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Bel exposé sur la première guerre mondiale, et je dirais même celui qui me manquait. Comme nombre d'étudiants, j'y avais eu droit durant mon année de troisième ainsi que mon année de terminale, cours dispensé de façon assez imbuvable à coup de stencils monochromes mentionnant des mouvements de troupes qui ne représentaient rien pour moi, et je ne parle pas de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand qui était officiellement la cause de cette guerre meurtrière, bien mis en évidence par les profs, sans pour autant détailler les étapes qui menèrent de sa mort à la guerre entre toutes ces nations.


Merci donc Monsieur Follet, écrivain et historien de génie de nous avoir offert la connaissance de cette partie sombre de l'histoire de façon romancée et beaucoup plus limpide, pas seulement vécue par nous les français, mais aussi du point de vue des américains, des Allemands, des Anglais, et des Russes (qui ont rapidement eu d'autres chats à fouetter).


Les personnages me semblent habilement choisis parmi différents couches de la société de l'époque, offrant au lecteur un panel intéressant qui permet de comprendre les coulisses de la guerre et la façon dont elle fut vécue par les groupes humains : diplomates de tous bords, Allemands, Américains, Anglais aux intérêts convergents ou pas et qui tenaient une partie de la planète entre leurs mains, et qui amènent le lecteur à considérer le côté absurde de la guerre : des amours impossibles, des amitiés mises en veilleuse, des combats menés en douce pour défendre quelques arpents de terre, des soldats qui se retrouvent sur le front, tuant peut-être leur ami en face, et qui sympathiseront le temps d'une trêve de Noël (cf citation).


À la lecture de ce roman, je me suis questionnée longuement : qui avait intérêt à cette guerre ?

Les Autrichiens ? Peut-être… quoiqu'elle fut pour l'empereur devenant sénile, un problème de succession et une éventuelle solution à l'inimitié envers les Serbes… les Allemands qui prirent à l'époque cet incident diplomatique comme prétexte à une déclaration de guerre à leurs voisins russes et français qui s'étaient mis à mobiliser et l'on assiste alors à un jeu de dominos entraînant la moitié de la planète dans un conflit des plus meurtriers. Ken Follet a très bien su développer cet aspect et montrer qu'au dernier domino tombé, on ne sait plus pourquoi on combattait si ce n'est pour amener l'Allemagne après une maigre tentative de paix, a une défaite tant stratégique qu' économique qui laisse présager le tome suivant, mise en cause des juifs, volonté de revanche…cette lecture m'a vraiment donné le goût de réapprendre l'histoire, si sombre soit elle.


Les personnages ont été choisis avec soin pour ce qu'ils représentent et parmi différentes catégories sociales : une famille, la famille Williams, dans le secteur minier du pays de galles, un père défenseur de la cause et des intérêts des mineurs, une fille élevée en ce sens et qui aura un parcours des plus intéressants, un fils qui partira sur le front, nous livrant les détails de la bataille de la somme, un Américain, proche du président Wilson, au rôle un peu confus, à la fois diplomate, espion, ayant des relations en Europe, la famille von Ulrich famille de diplomates qui semblent tenir le destin de lEurope entre leurs main, le comte Fitzherbert, personnage ambigu, hautain ayant ses entrées à la chambre des lords, prêt à tout pour défendre ses intérêts, Grigori et Lev Pechkov qui tour à tour, apportent respectivement des connaissances sur la révolution russe, et sur certains aspects de la politique intérieure des États Unis et sur sa société en ce début de siècle, Lady Maud (soeur du comte) et Ethel William grâce auxquelles on assiste aux actions des premières suffragettes et au début du combat pour la cause des femmes dans la société machiste de l'époque.


Ken Follet fait habilement entrer en jeu des personnages célèbres : le roi George V, Lloyd Georges, Winston Churchill en précisant en fin de roman, qu'il les a introduits dans des lieux imaginaires (notamment Ty Gwyn, la luxueuse demeure du comte Fitzherbert) en s'étant préalablement documenté sur la possibilité pour ces personnages d'avoir effectivement fréquenté ces lieux. Un roman très sérieusement documenté donc et que l'on peut lire pour acquérir des connaissances certaines.


