le pouvoir royal.

En gros c'est la loi du plus fort qui prévaut.
Trois personnages ici pour ce roman qui se déroule pour la plupart du temps en Angleterre.
Les destins de ces trois personnages vont s'entrecroiser sur fond de guerre: guerre contre les Gallois à l'ouest et attaque des Vikings au sud. le roi Ethelred a bien du mal à gérer la situation et, en France, tout n'est pas facile non plus pour Robert II.

Edgar est une jeune homme de la classe populaire. Il est constructeur de bateaux, tailleur de pierres. C'est un jeune homme très ingénieux qui perd sa fiancée au début de l'histoire, au cours d'un raid viking. Il va être amené à rencontrer Ragna, une dame de la haute noblesse normande (elle est la fille du comte de Cherbourg), venue en Angleterre pour épouser l'ealdorman de Shiring, Wilwulf, (représentant du pouvoir royal dans les comtés anglais). Très vite, Ragna va être quelque peu désemparée par les coutumes de son pays d'adoption: les unions polygames, la polyandrie parfois, l'esclavage, pratiques qui n'existent pas dans la Normandie de l'époque.
Aldred, le troisième personnage, est un moine idéaliste qui veut transformer son abbaye en lieu d'érudition. Il est plein d'ambition et en même temps plein de réalisme.

Ces trois personnages vont s'opposer à l'évêque Wynstan, dominateur et avide.
Les intrigues seront nombreuses, la lutte pour le pouvoir sera rude et souvent mortelle. Lady Ragna aura du mal à défendre ses héritiers. Edgar devra user de toute son intelligence et son ingéniosité (et elles sont grandes!) pour tirer ses amis de mauvais pas.

Bref c'est un roman qui vous tient en haleine tout au long de ses 847 pages!

Ken Follett est le maître incontesté de ce genre difficile qu'est le roman historique. Il parvient à nous faire partager les préoccupations de ses personnages principaux et surtout, surtout, c'est l'abondance de détails sur la vie quotidienne de l'époque qui est fascinante et passionnante.
On apprend beaucoup de choses sur l'exercice de la justice dans l'Angleterre médiévale avec des pratiques comme l'ordalie, la clameur de haro (voir les extraits), la manière de cultiver à l'époque, l'habillement, la nourriture..
On a l'impression d'y être même si plus de mille ans nous séparent de ce que vivent les héros!

Je terminerai par ce qu'en dit l'auteur à propos de son oeuvre:
"La race humaine n'a pas tellement changé depuis 1 000 ans mais leur vie était tellement brutale, difficile, dure..."
Et Ken Follett dit avoir passé des heures devant la tapisserie de Bayeux pour écrire ce livre!
Merci Ken Follett pour ce beau moment d'évasion et d'immersion dans une période peu connue...
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Lire du Ken Follett c'est plonger dans une psyché labyrinthique et découvrir à chaque fois un auteur à l'imagination sans pareille. C'est suivre un fil de rêveries visionnaires.
Son écriture merveilleusement descriptive est capable de faire naître non seulement des images, mais une ambiance, un univers qui nous rend captifs dès les premières pages.

Parce que c'est comme si l'on y était. Comme si l'on rentrait dans la tête de chacun des personnages et que l'on voyait à travers leurs yeux.
Le bateau viking qu'on aperçoit comme un petit point au large, les maisons qui brûlent dans l'assaut… on a l'impression de l'avoir vécu dans sa peau comme un vrai souvenir ou les images d'un film.

C'est cette magie Follettienne qui opère toujours qui me pousse à dévorer chacun de ses romans comme si c'était le premier.
Même pas peur des 850 pages et les 1,4 kg que je trimballe dans toutes les positions à m'en choper des tendinites 

Que viennent les intrigues, les trahisons, les amours controversées !! On ne se lasse jamais, même si l'originalité n'est pas la pierre de voûte de cette construction

Ce préquel est très ingénieux, il ouvre le chemin, bâtit les ponts et le rythme est tenu comme une partition bien huilée jouée pour la centième fois.

Avec ce roman gothique de haute tenue porté par une plume toujours aussi virevoltante, Ken Follett revient à ses anciens amours et nous conduit aux portes des Piliers de la Terre.


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J'ai mis un an pour finir cette saga. Oui j'ai mis le temps, je l'ai lu dans l'ordre d'apparition, j'avais envie de suivre le processus de l'auteur.
Je ne suis pas déçu… j'ai adoré ces nouveaux personnages Ragna et Edgar, l'amour, l'espoir et le courage et détestés les méchants et leurs cruautés.

J'ai quand même eue l'impression que le récit se répétait, même histoire, mais dans des époques différentes… une fin très ressemblante toute fois… assez invraisemblable… mais bon le faite d'avoir mis du temps entre chaque roman me les a fait apprécié davantage.
Je vous conseillerais donc de disperser, d'attendre longtemps entre chaque tome.

Un auteur que je vais évidemment continuer de lire.

Bonne lecture !

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