Coming in

Hiver 2008, Lille. À une soirée entre copines, Élo s'emporte contre ses amies qui ne cessent de lui répéter qu'il serait grand temps qu'elle l'accepte, que de toute façon, ça se voit, et qu'elle est même amoureuse de Maëlle. Pourtant, la jeune femme nie et sait, évidemment mieux qu'elles, ce qu'elle ressent. Mais une fois chez elle, elle se pose beaucoup de questions et, pour elle qui a toujours rêvé d'une famille idéale (avec Hugh Grant pour époux, tant qu'à faire !), elle peine à comprendre les propos de ses amies... Mais, à bien y réfléchir, elle se souvient, lorsqu'à 15 ans, chez ses grands-parents, elle a ressenti un léger malaise en voyant une belle actrice à la télé. Comme une vague impression que quelque chose avait changé en elle. Un sentiment que très vite son corps et son esprit ont cherché à étouffer. Pour elle, l'amour avec un grand A, ce ne peut être qu'avec un homme...

Si l'on connaît tous les coming out, l'on connait par contre le coming in, autrement dit le fait de se rendre compte de son homosexualité et de l'accepter. C'est ce que nous dépeint parfaitement Élodie Font au coeur de cet album. Elle ne s'est jamais posé de question sur sa sexualité, il en allait de soi qu'elle était hétérosexuelle. Dès lors que ses amies la poussent à y réfléchir, la jeune femme s'interroge et c'est tout un chemin, parfois tortueux, vers l'acceptation qu'elle va devoir emprunter. Elle s'interroge sur ses propres désirs, se souvient de ses relations passées avec les hommes, observe autour d'elle ses amies lesbiennes... Au bout de la route, enfin ce sentiment d'être soi et de se retrouver à sa place. Déjà à l'origine du podcast à succès Coming in pour Arte Radio et au vu des nombreuses réactions suscitées, Élodie Font décline aujourd'hui son histoire avec cet album, dans une version revue et approfondie. Une démarche salutaire et bienvenue. le trait plein de vie et expressif de Carole Maurel, ainsi que sa palette de couleurs flamboyantes et sa mise en page dynamique, traduisent à merveille toutes les émotions et ressentis.
Un album aussi bien pédagogique que réjouissant...

J'ai été très touchée par cette B.D. qui est toute à l'image de la couverture, entre grisaille et couleurs éclatantes. En effet, Carole Maurel alterne les planches très colorées et chaleureuses avec des planches presque sans couleur reflétant les angoisses de l'héroïne.

Dans Coming In, les deux autrices nous racontent le parcours d'Elodie Font pour accepter son homosexualité. C'est un parcours semé d'embûches, essentiellement à cause de son propre regard sur l'homosexualité et plus particulièrement sur sa propre sexualité.

C'est un témoignage très émouvant.

Je n'ai pas trop aimé le côté livre de développement personnel et méthode de thérapie. Je suis même totalement hermétique à ce genre de littérature. le sujet en soi est intéressant : le coming in, c'est l'acceptation de son homosexualité. Ce livre peut aider certaines personnes à savoir s'accepter dans sa différence, il a surement son utilité, mais son côté “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil” m'a un peu agacé, renforcé par un graphisme idéalisé, que des gens beaux avec des grands yeux pour forcer l'empathie.
Le récit reste très fleur bleu, son romantisme a tendance à atténuer la gravité du sujet, il est quand même question de suicide, et celui-ci semble un détail dans l'histoire. Et surtout, il ne soulève pas vraiment le problème du point de vue social. S'il est difficile de se reconnaitre comme homosexuel encore aujourd'hui, c'est certainement à cause du poids social, même si l'on vit dans un milieu ouvert, et cet aspect est très vaguement abordé.
Je ne pourrais juger de l'efficacité de cette bande dessinée, mais elle ne peut toucher que son public cible dont je ne fais pas partie. J'avoue que je me suis ennuyé dans cette lecture, ce ne m'était pas destiné. Mais si elle peut aider certains jeunes à s'épanouir, ou appuyer le discours d'un psy, c'est toujours ça de gagné.

Le coming out je connaissais … mais le coming in je dois avouer que j'étais pas au clair.