La guerre 14-18 n'étant pas la partie de l'histoire que je préfère, en raison notamment de la difficulté à me remémorer son déroulement, les batailles, les mouvements sur les fronts, je pense que j'apprécierai davantage le deuxième tome sur la seconde guerre mondiale. Je commence déjà à me demander ce que deviendront chacun des personnages auxquels je me suis attachée ou pas, et j'ai envie également d'en connaître plus sur la vaste guerre 39-45 aux facettes multiples et aux problématiques diverses et afin de mieux comprendre les « pourquoi » et les « comment » de ce conflit, surtout les « comment » qui peuvent rester obscurs un certain temps si comme moi, on ne s'est pas vraiment intéressée aux manoeuvres diplomatiques et politiques de l'époque.


Je ferai certainement quelques lectures plus récréatives entre temps, car ce tome passionnant fut tout de même un pavé de plus de mille pages d'intrigue, de magouilles politiques et stratégiques qui ne se lisent pas en trois heures !
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Je crois que je n'avais pas lu Ken Follett depuis les "Piliers de la terre"....On vient de m'offrir les trois tomes : la chute des Géants," L'hiver du monde", "Aux portes de l'éternité". Je termine le premier tome et je manque de mots pour qualifier cette fresque magistrale qui rend compte de la folie du premier conflit mondial. Nous suivons le destin contrarié de cinq familles, des personnages exceptionnels, visionnaires, volontaires, ambitieux ou.... odieux....Ethel et Billy Williams, côté racines ouvrières galloises, Fitz et Lady Maud Fitzherbert, aristocrates anglais aux idées opposées,Cameron Dewar et sa famille, sénateur américain,Walter Ulrich et son pére, Otto, côté allemand, Grigori et Lev Pechkov, côté russe , dont l'un d'eux deviendra un acteur de la révolution.....
Nous voyageons des mines galloises aux préparatifs et déroulement de la révolution russe, souffrons dans les tranchées de la Somme, côtoyons nombre de personnages historiques, de l'Europe aux Etats - unis....
Espions, rivalités, passions, intrigues, trahisons, jeux politiques.....tous les sentiments sont explorés avec talent, profondeur d'analyse et rigueur même si le romanesque l'emporte parfois.....l'amour et le drame côtoient la politique. Les sujets sont bien documentés, on sent que l'auteur a travaillé longuement , de la condition de la femme à la condition ouvrière et à la lutte des classes, de l'aristocratie et ses privilèges au quotidien du peuple.....la politique internationale est décryptée avec intelligence et clarté. L'amour, la haine, la rage , l'espoir, nous font vibrer et l'auteur met à jour certaines réalités historiques , oú la petite histoire se mêle à la grande.....Quel bonheur de lecture ces 1000 pages,quel souffle! je vais de ce pas commencer le deuxième tome....Sera t- il aussi réussi? En tout cas, merci à la personne qui m'a fait ce cadeau!
Pas facile d'écrire une critique sur un tel pavé !
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Ken Follett s'attaque à une saga sur trois ou quatre générations de cinq familles : américaine, galloise, anglaise, allemande, russe, sur tout "Le siècle". du jamais vu, non ?
le Tome 1, La chute des géants, occupe la période enveloppant la première guerre mondiale, 1911-1923. 
Quel merveilleux ouvrage !
Le lecteur vit cette grande guerre sous différents angles, selon qu'il suive un membre de l'une ou l'autre famille.
Les causes et stratégies de la première guerre mondiales sont décortiquées, notamment le "plan Schliessen" ou Schlieffen, prévu dès 1905, qui consiste à encercler l'armée française en passant par la Belgique.
.
Qui sont les Géants ? En 1914, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie. On aurait pu aussi parler de la Turquie, mais bon... Cette première guerre mondiale, provoquée par l'Allemagne, a décimé tellement de familles ! ... "ça sert à quoi, tout ça, ça sert à quoi ?", comme chantera plus tard Maxime le Forestier.
Les Etats-Unis profitent de la guerre économiquement, et passent au rang de grande puissance.

