Moi aussi j'ai reçu l'invitation de Timothée de Fombelle. On peut frémir de recevoir une invitation à rentrer dans le domaine de l'enfance d'un ami. J'ajouterai l'enthousiasme de
Claire Julliard de traverser ces territoires perdus que nous portons tous en nous. Je la vois la chambre des grands-parents devenue une tour de contrôle, celle de son univers mais nous n'y sommes si peu promenés.
L'auteur a ouvert beaucoup de portes sur la nature sur ses grands-parents mais pas concrètement et en utilisant des formules souvent très lâches, je cherchais l'enfance entière, celle qui s'attrapait et bougeait entre les mains, c'est bien vivant avec les coudes pointus avant de retourner jouer quand les parents se disputent. Une fois encore je n'ai pas été invité à en savoir plus sur cette enfance entière.
Oui j'ai pu vous suivre au décès de votre grand-mère, mais je cherche en vain l'émotion qui pouvait déborder d'un enfant qui fut invité à pénétrer dans cette tour de contrôle et apprendre ce qu'elle racontait, ce qu'elle aimait, ce qu'elle avait adoré votre belle grand-mère..
Oui j'ai cherché à pénétrer dans le domaine de l'enfance qui pour moi est un domaine inconnu, que j'ai abandonné d' une façon trop brutale, d'une façon qui laisse des vides immenses, pour ne pas rechercher sur des territoires étrangers ce que pouvait être la vie d'un enfant de cinq ans, comme des grosses larmes, des chagrins, ces derniers évoqués mais sans les événements auxquels les rattacher ?
Il est difficile de pleurer, parce qu'on ne sait plus. Alors que dire à
Timothée de Fombelle lorsqu'on a des grands-parents présents dans leur tour de contrôle, créant un univers où il se passe bien des choses sans les choyer.
Avec mes petits enfants, nous avons transformé notre chambre, nous grands parents, en une tour de contrôle géante. Lorsqu'ils sont présents, de un à trois enfants dans le lit, ce sont des heures de lectures, des facéties, du bruit, de l'animation, des jeux et quelquefois quelques dégâts avec le
le petit-déjeuner. les enfants qui passent leur temps à fouiller, à regarder, à découvrir en cachette, et qui posent des questions, des milliers de questions sont des cures de jouvence.
Une autre fois rapidement vous nous parlez d'une petite fille Juliette et je la suis si peu, encore plus frustré car dans les méandres de ma vie, à six ans j'ai joué des semaines avec une petite fille et ce sont des semaines de bonheur que je pourrais cette fois ranimer.
Oui le texte est intense et limpide, mais sans aspérités, il me manque une vraie douleur, comme de vraies aspirations, des jeux, un enthousiasme et des noms. Les noms des lieux, des pays d'où vient votre famille, des jeux désuets, ou des noms étranges, des noms de départements des noms de villes en désordre.
Neverland, oui ce titre est un beau titre.
J'ai aimé le cheval, les fissures au plafond, le cagibi pour échapper à la colère du père, les cavalcades dans le torrent.ces instants qui parfois s'enracinent ou prennent leur envol comme avec un cheval.
« On fait semblant d'être grand. Et, dans le meilleur des cas, je crois, on fera semblant toute sa vie. »