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Critique de Wyoming


Des années que je différais la lecture, recommandée par plusieurs connaissances, de ce pavé moyenâgeux en deux tomes et, en terminant celle du premier, Ellen, mon analyse n'est pas globalement favorable, même si j'ai trouvé quelques bons passages et moments qui me font lui accorder généreusement trois étoiles.

Pourquoi donc cette déception globale?

D'abord, parce que le manque de style littéraire est flagrant. Pas de lyrisme autour des projets des différents protagonistes, pas de vraies descriptions de l'environnement dans lequel se déroulent les différentes intrigues, l'auteur s'attachant davantage à décrire, avec un certain talent quand même, les visages et les corps féminins qu'à emporter son lecteur dans une odyssée qui pourrait devenir passionnante dans ce contexte.

Ensuite, en raison du décalage entre le titre et la réalité : les célèbres piliers ne seront même pas sortis de terre à la fin de ce premier tome, engloutis par la boue, aussi bien celle générée par les pluies britanniques que celles issues des sentiments malsains, haineux, violents de nombreux personnages, même un jeune adolescent.

Trois figures m'ont paru émerger de cette lie, celle de Tom le bâtisseur malgré l'invraisemblance de quelques situations suivant l'accouchement de sa femme, celle du prieur Philip, le seul vraiment voué à sa religion, conscient de ses limites, capable de bonté et celle d'Aliena qui donne son titre au second tome. J'espère qu'elle y sera plus présente qu'Ellen dans celui-ci.

Enfin, par l'impression de lire un bouquin surtout commercial, par ses longueurs inutiles, son dosage d'érotisme et de violence destiné à un public peu exigent, ses rebondissements que le lecteur voit venir à grande vitesse, ses références à l'amour, l'argent, la gloire bien mièvres, un ensemble finalement approprié à une médiocre série Netflix.

On est à des années-lumière du Nom de la Rose, des Rois maudits -- auxquels l'auteur emprunte dès les premières pages le thème de la malédiction, mais celle d'Ellen n'atteint en aucun cas la grandeur lyrique de l'anathème de Jacques de Molay -- ou encore des Pierres Sauvages de Fernand Pouillon.

Je vais enchaîner avec le tome 2, envisageant néanmoins de me diriger plus sûrement vers les célèbres longueurs de Victor Hugo ,en entreprenant une lecture très longtemps différée également, pour suivre Esmeralda et Quasimodo, sûrement plus nobles figures que celles des pâles héros de ces piliers déjà bien fissurés pour moi.

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