Tout élève qui étudie le XXè siècle devrait lire ce délicieux livre.
L'imbécillité humaine est soulignée. 
Les Allemands et les Français ne sont pas très choyés dans ce livre, mais leur esprit vengeur de "petits garçons en colère" mérite ce traitement. Un livre de Pierre Arnaud montre bien cette vengeance sur 1870, cette préparation à la guerre dès la troisième République, avec des écoliers maniant des armes en bois.
Dans le livre de Ken Follett, les personnages évoluent, leur destinée aussi...Ils passent par des lendemains sombres ou radieux...Les petits peuvent devenir grands, et inversement. 
Lev m'a particulièrement marqué : malgré son éthique improbable, réussit dans la vie, comme beaucoup de gens...

Ken Follett a précédemment écrit "L'homme de Saint Petersbourg" sur cette période.
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La chute des géants n'est pas un chef d'oeuvre mais c'est un best seller de très bonne qualité. Prenons pour exemple cette histoire de la première guerre mondiale. Avant la lecture de ce livre, je la connaissais plus ou moins. Je savais qu'un certain nombre de pays s'étaient fait la guerre. de cette guerre, j'en avais une image de tranchées immobiles et de millions de morts.

Dans ce roman, j'ai vécu cette guerre. Mieux, je l'ai sentie. Je l'ai maintenant dans la peau. Pourquoi? Parce que j'ai connu ceux qui étaient dans les tranchées, j'ai ragé avec eux contre ces chefs incompétents, de vrais psychopathes, insensibles à la mort de leurs compatriotes. J'ai vu ces géants s'effondrer.

Mais ce n'était pas suffisant pour en faire un best seller. Ken Follet nous a raconté l'histoire de plusieurs personnages. Des personnages bien campés qui ont vécu chacun plusieurs histoires heureuses ou tristes. À tout moment, il y a une histoire qui commence, plusieurs qui continuent et une histoire qui se termine.

La haine, l'amour, l'espoir, la rage et plusieurs autres sentiments humains se chevauchent et s'entrecroisent. J'ai souvent eu l'impression de suivre un feuilleton très bien structuré dans lequel chaque histoire avait droit à son passage à l'avant scène pour ensuite s'évanouir pour une ou deux émissions.

Vous lisez rapidement non pas pour savoir ce qui va arriver. Vous vous foutez de ce qui va arriver. C'est uniquement ce que vous lisez qui vous intéresse. Exactement lorsque vous regardez un film palpitant en mangeant un sac de grignotines et que tout d'un coup vous réalisez que vous l'avez vidé.

Ken Follet nous donne une quantité phénoménale de détails mais ceux ci ne sont pas inutiles. Il lui permettent de nuancer la toile de fond de l'histoire et la renforcer
comme le feraient les millier de radicelles d'un majestueux géant de la forêt. Écrire que le comte recevait en redevance le même montant que le mineur qui l'avait sorti de la mine ne convaincra pas le lecteur de l'injustice du système mais, à force de décrire le système détail par détail, le lecteur peut lui même en dessiner le portrait.

Mais, en ce qui concerne cette abondance de détails, chacun a son niveau de tolérance et je me suis parfois demandé à quoi certains servaient.

La où Ken Follet brille, c'est pour faire ressortir certaines réalités historiques. Par exemple, la juxtaposition de la vie simple des mineurs et du luxe exagéré du comte en dit plus long que n'importe quel pamphlet. Les mineurs ont tout juste le nécessaire en travaillant comme des esclaves alors qu'au château, les convives ne touchent à peine à chacune des entrées du banquet pris dans des assiettes en or.

