Citations sur Céleste, ma planète (41)
" C'est grand chez moi. Trop grand. Je me perdais quand j'étais petit. [...]Il y avait sept chambres d'amis, et pas d'amis."
Je me souviens de l'abonnement à "je console", cinq jeux, payés par ma mère, qui arrivaient le mercredi sur l'ordinateur. Briss me rendait service, il jouait six ou sept heures en mangeant des chips, pendant que je faisais mon piano dans ma chambre. Rien que le nom me faisait de la peine : "Je console".
"Le syndrome du grille-pain. Je sentais mon coeur commencer à chauffer agréablement des côtés et puis il sautait en l'air, très haut, et atterrissait sur le carrelage."
"La première fois qu'elle m'a embrassé, nous étions suspendus par des câbles à cent vingt mètres du sol, avec quinze hommes armés à nos trousses. C'est peut être pour cela que, pendant longtemps, je n'ai pu l'approcher sans avoir le vertige."
La société de ma mère s'appelle donc !ndustry. Elle a le meilleur système de santé de la ville. Il y a dix étages d'hôpital en haut de la tour !ndustry. Les plus grands médecins y travaillent. Quand on a trois mille usines sur la planète, et la moitié du marché des carburants, on peut bien s'offrir un hôpital pour soigner ses petits maux. On veut bien faire tousser les autres, mais il ne faudrait quand même pas s'enrhumer soi-même.
Le pire, c'est que si c'était une personne, on trouverait le moyen de la sauver.
On savait que sa santé [celle de Céleste] ne dépendait pas des soins qu'on lui porterait. Elle dépendait de tous les actes de la vie quotidienne, de tous les choix faits par les pays, les sociétés, et par chacun sur tous les continents. Sa vie n'était pas suspendue à l'attention d'un médecin mais à celle de milliards d'humains.
"Elle s'appelle Céleste. Vous pouvez l'accueillir."
J'avais compris "vous pouvez la cueillir", et je n'arrivais pas à comprendre comment le directeur avait pu prononcer une telle phrase.
Il y avait un sous-titre sous la tache.
AMAZONIE. L'ADIEU.
Je pris une grande inspiration. J'avais déjà vu cette image. le dernier hectare de forêt d'Amazonie. Pas plus grand qu'un petit bois. Vu du ciel, il n'y avait plus que ce cœur rogné.
En apparaissant dans ma vie, Céleste m’avait volé l’insouciance, l’indépendance, l’enfance. Elle m’avait tout pris et m’avait laissé les poches vides avec juste cette envie d’être avec elle.
Je ne lui en voudrais jamais de ce hold-up. Grâce à elle j’allais vivre éveillé.