Après le podcast réalisé en 2017 pour Arte radio, c'est via la bande dessinée qu'Elodie Font nous raconte son histoire. Celle tristement banale d'une adolescente qui doit faire « le deuil de l'hétérosexualité ».
Banale mais ô combien importante à raconter, banale mais ô combien puissante dont la transmission aux jeunes générations est nécessaire. Finalement pas si banal que ça…

Des essais avec un garçon à la rencontre de l'amour, le vrai , des doutes aux larmes, des peurs aux prises de conscience… Elodie nous raconte tout ! Encore fallait-il mettre tout ça en images… Et le talent de Carole Maurel fait ici merveille, une fois de plus. Les trouvailles pour exprimer les sentiments d'Elodie sont géniales, les couleurs, les regards, les expressions, le découpage… c'est juste parfait !

Au final, c'est un combo idéal, un récit fort et émouvant porté par le travail plein d'émotions de Carole Maurel… un livre qui trouvera sa place et son rôle dans les CDI, médiathèques et autres bibliothèques, une bande dessinée utile, tout simplement.

J'ai emprunté « coming-in » totalement par hasard, j'aimais bien la couverture et le titre me parlait. Je me doutais des termes abordés et comme je l'ai dit de nombreuses fois, la recherche de soi, la découverte de sa sexualité et toutes les expériences qui y sont liées ne sont plus mes thèmes de prédilections lorsque je cherche des histoires avec des personnages LGBTIA+. Alors, lorsque j'ai commencé cette BD, adapté du podcast de Elodie Font, je n'avais aucune attente particulière.

Une des premières choses qui m'a marqué c'est la beauté des illustrations, très belles et toujours en accords avec le texte, à elles seules j'étais déjà émues, elles étaient d'une profonde justesse ! les couleurs étaient vraiment très belles et le contraste saisissant entre chaque moment. Les dessins parlaient d'eux-mêmes et sont une grande réussite à mes yeux !

Elodie Font nous raconte ses premières expériences, son premier amour avec une femme et surtout la façon dont elle a découvert qu'elle était lesbienne, l'acceptation de ce lesbianisme liée à ce « deuil de l'hétérosexualité ». Cette expression qui m'a tellement touché et a tellement résonné au fond de moi. Plus je tournais les pages, plus je me sentais proches de cette femme qui m'était encore inconnues quelques heures auparavant. Plus je lisais et plus je me sentais touché-e, ému-e. on ne partageait rien et pourtant c'est comme si elle me comprenait. C'était la première fois que ce sentiment était aussi fort, aussi grand. Je m'étais déjà retrouvé-e dans deux multiples personnages, pour certains de leurs traits de caractères, par nos expériences communes mais jamais de cette façon précise. J'avais découvert la communauté LGBTIA+ à travers des hommes gay ou bi, jamais à travers une lesbienne.

Pour la première fois, je découvrais ces questionnements à travers les yeux d'une lesbienne. Et ça m'a fait tellement de bien. Et j'ai terminé en larmes. Sans réellement comprendre pourquoi. Pourquoi je pleurais à ce point.

Aujourd'hui, je vous parle de ce roman graphique à travers mes yeux, ceux d'une lesbienne qui découvre pour la première fois une histoire qui la représente pour de vrai, au moins une facette de son identité. J'avais déjà lu des histoires avec un personnage principal lesbienne mais jamais sur ces thèmes-là, parce que je les connaissais déjà et que je ne pensais pas en avoir besoin. Je vais être honnête, ce roman graphique, aborde des sujets déjà vus de nombreuses fois, rien de réellement nouveau ni original mais il est émouvant par sa véracité. Mais, je ne sais pas si, en tant que non lesbienne vous serez réellement touché ou s'il rentrera dans la case « des livres qui abordent encore le thème de la découverte de soi ». Parce que la communauté LGBTIA+ c'est une multitude de vécus distincts, des identités plurielles et que je me suis rendu-e compte que je ne me retrouvais jamais entièrement à travers les yeux d'une personne qui n'est pas lesbienne. C'est évident dit comme ça, mais l'on parle souvent de « la communauté » comme une identité propre et compacte que parfois, ça s'oublie.