Par contre, là où la qualité n'est pas constante, c'est au niveau de la politique. Parfois, un seul exemple frappant représenté parfaitement la situation comme lorsque des amis de Grigori se font fusiller pour trahison uniquement pour avoir assisté à un discours d'un adversaire du candidat bolchevique. Par contre en d'autres occasions, le long débat entre deux politique nous donne l'impression d'assister à un débat télévisé sur un sujet ennuyeux. Encore une fois, chacun a son niveau de tolérance. le mien est plutôt bas, surtout quand j'ai un millier de pages à lire.

En conclusion, j'ai hâte de lire le deuxième tome de cette saga. Surtout que j'ai beaucoup lu sur la deuxième guerre mondiale en plus d'avoir vu la majorité des films et documentaire faits sur cette période.
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Après "Les Piliers de la terre" et "Un Monde sans fin", Ken Follett revient sur le terrain de la saga historique. Cette fois, il délaisse le Moyen Âge pour une fresque sur les grandes puissances mondiales à l'aube du XXe siècle.

"La Chute des géants" (Fall of Giants) illustre comment la guerre de 1914-1918, premier conflit armé d'envergure mondiale, ainsi que la lutte des classes (la Révolution russe, les mouvements travailliste et féministe en Angleterre...) vont complètement bouleverser l'ordre établi à la fin du XIXe siècle.

Pour réaliser ce projet extrêmement ambitieux, Ken Follett a choisi comme à son habitude le petit bout de la lorgnette, visant de petites histoires pour expliquer la grande. Son récit s'articule ainsi autour des destins croisés de personnages fictifs et d'origine sociale différente, représentant les principaux pays en présence :
- Angleterre : Lord Fitzherbert et sa soeur Lady Maud, leur jeune gouvernante Ethel Williams et le frère de celle-ci, Billy, employé à la mine de charbon
- Allemagne : Walter von Ulrich, dont le père est une éminence grise du kaiser
- Russie : la cruelle princesse Béatrice (épouse de Fitz), ainsi que deux frères orphelins à la suite des répressions du tsar, Grigori et Lev Petchov
- Etats-Unis : une jeune homme de la haute société, Gus Dewar, et une famille d'entrepreneurs émigrée de Russie, les Vialov.
Non, je n'ai pas oublié un tiret... Ken Follett a tout simplement omis la France, pourtant acteur majeur ! Les principaux événements touchant notre pays seront bien sûr évoqués en toile de fond historique, mais pas de famille pour nous représenter.

Histoires d'amour contrariées, espionnage, trahisons... on peut faire confiance à Ken Follett pour ne pas s'ennuyer, même si certains rappels historiques, surtout les pages sur la Révolution russe, sont moins enlevés que le reste. Je vous invite à consulter le site internet de l'auteur, qui explique comment il construit ses romans. On y apprend qu'il faut un élément nouveau ou un rebondissement toutes les 6 pages, sinon le lecteur se lasse ! Dans "La Chute des Géants", la ficelle est parfois un peu grosse, comme la propension des héroïnes à tomber enceinte inopinément pour relancer l'intrigue, ou bien la rencontre improbable des officiers Fitzherbert et von Ulrich durant la fameuse trêve de Noël dans les tranchées françaises... Toutefois, grâce à des caractères un peu plus nuancés que dans ses romans précédents, l'aventure fonctionne assez bien. 

