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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Yammie, enseignante de français dans le secondaire, elle nous raconte ici son expérience dans la réserve d'Uashat, c'est sa première affectation, c'est aussi pour elle un retour aux sources sur les terres de ses ancêtres.
Elle découvre de plein fouet la vie des jeunes de la réserve, entre suicide, grossesse précoce, abandon …elle va accompagner ses élèves et apprendre auprès d'eux, elle va aussi gagner leur confiance et sa place. C'est autour d'un projet ambitieux, monter une pièce de théâtre, elle leurs demande de jouer le Cid, un vrai défi.
Un roman touchant, on s'attache aux personnages, sans aucun pathos, le ton sonne juste, Naomi Fontaine partage avec nous son expérience comme dans tous ses livres c'est d'une grande réalité et d'une grande douceur.
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Yammie, tout juste diplômée, quitte l'appartement qu'elle partage avec son petit-ami pour aller s'installer dans une réserve innue de la Côte-Nord et y enseigner le français dans une école du secondaire. Elle-même d'origine innue, elle a vécu dans cette réserve jusqu'à l'âge de sept ans et c'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle prépare son emménagement.
A son arrivée, elle découvre sa classe. Mélina, Mikuan, Marc, Rodrigue et Myriam sont des élèves qui ont déjà tous un vécu et une autre manière de voir l'avenir. Certaines jeunes filles sont déjà mères, d'autres ont connu le deuil, le suicide de proches ou la fuite vers une autre réserve, ils ont des passés douloureux auxquels Yammie devra s'adapter.

Naomi Fontaine est elle-même d'origine innue. L'écriture de son livre a été inspirée de sa propre expérience d'enseignante au sein d'une réserve d'Uashat. "Manikanetish" est le nom donné à l'école, il signifie "petite marguerite" en souvenir d'une femme de coeur qui avait élevé plusieurs enfants orphelins et abandonnés.
L'histoire nous embarque dans la province du Québec au Canada, du côté du fleuve Saint-Laurent et des Sept-Iles.
[...]
Le récit est écrit à la première personne, on comprend bien que l'auteure nous raconte son histoire : le quotidien dans ce petit village, la rencontre avec des élèves aux caractères déjà bien affirmés, avec leurs difficultés et leurs connaissances de la vie qui sont bien différentes de celles des jeunes adolescents des grandes villes. Sur place, Yammie retrouve ses racines, une partie de sa famille et la vie dans la nature.
Un jour, le directeur de l'école lui confie un projet : monter une pièce de théâtre avec sa classe. le choix se porte sur "Le cid" de Corneille. Les élèves devront ainsi apprendre un texte et exprimer leurs émotions. Contre toute attente, ce sont des élèves qui vont se soutenir, se motiver et se surpasser.
Des impressions confuses sont exprimées tout au long du récit. Yammie se sentira proche des siens et en même temps aura le sentiment d'être exclue. [...]
A côté de cela, elle s'attache beaucoup à ces jeunes qu'elle a trouvé plein d'espoir et de sérénité malgré leur jeune âge.
"Manikanetish" est une lecture que j'ai beaucoup aimée. J'ai trouvé l'écriture fluide et légère et j'ai ressenti beaucoup de douceur dans les mots posés. Les chapitres sont courts, dont certains font parfois deux pages seulement. J'avais du mal à m'arrêter [...] et finalement c'est tout le livre qui a été englouti à grande vitesse.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Manikanetish, cela veut dire Petite marguerite en innu, C'est le nom d'une école donné en hommage à Petite marguerite, qui n'a jamais eu d'enfant, mais qui en a élevé des dizaines, souvent des difficiles. Manikanetish raconte l'histoire d'une jeune femme, Yammie, qui accepte un poste d'enseignante dans le nord du Québec, dans une réserve : ce faisant, elle lâche son petit ami et revient – non sans appréhension – sur les terres de ses ancêtres. Elle va vraiment tout donner à ses élèves, ceux qui s'en sortent assez bien, ceux qui peinent en français, ceux qui ont tellement de responsabilités extra-scolaires qu'il (ou plutôt elles) ne peuvent se concentrer sur leur réussite scolaire, ceux qui ont un comportement vraiment difficile.

