-- Bon, premièrement, je sais qui a violé Lisa. Il s'appelle Harvey Jones et il habite Philadelphie.
Merde ! Harvey s'efforça de garder un air impassible. Heureusement que je suis venu, pensa-t-il.
NDL : ça c'est un bon sketch pour notre ami Greg, et je suis sûr que tu aimerais ce livre, Greg.
Il avait suivi un cours de philosophie au collège et ce débat l'avait passionné. "Suis-je comme je suis parce que je suis né comme ça ? Ou bien suis-je un produit de mon éducation et de la société dans laquelle j'ai été élevé ? " Il se rappela la formule qui résumait la discussion : qu'est-ce qui prédomine, l'inné ou l'acquis ?
La grande différence entre Dennis et Steve, c'était leur degré d'intégration à la société. Steve était un garçon mûr avec une faculté d'adaptation au dessus de la moyenne, il n'avait pas de problème de rapports avec les inconnus, il était prêt à accepter l'autorité légitime, à l'aise avec ses amis, heureux de faire partie d'une équipe. Les rapports qu'entretenait Dennis avec autrui étaient ceux d'un enfant de trois ans : il s'emparait de tout ce dont il avait envie, il avait du mal à partager, , il avait peur des inconnus et, s'il ne pouvait pas obtenir ce qu'il voulait, il perdait son calme et devenait violent.
NDL : Voilà ! Tous les psychopathes, les pervers narcissiques semblent être ainsi. On pourrait, je pense, dire de même pour Hitler, non ?
Ça n'a rien à voir avec l'intelligence.
Son père prit un air vexé ; elle avait beau lui en vouloir, il lui faisait pitié. Il souffrait de sa faiblesse autant que celle-ci faisait souffrir sa famille. Il était l'exemple même d'un de ces échecs de la nature : le fabuleux système grâce auquel se reproduisait la race humaine - le mécanisme complexe de l'ADN qu'étudiait Jeannie - était programmé pour que chaque individu soit unique. Comme une photocopieuse avec un système d'erreur intégré. Parfois, le résultat était bon : on avait un Einstein, un Louis Armstrong, un Andrew Carnegie. Et parfois, un Pete Ferrami.
Quand les féministes disaient que l'ennemi, c'était le pénis, Jeannie avait envie de leur répliquer : "Parle pour toi, ma petite."
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Elle le soupçonnait de se montrer prévenant envers les femmes pour mieux les manipuler. Il lui faisait toujours penser à la vieille plaisanterie de l'homme qui dit à une femme : "Parlez-moi donc un peu de vous. Qu'est-ce que vous pensez de moi, par exemple?"
Que les parents soient sévères ou indulgents n'a pas vraiment d'importance, dès lors qu'ils conservent toujours la même attitude. Les enfants peuvent supporter à peu près n'importe quel code de conduite s'ils le comprennent. C'est l'arbitraire qui les embrouille.
Je n'ai aucune envie de vivre dans le monde dont il rêve. Si nous sommes tous des soldats agressifs et disciplinés, qui écrira des poèmes, jouera des blues et participera à des marches de protestation contre la guerre ?
(p.439)
- Je n'ai jamais réussi à comprendre si tu disais que la criminalité est héréditaire ou non.
- J'ai identifié quatre traits héréditaires qui amènent à un comportement criminel : l'impulsivité, l'intrépidité, l'agressivité et l’hyperactivité. Mais ma grande théorie c'est que certaines formes d'éducation neutralisent ces traits et transforment des criminels potentiels en bons citoyens.
- Comment pourrais-tu prouver une chose pareille ?
- En étudiant des vrais jumeaux élevés séparément. Des vrais jumeaux ont le même ADN. Quand ils sont adoptés à la naissance ou séparés pour une raison quelconque, ils reçoivent une éducation différente. Je recherche donc des jumeaux dont l'un est criminel et l'autre non. J'étudie alors comment ils ont été élevés.
- C'est un travail vraiment important...
- Je le crois.
- Il faut absolument découvrir pourquoi tant d'Américains tournent mal.
Si nous sommes tous des soldats agressifs et disciplinés, qui écrira les poèmes, jouera des blues et participera à des marches de protestations contre la guerre?