J'aurai donc plaisir à retrouver tout ce petit monde dans le tome 2 de la trilogie : "L'Hiver du monde", à paraître le mois prochain. Mais je saurai attendre qu'il sorte en poche.
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Formidable saga de Ken Follett, l'histoire débute un peu avant 1914 et se termine en 1923 pour ce premier tome. L'auteur mélange personnages historiques et de fiction, issus de différentes couches sociales et de plusieurs pays, pour expliquer l'un des conflits mondiaux les plus meurtriers.
Une lecture passionnante et addictive.
Traduction de Jean-Daniel Brèque, Odile Demange, Nathalie Gouyé-Guilbert, Viviane Mikhalkov.
Editions Robert Laffont, le livre de poche, 1048 pages.
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Bien sûr, il ne faut pas faire une comparaison avec Les piliers de la terre qui représente à mon avis, le summum dans l'oeuvre du maitre Follett!
Mais ce gros pavé, plus de 1000 pages en édition de poche se lit de façon très fluide et avec plaisir.
Nous parcourons la période de la première guerre mondiale et la révolution bolchevique russe.
Les personnages sont assez nombreux mais suffisamment typés pour ne pas avoir besoin de se référer aux présentations en début d'ouvrage, familles d'aristocrates anglais, allemands ou russes, familles de mineurs du Pays de Galle, familles d'ouvriers russes , américains aisés, féministes et bolcheviques de la première heure, tout ce beau monde se croise, s'aime ou se déteste suivant les bonnes recettes de Ken Follett: les petites histoires qui se mêlent à la grande histoire et on lui pardonnera toutes les invraisemblances , les protagonistes intervenant tous dans les décisions orientant le cours du destin du monde .
Peu importe, j'ai tout gobé avec un émerveillement d'enfant devant son sapin de Noël, c'est la magie Follett : les histoires d'amour, la petite pointe d'érotisme toujours bien dosée, les héros passant entre les balles et les coups de mortier, les amis devenus malgré eux ennemis qui se retrouvent et boivent le thé entre deux tranchées de la Somme ...
J'ai déjà le deuxième tome, même épaisseur pour mon plus grand bonheur !

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C'est avec regret et un petit mélange de tristesse et de colère que j'ai fini par abandonner ce livre au bout du premier tiers.

Tristesse parce que je me faisais une joie de me plonger dans cette saga historique : Ken Follet a la réputation de bien se documenter en amont pour préparer ses romans historiques; l'idée de lire un suite de bons gros romans retraçant l'histoire du XXème siècle par le biais de la petite histoire dans la grande était très excitante.
J'avais bien apprécié "les Piliers de la terre" et partais confiante, bien que ce petit quelque chose de mécanique dans l'écriture du suivant, "Un monde sans fin", m'ait mis la puce à l'oreille.

Colère parce qu'avec " la Chute des géants", j'ai eu le sentiment que sur ce coup-là Ken Follet a 'préparé' la construction de la structure romanesque au-delà de l'excès, à la limite du mépris du lecteur.

Ce n'est pas un bouquin à lire, mais un produit à consommer.
Ce n'est plus une écriture mécanique, mais carrément de la production industrialisée d'effets romanesques à répétition qu'on subit dans ce livre :
Toutes les 3 pages, en alternance : du suspens, de la violence, du cul. de préférence en fin de la page de droite pour susciter l'envie de passer à la suivante.

Genre (ne vérifiez pas, j'imagine - et j'exagère un poil :-)

- page 12, séquence suspens, Tadaaa! : "comment allait-il donc se sortir de ce mauvais..." (suite page suivante)
- page 15, séquence violence, Grrrr! : "de toute sa force, il lança son poing sur..." (suite page suivante)
- page 18, séquence sexe : Mmmmh : "le souffle court, elle se jeta sur.." (suite page suivante)

Et cette pesante mécanique est délayée ad nauseum :

La belle aristocrate rebelle se languit de savoir pages 140, 149 et 158 (toutes les 9 pages, séquence suspens, vous suivez? :-) ) si le beau caporal mobilisé sur le front va survivre.
Il revient, et la voilà qui gêmit pages 231, 240 et 249 se demandant s'il l'aimeuuh.
Je me suis arrêtée au premier tiers mais j'imagine qu'au bout d'un suspens intenable distillé pages 722, 731, 740... 874 : ils se marient.

Insupportable!

Je regrette encore d'avoir fermé avant la fin ce livre qui aurait pu être un grand plaisir de lecture, mais s'est avéré un machin standardisé que sa trame grossièrement apparente rend illisible.