Ce deuxième roman de Naomi Fontaine rend hommage au travail de ces enseignants qui font tout pour faire grandir leurs élèves, leur ouvrir la voie vers le cégep et des études qui leur assureront un avenir. C'est aussi un hommage particulier au cours de français (cela ne pouvait que me toucher), avec les subtilités de l'argumentation, de la grammaire et le défi presque insensé de monter le Cid avec tous les étudiants de la classe de Yammie, quel que soit leur niveau

Le roman évoque également la rudesse de la vie dans le grand Nord, les drames qui touchent les innus, notamment le suicide. En le lisant j'ai évidemment pensé à d'autres livres qui mettent en scène les « autochtones » du Québec et des personnes qui ont quitté la région (qui l'ont fuie parfois) et qui y reviennent, qui renouent avec leurs racines familiales, avec la nature omniprésente. (Je pense notamment aux Histoires nordiques de Lucie Lachapelle et à Marie-Christine Bernard, elle-même enseignante en cégep et qui accompagne de nombreux étudiants venus des réserves.) Naomi Fontaine conte ce quotidien sous la voix de Yammie, en de courts chapitres fluides et sereins, sans aucun pathos (ce qui, selon moi, est un excellent moyen de laisser les émotions affleurer, évidemment). Les problèmes profonds des réserves semblent être vécus de façon apaisée malgré les difficultés, et tout est fait pour faire tomber les barrières
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Au Canada, le mois de juin est celui de l'histoire autochtone. C'est pourquoi je me suis intéressé à ce deuxième roman de Naomi Fontaine. J'essaie de lire, plusieurs fois par années, ces auteurs afin de m'enrichir de leur culture. Je crois qu'il est important d'essayer de comprendre et reconnaître la richesse de la culture des peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Car ils ont peuplé, avant nous, notre pays.

Roman court. Phrases courtes et efficaces. Belle écriture. Coup d'oeil saisissant d'une réalité peu connue des blancs que nous sommes.

Une jeune innue ayant acquis son diplôme en enseignement, décide de retourner dans sa communauté sur la Côte-Nord du Québec. On la suit dans ses cours, essayant de rendre sa matière, le français, intéressante pour ses étudiants … qui ne sont pas très convaincus. On s'imprègne de la vie pas toujours agréable et bien réelle d'adolescents amérindiens sur la réserve.
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Cinq étoiles sur l'échelle innue.
Quatre étoiles sur l'échelle canadienne.
Ce roman est d'une authenticité remarquable. La seule question qui se pose: est-ce que l'authenticité est une qualité littéraire? "Manikanetish" est bien écrit mais il plaira surtout aux lecteurs qui s'intéressent à la question de l'évolution des communautés autochtones au sein de la société canadienne.
L'intrigue est simple est très efficace. Yammie, la protagoniste, est une jeune innue dans sa première année comme enseignante dans l'école secondaire de la réserve Uashat qui est une enclave dans le territoire de la ville de Sept-Îles. À travers les yeux de Yammie on voit les problèmes de la communauté: l'alcoolisme, le phénomène des adolescentes mère, la pauvreté et le racisme des blancs. Ce qui m'a le plus surpris est que l'auteure a même fait des reproches aux conseils de bandes. Notamment elle a soulevé la question de favoritisme dans la manière dont les maisons sont allouées par les conseils de bande.
Néanmoins dans l'ensemble, le ton est nettement positif. Les innus ne sont pas défaitistes et les étudiants de Yammie sont déterminés à faire aux défis de la vie. Yammie est une bonne héroïne qui . motivent ses étudiants. Elle fonde un troupe de théâtre avec ses charges et monte "El Cid" de Corneille. La représentation sera contre toute attente un succès éclatant.
Yammie va connaitre sa part des problèmes. Notamment comme plusieurs de ses étudiantes elle tombe enceinte et son chum n'a ni le désir ni les moyens de partager le jouer le role de père de famille.
"Manikanetish" est un témoignage éloquent de la part d'une jeune auteure innue. Il vaut bien la peine d'être lu.

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Partir.
Pour fuir ?
Peut-être.
Pour mieux revenir ?
Certes.
Mais dépourvue de boussole de repères, et ce, malgré les mêmes nattes les mêmes yeux bridés, confrontée à elle-même, à son coeur citadin du pommier, debout face à elle-même, devant ces marmots lui rappelant son passé, clin d'oeil à sa propre identité. Naomi Fontaine, dit Yammie, relatant avec brio les hauts et les affres venant avec ce poste de professeure à Uashat qu'elle accepta !
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Connaissez-vous Naomi Fontaine?

Il me fait très plaisir de la présenter par le biais de ce billet. Elle est née à Uashat dans une communauté innue du Canada tout près de Sept-Îles au Québec. Cette dernière est professeure de français et écrivaine. D'ailleurs, je suis convaincue qu'elle a puisé dans son expérience de professeure pour rédiger Manikanetish. Dans ce livre, Naomi Fontaine met en scène une professeure de français innue, Yammie, qui décide de quitter son amoureux pour rejoindre la réserve de la Côte-Nord dans laquelle elle a grandi pour aller enseigner au secondaire. Elle s'éloigne ainsi de la ville et de ses activités. En poste, elle rencontre alors des étudiantes et des étudiants avec plusieurs problématiques, mais doués. Ces derniers sont près de la nature, de leur famille. Malgré le désespoir qui parfois les assaille, leur professeure cherchera un moyen comme monter une pièce de théâtre, pour leur redonner le goût de persévérer et d'aimer la vie. La narratrice raconte le quotidien de ses élèves à travers leurs hauts et leurs bas. Mais qui change qui dans ce récit?

Dans cette histoire près de la réalité, Naomi Fontaine dresse le portrait d'une jeune génération d'Innus confrontés à la difficulté d'être. Il s'avère bien pénible de réussir lorsque tu es né dans une réserve autochtone. Comme l'écrivaine l'a mentionné dans une entrevue à Plus on est de fous, plus on lit :

« Les choses n'ont pas tant changé, on vit dans une société où être blanc est plus valorisé qu'être Innu ou qu'être immigrant. On n'a pas besoin de te le dire, mon enfant a 8 ans et il le sait d'instinct », constate avec désolation l'écrivaine Naomi Fontaine. Son livre, Manikanetish, paru à Mémoire D encrier, aborde justement les thèmes d'injustice et de résilience que vivent les populations autochtones du Québec, mais aussi de leur force et de leur détermination.»

Je le vois bien également dans mes classes. J'enseigne depuis 18 ans au collégial et je n'ai pas eu beaucoup d'étudiants autochtones, trois, peut-être. Je perçois aussi les difficultés que vivent les étudiants immigrants lorsque vient le temps de trouver un emploi après l'obtention d'un diplôme. Ce n'est pas facile lorsque tu t'appelles Mohammed, Kituva ou encore Yammie comme notre héroïne. Ton nom révèle un passé, une couleur, une trace, une identité. Injustice, oui. Résilience, certainement. Faut-il se remettre en question? Oui.

Mais bon. Revenons à Manikanetish. Ce nom veut dire «Petite Marguerite» et c'est celui de l'école secondaire où enseigne la narratrice, Yammie. L'école a été nommée en l'honneur d'une femme n'ayant pas été capable d'avoir d'enfant, mais qui s'est occupée de ceux des autres. L'enfant ou l'adolescent s'avère au coeur de cette histoire à la fois dans le signifiant et le signifié. Comme le mentionne la narratrice au début du récit :

Je voulais faire bonne impression et même si je leur apparaissais tout d'abord comme une étrangère, hormis la couleur de ma peau et mes yeux foncés, je parviendrais à nouer des liens solides. Entre la connaissance de la langue française et la connaissance de soi.

C'était avant. Avant les absences de Marc. Les épaules voûtées de Myriam. le talent brut et secret de Mélina. La révolte de Rodrigue. le rire timide de Mikuan. Avant de tomber dans le vide. Abruptement. Sans retour en arrière possible.

C'était avant moi. (p. 14)

Je vous ai parlé à quelques reprises sur ce blogue de livres mettant en scène la figure de l'autochtone dans le récit québécois. Mais plus que cela, il faut lire les bouquins des écrivaines et des écrivains autochtones pour aller à leur rencontre, pour apprendre d'eux, pour écouter la voix de leurs ancêtres, pour célébrer leur joie de vivre, pour connaître leur désespoir.

Être blanc, c'est aussi confronter la couleur de sa peau à celle des autres… parfois, cette blancheur a laissé des traces indélébiles, funestes, dans le développement identitaire des autres peuples. Ce n'est que mon humble avis…

Que pensez-vous Manikanetish?

https://madamelit.ca/2020/02/07/madame-lit-manikanetish-de-naomi-fontaine/
Lien : https://madamelit.ca/2020/02..
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Naomi Fontaine nous livre un court récit autobiographique sur son expérience de prof de français avec des élèves inuits en difficulté. Intense et touchant.
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Cette autrice a définitivement une bien belle plume! Manikanetish signifie Petite Marguerite en langue innue. Ce court roman est comme cette fleur : chaque personnage représente une petite pétale qu'on détache, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un coeur d'or... J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'aurais d'ailleurs apprécié que l'histoire dure plus longtemps!
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137 pages, c'est parfois tout ce qu'il faut. Pourquoi faire plus quand, en si peu, on peut toucher tant de monde ?

Une prof de français donne des cours dans une réserve indienne. On va notamment lui demander de mettre en scéne une piéce de théâtre. Dans un contexte loin du notre donc...

Quand on lit un roman qui parle du milieu scolaire, on a l'habitude qu'il soit d'auteur français enseignant chez nous. On sait à quoi s'attendre. Ici, on découvre un autre enseignement, qui doit composer avec des absences pour cause de maternité par exemple. Mais si le roman n'oublie pas de parler de son personnage central, pour la lier à ses éléves, il va régulièrement, en quelques mots, quelques lignes, nous permettre de nous attacher à eux. Autant qu'elle en fait. En plus de ne compter que peu de pages, chaque chapitre est lui aussi trés court, ce qui en rend la lecture simple et rapide. Mais cela n'empêche aucunement l'émotion d'être présente durant la lecture. Ni de donner envie de continuer à lire l'auteure, qui a ici parfaitement trouver le bon angle !
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