Ken, s'il te plait, lâche un peu la technique, et ECRIS UN LIVRE!! Tu vendras certes moins, mais tu trouveras ce que tu es censé chercher en tant qu'écrivain : un public de lecteurs, pas de consommateurs.
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Yes ! Me voici sortie de cette cocotte-minute que sont les années 14-23 en Europe. Il était temps, j'allais être ébouillantée.
Il faut dire que cette période est riche en évènements politiques, sociaux, économiques, et vivre plusieurs expériences à la fois, en Angleterre (pays de Galles), en Allemagne, en Russie, en France, aux USA, cela remue.

Les prémices de la guerre 14-18, avec le ballet des nations se disputant par l'intermédiaire de leurs ambassades et de leurs services secrets, leurs tergiversations, leurs coups d'audace, leurs défis ; l'engagement dans la guerre, les batailles décisives, les tranchées, la vie des soldats, ceux-ci menés littéralement comme des pions par des officiers ignorants et butés ; la bataille des femmes pour le droit de vote en Angleterre, le droit de ne plus être soumises aux hommes et à leur instinct dominateur ; le combat des ouvriers de la mine luttant contre les aristocrates s'accrochant honteusement aux traditions dépassées ; la révolution russe et le triomphe difficile du bolchevisme...
Tout ceci, finalement, ne parle que de batailles, affrontements, pugilats, appelez cela comme vous voudrez. Et puis l'après-guerre arrive, avec le mépris écrasant des vainqueurs envers les vaincus, leur revanche méprisante portant en elle l'avènement d'une seconde guerre, malgré le germe de la Société des Nations, créée pour la paix.

Mais en toile de fond de ce combat des chefs, il y a les femmes. Omniprésentes, indispensables, fortes, détestables ou aimées, elles sont là et il faut en tenir compte, qu'elles soient aristocrates comme Maud Fitzherbert la passionnée ou qu'elles soient issues du peuple comme Ethel la forte. Elles s'engagent, ces femmes, elles discutent, disputent, aiment, enfantent, et font le monde.

Les petits comme les grands, les tractations politiques comme les querelles amoureuses, tout est décortiqué, dans cette fresque, à travers plusieurs familles, ou plutôt plusieurs personnages emblématiques d'une famille d'ouvriers anglais et d'une autre d'aristocrates, d'une famille américaine et d'une famille allemande liées à la politique étrangère, et enfin de 2 frères russes, pauvres et orphelins. Tous ces gens vont se croiser, se rencontrer intentionnellement ou par hasard, s'aimer et se détester...en mille pages.

J'ai donc beaucoup appris (et même trop, car les discussions politiques sans fin...bon), j'ai beaucoup voyagé, j'ai souvent été indignée, et même outrée.
Bref, si vous voulez vous informer de manière vivante sur tout (et là, je pèse mes mots) ce qui se passe au début de 20e siècle en Europe, lisez « La chute des géants ». Vous tomberez en même temps, mais vous vous relèverez, car le monde n'est pas mort. La lutte est toujours là, et les femmes aussi. L'avenir est assuré.
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Je n'ai pas grand chose à dire sur ce livre, sauf qu'il est absolument génial.
J'ai mis du temps à le lire parce que je l'ai entrecoupé de nombreuses autres lectures. Pourquoi? Parce quand je l'ai commencé j'ai tout de suite senti que je le lirai comme on regarde une série télé : par épisode et saison. Une lecture entrecoupée donc, avec de très nombreux personnages, mais à laquelle je n'ai jamais décroché. Chaque fois que je reprenais ma lecture je savais exactement où chacun en était.
Ken Follett a su dresser un portrait époustouflant de ses personnages et de l'époque. C'est le premier roman historique que je lis de lui (après 2 romans d'espionnage me laissant mitigée). Là je suis carrément convaincue! le volume 2 de "Le siècle", "Les piliers de la terre" et "un monde sans fin" vont rejoindre la liste de mes livres à lire. Mais sans précipitation : chacun sera l'objet d'une nouvelle saison!
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